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Gaspard Glantz libéré mais empêché d'exercer son métier

lundi 22 avril 2019 à 23:16

Il est interdit de manifestations

Un pas de plus vient d'être franchi. Le journaliste indépendant Gaspard Glantz a été libéré lundi soir mais il lui est interdit de paraître à Paris les samedis et le 1er mai, ce jusqu'à son procès en octobre.

Retrouvailles... - © Reflets

Longue journée lundi. Les soutiens de Gaspard Glantz s'étaient réunis dès 10 heures du matin devant le commissariat du 11ème arrondissement pour demander sa libération. Le journaliste avait été arrêté samedi place de la République. Touché par une grenade au genou (son pantalon résistant au feu et protégé porte les traces de l'explosion) il avait demandé à parler au commissaire avec lequel il avait discuté quelques minutes avant. Un policier l'avait alors violemment repoussé. Gaspard Glantz lui avait adressé un doigt d'honneur. Il a alors été arrêté sans ménagement (il portait encore lundi soir les traces au cou et sur les bras). Il est donc poursuivi pour outrage. Ce qui lui a valu 48 heures de garde à vue et une interdiction d'exercer son métier de journaliste pendant les manifestations et le 1er mai. C'est un nouveau pas qui est franchi par l'exécutif. La liberté de la presse sort très abîmée de ces 48 heures de garde-à-vue du journaliste.

Une centaine de personnes étaient présente dès 10h du matin devant le commissariat. - © Reflets
Une centaine de personnes étaient présente dès 10h du matin devant le commissariat. - Reflets

Les soutiens du journalistes ont tenu à lui souhaiter un bon anniversaire avec une banderole et des chants. A l'intérieur, Gaspard Glantz a entendu la chanson "bon anniversaire" mais les policiers ont rapidement fermé toutes les fenêtres et mis la radio.

Une banderole est déployée : Gaspard Glantz fête son anniversaire en garde à vue. - © Reflets
Une banderole est déployée : Gaspard Glantz fête son anniversaire en garde à vue. - Reflets

Banderole - © Reflets
Banderole - Reflets

En début d'après-midi...

Ce que vous ne voyez pas

lundi 22 avril 2019 à 12:19

La France devient-elle un état policier ?

Répression policière démesurée, lois liberticides, condamnation des instances internationales, la France glisse vers une sorte d'état policier. A qui la faute ?

Reflets

Il faudrait être aveugle ou militant politique pour ne pas accepter la réalité. La France se transforme peu à peu en état policier. Pris séparément, les signes sont quasiment imperceptibles. Tout au moins, ils ne justifient pas une réaction forte de la population. Et c'est sans doute voulu. Mais mis bout à bout... Premier point, et non des moindres, la répression policière des manifestations. Déjà bien entamée pendant les manifestations contre la Loi travail, contre les soutiens sur la ZAD de Notre-Dame des Landes, elle explose littéralement lors des manifestations des gilets jaunes. Deuxième point, les lois liberticides. Elles s'enchaînent depuis des années. Troisième point, l'acceptation. Acceptation par la population. Un Etat ne peut glisser ainsi sans une acceptation de la population. Et si elle accepte, c'est sans doute qu'elle ne voit pas ce qui se passe ou qu'elle ne se sent pas concernée. Tant qu'on est du bon côté de la matraque...

Dire que la France se transforme dangereusement, ce n'est pas prendre parti ou faire preuve de militantisme. Car ceux qui sonnent l'alarme sont loin d'être une bande d'« anarcho-gauchistes », comme aiment à désigner leurs opposants les différents exécutifs qui se succèdent. Ce sont L'Europe et l'ONU qui condamnent la répression policière des mouvements sociaux en cours...

En février dernier, les députés européens ont voté une résolution par 438 voix pour, 78 contre et 87 abstentions,...

#GiletsJaunes : état des lieux

vendredi 19 avril 2019 à 15:13

Reflets était présent à l'assemblée des assemblée de Saint Nazaire

Le mouvement des gilets jaunes est un objet sociologique unique. Quoi qu'on en pense, il mérite qu'on y accorde de l'attention. Cinq mois de mobilisations, une forme de contestation sociale jusqu'à là inédite et une convergence de gens qui jusqu'alors ne se côtoyaient même pas. Comment rester de marbre ? Reflets a donc fait le déplacement à Saint Nazaire pour la deuxième Assemblée des Assemblées des Gilets Jaunes.

Les mandatés des quatre coins de France en assemblée plénière

Les gilets ne sont qu'une tête d’épingle dans les 50% de la population française qui les soutiennent. Un soutien qui leur semble bel et bien acquis. Après plus de cinq mois de mobilisations et un pouvoir politique qui a tout tenté pour discréditer le mouvement, après les images violentes du 16 mars et cette ultime insulte, "terroristes", exprimée haut et fort avec l'appel aux soldats de la force sentinelle, une part très importante de la population continue de soutenir le mouvement. On se rappelle ce sondage Ifop pour Atlantico révélant que 39% des français pensent que pour changer la situation du pays, il faudrait une révolution. Le contexte de crise sociale et écologique aiguë, un pouvoir qui méprise et réprime durement, son intransigeance sur les mesures les plus impopulaires et le discrédit dans lequel baignent nos institutions, expliquent sans doute la grande radicalité qui traverse aujourd'hui le pays. Et on peut comprendre que pour beaucoup de gilets jaunes, ces 50% d'indéfectibles soutiens leur donne un mandat, une délégation pour faire bouger les lignes dans le pays.

Les gilets ne sont qu'une tête d'épingle mais ils sont une minorité agissante, les 1% qui s'opposent frontalement à l'autre 1%, aux commandes de ce qui fait notre société. Et cette minorité agissante a déjà prouvé son efficacité. En décembre elle a fait mettre un genou à terre au gouvernement. Elle a, d'après le témoignage de François Ruffin, réussi à...

Libye : le retour de Saïf al-Islam Kadhafi

lundi 15 avril 2019 à 15:44

Le fils de l'ancien dictateur se pose en recours

La Libye est a nouveau secouée par un conflit armé entre les deux hommes forts du pays, al-Sarraj et le maréchal Haftar. Un homme fait entendre sa voix à cette occasion, Saïf al-Islam Kadhafi, le fils du dictateur Guide. Il dit ne soutenir aucune des parties et appelle à la réconciliation.

Sur les ruines du régime de Kadhafi, la Libye n'arrive pas à se reconstruire (Palais de Kadhafi de Bab al Ziziya, 2011) - © Cyril Marcilhacy

Alors qu’une conférence nationale sous l’égide des Nations Unies devait se tenir du 14 au 16 avril à Ghadamès, dans le sud-ouest du pays pour tenter de mettre fin à la crise politique qui paralyse le pays, le maréchal Haftar a lancé ses troupes à l’assaut de la capitale Tripoli. Les Nations-Unies ont annoncé le report sine die de la conférence, en attendant une hypothétique trêve.

Depuis 2014, la Libye est scindée en deux. A l’ouest, le pouvoir de Tripoli avec Fayez al-Sarraj, à la tête du gouvernement d’union nationale (GNA), et à l’est celui de Tobrouk, avec à sa tête le maréchal Khalifa Haftar, chef de la force paramilitaire Armée nationale libyenne (ANL). Le GNA a nommé un officier de Zentan, Oussama Juili, chef militaire de la région ouest. Il est à la tête de plusieurs milices armées dont celles de la ville de Misrata, bien entraînée, celle de la ville de Zintan, mais aussi de groupes salafistes locaux.

Les milices de Misrata joueront un rôle décisif dans le conflit (ici en 2011) - © Cyril Marcilhacy
Les milices de Misrata joueront un rôle décisif dans le conflit (ici en 2011) - Cyril Marcilhacy

De son côté, l’ANL est structurée par des anciens officier de l’armée Kadhafi, de combattants des tribus et également de groupes salafistes. D’un point de vue géopolitique, Sarraj peut plutôt s’appuyer sur le Soudan, le Qatar et la Turquie. Les soutiens d’Haftar sont l’Égypte, les Émirats Arabes Unis, le Tchad et, dans une moindre mesure, l’Arabie Saoudite. La Russie se situe aussi plutôt du côté des soutiens de Haftar. Les photos des combats en cours montrent que de l’...

Julian Assange : ce que dit de nous son arrestation

samedi 13 avril 2019 à 23:37

Nuances de gris

Depuis son arrestation avant-hier, le réseau s'agite. Les pro et anti arrestation s'écharpent, laissant souvent de côté l'essentiel.

Depuis qu'il a été arraché à l'ambassade d'Equateur hier par la police britannique, le réseau s'agite. Il y a ceux qui trouvent son arrestation logique, ceux qui pensent que c'est un chantre de liberté d'expression qui est injustement poursuivi. Le dialogue impossible reflète la polarisation des débats où tout doit être soit blanc, soit noir et nie toute possibilité d'un état des lieux gris. Au delà des polémiques, l'arrestation de Julian Assange, visiblement très diminué physiquement par ses sept ans d'enfermement, montre que Washington a la rancune tenace et que la capitale de la première démocratie de la planète est surtout très affairée pour faire taire tous ceux qui démontrent qu'elle s'est perdue dans des guerres injustifiables.

Les ennuis judiciaires de Julian Assange débutent en août 2010 quand deux femmes l'accusent d'agression sexuelle et de viol. Fin septembre de la même année, le fondateur de Wikileaks quitte la Suède avant que la justice n'ait pu finir son enquête. Il se réfugie à Londres, craignant dit-il d'être extradé vers les Etats-Unis depuis la Suède. Entendu à Londres sur l'affaire, il est placé en détention avant d'être libéré sous caution. La Cour suprême britannique finit par lever les derniers freins à une extradition vers la Suède et Assange se réfugie dans l'ambassade d'Equateur. Dès lors, Londres va déployer des moyens absolument colossaux (et disproportionnés) pour le...