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Radar automatique : un marché aurait été truqué

mercredi 8 janvier 2020 à 18:00

Des acteurs le racontent. Mais l'Inspection générale de l'administration l'a "oublié" dans son rapport.

Plusieurs témoins nous ont affirmé qu'un marché avait été truqué : les notes attribuées aux entreprises ont été modifiées pour faire gagner l'une d'entre elles. Le préfet Debacq, mis en cause dément formellement.

Le site de BearingPoint - Copie d'écran

A l'été 2014, le commissaire divisionnaire Serge Blüge dépose un signalement auprès du Service central de prévention de la corruption (SCPC), qui recueille pour le ministère de la Justice les témoignages des "lanceurs d'alerte". Encore cadre pour quelques semaines de l'Agence nationale de traitement automatisé des infractions (Antai), il y fait état de soupçons de marché truqué, passé dans le cadre de la gestion des radars automatiques. Il s'étonne également dans ce signalement d'avoir dû insister pour "être auditionné", à ce sujet notamment, par les limiers de l'Inspection générale de l'administration (IGA), mandatée quelques mois plus tôt par Manuel Valls, alors à l'Intérieur, pour enquêter sur les dysfonctionnements de cette agence.

Il s'agit d'un marché de plus de 3 millions d'euros (hors taxes) passé en 2012 pour l'assistance à maîtrise d'ouvrage. L'objet de ce contrat est de renouveler le prestataire qui veille à la bonne exécution par la SSII Atos d'un autre marché, de beaucoup plus grande ampleur, sur la gestion informatique du traitement des procès-verbaux.

Depuis le début du système, l'entreprise chargée de ce travail était la société Steria. Mais à l'issue de ce nouveau marché, le choix se porte sur la société BearingPoint.

Selon Serge Blüge, lors du dépouillement des offres, le directeur de l'Antai de l'époque, Jean-Jacques Debacq, aurait modifié les notes attribuées...

Les 10 passages à ne pas rater dans le rapport de l'IGA

mercredi 8 janvier 2020 à 18:00

Ou comment l'intérêt de l'administration n'était guère préservé

Il y a quelques pépites dans le rapport de l'IGA. Souvent cachées au sein des pages plutôt que dans les conclusions. Nous en avons relevé une dizaine pour vous.

10 points

Téléchargez le rapport de l'IGA ici

Payer le loyer du CNT : une marge d'au moins 300.000 euros pour Atos

Le Centre national de traitement (CNT) des infractions s'est installé à Rennes. Une occasion pour Atos de s'octroyer une marge confortable. Pourtant l'entreprise était déjà payée par l'Etat pour piloter le projet !

Le rapport mentionne : "Les locaux qui hébergent le CNT à Rennes n'avaient pas jusqu'ici été directement loués" par l'administration "à leur propriétaire, mais par l'intermédiaire d'Atos, qui prélevait au passage une marge non négligeable, la location directe du bâtiment par l'Antai (l'Agence nationale de traitement automatisé des infractions) ayant permis d'économiser près de 300 000 euros par an. On mesure ici à quel point la passation d'un seul contrat avec une seule société aura eu de néfastes conséquences financières".

Ce n'est qu'en 2012 que cette situation cesse.

Un système dans lequel la concurrence ne pouvait plus jouer

Les responsables interrogés dans le documentaire nous expliquent en long, en large et en travers combien il était indispensable d'avoir un interlocuteur unique en raison de la complexité du projet. Mais l'IGA n'est pas de cet avis.

"La recherche de cohérence et le souhait d'un interlocuteur unique avaient ainsi conduit à mettre en place, plus qu'une solution coordonnée, un dispositif monolithique: un seul marché, ne...

Quand Pole-Emploi ouvre à Facebook la formation des femmes au numérique

vendredi 3 janvier 2020 à 18:24

C'est pas gagné... Il y a une syntax error goto 110

Confier la formation au numérique de demandeurs d'emploi à Facebook, cela interroge. Mais sous-traiter à une start-up qui combine bullshit bingo et mauvais paramétrage de son propre site...

En voilà une invitation qui fait envie... - Copie d'écran

Mais qui n'a pas rêvé d'assister à une "Masterclass #SheMeansBusiness" pour être formée au numérique, découvrir ou renforcer son leadership et ses capacités à entreprendre ? Ça tombe bien, Pôle-Emploi invitait les demandeuses d'emploi à s'inscrire pour une "journée INOUBLIABLE" le mois dernier au sein de l'école 42.

Mais c'est quoi donc ce truc ? La parôle est à Facebook :

En ouvrant le deuxième chapitre de son programme #SheMeansBusiness, Facebook renouvelle son engagement en faveur de la formation des femmes aux compétences numériques, au leadership et à l’entrepreneuriat. En partenariat avec la startup sociale Social Builder qui construit la mixité dans les métiers du numérique, Facebook formera gratuitement 100 Ambassadrices #SheMeansBusiness, qui formeront ensuite 10 000 femmes partout en France. Facebook et Social Builder ouvrent la seconde phase de #SheMeansBusiness. Objectif : recruter et former 100 ambassadrices, chargées de former à leur tour 10 000 femmes partout en France. Après avoir formé 15 000 femmes en 2018, le programme #SheMeansBusiness revient en 2019 avec un format novateur. Il permettra à des femmes sur tout le territoire de bénéficier d’un accompagnement unique pour développer leurs compétences numériques et leur donner envie d’entreprendre. (...) Les 100 femmes sélectionnées bénéficieront d’une formation intensive et inspirante de 3 jours chez Facebook France, pour développer leurs compétences digitales...

Nous avons interrogé le fabriquant suisse du LBD

mercredi 1 janvier 2020 à 12:58

La France fait bien n'importe quoi avec cette arme

Il faut bien l'avouer, nous étions un peu seuls en janvier 2019 lorsque nous avancions que les blessés à la tête par les forces de l'ordre ne l'étaient pas par hasard. Un an après nous revenons sur ce sujet avec un entretien qui confirme nos hypothèses.

Un journaliste de Reflets dans le viseur EOTech à 25 mètres - © Reflets

C'était le mardi 8 janvier dernier. Il y a pratiquement un an. Une photo de Franck, 20 ans, ouvrait notre premier article titré : Les blessés éborgnés par les forces de l'ordre ne le sont pas par accident : le LBD 40 doit être retiré de la liste des armes de maintien de l'ordre. Franck a perdu un oeil à l'Arc de triomphe le 1er décembre 2018 alors qu'il était en train de rassurer sa mère au téléphone. Le 25 janvier, nous allions plus loin avec un deuxième article titré Le fabriquant du LBD 40 sur un volcan : c'est pas moi c'est l'autre....

Dans ces deux articles, nous expliquions que contrairement aux premiers arguments des forces de l'ordre, le LBD est une arme très précise. L'excuse du mouvement de foule, des viseurs déréglés, des "tirs réflexe", ne tiennent pas. Il faut dire qu'à l'époque, il était presque "possible" d'avancer des "excuses" pour ces blessés. Selon le discours officiel, il s'agissait de "factieux", "d'extrémistes de droite", de personnes "haineuses", de "_ séditieux" fomentant une " insurrection". "Une foule haineuse_", selon les propres mots d'Emmanuel Macron lors de ses voeux de décembre 2018... Habillés pour l'hiver, les gilets jaunes, ces "révolutionnaires haineux", n'allaient pas venir se plaindre pour quelques blessés... On ne fait pas une révolution sans casser des oeufs......

Dis papa, c'est quoi la presse indépendante ?

samedi 28 décembre 2019 à 18:56

Le sens des mots... et autre déontologie

On parle beaucoup de presse indépendante. Mais comment peut-on définir une presse indépendante ? Par opposition, sans doute à une presse dépendante (mais de quoi ou de qui) ? Et la déontologie dans tout ça ?

Tweet de David Dufresne

Cet article est né d'un tweet de David Dufresne. Celui-ci invitait ses followers à donner quelques sous à "la presse indépendante" qui en a bien besoin. Un petit abonnement pour rester propre indépendant... David nous a gentiment inclus dans cette liste. Deux points positifs ici : être classé dans la liste des journaux indépendants et bénéficier, peut-être, de quelques abonnements supplémentaires pour assurer... notre indépendance. Mais à peine découvert le tweet de David, nous voilà plongés dans un abîme de perplexité. Finalement, qu'est-ce donc qu'une presse indépendante ? De quoi ou de qui est-elle indépendante ? Du coup, si elle est indépendante, est-ce que cela signifie qu'elle est plus "éthique" qu'une presse dépendante ? Mal au crâne...

Evidemment, ce questionnement nous ramène à une réaction récente déclenchée après notre article sur le conseil de déontologie journalistique. Nous y exposions la théorie suivante :

Mais surtout, à qui servira ce machin ? A ceux qui souhaitent le plus la disparition de la presse indépendante. Explications... Ce Conseil de déontologie journalistique pourra distribuer tous les mauvais points qu'il souhaite aux mastodontes de la presse, détenus dans leur immense majorité par quelques milliardaires, cela ne représentera même pas une piqure de moustique sur un éléphant. En revanche, il y a fort à parier que le Conseil sera saisi à la moindre occasion par ceux qui seront au centre des enquêtes de...