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Mémoires de tours à détruire

lundi 18 décembre 2023 à 16:23

Sociologie historique d'un quartier populaire à l'heure d'une grande remise à plat

Après avoir analysé en détails l'opération des marchands de sommeil du quartier de la Mosson à Montpellier, plongée dans l'histoire de ce quartier populaire du sud de la France, le micro tendu vers ses habitants. Documentaires à l'appui.

L'installation "Souffles", oeuvre de l'artiste Al Sticking, trône à l'entrée du quartier de la Mosson depuis début mai - © Reflets

Baignée par la lumière du soleil du sud de la France, avec en bruit de fond le crissement des cigales, la tour d'Assas trône à l'entrée du quartier de la Mosson à Montpellier. C'est la plus haute d'Occitanie et elle vit ses derniers jours. La face sud, visible de loin depuis l'extérieur du quartier, semble agitée d'une vie propre, changeante avec le vent. Lorsque celui-ci s'apaise, sur une énorme fresque en tissus, un personnage apparait, de dos, avec son imperméable des années 60 et un chapeau. Une mallette dans une main, l'autre posée sur la tête, il semble débarquer, se demandant ce qu'il peut bien faire ici. Mais lorsque le vent reprend son œuvre, et que les tissus composant l'installation se mettent à voleter, un autre personnage apparait. Une femme, de face, le poing levé, en jupe avec un foulard sur la tête, témoignage des luttes locales qui aboutiront à la décision de destruction de la tour. Sur chacune des cases composant cette toile vivante, des témoignages de cinquante-cinq ans d'habitation. L'artiste Al Sticking, auteur de l'installation « Souffles », explique :

« Quand il y a un enterrement, on fait une cérémonie. Pour conserver la mémoire. Pour ne pas que les expériences, comme la pierre, disparaissent totalement  »

Le chantier permanent

Le quartier de la Paillade nait avec le grand plan logement de la fin des années 50 et la création des ZUP. En France, le logement est en crise et...

Films et séries : flop ou glop-glop ?

mardi 12 décembre 2023 à 18:26

A voir ou à éviter, notre sélection

Les vacances approchent à grands pas. Voici quelques occasions de passer le temps, sous la couette, avec un chocolat chaud et un bon film ou une bonne série. Et tout le reste, à ne pas voir, ne pas louer, ne pas se faire offrir pour Noël...

Bosch Legacy, saison 2 - Copie d'écran

Bosch Legacy, Saison 2

Bosch : 7 saisons pour la série initiale, deux pour la série "Legacy". Ambiance particulière pour cette série. Le jazz, Los Angeles, il y a comme un parfum de nostalgie pour les années 90/2000 qui transparaît. Policier toujours au bord de ligne jaune, mais avec un bon fond. Étonnamment, les scènes de hack ne sont pas complètement à la ramasse dans cette saison. A voir.

Expendables 4

Comme son nom l'indique. Expendables : "dont on peut se passer". Même en le prenant au second degré, ce n'est pas possible.

Fast Charlie

Rien ne va pour ce nouveau film avec Pierce Brosnan. Le voilà dans un rôle d'exécuteur pour un mafieux. Un autre clan s'en prend au sien ? Il va tuer tout le monde. OK, mais même s'il présente mieux que de nombreuses personnes de son âge, même s'il est super beau mec, faire tomber amoureux de lui une femme de 44 ans alors qu'il en a 70, il y a quand même un gros moment de gênance qui dure... Le temps du film. Quant à la baston avec un monstre de muscles, ça ne tient pas bien la route.

Heart of Stone

Pourquoi ?

L'IA est à la mode mais au point de faire des trucs comme ça...?

Au secours.

Gen V

Miam-miam. Cette série issue de l'univers "The Boys" tient la route. Toujours le même humour trash à prendre au 15ème degré, la même critique pertinente de nos sociétés occidentales. Ça décoiffe. En attendant la sortie de la saison 4 de The Boys (les premiers trailers sont là),...

La saga Twitter : naissance, envol et crash de l’oiseau bleu (2/2)

lundi 4 décembre 2023 à 16:59

Dessous Choc #15

Deuxième volet de notre série consacrée à Twitter. Après avoir évoqué l’histoire du réseau social à l’oiseau bleu, Fabrice Epelboin analyse, tout en nuances, la stratégie de son sulfureux repreneur, Elon Musk.

Twitter devenu X fait pousser à certains des cris d’orfraie ­(« un vaste égout mondial » selon la maire de Paris Anne Hidalgo­), tandis que d’autres saluent le génie visionnaire du patron de Tesla, qui aurait libéré le réseau social de la manipulation liberticide dans laquelle il était enfermé.

Adepte des coups d’éclat, Musk s’est récemment emporté contre des annonceurs (en particulier Ubisoft, Apple et Disney) qui ont décidé de quitter la plateforme, en des termes plus que fleuris : « Allez-vous faire foutre ! » Ce ton direct résume bien l’état d’esprit d’un patron qui semble être incontrôlable, en apparence seulement.

Car sans être dupe ni naïf sur les errements objectifs du milliardaire dans un certain nombre de domaines, Fabrice Epelboin ne tombe cependant pas dans le piège de la caricature. Déclarer par exemple que le réseau social est une « arme de destruction massive de nos démocraties » (Anne Hidalgo, encore elle !) fait partie des fantasmes qui empêchent de penser et d’analyser sereinement une stratégie plus complexe qu’il n’y paraît.

Twitter est devenu X
Twitter est devenu X

« Nous étions séparés par un simple mur, j'ai perdu mes quatre enfants »

mardi 28 novembre 2023 à 19:04

Depuis Gaza, Islam Idhair, collaborateur de Reflets raconte son calvaire

Traducteur de profession, Islam est aussi fixeur pour de nombreux journalistes. Il a collaboré avec Reflets par le passé. Le 21 octobre, une bombe a détruit sa maison. Lui et sa femme ont été blessés. Ses quatre enfants sont morts.

Ce qui reste de la maison d'Islam Idhair après le bombardement - © Islam Idhair

Nous avions recontacté Islam peu après le 7 octobre. Il avait écrit avec Jacques Duplessy plusieurs articles en 2021. Le 21 octobre vers 11 heures du matin, sa maison a été soufflée par une bombe. Elle était à Rafah, dans le Sud de la bande de Gaza, là où Israël demandait aux Gazaouis de se rendre. « Il y avait seulement un mur entre moi et mes enfants, un seul mur. Moi je suis vivant, mes enfants sont morts. Juste un seul mur », a-t-il expliqué à Vanessa Descouraux sur France Inter. Islam était injoignable pendant une dizaine de jours. Lorsque l'on a pu le joindre à nouveau, c'est un homme brisé qui répond sur un téléphone prêté par des amis. « J'ai perdu toute ma vie. Le petit... Il avait seulement cinq ans. Il souriait tout le temps, il avait beaucoup de rêves ».

La guerre lui a pris deux garçons et deux filles. Ils avaient de 5 à 13 ans. Ils étaient des civils innocents.

Hier soir, Islam nous a envoyé quelques mots inspirés par la trêve de quatre jours :

Dans la bande de Gaza, on a 4 jours de trêve ...

4 jours de calme ...

4 jours sans bombardement...

4 jours sans sang...

4 jours de soleil clair...

4 jours sans fumée noire...

4 jours sans victimes...

4 jours sans corps dans les rues...

4 jours sans les restes des victimes....

4 jours sans blessés...

4 jours à respirer de l'air frais ou une partie...

4 jours sans destruction aveugle....

4 jours sans douleurs ...

4 jours sans fatigue...

4 jours sans larmes...

Aussi... 4 jours sans...

Le retour des ligues fascistes ?

lundi 27 novembre 2023 à 19:02

Des groupuscules tentent de prendre la rue avant de prendre le pouvoir ?

Les ligues d'extrême-droite ont fait leur apparition à la fin du XIXème siècle. L'une d'elles, l'Action française a survécu jusqu'à nos jours. Le 6 février 1934 marque le début de manifestations des ligues qui feront au total 19 morts et près de 1.500 blessés. Aujourd'hui, certains tentent de raviver le feu, dans la plus grande passivité des autorités et d'une partie de la presse qui leur ont indirectement redonné des ailes.

Affrontements entre manifestants et forces de l'ordre le 6 février 1934.

Un peu moins de 100 militants de l'extrême-droite la plus violente (sympathisants néo-nazis) ont défilé samedi 25 novembre aux alentours du quartier de la Monnaie à Romans sur Isère derrière une banderole « Justice pour Thomas, ni pardon, ni oubli » en scandant des slogans racistes. Certains, armés de barres de fer ou de battes de baseball, souhaitaient ainsi protester à leur manière contre le drame de Crépol, lorsque Thomas, un adolescent a été tué à coups de couteau en marge d'un bal de village.

Les membres de ces groupes sont souvent très jeunes, mais très déterminés. Leur idéologie mortifère les entraine vers des affrontements de plus en plus violents, Street Press a dressé leur portrait dans plusieurs enquêtes. Parmi ces groupes, on compte entre autres l'Alvarium, Des tours et des lys, Tenessoum, les Zouaves de Paris, Ouest Casual...

Ce sont aussi ceux qui défilaient le 6 mai dernier à Paris, sans que le ministère de l'Intérieur ne s'en émeuve (quelques policiers à vélo encadraient 300 néo-nazis), ni ne déclenche les foudres policières habituelles pour les défilés contestant l'ordre tel qu'imaginé par Emmanuel Macron.

A quelques dizaines de mètres du rassemblent de ces jeunes, se tenaient trois personnes. Deux hommes et une femme, bien plus âgés. Ils surveillaient de loin ce que la relève faisait. Ces groupes de jeunes ne sortent pas de nulle part, ils sont l'incarnation actuelle des membres du GUD des années 80-90, des jeunesses du...