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Gilets Jaunes : l’extrême centre

vendredi 8 février 2019 à 20:53

Analyse politique des gilets jaunes, au cœur du mouvement.

Le mouvement des gilets jaunes a pris tout le monde de cours. Analystes, partis politiques et réseaux militants, personne ne pariait sur sa réussite et sur l'ampleur qu'il prendrait. Les gilets jaunes ont d'abord été pris de haut. Puis ils sont sortis et ont investis les ronds-points. Et une grande partie de la société française s'est mise à les appuyer.

La nouvelle arène politique française - Floppy - D.R.

Prendre de court l'histoire est la marque de mouvements destinés à la marquer. Rappelons-nous le printemps arabe. Et si nous commençons à prendre la mesure des événements qui se déroulent sous notre nez, bien malin celui qui pourra dire sur quels rivages ils pourraient nous emmener.

Le mouvement a imposé de nouvelles règles du jeu. Une détermination sans faille, un soutien opiniâtre de l'opinion, un panel de revendications visant à refonder la société, une certaine acceptation de la violence matérialisée par les barricades, ... Mais c'est son coté non partisan qui le rend très dur à appréhender. Partons pour un tour d'horizon des courants qui l'agitent et d'un extrême à l'autre, essayons de décrypter ce qui est en train de se passer.

Les ultra : guerre souterraine pour le contrôle de la rue

Quitte à parler des extrêmes, autant commencer à parler de leurs extrémités, les ultra.

A droite ce sont les "patriotes", ceux qui appellent au putsch par les armes. Et sur ce coup, c'est Léon qui s'y colle. Crée en février 2018 par un ancien de "SOS racailles", "leonfrance.net" et son auteur peuvent prétendre à une certaine légitimité. Et les titres menaçant des articles confirment le caractère insurrectionnel et violent de sa ligne : "T’inquiète pas Griveaux, ça ne va plus être bien long !". Entre le 10 et le 13 Janvier, durant l'acte IX des gilets jaunes, Léon publie un sondage à destination de ses...

Agnès Buzyn : on ne peut pas donner de chiffres sur les blessés des manifestations

mercredi 6 février 2019 à 23:46

Ils ne sont pas comptabilisés

En marge de l'intrigante remise des prix du Trombinoscope aux politiques, Reflets à demandé à la ministre de la santé ce qu'elle pensait de la tribune publiée sur Mediapart et qui demande à ce que soit dévoilée la liste des blessés

Agnès Buzyn - © Reflets

Ce mercredi, à l'Hôtel de Lassay, où se trouve la présidence de l'Assemblée Nationale, se tenait la 27ème cérémonie des prix du Trombinoscope. En quelques mots, c'est une cérémonie durant laquelle les éditorialistes les plus en vue font remettre des prix de meilleur ministre ou de personnalité politique de l'année (par exemple) à des politiques, par des "partenaires" qui sont des entreprises publiques ou privées. Les politiques remercient chaleureusement leurs amis éditorialistes qui ont auparavant dressé un portrait élogieux de ces mêmes politiques qu'ils interrogent le reste de l'année ou dont ils commentent les déclarations. Une sorte d'entre-soi un peu hors sol. Seul François Ruffin a eu droit à un portrait au vitriol par Yves Thréard du Figaro. Mais il n'est pas venu chercher son prix. Un oubli confira-t-il après la cérémonie.

Croisée à la sortie de l'événement, nous avons demandé à Agnès Buzyn, la ministre de la Santé, récompensée par le prix de la ministre de l'année, ce qu'elle pensait d'une tribune parue sur le blog des invités de Mediapart.

Les signataires demandent à "l’Etat, et en particulier au ministère de la santé, [...] de lever le voile, maintenant, sur le nombre de manifestants et de membres de forces de l’ordre:

- qui ont été hospitalisés depuis le 17 novembre 2018 et le type de blessures dont ils souffraient.

- qui ont subi des dommages irréversibles (éborgnement, diminution de l’acuité...

Manifestation des gilets jaunes à Paris le 2 février - Acte XII

dimanche 3 février 2019 à 21:21

Reportage photo

Rebelotte : la manifestation a fini avec des affrontements violents sur la place de la République. Alors qu"il s'agissait d'une marche pour les blessés, quelques excités ont fait basculer la fin de manif dans des violences (de toutes parts)

Jérôme Rodrigues et Franck juste avant le départ de la manifestation - © Reflets

Cela devait être une manifestation en soutien aux blessés. Ceux qui ont subi la violence des armes dites "intermédiaires" mais que le fabriquant, Brügger & Thomet, appelle lui, "moins létales". Au départ de la manifestation, Jérôme Rodrigues et Franck (que nous avions interviewé pour cet article) semblaient personnifier le mouvement. Calmes et déterminés. La manifestation s'est ébranlée de la place Felix Eboué pour se rendre à la Bastille, puis à République. Les forces de l'ordre se sont à nouveau montrées très discrètes pendant tout le trajet. Les mêmes policiers que les semaines précédentes étaient présents en tête de cortège, ce dernier étant précédé par des voitures de police qui, à distance, ouvraient la route.

C'est dans le calme, comme à chaque manifestation, que le cortège a traversé les rues de Paris. Aucun incident majeur n'est intervenu. Seuls quelques antifa un peu tendus se sont opposés à des supposés membres de l'extrême-droite.

Place de la Bastille, le cortège qui a compté 13.500 manifestants selon le cabinet Occurrence et 10.500 selon la préfecture, ont fait une pause festive. De nombreuses sonos diffusaient de la musique et les gens dansaient ou parlaient politique.

Le cortège est ensuite reparti pour la République où devait se tenir une "nuit jaune". Une fois arrivée place de la République vers 15h45, les manifestants se sont éparpillés sur la place. Les forces de police, pour une fois, ont parqué...

Trump va-t-il enterrer l'OTAN ?

mardi 29 janvier 2019 à 12:14

Selon nos informations, c'est son projet

Le président américain envisage d'annoncer que les pays dont le budget de la défense n'atteint pas 2% de leur PIB ne seront plus défendus automatiquement en cas d'attaque.

Donal Trump - D.R.

Trump va-t-il mettre fin à la solidarité automatique en cas d'agression d'un pays membre de l'Otan ? L'annonce pourrait faire l'objet d'une bombe. Selon deux sources concordantes, Donald Trump envisagerait d'annoncer que les pays dont le budget consacré à la défense n'atteint pas 2% de leur PIB ne seront plus protégés automatiquement par l'Alliance Atlantique. Les chancelleries occidentales sont en ébullition ces jours-ci dans l'attente de cette hypothétique annonce, selon nos sources à Paris.

Pourtant cet article 5 de la charte de l'OTAN qui le prévoit est le cœur du traité : « Les parties conviennent qu'une attaque armée contre l'une ou plusieurs d'entre elles survenant en Europe ou en Amérique du Nord sera considérée comme une attaque dirigée contre toutes les parties, et en conséquence elles conviennent que, si une telle attaque se produit, chacune d'elles, dans l'exercice du droit de légitime défense, individuelle ou collective, reconnu par l'article 51 de la Charte des Nations Unies, assistera la partie ou les parties ainsi attaquées en prenant aussitôt, individuellement et d'accord avec les autres parties, telle action qu'elle jugera nécessaire, y compris l'emploi de la force armée, pour rétablir et assurer la sécurité dans la région de l'Atlantique Nord. ».

Une telle annonce par le président américain affaiblirait considérablement l'organisation, car elle mettrait en doute la...

Castaner-Nuñez, les Pasqua-Pandraud d'Emmanuel Macron

lundi 28 janvier 2019 à 18:28

Ce gouvernement ni de droite ni de gauche est en fait aussi à droite que Charles Pasqua

En matière de "maintien de l'ordre", le gouvernement actuel n'a rien à envier à Charles Pasqua et à son factotum Robert Pandraud. Il a même réactivé les voltigeurs, dissous après la mort de Malik Oussekine.

Plaque commémorative rue Monsieur-le-Prince - https://commons.wikimedia.org/wiki/User:LPLT - CC BY-SA 3.0

Pour les plus vieux d'entre nous, la situation actuelle fait remonter des souvenirs. Le 6 décembre 1986, Malik Oussekine, étudiant franco-algérien de l’École supérieure des professions immobilières, qui sort d'une boite de jazz est pris en chasse par les "voltigeurs". Ce corps de police est constitué d'équipes de deux policiers. L'un conduit, l'autre est armé d'un "bidule", une longue matraque. Malik Oussekine, qui n'a rien a voir avec les événements de l'époque (occupation des facs et manifs contre la loi Devaquet), se réfugie dans un hall d'immeuble. Un fonctionnaire des finances le laisse entrer. Mais les policiers le suivent et le tabassent. Malik Oussekine souffrait d'une insuffisance rénale. Ce qui fait dire à l'époque à Robert Pandraud : « La mort d'un jeune homme est toujours regrettable, mais je suis père de famille, et si j'avais un fils sous dialyse je l'empêcherais de faire le con dans la nuit. […] Ce n'était pas le héros des étudiants français qu'on a dit ». A la suite de cette bavure policière, le bataillon des voltigeurs est démantelé. Pourtant, à l'occasion des manifestations des gilets jaunes, le gouvernement en place a réintroduit des voltigeurs dans Paris. Cette fois, les policiers ne sont plus armés du fameux "bidule", mais de tireurs de balles de défense, les LBD 40.

Charles Pasqua et Robert Pandraud ont longtemps incarné ce que la droite de gouvernement...