J'avais déjà eu l'occasion de tester Primtux et, comment dire, je n'avais pas été emballé. Cinq mois ont passé et j'ai voulu voir comment cette distribution destinée essentiellement au milieu éducatif avait évolué. J'ai donc récupéré la version bêta Eiffel pour voir les évolutions. L'iso fait 2.9 Go. C'est lourd. Je ne sais pas si la version finale aura ce poids mais on verra aussi pourquoi un tel volume lorsqu'on parlera de la configuration des dépôts.
Alors, premier changement remarqué et apprécié, la distribution est construite au moyen de live-build, l'outil Debian pour construire les systèmes Live et non plus le calamiteux systemback utilisé auparavant par Primtux. Résultat une iso facilement installable, qui plus est une iso hybride, c'est à dire qu'il suffira de la copier sur une clé usb pour pouvoir booter dessus.
Je ne reviendrai pas sur l'installation, c'est du classique puisque c'est l'installateur Debian, on peu lancer le système en live puis l'installer ensuite ou préférer le faire directement sans passer par la phase live. Une dernière chose, il est possible de retenir une installation avec ou sans PAE, ce qui est bien pour les vieilles machines.
Une fois dans le système on a un menu pour peaufiner sa configuration et aussi trouver de la documentation. Cela peut être utile. On a aussi quatre bureaux possibles, en fonction du niveau des élèves avec des applications correspondant aux classes concernées. Je ne ferai aucune remarque sur les applications retenues, mes connaissances en pédagogie étant nulles, mais cette distribution étant faite par des enseignants je pense que sur les choix de programmes il n'y a rien à redire et question choix justement il est très riche et varié, en particulier grace aux applications AbulEdu.
Bon, disons-le tout de suite, un des principaux reproches que j'avais fait lors de mon précédent test était la construction fantaisiste pour ne pas dire déplorable y compris au niveau de la sécurité des paquets deb de primtux. Là, même si je n'ai pas pu tester tous les paquets je n'ai rien vu de bien grave. Certes, des erreurs mais tout à fait admissibles, du moins dans les cinq paquets testés. Donc là aussi un très très net progrès. À confirmer plus en détail au besoin.
Les points négatifs maintenant. Et oui, il y en a. Normal me direz vous, c'est une bêta. Certes. Mais tout de même certaines configurations m'interpellent.
- Certains boutons des lanceurs d'applications ne fonctionnent pas.
- Dans le menu de configuration l'installation de Flash n'aboutit pas, idem pour celui de Java et de webstrict.
- Le sources.list étrange. La configuration conserve le cdrom, un dépôt primtux, le dépôt security updates jessie, et un ppa launchpad webupd8tema java ubuntu trusty. Pourquoi ? et bien le cdrom est la seule source, en dehors des paquets primtux et de java sur ubuntu (pourquoi ubuntu ? ) pour pouvoir installer des programmes. Et oui, pas de paquets Debian supplémentaires en dehors de ceux présents sur le cdrom. Par exemple je n'ai pas pu installer aptitude. Qu'en sera-t-il à l'avenir ? quid des mises à jour hors des updates de sécurité ? certes, on peut ajouter manuellement les miroirs Debian, mais alors les paquets primtux n'auront-ils pas des problèmes de dépendances ? j'ai vu un seul paquet en « pinning », libtk-img en version 1:1.3-release-8 alors que sur l'oldstable, squeeze, on est en 1:1.3-release-9+b2. C'est donc très obsolète. Oui, une configuration bien étrange.
- Pour internet, le browser privilégié est la suite seamonkey. J'aime bien cette suite mais on ne peut pas dire que c'est la plus légère à l'usage. Impossible d'installer iceweasel, problème de dépendances non facilement réglables. Encore une fois le sources.list est bien étrange. Est présent aussi dillo ???
- Synaptic, le gestionnaire de paquets plante parfois. Je n'ai pas approfondi.
- Pourquoi le dépôt http://depot.primtux.fr n'est pas accessible sans mot de passe depuis un browser web ?
- Dansguardian et tinyproxy sont installés par défaut mais difficiles à configurer pour un non initié. On peut donc penser que primtux s'adresse à des spécialistes. Dans la réalité ce ne sera bien évidement pas le cas dans de nombreux points d'utilisation.
- Suite à la configuration de ces deux programmes j'ai noté des problèmes pour atteindre certains sites web comme par exemple Gmail. En effet Seamonkey est configuré par défaut sur « configuration manuelle du proxy ». J'ai du le mettre sur « utiliser la configuration du système ». Bien entendu cela annule les protections mises en place pour la protection des enfants. Faudra revoir les réglages.
- Impossible de changer le fond d'écran suite à des problèmes de droits dans .config/rox.sourceforge.net/MIME-types/*
Ce sera tout pour aujourd'hui, n'ayant pas fait le tour complet de la distribution. Il y a donc encore des points noirs. Certes de gros progrès ont été faits, beaucoup de travail réalisé par des personnes connaissant les rouages Debian mais certains choix de conception m'interpellent toujours et, une nouvelle fois je regrette que cette solution n'ait pas été adossée à une réalisation déjà en service, comme par exemple une Handylinux, avec un miroir dédié aux paquets primtux. Ceci aurait eu l'avantage de décharger les développeurs d'une grosse partie du travail, d'apporter leur aide aux développeurs d'Handylinux au besoin et de dégager plus de temps pour le suivi et la mise à jour de leurs propres paquets qui, s'ils n'évoluent pas seront difficilement maintenables dans l'évolution de Debian. Mais bon, chaque développeur mène ses projets comme il l'entend, c'est sa liberté et tant mieux.
Alors pour conclure, à titre personnel au vu de ce que j'ai constaté sur cette bêta et sauf à ce que les choses évoluent bien plus favorablement d'ici la sortie de la version finale, à ce jour je ne peux pas encore conseiller cette solution dans un cadre de production dans les écoles, Primtux réclamant encore trop d'ajustements et bricolages pour les enseignants désirant l'adopter dans leurs écoles.
Pour ceux qui voudraient se faire leur propre idée de la distribution les isos sont à récupérer sur https://sourceforge.net/projects/primtux/files/Distribution/
cep
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C’est la question qu’on pourrait se poser quand on voit les effrayantes statistiques StatCounter de l’année 2015. Toutes plateformes confondues (PC, tablettes, téléphones), Firefox est descendu d’environ 12% à 9% de parts de marché, pendant que Chrome est monté d’environ 42% à 48%. On pourrait dire qu’Internet Explorer boit la tasse comme Firefox, mais c’est une maigre consolation. Le plus inquiétant est que Firefox ne dépasse pas 1% sur les smartphones, alors que c’est la plateforme préférée des jeunes.
