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RaspbianFrance : Activer la connexion à distance de MySQL sur votre Raspberry Pi

dimanche 13 septembre 2015 à 10:04

Aujourd’hui, nous allons nous intéresser à MySQL et plus précisément à comment activer la connexion à distance à la base, c’est à dire depuis une autre machine non connectée à notre Raspberry Pi.
La connexion à distance peut être très utilise si vous disposez d’un serveur sans base de données interne.
En effet, vous pouvez choisir de séparer ces deux parties afin d’alléger votre serveur en terme de requête. C’est notamment ce que font les hébergeurs, sur certains serveurs mutualisés.
De plus, ouvrir la connexion à distance permet de se connecter au service MySQL depuis une autre IP (si celle-ci en à l’autorisation) et ainsi gérer sa base de données sans passer par SSH ou autre.
Pour ce tutoriel nous considérons que vous avez déjà une Raspberry Pi avec un serveur MySQL installé.

Création d’un utilisateur MySQL dédié

Nous allons devoir dans un premier temps nous connecter à la Raspberry Pi et ensuite nous connecter à MySQL afin de pouvoir créer un nouvel utilisateur destiné à gérer une base à distance.
Nous tenons toutefois à vous mettre en garde, créer un connexion à distance augmente les risques d’attaques, utilisez donc un nom d’utilisateur et un mot de passe compliqué et évitez de donner à un utilisateur les droits sur toutes vos tables (préférez la création d’un utilisateur dédié par base), les serveurs sont bien trop souvent la victime d’attaque tel que le brut-force.
Ici nous allons créer un nouvel utilisateur « user » avec le mot de passe « mot_de_passe ». Nous lui donnerons les droits sur la base « exemple » et aucune autre.
Pour cela, nous devons nous connecter à MySQL en root avec la commande suivante :

mysql -u root –p

Votre mot de passe « root » de MySQL va vous être demandé, mot de passe que vous avez renseigné à l’installation de MySQL sur la Raspberry Pi.
Maintenant que nous sommes connectés, nous allons créer la base « exemple » :

CREATE DATABASE exemple;

Nous allons utiliser l’ordre « GRANT » afin de définir les privilèges d’un utilisateur.
Ici, il pourra effectuer toutes les actions de son choix, depuis n’importe quel ordinateur, mais uniquement sur la base « exemple ».

GRANT ALL PRIVILEGES ON exemple.* TO user@'%' IDENTIFIED BY 'mot_de_passe';

Cette commande comporte de nombreuses informations que nous allons analyser. Notez qu’il n’est pas nécessaire d’avoir un utilisateur déjà créé, si celui donné n’existe pas, il sera créé automatiquement.
En français, cette commande se lis :
Donner tous les droits sur la base exemple et ses tables à l’utilisateur « user » pouvant se connecter depuis n’importe où, avec le mot de passe « mot_de_passe ».

Détaillions un peu cette commande :

Une fois ceci fait, vous devez dire à MySQL de prendre en compte les changements effectués, avec l’ordre FLUSH :

flush privileges;

Vous pouvez maintenant quitter MySQL avec la commande « exit ».

Configurer MySQL pour accepter les connexions externes à la Raspberry Pi

Maintenant que les droits ont été donnés, nous allons devoir préciser à MySQL que nous souhaitons accepter des connexions externes à la Raspberry Pi.
Pour cela, nous allons éditer le fichier de configuration de MySQL situé dans le dossier « /etc/mysql » :

sudo nano /etc/mysql/my.cnf

Nous avons juste à commenter la ligne bind-address, pour commenter une ligne, ajoutez un ‘#’ au début de la ligne.

bind-address = 127.0.0.1

devient donc

#bind-address = 127.0.0.1

Par défaut, MySQL n’écoute que les connexions locales (127.0.0.1). Le fait de commenter cette ligne permet de supprimer cette sécurité et ainsi, récupérer les connexions externes !
Afin d’appliquer ces changements, redémarrez MySQL avec la ligne suivante :

/etc/init.d/mysql restart

 

Modifier le port de MySQL (facultatif)

Comme nous l’avons dit au début de l’article, les serveurs activant la connexion à distance à MySQL sont souvent victimes d’attaques.

Afin de réduire très fortement le nombre de ces attaques, nous vous conseillons de modifier le port de MySQL.
Par défaut, MySQL est configuré pour écouter sur le port 3306, choisissez un port libre, de notre coté nous avons choisi le port 8457, port non utilisé par d’autres logiciels ou protocoles majeurs.
Le changement se fait en modifiant le fichier « my.conf » situé dans le dossier « /etc/mysql ».

sudo nano /etc/mysql/my.cnf

Ce fichier contient deux parties, une partie destinée au client et l’autre à MySQL Server, c’est cette seconde partie qui nous intéresse.
Dans la partie suivant la ligne « [mysqld] » modifiez la ligne :

port = 3306

En la remplaçant par

port = 8457

Ici nous choisissons le port 8457, mais vous pouvez en choisir un autre, en faisant bien attention au fait qu’il ne soit pas utilisé par un autre programme/protocole.
Pour finir, redémarrez MySQL pour appliquer les changements :

sudo service mysql restart

Conclusion

N’oubliez pas d’ouvrir les ports TCP de votre box, afin de rediriger le flux vers votre Raspberry Pi. Vous pouvez visiter notre tutoriel mettre en ligne serveur web raspbian dydns port forwarding qui explique parfaitement comment procéder.
Si vous souhaitez monter un serveur de base de données efficace, choisissez une carte SD de qualité, et éventuellement un disque dur si votre but est de créer de très grosses bases. Vous trouverez des conseils sur notre article sur les accessoires.
Enfin, n’oubliez pas que vous pouvez installer d’autres services en plus de votre serveur MySQL, comme par exemple un media-center !

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Raphaël Hertzog : Mes activités libres en août 2015

dimanche 13 septembre 2015 à 07:55

Mon rapport mensuel couvre une grande partie de mes contributions au logiciel libre. Je l’écris pour mes donateurs (merci à eux !) mais aussi pour la communauté Debian au sens large parce que cela peut donner des idées aux nouveaux venus et que c’est également un des moyens les plus effectifs de trouver des volontaires pour travailler sur les projets qui me tiennent à cœur.

Debian LTS

Ce mois-ci ce sont 6,5 heures de travail sur Debian LTS qui ont été subventionnées. Elles ont été consacrées aux tâches suivantes :

En plus de ces activités, j’ai également présenté Debian LTS à la DebConf 15 de Heidelberg, et coordonné une session de travail concernant nos plans pour Wheezy. Jetez un œil aux enregistrements vidéo :

DebConf 15

C’est avec grand plaisir que j’ai participé à la DebConf 15, après avoir manqué la DebConf 14 l’année dernière. Je n’ai pas spécialement beaucoup travaillé là-bas, mais j’ai participé à beaucoup de discussions et c’est avec une motivation renouvelée pour travailler sur Debian que j’en suis revenu, ce qui est toujours bien. :-)

En ce qui concerne le travail réalisé durant la DebConf, je ne peux revendiquer que deux uploads de schroot pour corriger l’absence de support du nouveau système de fichier overlay qui remplace « aufs » dans le noyau Debian officiel, et un peu d’activités sur le Distro Tracker (notamment la correction d’un bogue que certaines personnes rencontraient lorsqu’elles étaient connectées via le SSO Debian).

Bien que les nombreuses discussions auxquelles j’ai participé durant la DebConf ne puissent être qualifiées de « travail », elles contribuent de manière certaine à ébaucher la structure des activités à mener dans le futur :

En tant que développeur Kali, j’ai participé à de multiples sessions concernant les distributions dérivées (notamment le panel des dérivés de Debian).

Je me suis également intéressé à la discussion concernant « Debian dans l’informatique professionnelle », animée par Michael Meskes (Directeur Général de Credativ). Il a exposé un certain nombre de problèmes auxquels les utilisateurs peuvent être confrontés lorsqu’ils envisagent d’utiliser Debian, et nous allons essayer de faire quelque chose pour y remédier. Attendez-vous à de prochaines nouvelles et discussions à ce sujet.

Martin Krafft, Luca Filipozzi, et moi avons eu une discussion avec le Chef de Projet Debian (Neil) au sujet de la transformation/réanimation du programme des partenaires Debian. Rien n’est encore arrêté, mais au moins la dynamique initiée par le précédent Chef de Projet (Lucas) est relancée.

Travaux Debian divers

Parrainage J’ai parrainé un envoi (NMU) pour Daniel Stender concernant pep8, comme il s’agissait d’un prérequis pour prospector…que j’ai également parrainé, étant donné que toutes les dépendances requises étaient enfin disponibles dans Debian ! \\o/

Empaquetage Autre envoi en tant que non-mainteneur (NMU) : libxml2 2.9.2+really2.9.1+dfsg1-0.1 corrigeant trois problèmes de sécurité et un bogue critique pour la publication, affectant publican.
Dans la mesure où il n’y a plus eu de correctifs amont depuis plus de 8 mois, je suis revenu à la version 2.9.1. Ce qui est conforme aux nouvelles contraintes édictées par les responsables de la publication… un paquet dans unstable devrait migrer vers testing relativement rapidement, il n’est pas acceptable de le garder non corrigé pendant des mois.

Maintenant que ce bogue ennuyeux a été corrigé, je peux de nouveau envoyer une nouvelle version amont de publican. J’ai donc préparé et envoyé la version 4.3.2-1, ce qui constitue mon premier envoi constitué des sources uniquement (« source only upload »). Cette publication a demandé plus de travail que je ne prévoyais, et ce ne sont pas moins de trois bogues que j’ai remontés à l’amont (nouveau chemin d’installation pour la complétion Bash, une demande de mise à disposition des sources d’un fichier javascript « minifié », et la suppression d’un fichier .po pour un code langue invalide).

Problèmes GPG avec les cartes à puces De retour de la DebConf, lorsque j’ai voulu signer des clés, j’ai de nouveau été confronté à un problème rendant impossible l’usage de mes deux smartcards l’une après l’autre, sans tout d’abord supprimer les amorces de la clé privée. Ce n’est pas un problème nouveau, mais j’ai décidé qu’il était temps de le remonter à l’amont. Ce qui fut fait via le ticket n°2079 sur bugs.gnupg.org.

Après quelques recherches, j’ai trouvé un moyen de contourner le problème. Un peu plus tard dans le mois, après un dist-upgrade suivi d’un redémarrage, je ne pouvais plus utiliser mes cartes comme clé d’authentification SSH… c’était également un problème déjà remonté mais sans analyse claire. J’ai donc décidé de procéder à la mienne, et communiqué le résultat dans le n°795368.
Il semble que la racine du problème soit pinentry-gnome3, qui ne fonctionne pas lorsqu’il est lancé par gpg-agent, lui-même lancé avant la session DBUS. Une solution simple consiste à relancer gpg-agent au cours de la session… mais je n’ai encore aucune idée sur ce que pourrait être une solution propre (laisser systemd gérer la session graphique utilisateur et démarrer gpg-agent serait ma première réponse, mais cela ne solutionne nullement le problème pour les utilisateurs d’autres systèmes d’init. Ce n’est donc pas satisfaisant).

Distro Tracker J’ai intégré deux patchs d’Orestis Ioannou, corrigeant quelques bogues marqués « pour les nouveaux contributeurs ». Il y en a d’autres (et j’en ai même créé deux : le n°797096 et le n°797223). Piochez dans la liste et contribuez pour la première fois à Distro Tracker, comme vient juste de le faire Orestis ! J’ai également intégré une modification de Christophe Siraut, qui a présenté Distro Tracker à la DebConf.

J’ai également implémenté dans Distro Tracker la nouvelle méthode d’authentification basée sur les certificats client SSL, récemment annoncée par Enrico Zini. Cela marche bien, et cette procédure d’authentification est bien plus simple à supporter. Beau boulot, Enrico !

tracker.debian.org a cessé de fonctionner durant la DebConf, et n’a plus été mis à jour avec de nouvelles données. En analysant les causes de cette défaillance, j’en suis arrivé à incriminer un problème dans l’archive (cf. le n°796892). Ansgar Burchardt aurait apparemment changé l’ensemble d’outils de compression utilisé sur certains dépôts jessie, remplaçant bz2 par xz. Il a supprimé les anciens Packages.bz2 mais a oublié certains Sources.bz2 qui étaient donc « périmés »… et APT a remonté une incohérence de somme de contrôle concernant le contenu décompressé.

Divers J’ai poussé de petites améliorations de mes formules Salt : schroot-formula et sbuild-formula. Elles détecteront maintenant automatiquement quel système de fichiers overlay est disponible avec le noyau utilisé (« aufs » était auparavant codé en dur).

Merci

Rendez-vous au mois prochain pour un nouveau résumé de mes activités !

Ceci est une traduction de mon article My Free Software Activities in August 2015 contribuée par Weierstrass01.

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François Boulogne : Don du mois : FDN - french data network

dimanche 13 septembre 2015 à 00:00

Ce post s'inscrit dans la série des dons pour vous donner envie de contribuer même très modestement à des logiciels libres. Les petites pierres font les grands édifices.

Ce mois-ci n'est pas vraiment un don, mais une cotisation. Sur la résultat, ça reste assez proche. FFDN qui est une fédération qui regroupe un ensemble d'association afin de développer des FAI locaux qui fournissent des services et des accès internet propres. FDN est l'association historique de ce mouvement créé par Benjamin Bayard. Au coté d'autres associations comme la quadrature, FFDN s'est mobilisée sur les récentes décisions politiques. Pour ces raisons, j'ai décidé d'adhérer à cette association pour soutenir le développement d'idées permettant aux gens d'avoir une indépendance numérique. Par la même occasion, j'ai décidé de prendre un accès VPN chez eux.

Enfin, entre FFDN et Yunohost est né la brique internet, objet d'un prochain billet. Ce fût aussi une motivation.

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Okki : GNOME 3.18 offrira une prise en charge de Google Drive

samedi 12 septembre 2015 à 04:07

Six ans après que Thibault Saunier ait commencé à travailler sur la prise en charge de Google Docs dans le cadre du Google Summer of Code 2009, et plusieurs années après que Google ait annoncé travailler sur un client Linux qui ne vit jamais le jour, Debarshi Ray repris le code fin 2014 et passa près d’une année à travailler dessus avant de pouvoir proposer une première version fonctionnelle de la prise en charge de Google Drive.

Une première version néanmoins incomplète, puisque le mode hors ligne n’est pas encore implémenté, et nécessitera donc une connexion à Internet pour pouvoir synchroniser et accéder à vos fichiers.

Mais une fois votre compte Google ajouté aux Comptes en ligne, en plus des traditionnels courriels, agendas, contacts, documents, photos et imprimantes, vous aurez désormais la possibilité d’accéder à vos fichiers stockés dans le service en ligne de Google.

Une fois l’option activée, un nouveau système de fichiers distant étant automatiquement ajouté dans Fichiers, vous permettant d’accéder à tous vos fichiers, vignettes incluses, et de pouvoir les ouvrir dans vos applications par défaut. Les photos le seront dans le Visionneur d’images, les PDF dans le Visionneur de documents et les vidéos… dans Vidéos. En dehors des applications GNOME, il faudra bien évidemment que les applications concernées soient compatibles avec l’API GIO. Quant aux fichiers Google Docs, ils ouvriront Google Documents dans votre navigateur, sans qu’il n’y ait besoin de les télécharger au préalable.

L’envoi est également possible. Il suffit pour cela de déplacer ou de sauvegarder un fichier dans le système de fichiers Google Drive, pour que GNOME l’envoi sur votre compte en ligne.

Par contre, la création de nouveaux dossiers n’est pas encore possible, et il faudra sans doute attendre GNOME 3.20 pour que l’expérience soit pleinement fonctionnelle.

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Framablog : Le Québec libre… c’est FACIL !

vendredi 11 septembre 2015 à 13:42

Que le détournement de la carte d’Astérix illustrant notre campagne Dégooglisons Internet ne vous trompe pas : quand on promeut le Libre en français, ce n’est pas simplement pour un petit hexagone, mais bien au profit de toute la francophonie.

C’est une des joies de nos internets : pouvoir partager des projets (et du code ^^ !) avec des personnes éloignées géographiquement mais proches aussi bien par la langue que par les valeurs.

Pour la prochaine Semaine Québécoise de L’Informatique Libre (du 19 au 26 septembre 2015), FACIL invite Framasoft à parler de ses expériences et de ses projets, mais surtout à échanger avec la communauté libriste du Québec.

Une occasion rêvée pour le Framablog d’ouvrir ses lignes à Mathieu Gaultier-Pilote, président de FACIL, afin de mieux présenter et connaître ce qui se passe chez nos ami-e-s d’outre-Atlantique…

Cliquez sur le logo pour découvrir la FACIL

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Bonjour Mathieu, avant tout, peux-tu te présenter ?

Je suis Mathieu Gauthier-Pilote, 35 ans, travailleur autonome en informatique. Depuis quelques années, je suis chargé des projets numériques à la Fondation Lionel-Groulx, un organisme sans but lucratif dont la mission est de promouvoir la connaissance de l’histoire du Québec et des Québécois auprès du grand public, notamment via des séries de conférences comme « Dix journées qui ont fait le Québec » (2011-2013) et « Figures marquantes de notre histoire » (2014-). (C’est déjà tout en ligne sous licence libre pour la première série.)

Quand je ne suis pas occupé à la Fondation, je suis un militant du libre dans FACIL. Je m’implique beaucoup dans cet organisme depuis 2012.

Alors, nous ne sommes pas tous au fait des acronymes : qu’est-ce que FACIL ? Et qu’est-ce que la SQIL ?

Mathieu, arborant son T-shirt FACIL

Mathieu, arborant son T-shirt FACIL

FACIL, pour l’appropriation collective de l’informatique libre (FACIL), acronyme récursif d’une association québécoise fondée à Montréal en 2003. Au niveau de notre mission et de nos actions, ce qui ressemble le plus à FACIL en France c’est l’April. Côté ressources cependant, nous n’avons pas encore franchi le pas que l’April franchissait en 2005 en se donnant une permanence : nous ne sommes toujours que des bénévoles. Donc FACIL c’est l’April québécois d’avant 2005, mais en 2015. J’arrête avant que ça devienne compliqué. 😛

Énumérer quelques-unes de nos actions récentes en 2015 donnera une bonne idée de ce que nous sommes :

Qu’est-ce que la Semaine québécoise de l’informatique libre (SQIL) ?

C’est 9 jours intenses d’activités autour du libre. Grosso modo, c’est un phare allumé sur l’Agenda du libre du Québec dans l’espoir d’attirer des non initiés vers nous. :-) Le thème de la SQIL 2015 est «L’informatique libre au service d’une société libre».

Quelle est la situation du libre au Québec ?

Il faut être bien honnête : le Québec est dans la bataille pour le libre, mais les libristes d’Europe sont clairement mieux organisés qu’ici.

Côté positif, on peut dire que nous avons tous les éléments de base dans un milieu composé de militants, développeurs, entrepreneurs, chercheurs, politiques, juristes, associations, entreprises, écoles, médias, lieux, projets, événements, etc. Il faut maintenant que ce milieu se fréquente plus souvent, se fasse confiance et se donne les moyens de se développer en marchant dans la même direction (ou à peu près).

Pour résumer ce qui se passe côté logiciel libre au niveau du gouvernement du Québec, il y a un raccourci : https://web.archive.org/web/*/http://www.logiciel-libre.gouv.qc.ca

L’étude du défunt site http://www.logiciel-libre.gouv.qc.ca est fascinante. Il a vécu d’environ 2004 à 2007. On voit bien que les logiciels libres (et les normes W3C) s’installaient dans l’administration publique québécoise dans ces années-là. La disparition du site signale le début d’un long temps à peu près mort… jusqu’en 2011-2012 ! Un jour les historiens nous expliqueront quel espèce de sabotage a produit un tel désastre.

Quoi qu’il en soit, une deuxième période s’amorçait heureusement en 2011 avec une réforme législative et administrative au niveau de la «gouvernance et [de] la gestion des ressources informationnelles», l’apparition d’un portail de données ouvertes en 2012, la création d’un Centre d’expertise en logiciel libre en 2013, etc.

Le logiciel libre est-il solidement implanté au gouvernement cette fois ? Est-il en progression depuis 2011 ? Nous le souhaitons, mais il est difficile de le dire car nous avons peu de données objectives à analyser et nous en sommes toujours au stade des promesses politiciennes de projets à venir quand il ne s’agit pas des grandes annonces… pour des trucs déjà réalisés et bien connus. FACIL fera bientôt paraître (dans le cadre de la SQIL) une critique constructive de la stratégie gouvernementale en TI dévoilée par Québec en juin 2015. À suivre…

Au niveau municipal, il n’y a pas au Québec d’équivalent de l’ADULLACT et on parle beaucoup plus des « villes intelligentes» que de l’éthique du libre ces jours-ci.

Au niveau fédéral canadien, on est plusieurs années en avance sur le niveau fédéré québécois pour ce qui est du « gouvernement ouvert », des données ouvertes et (dans une moindre mesure) du logiciel libre.

Je me limite à ce bref aperçu.

Les plus curieux trouveront pas mal d’infos dans nos publications et dans notre wiki. :-)

Cliquez pour découvrir le programme de la SQIL 2015

Cliquez pour découvrir le programme de la SQIL 2015

Peux-tu nous en dire plus sur la SQIL ? C’est un peu vos RMLL à vous ? Qui participe ? Quels en sont les temps forts ?

Ce n’est pas exactement les RMLL car ce n’est pas international et ce n’est pas non plus dans une ville donnée. C’est plusieurs lieux sur le territoire québécois en même temps. Toute activité en rapport avec le libre est la bienvenue dans le calendrier. À travers cet exercice qui revient chaque année, ce sont des liens entre les gens du logiciel libre, des ateliers de fabrication numérique, du libre accès aux publications académiques, des données libres/ouvertes, des ressources éducatives libres, etc., que nous essayons de tisser et de raffermir.

FACIL fait plus que simplement coordonner la SQIL : nous trouvons des partenaires pour organiser deux ou trois activités de la SQIL conçues pour les non geeks et plus susceptibles d’intéresser monsieur et madame Tout-le-monde, les médias, etc. Cela dit, c’est une diversité d’activités et de publics que nous souhaitons.

Cette année nous avons une très bonne diversité : des rencontres, des ateliers, des projections de film, des hackathons, des tables rondes, un colloque, un salon, etc.

Les temps forts ? Il y a naturellement la Journée internationale du logiciel libre (Software Freedom Day), qui inaugure la SQIL le samedi 19 septembre. L’autre temps fort, s’il faut en sélectionner juste un, c’est certainement (en tout cas de mon point de vue) la conférence que Pierre-Yves donnera sur les services libres de Framasoft le jeudi 24 septembre au Laboratoire de cyberjustice de l’Université de Montréal.

Côté histoire, je tiens à mentionner que la SQIL a été lancée en 2004 par Robin Millette, l’actuel vice-président de FACIL. Pour plus de détails, voir ce que nous avons déterré à ce sujet l’an dernier grâce à la machine fabuleuse d’Internet Archive.

Framasoft est invité à participer (merci !) : pourquoi ? Peinez-vous vous aussi à sensibiliser le grand public aux questions du libre ? Rencontrez vous des difficultés à expliquer pourquoi – et comment – se dégoogliser ?

L’an passé, pour la SQIL 2014, FACIL a invité Jérémie Zimmermann de la Quadrature du Net à participer à une table ronde intitulée « Internet après Snowden » à l’Université de Montréal. Nous avons bien aimé l’expérience et nous avons décidé de récidiver cette année encore avec la visite d’une autre personne/association de France. Nous avons choisi Framasoft entre autres parce que nous adorons l’initiative de la campagne « Dégooglisons Internet». Les libristes québécois pourront-ils venir en aide aux libristes gaulois dans la résistance à l’envahisseur ? Souhaitons-le ! Quelle forme cela pourrait-il prendre ? Cela reste à voir… Ce qui est certain, c’est que toute collaboration sérieuse devra obligatoirement débuter par une discussion autour d’une bière todo liste et en septembre 2015 nous allons en servir plusieurs à Pierre-Yves. 😉

Difficile de sensibiliser le grand public aux questions du libre vous dîtes ? Oui, incontestablement. Personnellement, je crois que nous serons à rebours de tout ce que font les GAFAM du monde tant que nous (les libristes convaincus) ne seront pas capables de dire aux gens normaux :

« Vous voulez acheter un téléphone, une tablette, un ordi, une liseuse, une imprimante 3D ? Achetez des appareils certifiés Respects Your Freedom dans l’un des magasins suivants. Des services numériques libres pour aller avec vos appareils libres ? Voyez le répertoire des services certifiés [insérer label ici] à l’adresse suivante.

Bref, je miserais sur la voie de la certification éthique pour les produits, services, compétences que nous offrons. Sans être la réponse à tout (loin de là), c’est aussi important à mon avis que le sont les appellations contrôlées pour ne pas se faire vendre de la piquette.

Je crois que depuis les révélations Snowden nous avons certes des défis nouveaux (ça va nous prendre obligatoirement du matériel libre et un réseau libre pour aller avec nos logiciels libres et nos services libres décentralisés et respectueux de la vie privée), mais aussi des avantages nouveaux très évidents : les gens normaux nous croient sans problème lorsque nous leur parlons de la surveillance de masse des agences de renseignement et des géants du numérique. J’ose croire que les gens sont de plus en plus conscients qu’il nous faut opérer une transition en masse vers quelque chose d’autre. C’est à nous de les attendre à l’autre bout, avec des solutions adaptées aux compétences réelles des utilisateurs et utilisatrices lambdas.

Les Québécois sont massivement dans Facebook et Google d’après les dernières enquêtes et il n’y a rien ici de comparable à Framasoft, alors nous partons de bien loin…

Qui sera la personne/association que vous inviterez pour la SQIL 2016 ?

C’est une SURPRISE ! ! ! 😉

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