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Codeurs : à défaut d'éthique, le risque judiciaire

jeudi 10 décembre 2020 à 17:01

Participer à la création d'armes numériques n'est pas un acte anodin

Peu ou pas abordée durant les cursus scolaires, l'éthique est une forme personnelle de morale. Elle est pourtant le seul rempart pour éviter la case « Justice » lorsque les employeurs ont demandé « l'impossible »...

Jacky Delville - Wikipedia - CC BY-SA 4.0

Cet article est une suite à ce papier sur les auditions des patrons d'Amesys


«Code is Law». Le code, c'est la loi, écrivait le juriste américain Lawrence Lessig en 2000. «Le logiciel et le matériel (…) font du cyberespace ce qu’il est. Ce code, ou cette architecture, définit la manière dont nous vivons le cyberespace. Il détermine s’il est facile ou non de protéger sa vie privée, ou de censurer la parole. Il détermine si l’accès à l’information est global ou sectorisé. Il a un impact sur qui peut voir quoi, ou sur ce qui est surveillé. Lorsqu’on commence à comprendre la nature de ce code, on se rend compte que, d’une myriade de manières, le code du cyberespace régule». Le poids qui repose sur les épaules de ceux qui produisent le code est donc énorme. Le codeur ouvre des fenêtres sur le futur. Il détermine, façonne, ce que sera le réseau des réseaux dans l'avenir. Souhaite-t-on un outil au service de la répression sanglante, un outil de diffusion du savoir? Un système d'interceptions massives? Une place de marché géante? Comment concilier la morale, l'éthique personnelle et celle des entreprises qui emploient ceux qui codent? Les choix sont parfois cornéliens et d'ailleurs, certains salariés d'entreprises américaines protestent contre la volonté de leurs employeurs de travailler pour le Pentagone même si rien, bien entendu, dans la loi ne l'interdit à ces sociétés. Drones militaires, intelligence artificielle, reconnaissance faciale, robots...

Dans les coulisses de la signature du contrat Amesys en Libye

mercredi 9 décembre 2020 à 17:03

Quand les anciens patrons racontaient aux enquêteurs leur version des faits...

Les auditions de Philippe Vannier et de Stéphane Salies en 2017 confirment ce que nous écrivions au fil des ans sur Amesys et nous apprennent quelques détails. La justice se hâte très lentement, dans cette affaire d'écoute massive d'Internet ayant amenée à la torture d'opposants au colonel Kadhafi.

L'ancien logo d'Amesys - CC

Février-mars 2017 : dans le cadre d’une enquête sur la société Amesys et son rôle dans la vente à la Libye de Kadhafi d’un outil d’interception des communications via Internet, les gendarmes entendent le patron, Philippe Vannier et le responsable commercial, Stéphane Salies. Depuis 2013, les juges du pôle contre les crimes contre l'humanité, crimes et délits de guerre du tribunal de grande instance de Paris enquêtent à tout petits pas sur la possible complicité d’Amesys dans la torture de Libyens. Plusieurs d’entre eux ont été entendu et ont témoigné de la torture qu'ils ont subi sur la base d’interceptions réalisées avec Eagle, l’outil vendu par Amesys au colonel Kadhafi.

Les deux hommes vont s’efforcer de minimiser leur rôle dans cette affaire et les gendarmes ne vont pas les cuisiner trop violemment. A titre d’exemple, lorsque l’enquêteur demande à Philippe Vannier si Eagle a été vendu à d’autres pays étrangers, celui-ci répond qu’il n’en sait rien et n’est pas relancé sur ce point. Pourtant, à l’époque de son audition, toutes les preuves de la vente du produit à l’étranger, au Maroc par exemple, sont publiques.

Devant l’enquêteur, Philippe Vannier retrace son parcours et celui d’Amesys. Selon l’ancien patron d’Amesys, puis de Bull, puis de la division big data et cybersécurité d’Atos, c’est la société Ipricot, au mitan des années 2000, qui apporte les compétences en Internet Protocol. Philippe Vannier révèle qu’il n’avait pas le financement pour racheter la...

Manifestation contre la proposition de loi sécurité globale du 5 décembre 2020

dimanche 6 décembre 2020 à 20:12

La préfecture choisit la stratégie de la tension

La manifestation du 5 décembre a été encadrée pendant tout son parcours par une nasse mobile. A de très nombreuses reprises, le cordon de gendarmes qui barrait la route du cortège l'a stoppée, provoquant d'inutiles tensions. Une stratégie déjà éprouvée avec les Gilets jaunes.

La tête du cortège, entravée tout au long de la manifestation par un cordon de gendarme - © Reflets

Pour une grande partie des Français, la manifestation de samedi 5 décembre a été « la chienlit » (Bruno Retailleau, LR), une succession de violences, de dégradations, bref, le libre champ laissé aux casseurs qui, à en croire les chaînes de télévision d'information en continu, ont composé la majeure partie de la manifestation. A nouveau, il semble que les journalistes des chaînes d'information en continu et nous, ne fassions pas le même métier, pire, nous n'avons pas le même cerveau et les mêmes yeux. Car ayant rejoint le point de départ de la manifestation à 13h30 et l'ayant suivie en tête de cortège jusqu'à République le soir, nous n'avons vu aucun casseur.

Cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas eu de casseurs et de dégradations. Cela veut dire que ces actes ont eu lieu en périphérie de la manifestation, que c'est un épiphénomène dans une manifestation qui a duré 14h à 18h, soit quatre heures, pour un parcours qui prend 45 minutes à pieds. Cela veut dire que la majorité des manifestants, était pacifique. Cela veut aussi dire que le chiffre de 400 à 500 casseurs avancé par la préfecture est probablement surévalué. Il n'y avait pas ce nombre lors de manifestations autrement plus violentes pendant la période très active des Gilets jaunes. La préfecture avait à nouveau prémédiqué la presse en annonçant la venue de très nombreux Black bloc.

Bref, les images ont trompé l'opinion. Dans leur immense majorité, les manifestants (5.000...

Exclusif : interview (presque imaginaire) de Gerald Darmanin

vendredi 4 décembre 2020 à 15:24

« Les policiers qui ont tabassé Michel se sont sacrifiés pour la protection de nos valeurs républicaines »

Lundi 2 décembre, deux heures du matin, le ministre de l'intérieur nous reçoit (presque) dans le donjon du ministère. Le fuseau d'un rouet brille dans la pénombre. La Belle au Bois Dormant dort dans le coin droit de la pièce. Gérald Darmanin est épuisé par son audition devant la commission des lois mais il porte un regarde acéré sur la séquence qui vient de s'écouler.

Darmalaser, le super-héros des temps modernes - © Memes

Bonjour Gérald. Vous êtes très en colère contre les islamo-gaucho-féministes...

Je fulmine, parce qu'ils répandent des fake news à longueur de journée ! Et la presse, complaisante, je me comprends, relaye ces mensonges.

Mais de quoi parlez-vous ?

Mais de ceux qui disent que la police ne veut pas être filmée ! C'est faux, c'est archi faux : les islamo-gaucho-féministes n'ont pas le monopole de la défense de notre belle démocratie, des policiers se sont mobilisés pour le retrait de cet article 24, policiers faisant preuve d'une abnégation qui force le respect et ils ont été plus efficaces que ces hordes de manifestants qui n'ont réussi qu'à pourrir la grande fête que devait être la ré-ouverture des commerces dits non-essentiels.

Auriez-vous des exemples?

Ah oui alors ! Dernièrement des policiers se sachant filmés ont secoué la tente d'un SDF jusqu'à ce qu'il en tombe comme un fruit mûr (petit rire) et d'autres ont sillonné les rues de Paris pendant des heures avant de trouver le profil idéal, celui de la personne dont le tabassage enflammerait les médias : un producteur de musique noir délinquant : il ne portait pas de masque. Penser que ces policiers ne se savaient pas filmés tant à l'extérieur qu'à l'intérieur, c'est faire insulte à leur intelligence.

Expliquez-nous ça...

Sachez d'abord que les policiers sont des gens comme les autres : ils aiment vivre des quarts-d'heure de gloire, même masqués, et au vu...

S'enrichir sans rien produire

jeudi 3 décembre 2020 à 14:06

Bienvenue dans le monde de l'argent fou

Argent déconnecté de la production de valeur, argent produit par des algorithmes, argent du foot, fortune assises sur le cirque des réseaux sociaux. Petit panorama du pognon de dingue...

Ryan Kaji - Copie d'écran - Youtube

Les réseaux sociaux font recettes

YouTube, Instagram et téléréalité… les réseaux sociaux ont amené leur cortège d’influenceurs avec leur millions de «followers» qui placent des produits à longueur de photo et vidéo. Ils profitent aussi de la bêtise de leurs fans pour vendre un tas de chose à un prix exorbitant.

Le numéro 1 mondial des recettes est un Américain âgé de huit ans. Ryan Kaji, de son vrai nom Ryan Guan, a gagné 26 millions de dollars en 2019. L’année précédente, il avait gagné seulement 22 millions, selon la revue Forbes qui tient le palmarès annuel des Youtubeurs les plus friqués. Dans la plupart des vidéos, on le voit simplement déballer des cadeaux et s’amuser avec avec ses nouveaux jouets. Le tout, bien sûr, sponsorisé par des fabricants de joujoux. La chaîne a été lancée par ses parents, alors que Ryan n’avait que trois ans… Depuis sa création, elle approche les 35 milliards de vues. La chaîne de supermarché Walmart a lancé mi-2019 une brosse à dent et un dentifrice a son nom. Pour adoucir le côté pub critiqué par des associations de protection des consommateurs, ses parents produisent désormais aussi des vidéos éducatives dont la qualité est parfaitement discutable. LA récente vidéo sur la manière dont se forment les tsunamis à grands coups de hurlements de la maman de Ryan est particulièrement épuisante.

A la deuxième place du podium, on trouve la chaîne Dude perfect. Les jeunes qui la produisent réalisent «des vidéos truquées de tous vos sports préférés»...