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La vie privée et le train de 17h49

lundi 22 mai 2023 à 09:39

Les défenseurs des libertés ont toujours un train de retard

Lorsqu'un projet de loi vous semble être la manifestation d'une dystopie, si vous pensez que des libertés individuelles sont attaquées par ce texte, partez du principe qu'il vient simplement légaliser une situation préexistante. Et inquiétez-vous de ce qui est déjà en cours, forcément pire.

Interceptons, il en restera toujours quelque chose - Midjourney - CC

La thématique de la vie privée revient sur le devant de la scène médiatique épisodiquement. Parfois à l'occasion d'un scandale comme celui de « Pegasus », parfois lorsque le législateur se penche sur un projet de loi. En ce moment, Pegasus revient à la Une avec un documentaire diffusé sur Arte et le barreau de Paris fustige dans un communiqué de presse la loi d’orientation et de programmation du ministère de la justice 2023-2027 qui prévoit, entre autres choses, la possibilité d'activer le micro et la caméra des appareils électroniques sans le consentement de leurs propriétaires. Le combo... Il n'en fallait pas plus pour que tous les défenseurs des libertés individuelles s'offusquent et que les papiers inspirés, écrits par les meilleurs journalistes spécialisés, fusent.

Avec Pegasus, le logiciel de la société NSO, les services de renseignement d'ici ou d'ailleurs pouvaient prendre possession d'un téléphone portable sans que la cible n'en ait conscience. La liste des cibles s'allonge toujours aujourd'hui. Bien malin qui pourrait savoir où elle se terminera. Les armes numériques ont un défaut : elles se retournent toujours contre leur créateur et on ne sait jamais où elles atterrissent. Nous avons longuement disserté chez Reflets au fil des années sur les migrations fantômes de ces armes. Elles sont achetées dans des pays développés, finissent dans les pays les plus fâchés avec les droits de l'homme. Soit parce que...

Ukraine : le soin des blessés de guerre est aussi un combat

vendredi 19 mai 2023 à 13:53

Reportage dans la région de Dnipropetrovsk

Combien de soldats ont-ils été gravement blessés au front ? Le secret est bien gardé. Sans doute bien plus que ce qui est annoncé par le commandement ukrainien. Nous avons visité un hôpital à Novomoskovsk qui accueille des centaines de militaires blessés.

Bloc opératoire de l'hôpital de Novomoskovsk dans la région de Dnipro, qui accueille des blessés arrivant directement du front - © Reflets

A l’hôpital de Novomoskovsk, une ville industrielle d’environ 70.000 habitants située à 25 km de la capitale régionale Dnipro, Youri, un des deux chirurgiens, nous reçoit entre deux opérations. Son visage traduit un grand épuisement. « Cela fait un an que j’opère chaque jour, sans congé. Et nous ne savons pas combien de temps cela va durer. Nous faisons ici de la chirurgie générale : osseuse, abdominale, thoracique… Bref, tout ce qui se présente. En un an, nous avons beaucoup appris... » Son service comporte au minimum 80 lits, mais il peut monter jusqu’à 100 si besoin.

Cette région d’Ukraine est en première ligne pour recevoir les blessés civils et militaires des zones proches du front. Et il y en a beaucoup. « C’est un flux quasi continu, raconte un personnel soignant. Les mauvais jours, nous avons une queue de 200 mètres d’ambulances... » Mais le chiffre exact est un secret bien gardé.

Les malades s’entassent jusqu’à six par chambre. « Nous ne pouvons pas mettre partout des lits médicalisés car ils prennent trop de place dans la pièce, soupire une infirmière. Alors nous utilisons des petits lits moins confortables et moins pratiques pour les soins. »

Ici les blessés sont stabilisés, opérés si besoin, puis transférés vers d’autres structures plus à l’ouest du pays pour leur convalescence et la rééducation. « En moyenne, nos patients restent trois à sept jour avant de partir ailleurs. Nous ne gardons que ceux qui doivent être réopéré ou ceux qui sont originaire de la...

Quatorze personnes renvoyées devant le tribunal pour l'assassinat de Samuel Paty

mercredi 17 mai 2023 à 13:48

Dont six adolescents mineurs à l'époque

Huit adultes seront renvoyés devant une cour d'assise spéciale pour complicité d'assassinat terroriste ou association de malfaiteurs terroristes. Six mineurs pour des délits devant un tribunal pour enfants.

Abdoullakh Anzorov devant la porte du collège le jour de l'assassinat

Samuel Paty, professeur d'histoire-géographie avait été poignardé et décapité le 16 octobre 2020 aux abords de son collège à Conflans-Sainte-Honorine. Le meurtrier, Abdoullakh Anzorov, réfugié russe d'origine tchétchène, voulait « venger le prophète » et reprochait au professeur d'avoir montré des caricatures de Mahomet durant un cours sur la liberté d'expression. Une cascade de responsabilités entremêlées les unes aux autres avait été mise à jour au cours de l'instruction. Sont alors mis en cause les amis de Abdoullakh Anzorov qui l'aident en le véhiculant, les adolescents, élèves au lycée qui désignent le professeur contre 300 euros. Mais surtout, une élève qui a menti sur les caricatures (elle n'était pas présente durant le cours), son père qui fait monter la haine avec des vidéos sur les réseaux sociaux, un prédicateur salafiste qui saute sur l'occasion et finalement, un tueur qui trouve sa cible.

Car cette hystérisation d'un événement banal (un cours sur la liberté d’expression), sur la base de mensonges d’une adolescente, attire l’attention d'un tueur qui cherche une cible depuis plusieurs mois.

Les cinq adolescents, âgés de 14 et 15 ans au moment des faits, devront comparaître pour le délit « d'association de malfaiteurs en vue de préparer des violences aggravées ». Ils étaient auparavant visés par l’infraction de « complicité d’assassinat terroriste ». Les magistrats ordonnent également que la fille de Brahim...

L’Ukraine prête à passer à l’offensive

mardi 16 mai 2023 à 18:17

Les frappes et les attaques locales se multiplie pour déstabiliser l’armée russe.

La contre-attaque est imminente. L'armée ukrainienne prépare le terrain par des bombardement ciblées et des coups de sonde pour évaluer le dispositif adverse. Où l'attaque principale aura-t-elle lieu ? Quelles sont les forces et faiblesses des forces en présences ? On fait le point.

L'armée ukrainienne à l'offensive - D.R.

Annoncée depuis plusieurs mois, la contre-offensive de Kyiv pour continuer la libération des territoires occupés ne devrait plus tarder. Pour certains analystes, elle a même déjà commencé, si on inclut toute ces actions préparatoires. Depuis plusieurs jours, on assiste a une multiplication des frappes en profondeur (attaques de dépôts de carburants, de raffineries, de postes de commandement, de dépôts de munitions) mais aussi à des sabotages de voies de chemin de fer. L’objectif est de désorganiser l’armée russe et de perturber son ravitaillement.

Dans le même temps, l’armée ukrainienne multiplie les attaques locales et les coups de sonde pour évaluer le dispositif russe et repérer les points faibles. Il s’agit là de conquérir des petites positions permettant de faciliter l’offensive. Et en multipliant ces attaques le long de la ligne de front, le but est aussi d’entretenir le brouillard de la guerre pour que l’armée russe découvre la zone de l’offensive le plus tard possible. L’armée ukrainienne a lancé une série d’attaques sur les flancs de la ville de Bakhmut (qui n’est toujours pas contrôlée entièrement par les Russes) et a conquis environ 20 km² en quelques jours. Difficile de savoir si une offensive plus large sera lancée depuis cette région ou s’il s’agit de fixer des troupes russes pour faciliter une offensive d’envergure ailleurs. Mais ces petites victoires ukrainiennes affolent les réseaux sociaux prorusses. Ce qui est aussi intéressant pour casser le moral de l’...

Emmanuel Macron à Versailles : les syndicats font beaucoup de bruit

lundi 15 mai 2023 à 18:17

Le président et ses invités ont dû entendre les explosions

Les syndicats avaient organisé ce lundi une petite casserolade impromptue à Versailles où Emmanuel Macron recevait quelques centaines de patrons de grandes entreprises pour leur demander d'investir dans le pays. Les manifestants ont fait exploser des dizaines de pétards particulièrement bruyants qui ont très certainement été entendus au chateau...

Sire, on en a gros ! - © Reflets

Il faut l'avouer, même si la manifestation n'a pas réuni plus de 2 ou 300 personnes, les syndicats qui l'organisaient avaient le sens de la mise en scène ! Outre les classiques torches rouges, ils avaient apporté des systèmes permettant de faire exploser des pétards particulièrement bruyants. Les explosions, qui valaient largement celles des grenades assourdissantes habituelles des forces de l'ordre, ont probablement été entendues au Château de Versailles où le président recevait quelques centaines de grands patrons d'entreprises pour leur vendre son « choose France ».

Une pure opération de communication puisque les investisseurs étrangers choisissent la France depuis des dizaines d'années. Les régulières pleurnicheries des politiques de tous bords sur le mode « il faut réformer sinon les investisseurs ne viendront pas en France » (comprenez « il faut renoncer à des acquis sociaux ») sont des mensonges. La France est championne année après années des investissements étrangers en Europe.

Mais qui se soucie de la réalité en ces temps de « post-vérité » érigée en mode de communication ? Ni Emmanuel Macron, ni Bruno Le Maire. Les deux hommes ont d'ailleurs avancé que si la réforme des retraites n'était pas votée, les agences de notation abaisseraient la note de la dette française, rendant de ce fait le coût de cette dette plus important. Résultat ? Deux agences sur trois ont abaissé la note du pays en...