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Renault : Appel à tests de l'autonomie des ordinateurs portables

jeudi 23 novembre 2017 à 08:00

Le développeur de Red Hat, Hans de Goede, travaille pour Fedora 28 afin d'améliorer l'autonomie des ordinateurs portables avec notre système préféré.

L'un des travaux pour parvenir à cet objectif est d'activer SATA Link Power Management. Ce dispositif existait depuis longtemps, mais certains modèles de disques durs et de SSD subissaient des craches et même des pertes de données. Matthew Garret a travaillé sur le sujet par le passé, ce que Hans a complété en se basant sur les travaux d'Intel et de son implémentation dans Windows.

Donc il propose au noyau Linux un nouveau mode LPM nommé med_power_with_dipm qui est proche en résultats de min_power setting proposé par Matthew. Il espère que de s'inspirer de Windows puisse résoudre les difficultés rencontrées à l'époque.

Si vous souhaitez donner un coup de main, ce serait apprécié. Il faut bien entendu d'un ordinateur portable disposant d'un disque dur ou d'un SSD accessible par SATA (donc pas de NVME). Il est également indispensable de sauvegarder vos données avant la manipulation.

Procédure de tests

Le test est plutôt simple. À partir d'une Fedora la plus fraîche possible (désactivez toutes les optimisations que vous avez fait avec powertop éventuellement). Lancez powertop pendant 5 minutes, sans aucun autre logiciel de lancé, uniquement powertop dans le terminal.

Récupérez la valeur de consommation durant cette période, qui doit être entre 5-10W environ.

Ensuite, répétez la procédure en installant et bootant sur le noyau disponible à cette adresse qui contient le correctif en question. Téléchargez également le fichier rc.local dans le dossier /etc/rc.d/rc.local en le rendant exécutable bien évidemment.

Au redémarrage, vérifiez que tout est OK ainsi :

cat /sys/class/scsi_host/host0/link_power_management_policy"

Vous devez avoir la valeur med_power_with_dipm s'afficher, sinon quelque chose a raté.

Ensuite refaites la procédure avec powertop à l'identique. Et testez ce noyau pendant 2 semaines idéalement.

À la fin du test, vous pouvez contacter hdegoede@redhat.com directement en précisant :

cat /proc/cpuinfo | grep "model name"
cat /sys/class/scsi_device/*/device/model

Cette nouveauté est actuellement en cours de discussion pour Fedora 28. N'hésitez pas à donner un coup de main pour que cela soit possible d'en bénéficier en mai 2018. :-)

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Miamondo : Blolab: le premier fablab du Bénin

mercredi 22 novembre 2017 à 17:42

Considérée par les experts internationaux comme l’une des nations les plus stables d’Afrique de par ses institutions constitutionnelle et politique, la République du Bénin étend ses tentacules de paix et de stabilité à d’autres domaines tels que l’éducation, la religion et bien évidemment le numérique. C’est dans ce climat propice au développement du numérique que le BloLab, le laboratoire du « faire » du Bénin a vu le jour.

Staff du BloLab

Le BloLab, premier fablab du Bénin, est un espace d’innovation numérique et de démocratisation technologique ouvert aux personnes de tous les âges. Il a été crée dans la dynamique de familiariser la population en général et les jeunes en particulier à l’utilisation des technologies de prototypage et à la diffusion de l’esprit de création et d’innovation. Il est implanté à Kindonou, un quartier périphérique de Cotonou, au Bénin. Plus qu’un lieu de fabrication numérique et de prototypage, il est un tiers-lieu, un espace de coworking qui accueille des développeurs, des geeks, des hackers, des designers … qui mutualisent leurs compétences pour construire des projets. Il se veut être un véritable espace au service de l’innovation sociale.

De jour en jour, la centaine de membres que compte ce laboratoire numérique s’attelle ardemment à réaliser ses objectifs qui sont entre autres :

  • Le renforcement et l’animation d’un réseau d’acteurs de la fabrication numérique et du DIY au Bénin ;

  • La mutualisation des ressources humaines et des machines au profit des porteurs de projets (individus, associations, entreprises, etc) ;

  • La mise à disposition d’un ensemble de machines de qualité au profit des projets ;

  • La mise à disposition d’un centre de ressources physiques et en ligne sur la fabrication numérique et le DIY ;

  • L’organisation et l’animation des ateliers pédagogiques ainsi que des formations de formateurs ;

  • Le partage des notions telles que : biens communs, innovation technologique et sociale, etc ;

  • L’accueil et l’accompagnement des néophytes et des porteurs de projets (individus et entreprises) ;

  • La participation à la création d’emplois sur le territoire national.

 Comme pour mieux les accompagner dans la réalisation de leurs missions, la loi 2017-20 portant code du numérique en république du Bénin a été adoptée à l’unanimité au parlement le 13 Juin 2017. Ce code régit plusieurs domaines notamment les réseaux sociaux, le journalisme en ligne, la cybercriminalité, le E-commerce, Internet, etc. Le fondateur du BloLab, Médard Agbayazon, qualifie d’ailleurs cette loi de « véritable aubaine pour le pays », tout en attendant impatiemment sa promulgation par le président de la République.

Malgré le manque criard d’accompagnement logistique et financier de ses activités et projets ainsi que ceux des startups qui y sont incubées, le BloLab arrive à l’aide de fonds propres, à réaliser de beaux projets. Ces derniers profitent le plus souvent aux enfants, jeunes et étudiants, et sont de véritables socles pour le partage de la connaissance et la promotion du libre au Bénin. Il s’agit entre autres :

  • Du développement de plusieurs programmes notamment le Jeu Toho, qui propose la découverte de la ville de Cotonou (un jeu développé à la demande de l’Ambassade de France à Cotonou) ;

  • Du développement du logiciel « Stop VBG » pour lutter contre les violences basées sur le genre, au profit du PNUD ;

  • De l’organisation depuis 5 ans des Rencontres Nationales du Logiciel libre et le Boot Blo Camp ;

Vidéo du premier BootBloCamp 2017 organisé par le BloLab en juin 2017

  • De la mise sur pied du programme « KidLab » qui a permis à plus d’une centaine d’enfants âgés de 8 à 17 ans de se familiariser à la programmation ;

  • De la mise sur pied des ateliers de fabrication du Jerry et l’utilisation du logiciel scratch au profit des enfants.

Atelier « KidLab » d’initiation à la programmation sous Scratch
sur des ordinateurs sous Emmabuntüs

Afin d’essayer de résoudre le problème de l’analphabétisation numérique et de l’accès difficile à l’outil informatique, le BloLab s’implique de plus en plus dans la fabrication des Jerry. Ainsi, il sera possible non seulement de démocratiser la technologie, mais aussi de donner l’accès à l’outil informatique à des milliers de personnes qui, de par leurs conditions, n’étaient pas prêtes à utiliser de si tôt un ordinateur. Le BloLab compte mettre sur pied le projet “Social Jerry” qui sera essentiellement basé sur la création de centres de ressources numériques uniquement basées sur les Jerry dans toutes les localités du Bénin.

Il est par ailleurs très important de noter que le BloLab travaille en étroite collaboration depuis plusieurs années avec le Collectif Emmabuntüs. La majorité des ordinateurs et des Jerry du BloLab sont équipés de la distribution Emmabuntüs que le fondateur, Médard Agbayazon qualifie de« complète car elle comporte beaucoup de packages par défaut, ainsi que de la documentation qui facilite la tâche dans les initiatives de formation des enfants. L’environnement de la distribution a été crée de telle sorte que l’utilisateur se met tout de suite dans de très bonnes conditions. Emmabuntüs est une distribution qui accroche les enfants devant l’ordinateur. Elle est à la fois une distribution éducative, mais aussi ludique ».

Réalisation d’un Jerry par les membres du BloLab

Dans un futur très proche, le BloLab envisage l’installation d’une école de formation numérique destinée à former les jeunes sortis du système éducatif dans les nouveaux métiers du numérique et à l’appropriation des technologies et des logiciels libres. Des centres de ressources numériques seront crées dans les écoles et des élèves seront formés sur les technologies de prototypage et la programmation.

Le BloLab envisage également développer un système d’irrigation des plantations et de leur surveillance à distance, ceci grâce à un drone totalement fabriqué par le laboratoire, en procédant au prototypage avec une imprimante 3D.

Le destin n’aidant pas ceux qui ne s’aident pas, le BloLab a déjà quelques fonds propres pour la réalisation de ses futurs projets ; cependant une quelconque aide extérieure (matérielle, financière, idéologique) sera la bienvenue car « trois, s’aidant l’un l’autre, suffisent à porter une charge de six ».

Retrouvez l’intégralité de cet article également sur notre blog.emmabuntüs.org.


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debian-facile.org : Petit retour sur l'aventure au Capitole du Libre 2017

mercredi 22 novembre 2017 à 10:17

Après les ReuMeuLeuLeu à Saint-Étienne en juillet, nous attendions avec impatience le prochain évènement quelques mois plus tard à Toulouse.

L'association Debian-Facile s'est inscrite dès le lendemain de l'appel à participation pour le Capitole du Libre, histoire d'être sûre d'être présente. De plus, certains membres locaux (ou moins locaux mais motivés) s'étaient portés volontaires pour tenir le stand, assurant donc qu'une telle présence soit possible.

Installation


Le stand Debian-Facile était juste à côté du stand Debian. Certains visiteurs ont plaisanté en comparant Debian-Facile à « Debian-Difficile ». Du coup, nous en avons profité pour expliquer à tout le monde que DF était une porte d'entrée, une association et une communauté d'entraide mettant l'accent sur le côté humain mais ne dénigrant pas du tout le travail effectué par les Développeurs Debian (au contraire nous participons parfois au Wiki officiel, remontons des bugs, etc.). Plusieurs DD sont d'ailleurs venus nous voir pour nous remercier de l'action menée, qui correspondait tout à fait à leurs souhaits d'un Projet Debian non-élitiste auquel tout le monde pourrait participer à son niveau. Bref, un retour encourageant et appréciable, que nous transmettons à tous les participants à la vulgarisation du libre, qu'ils soient membres de Debian-Facile ou non. Merci à vous pour votre partage !

Le contenu du stand (hors table, nappe, grille, chaise, ordis et multiprise)  a été amené principalement de Lyon. En terme de goodies, nous avions des stickers Debian et Debian-Facile de différentes sortes, des t-shirt Debian-Facile (toutes tailles) et pour la déco du stand, quelques affichettes A4 plastifiées, la banderole DF verticale (qu'on a attachée horizontalement exprès pour embêter smolski), la super mascotte Tux DF faite main par Milou (merci Milou !), une pile de guide de survie Stretch et? des chocolats. Miam.
Alors, bon, clairement, venir au stand DF ou le tenir reste encore la manière la plus sûre de croquer dans un carré de choco. Après, peut-être que la qualité n'est pas celle promise des chocolats DF légendairement obtenus après moisson bicentenaire de points choco DF, mais bon, tout le monde les a trouvés excellents?

Les stickers partant comme des petits pains, nous en avons achetés au stand Debian à côté de nous, à prix coûtant, nos voisins sont sympa smile on en retrouve aussi sur EnVenteLibre.
Les t-shirts, sont un peu plus difficiles à écouler, mais ils partent petit à petit. Le design plaît beaucoup (merci kyodev et kao), le dessin de bouée de secours est reconnu, bref, impec. L'idée de soumettre le design du prochain t-shirt Debian-Facile aux membres graphistes sous forme de concours (comme les banières de fêtes de fin d'année) a, également séduit. À essayer l'année prochaine.
Les chocolats, eux, partent difficilement au début, nous avons dû consciencieusement montrer l'exemple à suivre puis entretenir le mouvement.... Donner du courage pour vaincre la timidité est aussi une des missions de DF ! 0:)

Le Tux de Milou a été très apprécié. Clairement, les autres stands étaient jaloux. Pour l'occasion, le Tux portait le chapeau du captnfab, et le badge de lagrenouille. Il a été pris en photo par une foule de paparazzi. C'est que le bougre n'en est plus à ses débuts, il continue son voyage d'événements en événements, photos à l'appui.

Rencontres


Les rencontres sont nombreuses, l'occasion de faire connaissance avec d'anciens et de futurs membres DF. Beaucoup de rencontres sont tout simplement magiques. Des personnes qui incarnent les valeurs du libres dans les disciplines qui leur tiennent à c?ur, qui agissent à leur mesure pour partager, parfois de manière touchante. Des vieux routards du libre, qui apprécient l'effort et témoignent de leurs expériences. Des débutants et moins débutants, curieux ou ignorants d'une communauté qui s'ouvre à eux. Les représentants des autres stands qui font le tour et discutent volontiers de leurs projets. Les sympathisants CNT qui flashent sur le sticker au logo félin. Les membres DF ou visiteurs qui connaissent les pseudos sont ravis de rencontrer en vrai la personne qui leur a chipé de justesse un point chocolat ! Et tous les autres, plus ou moins avertis, encore en train de découvrir le paysage du libre et le comprenant mieux petit à petit.

Présenter les valeurs du logiciel libre, du projet Debian et y ajouter celles de la communauté Debian-Facile en faveur des débutants sont bien là, au c?ur de ce qui nous anime particulièrement? En écho des discussions avec les visiteurs et futurs membres, la richesse et la diversité de notre communauté permet déjà de les rassurer et les inviter à nous rejoindre., bien qu'au final, qu'ils viennent immédiatement sur DF n'a que peu d'importance, l'expérience et le partage (ainsi que le chocolat...) étant pleinement exposés à l'accueil du stand !

Bref, le Capitole du Libre est un événement où il est très agréable de tenir un stand. Si l'on est plusieurs, c'est encore mieux, cela permet d'aller assister aux conférences couvrant un large éventail de sujets. De plus, on pourra frimer après avec son véritable t-shirt DF !
Pour ceux qui avaient la permission de sortir après 22h, c'est l'occasion de sympathiser autour d'un verre et de faire de nouvelles rencontres.
Un grand week-end avec plein de souvenirs.

La suite...


En conclusion, nous avons hâte de participer de nouveau à un événement de ce genre, accompagnés d'autres membres de Debian-Facile ayant ainsi la chance de pouvoir vivre ces moments délicieux de partage et de dégustation de chocolat, avec... vous !
Le prochain événement prévu sont les JDLL à Lyon les 24 et 25 mars 2018. Mais rien ne vous empêche d'en organiser d'autres d'ici là smile Vous pouvez en discuter sur Debian-Facile: IRL 2017
On a vraiment hâte de tous vous (re)voir.

Merci à tous, et à bientôt !

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Framablog : Framatube : aidez-nous à briser l’hégémonie de YouTube

mercredi 22 novembre 2017 à 09:55

Ceci est une révolution. OK : l’expression nous a été confisquée par un célèbre vendeur de pommes, mais dans ce cas, elle est franchement juste. Et si, ensemble, nous pouvions nous libérer de l’hégémonie de YouTube en innovant dans la manière dont on visionne et diffuse des vidéos ? Chez Framasoft, nous croyons que c’est possible… mais ça ne se fera pas sans vous.

YouTube est un ogre qui coûte cher

YouTube est avant tout un symbole. Celui de ces plateformes (Dailymotion, Vimeo, Facebook vidéos…) qui centralisent nos créations vidéos pour offrir nos données et notre temps de cerveau disponible aux multinationales qui se sont payé ces sites d’hébergement.

Il faut dire que capter nos vidéos et nos attentions coûte affreusement cher à ces ogres du web. Les fichiers vidéo pèsent lourd, il leur faut donc constamment financer l’ajout de disques durs dans leurs fermes de serveurs. Sans compter que, lorsque toutes ces vidéos sont centralisées et donc envoyées depuis les mêmes machines, il leur faut agrandir la taille et le débit du tuyau qui transporte ces flux de données, ce qui, encore une fois, se traduit en terme de pépètes, ou plutôt de méga-thunes.

Techniquement et financièrement, centraliser de la vidéo est probablement la méthode la moins pertinente, digne de l’époque des Minitels. Si, en revanche, votre but est de devenir l’unique chaîne de télé du Minitel 2.0 (donc d’un Internet gouverné par les plateformes)… Si votre but est d’avoir le pouvoir d’influencer les contenus et les habitudes du monde entier… Et si votre but est de collecter de précieuses informations sur nos intérêts, nos créations et nos échanges… Alors là, cela devient carrément rentable !

Dans nos vies, YouTube s’est hissé au rang de Facebook : un mal nécessaire, un site que l’on adore détester, un service « dont j’aimerais bien me passer, mais… ». À tel point que, si seules des « Licornes » (des entreprises milliardaires) peuvent s’offrir le succès de telles plateformes, beaucoup d’autres tentent d’imiter leur fonctionnement, jusque dans le logiciel libre. Comme si nous ne ne pouvions même plus imaginer comment faire autrement…

Je ne veux pas que vous le poussiez ou l’ébranliez [le tyran], mais seulement ne le soutenez plus, et vous le verrez, comme un grand colosse à qui on a dérobé sa base, de son poids même fondre en bas et se rompre.
Étienne de LA BOÉTIE, Discours de la servitude volontaire, 1574

Réapproprions-nous les moyens de diffusion

Nous aurions pu proposer un Framatube centralisant des vidéos libres et libristes sur nos serveurs, basé sur les logiciels libres Mediadrop, Mediagoblin ou Mediaspip, qui sont très efficaces lorsqu’il s’agit d’héberger sa vidéothèque perso. Mais, en cas de succès et donc face à un très grand nombre de vidéos et de vues, nous aurions dû en payer le prix fort : or (on a fait les calculs) nous sommes 350 000 fois plus pauvres que Google-Alphabet, à qui appartient YouTube. Nous ne voulons pas utiliser leurs méthodes, et ça tombe bien : nous n’en avons pas les moyens.

Le logiciel libre a, en revanche, la capacité de penser hors de ce Google-way-of-life. L’intérêt principal de Google, son capital, ce sont nos données. C’est précisément ce qui l’empêche de mettre en place des solutions différentes, innovantes. Une vraie innovation serait d’utiliser, par exemple, des techniques de diffusion presque aussi vieilles qu’Internet et qui ont fait leurs preuves : la fédération d’hébergements et le pair-à-pair, par exemple.

Avec les fédérations, l’union fait la force, et la force est avec nous !

La fédération, on connaît ça grâce aux emails (et nous en avons parlé en présentant l’alternative libre à Twitter qu’est Mastodon). Le fait que l’email de Camille soit hébergé par son entreprise et que la boite mail de Dominique lui soit fournie par son université ne les empêche pas de communiquer, bien au contraire !

Le visionnage en pair à pair, pour mieux répartir les flux dans le réseau
(promis : ce n’est pas sale.)

Le pair-à-pair, nous le connaissons avec eMule, les Torrents ou plus récemment Pop-corn Time : c’est quand l’ordinateur de chaque personne qui reçoit un fichier (par exemple la vidéo qui s’affiche dans un lecteur sur votre écran) l’envoie en même temps aux autres personnes. Cela permet, tout simplement, de répartir les flux d’information et de soulager le réseau.

Avec PeerTube, libérons-nous des chaînes de YouTube

PeerTube est un logiciel libre qui démocratise l’hébergement de vidéos en créant un réseau d’hébergeurs, dont les vidéos vues sont partagées en direct entre internautes, de pairs à pairs. Son développeur, Chocobozzz, y travaille bénévolement depuis deux ans, sur son temps libre.

Chez Framasoft, lors de la campagne Dégooglisons Internet, nous nous sommes souvent creusé la tête sur la meilleure façon de créer une alternative à YouTube qui libère à la fois les internautes, les vidéastes et les hébergeurs, sans pénaliser le confort de chacun. Lorsque nous avons eu vent de PeerTube, nous étions émerveillé·e·s : sa conception, bien qu’encore en cours de développement, laisse entrevoir un logiciel qui peut tout changer.

Nous aurons, à un moment donné, besoin de contributions sur le design de PeerTube.

Pour le spectateur, aller sur un des hébergements PeerTube lui permettra de voir et d’interagir avec les vidéos de cet hébergeur mais aussi de tous ses « hébergeurs amis » (principe de fédération). Un·e vidéaste aura la liberté de choisir entre plusieurs hébergements, chacun ayant ses centres d’intérêts, ses conditions générales, ses règles de modération voire de monétisation. Une hébergeuse (un jour prochain nous dirons peut-être une PeerTubeuse ?) quant à elle, n’aura pas besoin d’héberger les vidéos du monde entier afin d’attirer un large public, et ne craindra plus qu’une vidéo vue massivement ne fasse tomber son serveur.

Depuis octobre 2017, nous avons accueilli Chocobozzz au sein de notre équipe de salarié·e·s afin de financer son temps de travail sur le logiciel PeerTube, et donc d’accélérer son développement en l’accompagnant du mieux que nous pouvons. L’objectif ? Sortir une version bêta de PeerTube (utilisable publiquement) dès mars 2018, dans le cadre de notre campagne Contributopia.

Les premiers moyens de contribuer à PeerTube

Clairement, PeerTube ne sera pas (pas tout de suite) aussi beau, fonctionnel et fourni qu’un YouTube de 2017 (qui bénéficie depuis 10 ans des moyens de Google, une des entreprises les plus riches au monde). Mais les fonctionnalités, présentes ou prévues, mettent déjà l’eau à la bouche… et si vous voulez en savoir plus, vous pouvez déjà poser toutes vos questions sur PeerTube sur notre forum. Ces questions nous permettront de mieux cerner vos attentes sur un tel projet, et de publier prochainement une foire aux questions sur ce blog.

Une autre manière de contribuer dès maintenant sur ce projet, c’est avec votre argent, par un don à Framasoft, qui en plus est toujours défiscalisable à 66 % pour les contribuables français (ce qui fait qu’un don de 100 € revient, après impôts, à 34 €). Mine de rien, c’est un moyen pour vous de consacrer une petite partie de vos contributions publiques à ces biens communs que sont les logiciels libres, dont PeerTube est un exemple.

Ce n’est pas le logiciel qui est libre, c’est vous, c’est nous !

Car si le logiciel libre est diffusé gratuitement, il n’est pas gratuit : il est, en général, financé à la source. Là, nous vous proposons une expérience de financement participatif assez intéressante. Il ne s’agit pas de faire un crowdfunding en mode « Si vous payez suffisamment, alors on le fait. » Nous avons d’ores et déjà embauché Chocobozzz, et nous mènerons PeerTube au moins jusqu’à sa version bêta.

Sachant cela, et si vous croyez en ce projet aussi fort que nous y croyons : est-ce que vous allez participer à cet effort, qui est aussi un effort financier ?

L’état des dons au moment où nous publions cet article.

Soyons transparents : Framasoft ne vit que par vos dons, et il nous manque actuellement 90 000 € pour boucler notre budget pour 2018. Nous l’affichons sur le site présentant le projet PeerTube : sur cette somme, environ 30 000 € vont servir à couvrir les frais liés à l’avancement de PeerTube, 30 000 € à maintenir et améliorer les 32 services de Dégooglisons Internet et 30 000 € à réaliser les engagements de la première année de Contributopia.

Bien entendu, cela n’est pas aussi tranché : si nous n’atteignons pas cet objectif-là, nous devrons simplement revoir l’ensemble de nos activités à la baisse (et nous inquiéter sérieusement en 2018). Néanmoins, nous n’avons aucune envie d’être alarmistes car nous vous faisons confiance. Nous savons qu’il est possible de contribuer, ensemble, à réaliser les mondes et les projets de Contributopia.

 

Pour aller plus loin :

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Renault : La sécurité, l'obsolescence et la maintenance des systèmes embarqués

mardi 21 novembre 2017 à 08:00

Il est assez banal de dire que de plus en plus d'équipements modernes sont connectés au réseau. Cela apporte de nouvelles fonctionnalités, la possibilité d'améliorer le produit même une fois vendu par des mises à jour mais aussi des problèmes de confidentialité et de sécurité.

Les systèmes embarqués sont particulièrement concernés par ces problématiques, que les industriels traitent parfois mal et dont les consommateurs sont rarement dans le vrai également.

C'est de cette problématique dont on va parler.

Obsolescence programmée ?

Ce terme revient souvent dans ce genre de discussions. Que l'abandon du support d'un produit, comme par exemple l'absence d'une mise à jour Android, ou que justement la mise à jour de trop rend le système trop lent (cas de certains iPhone) serait une pratique digne de l'obsolescence programmée.

Globalement c'est faux. L'obsolescence programmée est une pratique supposée où un constructeur fragilise **volontairement** son produit afin de nécessiter un remplacement régulier pour augmenter ses ventes.

Le mot clé est donc l'aspect volontaire. Qui est difficile en réalité à constater. Et certains oublient aussi l'aspect de l'équilibre entre le prix et la qualité. Un produit bas de gamme va minimiser la qualité des matériaux par exemple pour que cela coûte moins cher au client. Il est donc normal que le produit dure moins longtemps. Cette question du compromis dans la réalisation du produit est l'essence même du travail d'un ingénieur et de la création de différentes gammes de produits, on ne peut assimiler cela à de l'obsolescence programmée qui consiste en un sabotage.

Je ne vais pas m'étendre beaucoup sur le sujet, il y a trois articles de blog (ici, et là-bas) qui traitent bien de la question de l'obsolescence programmée qui reste une pratique à priori confidentielle. Mais le célèbre reportage d'Arte sur le sujet a mis en lumière cette pratique avec de mauvais exemples et certains le voient du coup... partout.

En tout cas on ne m'a jamais demandé de saboter mon propre produit, et aucun de mes collègues ou connaissances non plus. ;-) Par contre il arrive que certains bogues ne soient jamais corrigés, faute de temps ou de ressources financières pour les traiter.

De la question du progrès logiciel

Certains produits, comme nos ordinateurs ou téléphones portables, peuvent vivre des années sans problèmes. Et ces outils à usage assez génériques peuvent exécuter du logiciel conçu bien après la réalisation du produit.

Mon ordinateur portable personnel actuel date de 2011, il est passé de Fedora 16 à 27, de Windows 7 à 10, de Firefox 7 à Firefox 56, de GNOME 3.0 à GNOME 3.26, de Linux 3.1 à Linux 4.14, etc.

Ce sont des millions de lignes de code ajoutées depuis, le Web a beaucoup grossi entre temps avec du JavaScript devenu omniprésent et des sites devenant de plus en plus des applications complètes. Le contenu multimédia s’alourdit, passant du 720p à 4K pour les vidéos ou les photos. Le chiffrement s'est généralisé également dans les communications ou le stockage.

J'ai constaté peu à peu un ralentissement de ma machine, la consommation de la mémoire a monté (j'ai du rajouter 4 Gio récemment) alors que mon usage, fondamentalement n'a pas changé.

Ce phénomène n'a rien de nouveau, cela suit la loi de Wirth.

C'est un phénomène naturel. Les logiciels évoluent pour ajouter des fonctionnalités (pour répondre à des besoins des utilisateurs). Il est impossible de proposer du logiciel plus moderne tout en espérant une consommation en ressource identique indéfiniment. Soit il faut utiliser un produit qui n'évoluera plus fonctionnellement (cas de beaucoup d'outils simples et légers), ou alors il faudrait beaucoup de ressources financières et humaines pour maintenir plusieurs déclinaisons du logiciel dans le temps. Ce que l'on abordera plus tard.

Ce que la loi de Wirth n'explique pas ou mal, c'est que l'évolution du matériel se produit de manière globale, mais localement un produit a un matériel plutôt figé. Si le matériel évolue mais que les logiciels n'exploitent pas cette puissance supplémentaire, ce serait du gâchis. Donc la consommation des programmes évoluent pour bénéficier de ces ressources disponibles. Et forcément cela se fait au détriment des machines qui accusent d'un certain âge. Cela est encore plus visible sur les téléphones qui ont fait un saut de performances spectaculaire en très peu d'années.

Certains veulent exploiter la machine le plus longtemps possible (donc disons 10-15 ans) tout en bénéficiant de ces évolutions. Ce n'est pas possible sans concession. Il faut faire des choix, en payant cher des produits pour les maintenir longtemps, en renonçant partiellement à ce progrès, en changeant de machine ou renoncer à des usages. Typiquement, aller sur le Web avec une machine de 2002 doit être possible, mais cela ne doit pas être une expérience très agréable en dehors de quelques sites très légers.

Et pour un téléphone bas de gamme, conçu pour être tout juste capable de lancer les applications populaires de l'époque, ne peut pas soutenir la charge d'une mise à jour des dites applications sur le long terme.

Et après toute cette explication, comment associer cela à de l'obsolescence programmée alors que cette lourdeur progressive provient de logiciels extérieurs à la conception du matériel ? Ce n'est pas Intel qui a rendu Firefox plus lourd avec le temps. :-)

La sécurité

La sécurité est devenue depuis quelques années un sujet de premier plan pour tout un nouveau panel de produits. Avec une connexion accessible depuis Internet, il devient possible d'essayer d'infiltrer ces produits qui peuvent être accessibles non stop pendant des années et sans maintenance active (il n'y a pas un administrateur système pour surveiller le réseau domestique d'un particulier).

Du coup, pour combler les failles, il devient nécessaire de mettre à jour le produit. Parfois changer l'outil interne, ou le protocole employé (le MD5 n'est plus un moyen fiable pour vérifier l'intégrité d'un fichier ou d'un certificat).

Du coup pour améliorer la sécurité, on doit les faire évoluer. Ce qui peut nous faire revenir sur le point précédent où le logiciel devient trop lourd pour le matériel considéré ce qui rend compliqué la conciliation des deux.

L'autre problème est... le coût. Quand on achète un produit type téléphone, un réfrigérateur connecté, un modem ou autre, nous achetons le produit à un prix fixe, parfois très dérisoire car très bas de gamme. Sauf que d'assurer une maintenance sur 10-15 ans, cela coûte très cher. Car il devient nécessaire de maintenir plusieurs versions du logiciel (suivant l'âge du matériel et de ses successeurs à maintenir), de tester chaque mise à jour sur chaque produit, tester son déploiement, corriger les éventuels ratés auprès des clients, communiquer auprès d'eux (manuels explicatifs, mise à jour d'un site Web possiblement en plusieurs langues, courriers / courriels envoyés en nombre).

Admettons que pour maintenir un modèle d'un téléphone portable pendant 15 ans il faut une équipe de 10 personnes à temps plein (ce qui n'est pas irréaliste car cela demande beaucoup de travail pour corriger la moindre faille ou les bogues découverts, sachant que le logiciel dépend également du lieu vendu pour des raisons de contraintes légales). En admettant qu'ils ne sont pas mal payés (et qu'il leur faut du matériel adéquat), cela peut revenir par employé à un coût annuel pour l'employeur d'environ 100 000€. Donc 1 million d'euros par an. Sachant qu'un modèle lambda d'un téléphone peut être vendu auprès du million d'unités au total, cela reviendrait a un coût de 10-15 millions d'euros rien que pour la maintenance une fois le produit vendu. Pour des téléphones à 100€, cela représente 10% du budget global du produit ! Ce n'est clairement pas négligeable. Et je ne parle pas des cas de produits moins vendus qui méritent pourtant la même maintenance.

Le Libre comme solution ?

Certains pensent qu'un produit embarqué, s'il est fait avec du logiciel libre, il est aisé de le maintenir pour proposer des mises à jour du produit pendant des années après l'abandon par son constructeur. La réalité est plus complexe.

Pour les projets assez puissants pour accueillir un système d'exploitation Linux (cas des téléphones par exemple), le système est rarement compilé de zéro à la main. Pour gagner du temps, il existe des solutions comme Yocto ou buildroot (et ses déclinaisons OpenWRT ou ptxdist) pour compiler l'ensemble des logiciels (dont le noyau) pour notre système afin d'obtenir une image qu'on pourra installer sur la cible. Je les présenterais dans un autre article.

Seulement, chaque processeur ou plateforme a ses spécificités. C'est pourquoi, les concepteurs des puces (Qualcomm, Texas Instrument, Broadcom, Freescale / NXP et autres) fournissent les solutions citées plus haut avec les changements nécessaires pour exploiter la plateforme. Très souvent le noyau Linux et le chargeur de démarrage U-Boot accueillent une grande liste de correctifs maison (plusieurs centaines).

Cela est bien, car nous n'avons pas à développer nous même les pilotes pour exploiter les fonctions du processeur (notamment pour la couche graphique) et dans l'essentiel cela reste du code libre. Cependant ces correctifs sont gros et souvent… mal réalisés. Faute de temps et de ressources, les constructeurs ne cherchent pas à concevoir des correctifs qui finiront dans le projet officiel. Leur but est que cela fonctionne avec le noyau fourni aux développeurs / intégrateurs. Du coup nous nous retrouvons avec un noyau et un chargeur de démarrage figé, car Linux évolue très vite et il est très difficile de porter ces correctifs pour une autre version. Et comme cela est trop souvent trop mal fait (utilisation d'une pile logicielle différente que celle du noyau pour une fonction donnée, comme le SPI ou le réseau par exemple, code spaghetti avec lien fort entre le tronc commun et leur pilote, etc.) il est difficilement imaginable de porter cela sur le noyau officiel directement.

Pas mal de personnes essayent pourtant de porter le nécessaire sur le noyau officiel. Mais cela demande beaucoup de temps (aujourd'hui le support du téléphone N900 est quasiment complet, mais il aura fallu 8 ans après sa sortie !) et c'est souvent au prix de fonctionnalités partielles (performances graphiques ou réseaux plus faibles, gestion de l'énergie douteuse). Sans collaboration du fondeur, c'est une tâche globalement vouée à l'échec étant donné le rythme de sortie des composants. Puis le fabricant de la puce bosse déjà sur la plateforme suivante. Ils n'ont pas le temps, ni l'envie, de s'attarder sur un produit qui n'a plus d'avenir.

Et même dans le cas où ce serait possible, il y a des sacs de nœuds dans l'architecture du système. Si vous souhaitez profiter par exemple des dernières tablettes Wacom sur votre machine, il faudra un noyau récent. En admettant que vous avez un noyau LTS un peu ancien comme la 3.4, il faudra rétro-porter cette fonctionnalité. Cela signifie récupérer le pilote mais souvent d'autres commits sur le sous-systèmes des périphériques entrées. Mais le noyau ne fait pas tout, il faut également que l'interface graphique propose de quoi configurer et exploiter le matériel. Donc par exemple en récupérant du travail effectué sur les versions récentes de GTK+ et de GNOME. Cela peut donc représenter beaucoup de travail, sur beaucoup de composants, et il faudra tester bien sûr du bon fonctionnement, de la sécurité et de la maintenance de tout ceci.

Bref, l'aspect libre peut aider bien sûr à maintenir un produit plus longtemps. D'ailleurs les initiatives du genre OpenWRT, CyanogenMod / LineageOS permettent de maintenir à jour certains produits embarqués plus longtemps que le support officiel du constructeur. Mais cela se fait souvent au détriment de certaines fonctionnalités matérielles.

Solutions ?

Je pense que la solution ne peut se passer de l'aide des industriels, qui eux-mêmes ne peuvent pas se permettre à un coût fixe d'une maintenance complexe sur une très longue durée. Imposer légalement une durée minimale de support conduirait à une hausse de prix d'achat inévitable de tous ces biens.

Une autre solution serait d'évoluer vers une tarification en tant que service. À savoir payer pour une durée de maintenance souhaitée. Si l'utilisateur souhaite 10 ans de maintenance, il le pourra, au prix d'un abonnement ajusté en conséquence. Je pense que c'est la seule solution, notamment pour les produits vendus à un volume moyen ou faible, d'avoir une maintenance dans le temps à la hauteur, sans rendre le produits inutilisable ou trop cher à l'achat.

La solution libre et gratuite me semble difficilement possible. Il suffit de voir qu'aucune distribution purement communautaire gratuite pour x86 n'arrive à gérer une maintenance de plus de 5 ans. Pourtant la plateforme est plus simple et plus standard. Donc aller au delà me paraît difficile. Car ce n'est pas une tâche aisée, ni très passionnante. Il faut en effet du savoir faire du matériel et beaucoup de temps.

Après bien entendu, les constructeurs ont leur part à jouer, en s'impliquant d'avantage dans le noyau officiel (qui pourrait lui également avoir une politique plus adaptée à ces besoins, en ayant une API interne plus stable). Il faut également réduire la surface d'attaque au maximum, n'offrir l'accès au réseau que lorsque la plus valu est réelle. Ce genre de décisions aideraient à avoir une meilleure sécurité dans le temps de ces plateformes.

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