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La prohibition du cannabis, nouvel os à ronger pour Valls le pitbull

jeudi 28 février 2013 à 14:06

vals-letigre-zelium11C’est encore une histoire exemplaire dans laquelle se distingue notre nouveau sinistre de l’intérieur. Dans le registre des réformes qui ne coûtent pas un rond mais qui ont le mérite de « positionner » le pouvoir PS dans un modernisme de gôche, la politique des drogues fait figure de baromètre hypersensible. Il y a quelques mois, c’est la question des « salles de shoot » — lieux de consommation d’héroïne sous contrôle médical — qui faisait la Une un peu partout, suite aux promesses du candidat normal. En octobre, la ministre s’y déclarait favorable et le gouvernement s’engageait dans une étude de faisabilité. Aux dernières nouvelles, rien de concret: les associations concernées restent dans le brouillard et crient toujours à l’urgence sanitaire.

L’autre chantier symbolique, c’est le défi lancé par le mouvement des Cannabis Social Clubs (CSC). L’idée de ces « clubs » est de briser le silence et mettre le régime prohibitionniste français à l’épreuve. Ces coopératives de producteurs-consommateurs ont l’intention de déclarer leur activité pour la vivre au grand jour. Jeudi 21 février, l’un des militants de cette forme particulière d’autogestion agricole vient d’en faire les frais à Tours: 27 heures de garde à vue, saisie de plants de cannabis, de son téléphone et de son ordinateur, avec une convocation au tribunal le 8 avril prochain pour « détention de cannabis » et « provocation à l’usage ».

Vous l’avez compris: il s’agit toujours de faire un exemple. Dominique Broc est le coordinateur national des Cannabis Social Clubs français. Le règlement intérieur des CSC est formel: si l’un des membres du club se fait choper, les autres doivent se déclarer immédiatement solidaires, en se dénonçant et en réclamant un procès d’assises, histoire de rappeler que la loi fait facilement l’amalgame entre consommation personnel et trafic en bande organisée. Les coproducteurs de Dominique Broc devraient donc tester les premiers cette stratégie du rentre-dedans.

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(Photo Alain Jocard. AFP)

Manuel Valls a du se sentir personnellement humilié suite à la Une de Libé cinq jours avant son interpellation: Broc, tout sourire, pose tranquille dans son local avec ses plantes. Ce jardinier — c’est son métier — est l’un des rares fondateurs de CSC qui ait accepté d’ouvrir ses portes aux médias, comble de la provocation pour les flics. Il n’est pourtant pas rétif, nous dit Libé dans son portrait, à un «encadrement sécuritaire des CSC. Si le gouvernement tolère le modèle et veut l’encadrer.» «J’y serai totalement favorable.»

La semaine prochaine, le 4 mars, il est prévu qu’une Fédération nationale des CSC fasse l’objet d’une officialisation à la préfecture d’Indre-et-Loire, à Tours. C’est bien entendu Dominique Broc qui est attendu ce jour-là pour assurer la bonne marche de l’opération. Le 25 mars, c’est au tour de chaque CSC, dans leurs départements respectifs, d’enregistrer leurs statuts. En gros, il y aurait 450 coopératives en France qui seraient prêtes à se déclarer en préfecture.

Les défenseurs du modèle CSC l’ont plutôt mauvaise:

En faisant cette démonstration de force, le gouvernement Valls-Ayrault-Hollande montre son vrai visage, celui de l’intolérance et de la répression bête et méchante.

Le pouvoir fait une erreur grave en s’attaquant à Dominique Broc, parce que cela concerne aussi les membres de son Cannabis Social Club, et plus largement l’ensemble du mouvement des Cannabis Social Clubs Français. Car nous ne nous attendons pas à ce que nos décideurs politiques reconnaissent une erreur d’appréciation en agissant de la sorte.

Faut dire que ces trublions sont vraiment sans scrupules. Ils vont pousser la provoc au point de créer un des ces clubs de débauche dans la paisible ville d’Evry (lire ici le papier du Parisien), le fief de Manuel Valls dans l’Essonne (c’est l’ancien maire). Interpellé par un militant de la cause l’autre matin sur France Inter, Valls est resté fidèle à la ligne dure: « on peut dialoguer sauf de l’interdit »… Curieuse conception du dialogue

Mais Broc ne cache pas sa joie, nous apprend Politis: « Ce sera sans précédent. Ils nous ont finalement rendu un fier service. Le mouvement est lancé. C’est une révolution qui s’amorce, contre la prohibition, le trafic et la corruption. » Il s’attend à ce que sa convocation devant le tribunal correctionnel — avant les assises, pas encore acquis — attire les médias du monde entier et déclenche une vague de symtathie qui devrait aller bien au delà des aficionados de la cause.

prohib-portraits-zelium11Ce bras de fer est somme doute logique quand on connaît la ligne de Manuel Valls. C’est le grand copain des prohibitionnistes. Il ne manque pas une occasion de rappeler son opposition farouche à tout aménagement légal ou règlementaire sur la consommation de drogues douces. Feu le bimestriel Zélium, qui a publié en plusieurs épisodes une passionnante histoire de la prohibition du chanvre, avait repéré en lui un digne successeur de la bande à Sarko (ci-contre) en le caricaturant côté à côté avec deux autres prohibitionnistes notoires, Étienne Apaire, l’ex-patron de la MILDT (mission anti-drogue du gouvernement), et Jean Costentin, un médecin qui dissimule son idéologie derrière un pseudo organisme de recherche.

D’après ce que nous a dit Laurent Appel, fin connaisseur du sujet au sein de l’association Auto-support des usagers de drogue (ASUD), la période n’est pas très propice à ce que le gouvernement lève le pied sur les fumeux de joints. La question des salles de consommation, ajouté à cela le débat enflammé autour du mariage pour tous, donne déjà des gages aux partisans d’une « gauche progressiste ». Il se peut donc que la culture ganja fasse les frais de cet arbitrage.

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Lendemain de cuite pour l’Europe

mercredi 27 février 2013 à 10:31

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L’Europe a été sauvé à peu près vingt-quatre fois depuis le début de la crise financière mondiale. A chaque fois, un sommet de la dernière chance permettait aux politiques de faire des annonces creuses pour se faire mousser. A chaque fois que l’on croyait le mur à quelques centimètres, les politiques parvenaient à refiler un petit coup de storytelling que les marchés avalaient, gagnant ainsi quelques semaines, quelques mois parfois. Il y a quelques indicateurs qui déclenchent automatiquement un sommet de la dernière chance. Comme des taux d’intérêts de la dette d’un des pays membres qui frise avec les 7%. Ce fut le cas de l’Espagne il y a quelques mois. La fameuse annonce de Mario Draghi : il allait faire racheter sans limites mais sous conditions la dette des pays en difficulté. Personne sur les marchés n’a osé verbaliser l’incongruité : illimité et sous conditions sont des mots qui ne vont pas très bien ensemble. De même, personne n’a verbalisé le fait que le MES et le FESF, les deux fonds de soutien qui doivent aider les pays en difficulté sont financés en grande partie par… Les pays en difficulté.

Chez Reflets, on persiste : le système est au bord du gouffre. Parfois, le train fou ralentit, parfois, des petites mains construisent des rails supplémentaires au dessus du vide. Mais le plongeon final est inéluctable.

Quand un particulier est surendetté, la Banque de France lui dit ceci :

1) Vous pouvez être en situation de surendettement si vous ne parvenez plus, malgré vos efforts et de façon durable :
    - à rembourser vos mensualités de crédits
    - et/ou plus généralement à faire face à vos dettes non professionnelles.

  2) Votre situation de surendettement peut avoir différentes origines, notamment :
    - un nombre trop important de crédits
    - une baisse durable de vos ressources à la suite par exemple d’une perte d’emploi, d’une séparation ou d’une maladie.

Dans les cas de surendettement des particuliers, on fait en sorte de les aider à se sortir du cercle vicieux avant qu’il ne soit trop tard.

Quand un pays est surendetté, on lui propose de s’endetter un peu plus pour rembourser sa dette. Utilisez une petite pincé de bon sens pour évaluer la situation : comment cela va-t-il finir ?

Mal.

La crise actuelle s’accompagne d’une aggravation de la situation des citoyens. Le chômage explose, les salaires stagnent, l’inflation, même maitrisée est toujours là. Dans les pays les plus touchés, on vit avec 600 euros de salaire minimum. Dans d’autres, moins touchés par la crise, il n’y a même pas de salaire minimum. L’harmonisation européenne, cela ne marche pas pour tout

Face à la crise, à « la pression des marchés », les politiques appliquent de vieilles recettes qui ne marchent pas mais qui font partie du storytelling permettant aux marchés de continuer à fonctionner : plus de libéralisation, plus de privatisations, moins de pouvoir pour le législateur qui l’abandonne volontairement, un droit social raboté, des prestations sociales diminuées, plus d’austérité ( c’est à dire moins d’argent dans le porte-monnaie des citoyens). Le tout entrainant une stagnation qui finira probablement en dépression. Tout cela est connu, acté par des économistes de renom, étalé sur des dizaines de pages de journaux, y compris dans les colonnes de Reflets.

crise-europel

Après moi, le déluge

Ce que les politiques, qui jouent à « après moi le déluge« , ne veulent pas comprendre, c’est qu’un jour, à force d’amoindrir l’espoir des populations, ils devront rendre des comptes. Et pas forcément de manière pacifique. Quand un peuple n’a plus d’espoir, il n’a plus peur de rien.

Lorsque les citoyens comprennent que leur travail n’est plus rémunéré, que leurs retraites servent à payer la dette du pays, que l’argent dont on dit qu’il se fait rare, coule à flots infinis sur les marchés, de haut en bas (des banques centrales vers les banques, et in fine, atterrissent  dans les poches de quelques banquiers insatiables), mais s’arrête bien au dessus d’eux, ils deviennent nerveux.

A force de refuser d’agir, à force de ne pas vouloir désarmer les marchés -le législateur peut le faire et il l’a d’ailleurs déjà fait- nous allons assister à un écroulement du système actuel. Certains l’appellent de leurs voeux. Pourquoi pas après tout, tout est éphémère à l’échelle de l’histoire de l’humanité. Le communisme n’a pas survécu à l’épreuve du temps, le capitalisme ne fera sans doute pas exception. Tout ce qui monte, finit par redescendre. Tout est rond dans l’univers…

Ce qui est moins certain, c’est la nature positive de ce qui prendra le relais. Il y a peu de chances pour que le système qui adviendra soit une panacée. Loin de là.

L’étincelle ?

Il ne manque qu’une petite étincelle, qu’un peu plus de désespoir et un peu d’organisation de la part de personnes généralement mal intentionnées pour que tout s’embrase.

En Espagne, des centaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues le 23 février dernier, une date très particulière dans ce pays.

austeridad

En Grèce, trois jours plus tôt, une grève générale menait les citoyens sur le pavé.

Jusque là, tout allait bien, l’Europé était toujours sauvée (en apparence).

Et puis patatras. Ce week-end, les Italiens sont allés voter. Ils ont fait n’importe quoi. Un  vrai bunga-bunga dans les isoloirs. Normal, les politiques font aussi n’importe quoi depuis des lustres, pourquoi pas les citoyens ? Et si vous avez le courage d’aller au bout de l’article, vous allez comprendre ce que l’on veut dire quand on vous dit que les politiques font n’importe quoi. Et surtout des bras d’honneurs aux citoyens…

Avec un candidat clown triste et dangereux, les Italiens ont décidé de faire un truc dangereux.

Enfin… Dangereux surtout pour les financiers.

Ils ont introduit une dose d’incertitude, de flou. Qui gouvernera ? Comment ? Aucune idée… Faudra-t-il revoter ? Mais en attendant ? Qui appliquera « les mesure nécessaires d’austérité » qui tondent la population au profit des marchés ? Mystère.

Du coup, les marchés ont la trouille.

Ça se voit très bien dans l’évolution des marchés actions, mais encore plus sur celui des CDS :

CDS-europe

Tous ces périphériques, ces pays du sud, quand même… Ils font n’importe quoi et ils inquiètent tout le monde. Chez Reflets, on pariait volontiers sur Chypre comme prochain re-déclencheur de la crise. Paf, c’est arrivé plus vite d’Italie. Chypre, ce sera pour l’été.

Mais il n’y a pas que l’Italie ou l’Espagne pour inquiéter. Figurez-vous que les Allemands, s’inquiètent, eux de la France et de son évolution. Ils nous voient comme le gros maillon faible. Le sachiez-vous ?

Mais revenons aux politiques. Ils font n’importe quoi, s’entêtent, persistent dans leurs erreurs. Cette fois, l’exemple nous vient de Grèce en faisant un détour par la France. Inutile de vous armer de pop-corn, ce n’est pas le genre de choses que l’on regarde en riant. C’est le genre de chose qui peut se transformer en étincelle. Ou pas. Si la presse n’en parle pas, pas de feu.

L’histoire démarre donc en Grèce le 30 janvier dernier. Dans le Journal Officiel local. On y apprend que les six personnes du board du Fonds de stabilité grec (qui gère la restructuration des banques du pays) se partagent 785.000 euros annuels en salaire.

Pour mémoire, le salaire minimum en Grèce est de 586 euros net par mois.

Deux étrangers sont membres du board : Paul Koster, néerlandais, ancien CEO de la Dubai Financial Services Authority et Pierre Mariani, ancien CEO de la banque Dexia, célèbre pour sa faillite retentissante et son sauvetage in-extrémis par les Etats français et belge.

A la tête de Dexia, Pierre Mariani s’était illustré en 2008 par une hausse de son salaire de 30% à un million d’euros pour le fixe et 2,25 millions pour le bonus. Une paille pour une banque sur les genoux.

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Pierre Mariani qui a géré une banque menée à la faillite est donc le mieux placé pour s’occuper de la restructuration du secteur bancaire grec.

banker

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Drones américains : 5000 morts et un gros silence

jeudi 21 février 2013 à 23:06

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Nous vivons une époque formidable. Celle de l’inversion du sens. Comme si le monde entier avait adopté la Novlangue d’Orwell. Voyez-vous, la guerre contre le terrorisme, c’est assurer la paix. Et ça passe d’autant mieux que toute cette guerre se déroule loin du pays qui l’a lancée. Personne ne la voit. Sauf ceux qui ramassent des missiles sur le coin de leur table du petit déjeuner. L’ignorance de la guerre, c’est la force des gouvernements qui la déclenchent. Le ministère de la vérité se charge de diffuser les informations autorisées. Et haro sur les journalistes ou les whistleblowers qui diffuseraient des informations gênantes, contraires à la doctrine.

Ce qui est merveilleux, c’est que tout se déroule dans une totale indifférence. Finalement, toute capacité à s’offusquer, toute critique a été comme anéantie. Sans douleur, sans répression, sans interdits.

Souvenez-vous, en 2001 les tours du World Trade Center sont détruite par des terroristes. George Bush embarque les Etats-Unis et une bonne partie de la planète dans une guerre totale contre le terrorisme. Personne ne tique. Pourtant, l’expression même devrait intriguer. Comment mener une guerre contre des mouvements hétéroclites, disséminés, par nature invisibles ou presque, soutenus par des Etats, des combattants absents d’un champ de bataille étendu à toute la planète ? Comment « éradiquer » le terrorisme quand les morts seront immédiatement remplacés ?

Quelles armes la démocratie peut-elle utiliser pour se défendre ?

Commence alors un combat qui va muter. D’une guerre conventionnelle en Afghanistan, et en Irak, on passe peu à peu à une guerre de l’ombre.

La démocratie veut survivre à un ennemi radicalisé, prêt à tout pour la détruire. Cela personne n’en disconvient. Mais avec quelles armes ? Et l’usage des armes choisies ne fait-il pas muter cette démocratie vers… autre chose ?

Les actions menées sont peu à peu dévoilées. Torture, enlèvements, le transfert des personnes enlevées vers des pays pratiquant la torture la plus brutale, l’incarcération hors procédure judiciaire et sans perspective de sortie, tout ou presque a été fait.

Tout cela se passait hors de la vue des peuples.

Mais l’information finissant toujours par trouver son chemin, il y a longtemps que chacun est pleinement informé.

On aurait pu espérer que les actes de l’Administration Obama diffèreraient de ceux de l’Administration Bush.

Barack Obama n’incarnait-il pas le changement ? L’espoir ?

hope

Celui qui est porteur de grands espoirs peut devenir porteur de grandes déceptions.

Et cela n’a pas manqué.

A-t-on vu les faucons de l’Administration Bush être traduits devant la justice ?

Non.

A-t-on vu la fermeture de Guantanamo ?

Non. On continue d’y détenir des gens hors cadre judiciaire, sans perspective de sortie. Des gens qui ont des âges plutôt incompatibles avec un enfermement de ce type. Des mineurs et des personnes âgées.

A-t-on vu la fin des frappes aveugles de drones au dessus du Pakistan ?

Non. Au contraire. Selon Wikipedia, 310 frappes sous l’administration Obama contre 52 sous George Bush.

176 enfants tués. Sans doute de dangereux terroristes. On imagine toutefois aisément ce à quoi vont rêver les familles de ces enfants en pensant aux Etats-Unis et à l’occident en général…

Saint-Obama ne serait-il pas l’homme providentiel ?

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L’aveu

Le sénateur Lindsey Graham vient de déclarer que les frappes des drones américains ont fait 4700 morts.

Et revient sur le devant de la scène l’inversion du sens qui a tant marqué les deux présidences Bush :

Sometimes you hit innocent people, and I hate that, but we’re at war, and we’ve taken out some very senior members of Al-Qaeda.”

Traduisez : on ne fait pas d’omelette sans casser tuer des oeufs innocents et parfois, même des enfants.

Un discours qui semble passer dans la population.

Comme si l’on pouvait accepter l’idée que l’on tue des innocents ou des enfants et que c’est un (petit) prix à payer pour toucher des membres d’Al Qaïda. Ce n’est pas l’idée première que l’on se fait d’une démocratie, pourtant.

Pas plus lorsque qu’un Etat décide qu’il peut tuer ses propres citoyens si ses dirigeants pensent que lesdits citoyens sont actifs au sein d’un groupe terroriste. Qui décide ? Sur quelles bases ? Quelles sont les portes ouvertes par cette décision ?

Sans doute une porte vers une escalade. Dont il est toujours difficile de sortir.

 

 

Israël a longtemps eu pour doctrine de rendre coup pour coup. L’affaire la plus connue du grand public est sans doute le sort réservé aux membres du commando de l’organisation Octobre Noir qui avait tué onze athlètes israéliens lors des jeux olympiques de Munich. Non pas parce que tout le monde est féru d’histoire contemporaine, mais parce que Hollywood s’est saisi de cette histoire.

L’histoire, pour les nouvelles génération est ce qu’en fait Hollywood. Il y a probablement de quoi hérisser les cheveux sur la tête des historiens, mais avouons que cela permet aux cancres (et aux autres) d’acquérir une sorte de culture générale…

Ceci dit, il n’y a pas de films hollywoodiens pour raconter les frappes de drones, ni pour raconter la vie à Guantanamo. Du coup, les jeunes trouvent que Barack Obama est un type aussi sympa que Nelson Mandela ou Omar Sy.

Vingt-sept ans de prison, une vie au service d’une cause juste mis sur le même plan qu’un mandat présidentiel marqué par près de 5000 morts probablement directement autorisés par Barack Obama… Nous n’avons pas les mêmes valeurs, #LeJeunes…

 

(Attendez 2 minutes 40 environ, dans la vidéo)

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Une vulnérabilité dans OAuth… et ton Facebook hacké

jeudi 21 février 2013 à 20:37

Insecurity

Le SSO, ou Single Sign On est une méthode d’authentification à des services web. OAuth, c’est le SSO de Facebook qui vous permet par exemple d’aller commenter certains sites de presse ou de jouer à de petits jeux. Aujourd’hui, Nir Goldshlager nous en raconte un bien bonne. Une faille béante concernant le lien du bouton d’autorisation d’accès aux applications utilisant OAuth permettrait de prendre le contrôle de n’importe quel compte en lui attribuant une URL forgée maison dans laquelle on injecte quelques paramètres observés sur ceux d’applications Facebook tierces, comprenant toutes les permissions qui vont bien…. et oui c’est une faille particulière débile.

Très concrètement, il suffit de modifier quelques paramètres dans le lien du bouton que l’on affichera sur un site (oui par exemple via un XSS) et attendra gentiment que les victimes cliquent pour autoriser l’application à s’authentifier grâce à leur compte Facebook. Mieux encore, la vulnérabilité bypass même la date d’expiration du token :

I found a way in to get a full permissions (read inbox, outbox, manage pages, manage ads, read private photos, videos,etc..) over the victim account even without any installed apps on the victim’s account. Another advantage in the flaw I found is that there is no « Expired date » of the Token like there would be on any other application usage, In my attack the token never expires unless the victim change his password :)

Les équipes de développement de Facebook ont corrigé la vulnérabilité, mais allez savoir combien d’officines l’ont exploité allègrement pendant plusieurs mois. Twitter et Google pour ne citer qu’eux utilisent également ce genre de procédé d’authentification.

Voici le proof en concept en vidéo :




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Très haut débit : la France toujours championne d’Europe… de l’autosatisfaction

jeudi 21 février 2013 à 18:48

Le FTTH council of Europe classe tous les 6 mois les pays européens en fonction du taux de pénétration du très haut débit dans les foyers (et non dans les trottoirs). Ce rendez-vous, c’est désormais une tradition, donne lieu à un petit commentaire de notre part pour exprimer tout le ridicule de la situation de la France en matière de très haut débit. Pour ce nouveau classement réalisé l’IDATE et le FTTH Council, c’est comme d’habitude, mais en pire : la France se trouve quelque part entre la République Tchèque et la Turquie, passant de la 17e place du classement à la… roulement de tambours… 18e place !

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En bleu le FTTH (la vraie fibre), en gris la fibre CanadaDry, comme celle de Numericable, avec du cuivre au bout et un débit montant ridicule. Notez que si l’on ne devait compter que le FTTH, la France serait avant dernière de ce classement, juste devant la Roumanie.

Alors que la Russie accuse sur ces 6 derniers mois d’une spéctaculaire hausse de 42% du nombre de foyers accédant au très haut débit, et que la Lituanie et la Suède caracolent toujours en tête de classement,  on notera deux absents de marque dans le classement qui ne sont autre que le Royaume-Uni et l’Allemagne qui ne comptent même pas 1% de taux de pénétration. Mention spéciale pour le Royaume-Uni avec ses 0,1% de foyers raccordés. Les abonnés sont tellement mécontents qu’ils finissent d’ailleurs par déployer eux-même leur fibre !

Allez, petit rappel des épisodes précédents. En 2006, Free annonce qu’à horizon 2010, tous ses abonnés seront fibrés. Puis c’est au tour d’Eric Besson de se fixer des objectifs jamais tenus de taux de couverture dans son plan Numérique 2012, qu’il rebaptisera Numérique 2020. C’est donc Fleur Pellerin qui hérite de la patate chaude. Bercy s’en remet donc à la super autorité des internets qui vont vite venus de l’espace, j’ai cité l’ARCEP. L’ARCEP qui nous assure que tout va bien, que la France est championne du monde… du cuivre. Merde… on est quand même en 2013.

18e pays européen, avec un débit moyen situé sous la barre des 6 mégabits. Effectivement, il y a de quoi être fier. Mais comment est il possible que la France, qui n’est quand même pas le pays le plus technologiquement arriéré, qui regorge de startups innovantes, de fournisseurs d’accès eux aussi innovants (la France est le pays où est né le Triple Play), se retrouve en 18e place de ce classement ?

Il y a quelque chose de pourri et ce à plusieurs niveaux

Les déclaration d’intention de Fleur Pellerin sur le très haut débit pour qui « la fibre reste une priorité » et son plan Delta fibre, c’est bien mignon, mais ça ne va pas être suffisant, il va falloir contraindre les FAI à passer à la vitesse superieure en terme de déploiements verticaux (raccordement effectif des abonnés vers des offres THD), et taper du poing sur la table quand on entend que tel ou tel FAI revendique N millions de prises. La réalité, vous la trouverez ici, et elle est franchement pas reluisante : la France est de PLUS EN PLUS NULLE quand on la compare à ses voisins européens.

Comment justifier que la Bulgarie, le Portugal, la Hongrie et même maintenant la Turquie déploient plus de Très Haut Débit que la France autrement que par une évidente mauvaise volonté des FAI doublé d’un je m’en foutisme des politiques pour ce qui est un point éminemment stratégique de la compétitivité des entreprises françaises ?.

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