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Reflets fait sa mue avec l’aide de ses lecteurs

jeudi 11 septembre 2014 à 14:06

rebuild

Après trois ans et demi d’existence, Reflets a décidé de changer. Changer dans la façon de fonctionner, de publier, d’échanger avec ses lecteurs et des moyens pour y parvenir.

Deux ou trois gus dans un garage qui montent un medium de presse Internet, sans aucuns moyens, et qui font un travail journalistique apprécié, avec des lecteurs qui suivent, c’est possible. La preuve : Reflets a trouvé sa place dans le PMI, (paysage médiatique internetesque), et nous vous en remercions. Sans votre soutien quotidien, nous aurions rangé les claviers. Il n’y a pas de publicité sur Reflets et pas d’autres actionnaires que les deux fondateurs. C’est un média indépendant. Les seuls à même de déterminer la fin ou l’évolution de Reflets, ce sont les lecteurs. En l’occurrence, vous.

Rentrer chez les pro, sans perdre son âme

Lors d’une conférence récente, Benjamin Bayart nous a dit « vous êtes des amateurs. Mais il ne tient qu’à vous de devenir pros« . C’est une critique constructive, et après une courte réflexion, c’est même un très gentil compliment.

Pour pouvoir changer, et parvenir à vous offrir de meilleures publications, plus fouillées, moins foutraques, faire le journalisme que nous aimons, encore mieux, celui que vous plébiscitez, sans devenir pour autant un média formaté, il y a plusieurs critères à remplir. Les deux premiers sont administratifs et ils sont déjà partiellement remplis : nous faisons partie du SPIIL (Syndicat de la presse indépendante d’information en ligne), et il nous faut désormais obtenir un agrément auprès de la CPPAP (La Commission paritaire des publications et des agences de presse).

Il nous faut aussi plus de temps. Reflets est réalisé sur notre temps libre. Et cela se voit. Il n’y a pas, sur Reflets, de chemin de copie. En clair, pas de relecture croisée. Les quelques auteurs peuvent publier quand ils le souhaitent. Cela a l’avantage de la spontanéité, cela permet une forte réactivité, mais cela pose aussi des soucis. Dans un journal classique, et ça marche très bien depuis des siècles, il y a un chemin de la copie. En clair, la conférence de rédaction permet d’annoncer aux autres ses sujets. Les articles sont ensuite écrits et transmis à plusieurs personnes pour relecture (chef de service et/ou rédacteur en chef, correcteurs, secrétaires de rédaction). Nous n’avons ni les moyens ni l’envie de rigidifier notre processus de mise en ligne, mais le concept de la conférence de rédaction, et d’au moins une relecture par un autre membre de la rédaction, est un point incontournable.

Pour tout cela, il nous faut plus de moyens qu’actuellement.

./Rebuild.sh ModeleEconomique

Nous sommes attachés à nos idées fondatrices : pas de publicité, pas de paywall, pas d’investisseurs. Cela ne change pas.

Nous avions initialement décidé de faire un simple appel aux dons. Même si nous avons clairement trouvé notre « lectorat », qu’il nous est fidèle et qu’il s’investit par des dons épisodiques, notre côté « amateurs » fait que le budget ne sera jamais atteint pour devenir « pros ».

Nous avons déjà des ressources très limitées pour écrire et publier, il n’était donc pas question d’avoir une personne chargée du « marketing » de Reflets. Bilan…, nous n’alertons pas assez nos lecteurs sur la faiblesse des dons enregistrés. Le marketing n’est pas notre métier et nous n’avons pas de temps pour cela.

Le cercle vicieux est donc difficile à briser : pas assez de dons, donc pas assez de temps pour Reflets, donc pas moyen d’améliorer les contenus.

Pour autant, nous avons bien compris le message lors de l’appel aux dons pour le procès en cassation vers lequel nous nous dirigeons : vous êtes solidaires de votre journal.

Nous sommes donc aujourd’hui devant un gué que vous pouvez nous permettre de franchir : celui du financement de Reflets. Un journal qui publie au moins un article par jour, creuse des sujets en toute indépendance, enquête, critique, amène de la réflexion et provoque des débats.

Un journal entièrement financé par ses lecteurs, via des campagnes mensuelles de dons. Vous vous payez votre journal, vous vérifiez l’avancée des dons, vous échangez avec ses journalistes : là est l’indépendance de la presse, celle des origines. Le procédé sera celui de n’importe quel crowd funding : une campagne en début de mois, avec un montant à atteindre dans un temps court. Dès que le montant est atteint, les articles paraissent au rythme annoncé, jusqu’à une nouvelle campagne de dons, trente jours après. Nous avons délibérément choisi le budget le plus serré possible en tenant compte des charges sociales.

De l’autre côté du mur, une personne s’occupera du chemin de la copie évoqué plus haut, organisera les deux conférences de rédaction quotidiennes, rédigera des articles aux côtés des contributeurs habituels.

Par ailleurs, nous souhaitons mettre en place une revue de presse à laquelle vous pouvez vous abonner (colonne de droite des pages). Dans un premier temps, elle concernera les articles traitant des sujets liés à la sécurité informatique, de politique, d’économie…

Et bien entendu, comme c’est votre journal que nous tentons de mettre en place, n’hésitez pas à nous faire part de vos envies en nous écrivant à « redaction@reflets.info« .

Un homme comme les autres (7/7)

mercredi 10 septembre 2014 à 20:04

Magritte-Golconde

Jardin du musée Saint Pierre: 15 heures

Martin Siderm était exactement dans la même position que la veille ainsi que le pigeon —que je reconnus à cause d’une tâche sombre qu’il avait autour de l’œil droit. Il me tendit la main, puis reprit les caresses qu’il prodiguait à l’oiseau. Il tourna la tête vers la mienne, souriant.

— “Alors, cette soirée, Monsieur Liderman ?”

Pris au dépourvu, je ne sus pas quoi lui répondre. Il continua.

— “Le jardin vous a plu ?”

J’avalai ma salive.

— “Oui, beaucoup. Mais vous ne m’avez pas facilité la tâche Monsieur Siderm…”

— “Le primordial n’est jamais aisé, le beau est difficile, le laid est rapide et simple à exécuter, vous le savez bien.”

J’opinai du chef dans un signe d’assentiment et me lançai de nouveau, comme la veille :

— “Nous continuons notre entretien ?”

— “ Vous vous doutez bien que non, Monsieur Liderman.”

— “Je m’en doutais un peu. Pour conclure, j’aimerais juste savoir une chose, quelque chose de personnel.”

— “Allez-y.”

— “Malgré toutes les constatations terribles que vous faites, vous avez bien trouvé une solution à votre échelle ? Où vivez-vous, si ce n’est pas indiscret ?”

— “C’est indiscret, mais je vais vous répondre. Je vis dans des montagnes. En Asie. Au Viêt-nam plus précisément. C’est un petit paradis chargé d’histoires, peuplé d’êtres humains tournés vers l’essentiel, un lieu où le lien sacré a été préservé.”

— “Merci de votre réponse.”

— “Ce n’est rien, mais je dois y aller. C’était un plaisir, Monsieur Liderman.”

Il me tendit encore une fois la main, sans se lever. Je lui la serrai et me levai le premier. J’étais triste de partir, sans bien savoir pourquoi. Je fis un dernier salut de la main et tournai les talons. J’avais à peine effectué quelques pas qu’une pensée surgit, pensée qui formulait une dernière question à Martin Siderm et m’obligea à me retourner. Le jardin était désert. Je restai de longues secondes immobiles, chancelant. Il n’y avait personne là où quelques instants auparavant se trouvait mon interlocuteur. Je m’avançai un peu et vis le chapeau. Il était posé sur le banc, pile à l’endroit où son propriétaire était assis. Le pigeon à l’œil tacheté picorait une miette de pain, juste à côté. Je pris le chapeau, m’en coiffai et partis.

Vous vous doutez bien que mon article ne fut jamais proposé à un quelconque journal ou éditeur.

Une semaine après mon entretien je quittai Paris pour le Viêt Nam. Je fus totalement séduit dès ma descente d’avion, et des années ans plus tard, j’y suis toujours. Je vis avec une femme merveilleuse et nous avons 6 enfants.

Ces montagnes sont un refuge pour le corps et l’esprit. J’ai toujours le chapeau de Martin Siderm posé sur un coin du bureau où j’écris. Pour la première fois depuis 20 ans, je retourne en France, demain. J’ai accepté de rencontrer un jeune journaliste qui veut faire son dernier article en forme d’entretien avec un penseur indépendant.

Je lui ai donné rendez-vous au jardin Saint-Pierre à Lyon. J’y serai à 15 heures précises, mon chapeau bien enfoncé sur le crâne.

(Nouvelle écrite au printemps 2004, publiée pour le magazine Reflets en septembre 2014. Yovan Menkevick : CC-BY-NC)

Un politique, ça trompe énormément…

mercredi 10 septembre 2014 à 11:45

 

Et oui, nos « élites politiques » sont…comment dire…assez tranquilles, sûrs d’eux, et face aux problèmes concrets des citoyens, et bien, on peut penser qu’ils s’en amusent. Ou bien, sont-ce juste des gens qui n’ont rien d’autre à faire que s’amuser ? Bref, à chacun de se faire une idée et interpréter l’attitude de la Ministre de la Justice, ce matin, dans le studio de France Inter lors d’une question d’un auditeur. Alors que tout est censé vaciller d’un point de vue politique, en ce moment même, en France…

Quand Christiane Taubira oublie qu’elle est… par franceinter

Canal plus, les gamers et le journalisme…

mercredi 10 septembre 2014 à 10:30

canal-gamers

Une chronique , pas très documentée, dans une émission d’infotainment (Le grand journal) sur les gamers qui regardent des gamers jouer, a fait couler des tonnes d’encre. La chroniqueuse émettait des doutes sur l’intérêt de regarder des films de parties de jeux vidéo et s’étonnait de voir le nombre de personnes qui tuaient le temps de cette manière. Catastrophe ! Honte ! De quel droit critiquerait-on un phénomène de société de cette ampleur, une véritable « culture » ? Imbécile de chroniqueuse qui n’a pas mesuré la puissance buzzienne des gens qu’elle critiquait… Et ça n’a pas loupé. Pétition, interventions massives dans les forums et sur les réseaux sociaux, tribunes dans les journaux… Ni une ni deux, Antoine de Caunes s’excuse publiquement. Ouf, force reste aux gamers !

 


Twitch : les excuses du Grand Journal de Canal + par Gameblog

Oui mais non…

Premier point, ces excuses publiques sont un coin dans le journalisme et la liberté d’expression. Personne ne doute du fait que Le grand journal est tout sauf une émission de journalistes, mais tout de même… Accepter de faire des excuses pour une chronique, qui est par nature une prise de position, c’est accepter l’idée que toute personne froissée par un article de ce type recevra les excuses du medium dès la première plainte.

Combien de larmoyantes entreprises arriveront à faire faire des excuses sur la base de cette nouvelle jurisprudence ? Demain le collectif des écouteurs organisera une petite campagne de buzz (avec l’aide de Clai ?) pour demander à ce que Reflets s’excuse de ses articles sur Qosmos, Amesys ou BlueCoat ? Demain, les représentants de l’industrie pharmaceutiques demanderont des excuses publiques au moindre article qui s’attaque à ce lobby ? La frontière entre actionnaires et rédactions de médias est déjà très poreuse, si un simple buzz sur le Net permet d’obtenir ce types d’excuses, l’avenir de la presse est bien sombre.

Deuxième point, cette attaque fait étrangement écho à une campagne répugnante menée aux Etats-Unis ces derniers temps contre les femmes dans le milieu de l’industrie du jeu. Commentatrices, journalistes, développeuses, elles ont subi les attaques les plus abjectes de la part de courageux personnages bien cachés derrière leurs écrans. Menaces de mort, étalage de leur vie sexuelle, tout est bon pour s’attaquer à ces femmes. Courageux comme un warrior de  jeu de guerre.

Ça fout la trouille…

Un homme comme les autres (6/7)

mardi 9 septembre 2014 à 13:28

magritte-corps

Le pigeon continuait de se laisser caresser et se mit à roucouler de plus belle. Le ciel était d’un bleu indescriptible. Je commençai à me sentir épuisé. Siderm ne parlait plus. Le pigeon se tut. Le soleil nous emplissait d’une chaleur douce et bienfaisante. Martin Siderm tourna enfin la tête vers moi.

— “Vous devez me trouver bien pessimiste et nihiliste, n’est-ce pas ? J’avoue manquer de nuances parfois. J’entends par là que je fais des raccourcis. Les églises ont fait des choses merveilleuses et ont offert aux hommes une ferveur fantastique. Des périodes que je ne connais pas dans le détail ont prouvé que les croyances monothéistes ont su de nombreuses fois se respecter et même pratiquer des échanges. Allez rencontrer des spécialistes en histoire et en théologie, vous serez surpris. Peut-être qu’un journaliste comme vous aimerait écrire un ouvrage de référence à ce sujet ?”

— “Une réconciliation serait la solution, c’est cela que vous voulez dire ? Une réconciliation entre modernité, humanisme, spiritualité, cultes, science et je ne sais quoi encore….”

J’étais empli d’une lassitude sans nom. Mon esprit s’était comme lentement désagrégé sous l’assaut des paroles de Siderm. Des nuages menaçants emplissaient ma vision, l’avenir sentait le soufre, une odeur à la fois violente et écœurante. Je ne pouvais détacher mon regard du pigeon perché sur la main baguée de l’étrange personnage assis à ma gauche. Je transpirai presque.

— “Si vous préférez nous pouvons arrêter l’entretien ici pour aujourd’hui, Mr Siderm…”

— “Oui, merci. Nous reprendrons demain, à la même heure si vous n’y voyez pas d’inconvénient. Prenez le temps de visiter Lyon, c’est une ville chargée d’histoire, une ville fascinante. Si vous le trouvez, passez quelque minutes dans le jardin d’Anselme Victorius. C’est un lieu apaisant, qui purifie l’esprit. Vous en avez besoin…”

Martin Siderm se leva sans précipitation, il était plus grand que je ne l’avais imaginé. Le pigeon s’était perché sur son épaule et m’observait nonchalamment. Il s’envola alors que Siderm pivota et s’éloigna à pas mesurés vers la sortie du jardin.

Lyon, le même jour : 21 h

Anselme Victorius n’était certainement qu’une métaphore inventée par Siderm. Personne ne paraissait avoir entendu parler d’un jardin affublé d’un tel nom, et ma déception se doublait d’une inquiétude grandissante : Martin Siderm n’était-il qu’un affabulateur délirant, une sorte de charlatan éclairé ? Je revivais par un flot d’images continu l’entretien de l’après-midi sans pourtant pouvoir trouver de traces précises d’un délire avéré dans le monologue de mon mystérieux interlocuteur. Le cœur de son discours pouvait être controversé, bien sûr, et peu d’analystes politiques ou de sociologues auraient adhéré à sa théorie de la perte du sacré comme nœud de tous nos maux, il n’en restait pas moins que sa pensée étrange —et pourtant claire, m’avait touché, peut-être même dérangé. Il y avait quelque chose de sombre dans les paroles de cet inconnu, mais aussi quelque chose de très beau, une dimension universelle, un espoir immense…

Je finis mon repas précipitamment, hélai le serveur, payai mon addition et sortis en trombe. J’avais, durant ma réflexion, entrepris d’écrire le nom du jardin et joué avec les lettres du nom composé. Mon esprit encore affecté par les concepts de Siderm avaient inconsciemment extrait un nom à partir des lettres “Anselme Victorius”. Ce nom était celui de la fée la plus célèbre de notre histoire, Melusine et, ce faisant, laissé des lettres formant un autre nom: Victor As (melusine). Je fonçai vers les pentes de la croix-rousse toutes proches, le cœur battant la chamade au souvenir d’une rue empruntée l’après-midi même, rue prénommée Victor Aslov. Le jardin ne pouvait être vu depuis la rue. Un petit portail en fer forgé coincé entre deux pans de mur chargés d’une jungle de lierre en permettait l’accès. La statue de la fée Mélusine, accrochée au portique en pierre de taille semblait scruter le visiteur d’un œil malicieux et surveiller les allées venues sûrement rares de la rue Aslov.

Je poussai le portail entrouvert et pénétrai dans l’enceinte. C’était un jardin abandonné, de petite taille, rempli d’arbustes épineux, de fleurs sauvages et de mauvaises herbes. En son centre, une fontaine de pierre à la margelle circulaire surplombée, une fois encore, par une statue identique à celle du portail d’entrée. La pleine lune irradiait de sa lumière blafarde l’ensemble du jardin et créait des jeux d’ombre étranges. Un nuage égaré venait parfois obstruer l’astre nocturne et les ténèbres s’emparèrent soudainement du lieu, un froid surnaturel avait surgi du néant et chaque plante semblait frémir au changement survenu. Je m’asseyais au bord de la margelle, sortis une cigarette, l’allumai et contemplai la statue de la fée à quelques centimètres au dessus de ma tête.

Je ne savais toujours pas pourquoi Siderm m’avait recommandé de venir méditer en ce lieu. Cet étrange personnage avait eu le don de m’intriguer et je commençai tout juste à mesurer l’impact que ses théories avaient eu sur moi. Un monde en proie à la folie, un monde-illusion fabriqué par l’esprit, où tout était possible, en fin de compte. Le pire comme le meilleur. Je fermai les yeux et tirai une longue bouffée de tabac. La fatigue générée par l’intensité de l’interview de l’après-midi se déversait en moi à grands flots, de la tête aux pieds.

Je ne sus jamais comment je m’assoupis aussi vite, accolé à la fontaine. Je volai. A vive allure je m’élevai dans les cieux, et tournant le regard vers le bas, je vis le jardin et ma silhouette endormie contre la fontaine. En quelques minutes je me retrouvai dans l’espace et durant quelques secondes j’eus l’angoisse de ne pas survivre au vide intersidéral. Pourtant rien de la sorte ne se produisit. La vitesse augmenta, les astres défilèrent devant mes yeux émerveillés, puis de nouveau le vide, les ténèbres cosmiques et enfin une vision merveilleuse et grandiose qui resta gravée dans mon esprit. Une galaxie s’étalait devant moi, parsemée de nuages gazeux multicolores, d’objets étranges dessinés par des voies lactées et des astres inconnus.

J’eus la sensation que ce tableau magnifique représentait quelque chose, qu’il y avait un message dans cette composition astronomique, comme les tableaux de certains peintres surréalistes. Quelque chose bougea. Plusieurs étoiles s’étaient mises en mouvement et se réunissaient. Elles formèrent une sphère, la sphère se modifia en ovale, une chevelure apparut. Un visage humain. Souriant. Le visage se déforma et se transforma en poisson, puis en pieuvre, en oiseau. Des planètes colorées se rapprochèrent et je vis des jardins de la taille de nos continents, des mers couleur émeraude survolées par des nuées de goélands aux plumages immaculés. Je ne sais combien de temps dura ce miracle visuel. Je me réveillai en sursaut et constatai qu’il était plus de minuit. Je sortis du jardin précautionneusement et courus presque jusqu’à ma chambre d’hôtel.

Le lendemain, il faisait toujours aussi beau et après une matinée à flâner dans le vieux Lyon, je me rendis une nouvelle fois jusqu’au musée Saint-Pierre.