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Sac de boxe et remaniement : déconnexion totale

mardi 9 janvier 2024 à 09:25

Le président est désormais à des années lumières des préoccupations des Français

Emmanuel Macron est décidément le roi de la communication. Alors que le quotidien des Français est chaque jour plus compliqué, le voilà qui lance un ballon d'essai médiatique sur un remaniement gouvernemental qu'il finit par annoncer officiellement et une vidéo engageant tout le monde à faire du sport. Cerise sur le gâteau, le président met en avant une marque prisée par l'extrême-droite. Où va-t-il chercher tout cela ?

Manu fait du sport - Copie d'écran

Croient-ils à leurs propres mensonges ? Les ministres et le président de la république sont-ils réellement persuadés que leur action a le moindre effet positif sur la vie des Français ? Bruno Le Maire pense-t-il qu'il ralentit la hausse des prix à la consommation ? Le président envisage-t-il réellement que les Français portent le moindre intérêt à son annonce non officielle d'un éventuel remaniement du gouvernement, que la presse a complaisamment relayée ? Et une fois ce remaniement officiellement annoncé, croit-il que les Français ont perdu le sommeil en attendant le nom du prochain premier ministre ? Entre la guerre qui fait rage partout et particulièrement dans quelques endroits qui pourraient bien servir de détonateur pour un conflit bien plus large, l'économie qui plonge dans le rouge, un climat politique qui rendrait toute personne saine d'esprit complètement dingue, les annonces tonitruantes, les fake news et autres déclarations auto-satisfaites de l'exécutif sont à des années lumières des préoccupations des Français.

La communication, ce n'est décidément pas le « truc » d'Emmanuel Macron. On oublie vite, mais tout de même... Qui se souvient de l'interview d'Emmanuel Macron dans Pif Gadget alors que la France était dans la rue, vent debout contre sa réforme des retraites ? Ou de Marlène Chiappa dans Playboy ? La célébration de la fête d'Hanouka à l'Élysée en plein conflit à Gaza, le soutien à Depardieu,...

Cachez ce déjeuner que je ne saurais voir !

lundi 8 janvier 2024 à 10:49

Dessous Choc #16

Dans un livre récemment publié aux éditions Ouest France, Stéphane Vernay revient sur un faux scandale, un supposé « déjeuner secret » (titre du livre du journaliste) qui a été monté en épingle par un milieu politico-médiatique pourtant familier de ce genre de rendez-vous.

Couverture du livre de Stéphane Vernay
Couverture du livre de Stéphane Vernay
Ce qui a mis le feu aux poudres, c’est un déjeuner avec Emmanuel Macron himself, il y a tout juste un an, le 17 janvier 2023 au « château », soit deux jours avant la première mobilisation contre la réforme des retraites. Stéphane Vernay était entouré d’autres éditorialistes de grands médias nationaux pour échanger avec le président. Échanger, entendre des éléments de langage… mais de là à y souscrire sans distance et d’être qualifiés de petits télégraphistes du pouvoir, il y a un fossé !

Journaliste politique depuis des années au sein de la rédaction du quotidien Ouest France, Stéphane Vernay est un habitué des déjeuners ou des petits déjeuner avec des élus, députés, sénateurs ou même ministres. Lors de ces rendez-vous, le professionnel de l’information n’est bien évidemment pas dupe des stratégies de communication déployées avec plus ou moins de talents par les convives. Pour autant, au détour de telle ou telle phrase ou commentaire, entre la poire et le fromage, les politiques peuvent parfois tomber le masque et distiller des infos.

Mais pour lever toute ambiguïté sur une prétendue collusion entre politiques et journalistes et dénoncer l’hypocrisie d’un faux scandale, Stéphane Vernay a décidé de jouer cartes sur table et de briser le tabou de la sacro-sainte règle du « off » journalistique. Outre « l’affaire » du déjeuner présidentiel, l’éditorialiste de Ouest France, raconte d’autres échanges qu’il a eus avec Elisabeth Borne, Laurent Berger, Marine Le Pen ou Clémentine Autain dans le contexte tendu de la réforme contestée des retraites. Un récit vivant, tout en nuances, dont il nous livre ici les principaux éléments, bien loin des fantasmes du « tous pourri » qui servent trop souvent l’agenda des extrêmes.

L'hôpital Pompidou appelle aux dons pour financer un scanner

dimanche 31 décembre 2023 à 11:56

Et s’il suffisait de demander à Patrick Drahi ?

Un établissement public qui lance un appel à la générosité des Français pour l' aider à finaliser l’acquisition du premier scanner à comptage photonique… Voilà un tweet qui ressemble fort à un cri d’alarme sanitaire. L'hôpital Pompidou aurait peut-être mieux fait de solliciter la fondation Patrick et Lina Drahi qui a déjà fait don d'un scanner à l'hôpital de Nevis, ce paradis fiscal où le milliardaire a beaucoup investi et dont il a pris la nationalité

Le scanner que l'hôpital Pompidou envisage d'acheter - Siemens - Copie d'écran du site

Cela fait un bon moment que l'hôpital crie misère. La période de pandémie liée au Covid a montré les failles du meilleur système de santé du monde. De toute évidence nous n'étions pas prêts. Nos soignants n'avaient ni masques, ni matériels de protection, ni lits disponibles en nombre suffisant. L'exécutif s'engageait alors à réparer l'hôpital comme il s'est engagé à réparer la justice. Mais en dépit d’une multitude de communiqués triomphalistes, les résultats se font toujours attendre.

Le tweet posté le 28 décembre par l'hôpital Georges Pompidou (situé dans le 15ème arrondissement de Paris) n'est donc pas passé inaperçu. L'AP-HP demande aux internautes de faire des dons pour pouvoir acheter un scanner à comptage photonique. Le prix n'est pas communiqué mais des articles anciens évoquent un peu plus d'un million d'euros. Bien entendu une telle demande d'aumône pose un peu question quand on met en regard certaines dépenses de l'État pourtant bien moins essentielles qu'un scanner dans un hôpital. Selon l'enquête parlementaire sur l'utilisation des cabinets de conseil par l'État, les dépenses dans ce domaine ont dépassé le milliard en 2021. En 2021, les dépenses de conseil de l’État au sens large ont dépassé le milliard d’euros « dont 893,9 millions pour les ministères et 171,9 millions pour un échantillon de 44 opérateurs ». En d'autre termes, avec toutes ces sommes dilapidées auprès de...

Depardieu : quand le Figaro soutient une opération de la galaxie brune

vendredi 29 décembre 2023 à 10:59

L'initiateur de la pétition patauge dans le milieu de l'extrême-droite depuis longtemps

Alors que vient de décéder Patrick Buisson, infatigable militant de l'union des droites (de LR au RN et plus si affinités), la frontière entre droite et extrême-droite est de moins en moins visible. La galaxie Bolloré a beaucoup aidé à cette disparition. Dernier épisode en date, la pétition initiée par un acteur inconnu, Yannis Ezziadi en soutien à Gérard Depardieu.

Toujours plus à l'extrême-droite... - Copie d'écran

Qu'est-ce que CNEWS ? La réponse parait simple : une chaine d'information en continu. La réponse factuelle est très différente. Il s'agit de la proue d'un navire. C'est l'arme principale de Vincent Bolloré. Un outil pour façonner les esprits. À coups de « plateaux » où se succèdent les tenants d'une idéologie rance, où se bousculent racistes, tenants des théories loufoques et meurtrières comme le « grand remplacement », toutologues adeptes des phrases clivantes qui font le buzz, CNEWS change imperceptiblement le curseur des Français sur ce qui est républicain et ce qui est d'extrême-droite. Son succès (relatif puisqu'elle capte 8,5 millions d'auditeurs quotidiens) pousse ses concurrents à venir se vautrer dans le même marigot. Et peu à peu, c'est toute l'offre de news en continu qui substitue un imaginaire politique d'extrême-droite à l'information. Mais il n'y a pas que CNEWS dans la galaxie brune qui s'est mise en place au fil des années pour préparer les esprits au vote décisif, celui qui fera parvenir au pouvoir un représentant néo-fasciste.

Dernier épisode de l'entrisme permanente de cette galaxie dont l'empire Bolloré est le navire amiral, la pétition publiée dans Le Figaro à l'initiative de Yannis Ezziadi, un acteur inconnu mais surtout, éditorialiste occasionnel pour le magazine d’extrême-droite Causeur. Cet inconnu vient de réaliser une OPA réussie sur une cinquantaine...

Les journalistes s’indignent des projets qui visent à intercepter leurs communications

jeudi 28 décembre 2023 à 12:56

Ils ont raison mais le combat est déjà perdu

Raté. À l’échelon européen, la France voulait inclure les journalistes dans les personnes pouvant être « écoutées » et justifiait cela par la nécessité de pouvoir défendre la nation. La mobilisation a porté ses fruits et la presse est exclue de cette curiosité indécente. Mais ce n’est qu’une victoire de papier. On vous explique.

Data lake ou lac de données, vu par Midjourney - CC

Cette volonté française d’autoriser à l’échelon européen la surveillance des journalistes au nom de la « sécurité nationale » n’est pas une nouveauté. La France a toujours eu une position qui la rapproche plus d’une dictature ou d’un État policier que d’une démocratie en matière d’interceptions ou de lutte contre la cryptographie. Disclose a révélé il y a quelques jours la manœuvre portée par Paris :

Pour comprendre la manœuvre en cours, il faut remonter au 16 septembre 2022. À l’époque, la Commission européenne présente un projet de loi sur la liberté des médias. Dans son article 4, le texte initial interdit l’utilisation de logiciels espions contre des journalistes et des médias, sauf dans le cadre « d’enquêtes sur [dix] formes graves de criminalité » (terrorisme, viol, meurtre — cf. encadré en fin d’article). Ces technologies, qui permettent d’intercepter les e-mails et messages sécurisés, pourront aussi être utilisées au « cas par cas, pour des raisons de sécurité nationale ».

Inconcevable pour la France qui, dans un document interne au Conseil de l’UE, écrit le 21 octobre 2022 qu’elle « refuse que les enjeux en matière de sécurité nationale ne soient traités dans le cadre d’une dérogation ». Le gouvernement d’Elisabeth Borne, alors représenté par sa conseillère culture exige d’ajouter « une clause d’exclusion explicite » à l’interdiction de surveiller les journalistes. En clair, la France veut pouvoir entraver le travail de la presse, quand elle l’estime nécessaire...