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Justice : la colère historique des magistrats

mercredi 15 décembre 2021 à 20:31

#JusticeMalade, un hashtag pour des manifestations le 15 décembre 2021

Fatigués, dépités, les magistrats, rejoints par les greffiers et les avocats, ont dit leur colère ce 15 décembre. Colère de voir la Justice manquer de moyens, colère d'anticiper un effondrement contre lequel l'exécutif ne fait rien, comme pour l'hôpital public ou l'éducation...

Les magistrats, greffiers et avocats à Bercy le 15 décembre 2021 - © Reflets

Ce n'est plus ta cité va craquer, c'est ton État va craquer. Après l'hôpital public, après les profs, c'est au tour des magistrats de crier leur colère. Ils sont un peu plus de 8.000 en France à gérer des millions d'affaires. Le manque de moyens humains, les palais de justice délabrés, les imprimantes sans encre, tout fait défaut. Pas simplement pour travailler plus sereinement, mais pour rendre la « justice dignement », selon les mots de Lucille Rouet, juge aux enfants et secrétaire nationale du Syndicat de la magistrature, croisée devant Bercy ce mercredi. Il y a chez tous les magistrats interrogés un sens du devoir et du rôle sociétal de leur fonction. Chacun insiste sur l'importance de mettre en place des moyens qui permettent aux usagers de la Justice d'être correctement pris en charge.

« on ne roule pour personne, on roule pour les justiciables », expliquait dans un mégaphone un juge, devant Bercy. Certains slogans sur les pancartes traduisaient cette volonté de fournir un service digne de ce nom aux Français. Comment juger et être jugé correctement à une heure avancée de la nuit, interrogeait l'un des panneaux.

« C'est un mouvement historique, explique Lucille Rouet, il y a un consensus entre magistrats, greffiers, avocats, tout le monde se retrouve sur un constat, une souffrance au travail qui s'est manifestée par la tribune publiée dans Le Monde : ce n'est plus tenable. Si l'on ajoutait 50 magistrats par an, il...

Rififi à l'Académie catholique de France

mardi 14 décembre 2021 à 10:59

Une poignée d'académiciens a cherché à discréditer le rapport Sauvé sur les abus sexuels dans l'Eglise.

Plusieurs membres de l'Académie catholique ont rédigé une note critique sur le rapport de la Ciase, provoquant un vif mécontentement de nombre de leurs collègues qui les accusent d'avoir utilisé le nom de leur institution pour un combat personnel. Dix d'entre eux ont claqué la porte. Reflets révèle les échanges houleux entre les académiciens et la liste des démissionnaires.

Façade du Collège des Bernardins qui héberge l'Académie - Benchaum - Wikipedia

Une note signée par huit membres de l’Académie catholique critiquant le rapport Sauvé sur les abus sexuels dans l’Église a mis le feu aux poudres de cette institution fondée en 2008 par des intellectuels catholiques français pour favoriser la rencontre, l'échange et la recherche des universitaires attachés au catholicisme. Parmi les signataires se trouvent entre autres Hugues Portelli, son président, deux vice-présidents, Jean-Dominique Duranont et Yvonne Flour, et son secrétaire général Jean-Luc Chartier.

Reflets dévoile l’intégralité de ce rapport confidentiel de 15 pages adressé au pape et aux évêques de France et les échanges houleux entre les membres. Depuis que cette note a été rendue publique, dix démissions ont été enregistrées au sein de l'Académie catholique sur une centaine de membres.

Dans un courriel daté du 25 novembre, Hugues Portelli, le président de l'Académie catholique de France, adresse le rapport aux membres avec ce mot:

«Le rapport de la commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Eglise mandaté par la Conférence des évêques de France pose une série de questions d'ordre éthique et méthodologique. Un groupe pluridisciplinaire de membres de l'Académie catholique de France a souhaité analyser ce rapport sous tous ses aspects pour en évaluer le contenu et les conséquences. Veuillez trouver ci-joint le fruit de leur réflexion. Ce texte n'engage pas l'Académie mais simplement ses auteurs, qui l'ont adressé au...

Le film politique en plein renouveau

lundi 13 décembre 2021 à 16:34

Allez voir Debout les femmes et La fracture !

Dans des genres très différents, un documentaire et une fiction, ces deux films invitent à la réflexion sur la fracture sociale française. Ils interrogent profondément sur la dignité des travailleurs pauvres et des oubliés de notre société. Ces fresques cinématographiques rappellent cruellement le double discours du gouvernement sur « le monde d’après » ne donnant que des miettes aux premiers de corvée ou continuant en pleine pandémie le démantèlement de l’hôpital public.

Affiche de Debout les femmes

Le documentaire de François Ruffin Merci Patron racontant le combat d’ex-employés des filatures du Nord contre Bernard Arnault et LVMH avait marqué les esprits. Cette satyre sociale joyeuse et burlesque, jubilatoire, aux dialogues qu’on croirait sortis d’un film d’Audiard avait attiré 518.000 spectateurs. En avril 2019, le député récidive avec_ J’veux du soleil_, un tour de France des ronds-points tenus par les Gilets Jaunes qui fera plus de 185.000 entrées.

Cette fois, il revient avec Debout les femmes, un «road-movie parlementaire» à la rencontre des femmes qui s’occupent de nos enfants, nos malades ou de nos personnesâgées. Histoire dans l’histoire, il y a la rencontre du député En Marche Bruno Bonnell, un chef d’entreprise dans les nouvelles technologies qui avait incarné un patron sans pitié dans l’émission de télé-réalité The Apprentice: qui décrochera le job? Bref, a priori, pas la tasse de thé du député Insoumis. « Mais qui m’a mis cette tête de con ? » s’interroge François Ruffin quand il apprend que Bonnell sera le co-rapporteur de cette mission d’information sur les «métiers du lien».

Ensemble, avec ces invisibles du soin et du lien, ils vont traverser confinement et couvre-feu, partager rires et larmes, colère et espoir avec ces femmes. Ils vont arriver à un consensus au-delà des idéologies partisanes pour que ces travailleuses soient enfin reconnues, dansleur statut, dans leurs revenus. Ils déposeront d'ailleurs une proposition de loi le 29 septembre...

Covid 19 : les inquiétudes autour du variant Omicron se confirment

dimanche 12 décembre 2021 à 11:25

Le virus mute et circule - © Reflets

Le virus mute et circule - © Reflets
Le virus mute et circule - Reflets
Une étude du London School of Hygiene and Tropical Medicine (LSHTM) au Royaume-Uni alerte sur la menace que constitue le variant Omicron. Il pourrait être dominant d'ici la fin de l'année en Angleterre et une vague majeure pourrait submerger le pays en janvier, selon des scientifiques interrogés par la BBC.

Les données épidémiologiques révèlent que le nombre de cas du variant Omicron double en 2,4 jour, alors que le pays a un taux élevé de vaccination. Ce taux de reproduction effectif, le R, est supérieur à celui de la forme initiale du coronavirus alors que que personne n'était encore vacciné. Pour réviser les bons indicateurs permettant de suivre la pandémie, c'est ici.

Les études des scientifiques anglais montrent aussi une réduction importante de la réponse vaccinale. Après deux injections du vaccin Pfizer, la probabilité d'être asymptomatique est de 34 à 36%. Après deux injections du vaccin Astra Zeneca, les première études partielles laissent penser qu'elle n'est que de 5,9%. Seule bonne nouvelle dans ce tableau très sombre, après une troisième injection de Pfizer, la probabilité d'être asymptomatique en cas de contamination est comprise entre 71 et 76%.

Si le port du masque, la distanciation sociale et la troisième dose de vaccin sont absolument nécessaires, ces mesures pourraient ne pas être suffisantes, prévient le Dr Rosanna Barnard qui évoque la perspective d'un nouveau confinement. Un...

Quelles leçons tirer après le ransomware qui a touché le cabinet d'avocats Le Bonnois ?

vendredi 10 décembre 2021 à 10:50

Plusieurs dossiers d'instruction en libre accès sur Internet

Les avocats sont-ils le maillon faible de la chaîne judiciaire en matière de secret de l'instruction ? Que faire pour qu'ils arrêtent de stocker des données confidentielles sur des postes de travail sous Window Vista ? A priori, personne ne semble très concerné...

820 GB de données en danger

Mi-septembre, nous écrivions que plusieurs cabinets d'avocats français avaient été victimes d'attaques par ransomwares. Dont le cabinet Le Bonnois. Depuis, le groupe Everest qui se cache derrière cette attaque a publié sur Internet des tonnes de documents confidentiels du cabinet pour l'inciter à payer la rançon. Parmi ces documents, figurent plusieurs dossiers d'instruction. L'un d'entre eux est emblématique puisqu'il s'agit du dossier Samuel Paty, le professeur d'histoire-géographie décapité par un jeune russe d'origine tchétchène, Abdoullakh Abouyezidovitch Anzorov en octobre 2020. Cette affaire n'est pas jugée et le contenu du dossier d'instruction ne devrait être consultable que par les parties. Comment en est-on arrivés là et que peut-on faire ?

L'une des spécialités du cabinet Le Bonnois est de défendre les forces de l'ordre. L'une des policières municipales arrivée en premier sur les lieux de l'attentat, Cécile H. s'est rapprochée de ce cabinet pour qu'il la représente. Ses avocats ont donc obtenu une copie du dossier d'instruction pour représenter ses intérêts. Jusqu'ici rien de problématique, c'est une démarche courante.

Mais lorsque les pirates accèdent aux données du cabinet, ils vont trouver sur les postes de travail, probablement sous Windows, des tonnes de documents : comptabilité, déclarations fiscales des avocats (nous avions évoqué cela dans notre précédent article), mais...