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Fleur Pellerin : Keith Alexander a des informations pour vous…

lundi 1 juillet 2013 à 14:45

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Flower Pilgrim a des idées très arrêtées ce matin sur l’affaire PRISM : #YaPasDePreuves, #YaPasDePreuves, #YaPasDePreuves (six fois en 3mns 42s) ,… Il faut écouter très attentivement son intervention sur BFMTV pour comprendre où elle veut en venir.

Reflets a toujours voulu aider Fleur Pellerin à mieux comprendre son environnement dans le domaine des Internets. C’est un sujet compliqué et un/une ministre ne peut pas toujours être au courant de tout. Une/un ministre ne peut pas toujours dire la vérité, il y a parfois des « impératifs » qui « obligent » les délégataires de notre pouvoir à nous mentir, à grand renfort de caca de taureau bien markété.

Nous avons donc décidé de fournir à notre charmante ministre une vidéo qui l’aidera à mesurer le degré de #YaPasDePreuves dans l’affaire PRISM. Il s’agit de l’intervention du général Keith Alexander, accessoirement directeur de la NSA dont on parle un peu ces jours-ci, lors d’un colloque sur l’inquiétant monde Cyber (merci à @philpraxis qui a repéré cette pépite). Keith Alexander use et abuse de la langue de bois militaro-barbouzarde : on lutte contre le terrorisme, sans nous, la nation serait en danger, on est les gentils, les méchants qui publient ces documents mettent en péril notre capacité à lutter contre le terrorisme…

Mais au delà des mots, Fleur Pellerin, vous noterez que le patron de la NSA confirme lui-même l’existence des programmes évoqués par Snowden. Et comme vous le savez très bien puisque vous l’avez dit et répété, tous les pays qui en ont les capacités techniques (la France en fait partie), écoutent le trafic qui passe par les (gros) câbles.

Imaginez une personne particulièrement gourmande dans une pièce avec un énorme gâteau posé sur la table devant elle… Nul ne sait qu’elle est dans cette pièce. Personne ne sait qu’il y a un gâteau dans la pièce. La personne a promis publiquement de faire un régime. Question : mangera-t-elle le gâteau ?

Franchement, Fleur Pellerin, votre mantra  « #YaPasDePreuves » est un peu surfait.

GEN Keith Alexander, Commander, US Cyber Command; Director, National Security Agency/Chief, Central Security Service from AFCEA International

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La confirmation du cynisme des banquiers est venue d’Irlande

dimanche 30 juin 2013 à 16:24

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Depuis des années, j’évoque l’incantation Vaudou des financiers lorsqu’ils ont plongé le monde dans une crise. Ils ont perdu ? Ils sont au bord de la faillite ? Ils se présentent devant les politiques et lâchent : « risque systémique« . Ces deux mots suffisent pour que les politiques abdiquent tout bon sens et alignent les milliards pour sortir le secteur de la finance de l’abîme dans lequel ils s’est plongé tout seul.

Cela peut paraître anecdotique. Ce ne l’est pas. Ces abîmes réguliers ne font pas que détruire quelques postes de traders. Ils embarquent le reste de la population mondiale dans un tourbillon de chômage, de stagnation économique. Ce sont des centaines de milliers d’histoires individuelles qui sont détruites. Vous, moi…

Nos vies sont bouleversées par le cynisme de grands financiers qui ne comprennent rien à ce que font leurs équipes, qui couvrent et appuient des décisions catastrophiques, génératrices de bulles. Or tout le monde sait dans le secteur de la finance que « les arbres ne montent pas au ciel« . Des gains mirobolants se traduiront in fine par des pertes colossales. Dire ou écrire que les banquiers font tout cela en connaissance de cause, qu’ils savent à l’avance -et comptent dessus- que les gouvernement, au travers des banques centrales, couvriront leurs pertes avec les impôts des citoyens, c’est risquer de se faire cataloguer à l’extrême gauche. Un vrai communiste révolutionnaire, ce Kitetoa.

Oui, mais non…

communistes

La confirmation de cette théorie abracadabrantesque et extrémiste rouge est venue cette semaine d’Irlande. Comme pour Edward Snowden et PRISM, il aura fallu des preuves tangibles pour que tout le monde finisse par comprendre. Pourtant, ceux qui connaissent le monde de la finance savent très bien que l’incantation Vaudou existe depuis toujours. De même que ceux qui ont quelques notions de réseau et qui comprennent le DPI savent que les gouvernements ne résistent pas à l’attrait du gros gâteau au chocolat consistant à écouter toute la planète. Mais qu’importe. Allons voir ensemble ces preuves irlandaises. Elles vous sont présentées ici grâce à la vigilance d’un lecteur de Reflets qui nous a signalé un article de l’Independant.

D’où sortent les montants demandés aux banques centrales ? Du cul des banquiers…

En résumé, les enregistrements des conversations téléphoniques des patrons de l’Anglo Irish Bank ont été publiés. On y entend les patrons mettre en place une stratégie visant à mettre une terrible pression sur la banque centrale : donnez nous 7 milliards d’euros ou vous aurez tous nos déposants sur le dos en train de hurler. En clair, sauvez nous où vous payerez les pots cassés avec des manifestations violentes dans la rue. De plus, les patrons de la banque expliquent très clairement -et avec un langage ordurier- qu’ils savent très bien que les 7 milliards ne suffiront pas. Mais si la banque centrale donne ces 7 milliards, elle sera forcée de remettre au pot tant que la faillite menace. Mieux, les patrons expliquent qu’ils savent parfaitement que la banque ne pourra jamais rembourser ces sommes. D’où, vient le calcul de ces 7 milliards?  « De mon cul » répond le patron de la banque.

Bienvenue à Cynique Land.

Extraits choisis des échanges entre les larrons :

anglo

And by the way, the game has changed now because really the problem now is at their [regulators'] door. Because if they don’t give it [€7bn] to us on Monday they have a bank collapse. If the fucking money keeps running out the door, the way it has been running out the door. »

« We’ll be going down there with our arms swinging. I’m very clear on the proposal »

« We need the moolah, you have it, so give it to us . . . »

« If you want the fucking keys now I can give them to you »

« We’ve got to make our best attempt to get the balance sheet looking in reasonable health »

« We all need that, just the seal of approval, y’know, having said all that, we’re going to run out of money in a few months! »

« They think that Allied have played fast and loose with lending money to every cowboy in town – apart from ourselves also lending money to every cowboy in town – they think they’ve been the sensible bankers and the market just doesn’t get it, Well I know differently ».

Il faut bien entendu écouter l’ensemble des conversations pour mesurer la portée du cynisme affiché par ces banquiers.

Maintenant, voyons comment les autorités réagissent lorsqu’un citoyen s’énerve de voir qu’aucun financier n’a eu à répondre devant la justice de la crise des subprimes.

La craie, cette dangereuse bombe…

Aux Etats-Unis, Jeff Olson a choisi une forme amusante de contestation. Il a acheté des craies de couleur, généralement vendues pour que les enfants puissent dessiner de jolies choses colorées sur les trottoirs ou ailleurs. Et avec, il a décidé d’écrire des slogans à propos des banques devant les agences.

Que croyez-vous qu’il se passât ?

Les autorités décidèrent de le poursuivre pour vandalisme. Il risque 13 ans de prison (pourquoi pas la peine capitale ?) et 13.000 dollars en dommages et intérêts.

Moralité de notre petite fable du jour : il vaut mieux sortir des chiffres extravagants « de son cul » et escroquer les contribuables de centaines de milliards de dollars que d’écrire un slogan anti finance sur un trottoir à la craie. Ça coûte moins cher.

 

 

 

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#PRISM and Guests : Au moins 7 pays européens auraient des accords avec la NSA

dimanche 30 juin 2013 à 12:51

Capture d’écran 2013-06-30 à 11.21.59Cette nuit un article publié sur le Guardian, puis retiré ensuite au motif d’un complément d’investigation, fait état de ce ce témoignage, étrangement proche de ce que nous vous racontons ici depuis le début des révélations de Edward Snowden. Certes, puisque le Guardian l’a retiré, les révélations sont sujettes à caution. Mais vu la posture actuelle de Berlin, on sent qu’on n’est pas spécialement loin d’une minicrise diplomatique de circonstance, parfaitement ridicule, qui n’est là que pour faire diversion. Le Guardian aurait-il été rappelé à l’ordre par les autorités britanniques pour ne pas jeter de l’huile sur le feu ou nous prépare t-il au contraire une réponse du berger à la bergère à Angela Merkel ?

Vous le savez, Internet n’est que la plus grosse machine à copier du monde. L’article du Guardian est donc disponible sur Pastebin et de toutes façons j’en conserve également une copie (txt).

Et ces nouvelles révélations de Wayne Madsen, un ancien officier de la NAVY qui a travaillé pour la NSA pendant 12 ans, confirme 4 pays que nous vous avions par ailleurs cité comme impliqués dans la surveillance de masse, et plus ou moins directement liés au programme global des autorités américaines. Selon Wayne Madsen, on parle en fait de 7 pays européens qui auraient des accords secrets avec les USA sur des questions de SIGINT (le renseignement de source électromagnétique) :

Tout de suite, on comprend mieux que les politiques européens jouent les vierges effarouchées, et que Fleur Pellerin minimise à ce point PRISM et surtout tout les programmes qu’il y a autour que tout ça est en ligne sur Reflets depuis une bonne semaine dans la quasi indifférence des médias français. Y aurait-il un embargo de la presse sur les questions que nous n’avons de cesse de marteler ?… Nous allons y revenir. Continuons dans les révélations de Wayne Madsen.

L’article du Guardian fait dans un premier temps état de documents déclassifiés (publiés par la DISA) où les USA classent les états par degré de confiance qu’ils leur accorde. Une confiance de niveau 1 est accordée aux pays qui ont rejoint de l’UKUSA : Le Royaume-Unis, le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Une confiance de niveau 2 est accordée à l’Allemagne et à la France. Outre que l’on ne peut que se réjouir des bonnes relations que nous avons avec nos amis américains, on parle quand même ici d’un degré de confiance dans le cadre de programmes internationaux de SIGINT et de surveillance de masse.

Under international intelligence agreements, confirmed by declassified documents, nations are categorised by the US according to their trust level. The US is first party while the UK, Canada, Australia and New Zealand enjoy second party relationships. Germany and France have third party relationships.

Madsen explique que depuis la fin de la seconde guerre mondiale, les USA se taillent la part du lion tendis que les « Third Parties », la France et l’Allemagne accèdent à des renseignements grandement épurés de leur contenu.

D’où Madsen de dénoncer vivement ce que nous dénoncions ici, à savoir l’hypocrisie crasse des politiques avec en tête de ligne, Angela Merkel qui se paye clairement la tête du monde quand elle demande énergiquement des explications  aux USA et qu’elle s’en prend de manière sèche aux britanniques.

Madsen said he was alarmed at the « sanctimonious outcry » of political leaders who were « feigning shock » about the spying operations while staying silent about their own arrangements with the US, and was particularly concerned that senior German politicians had accused the UK of spying when their country had a similar third-party deal with the NSA.
(…)
« I can’t understand how Angela Merkel can keep a straight face, demanding assurances from [Barack] Obama and the UK while Germany has entered into those exact relationships, » Madsen said.

Quand Der Spiegel explique que les institutions européennes sont espionnées en profondeur, ça pose un peu problème, certes, mais il faut se demander qui a fait entrer le loup dans la bergerie…

Nous vous disions aussi qu’étrangement, la France, on ne l’entend pas trop à ce sujet, ou quand on l’entend c’est parce que la CNIL a créé un groupe de travail. Vous noterez au passage que ce n’est pas la DCRI qui se retrouve saisie par un juge pour enquêter… non, au lieu de ça, contre toute logique, nous avons un groupe de travail de la CNIL… (NDLR : « n’a peur la NSA » ).

Un peu plus loin Madsen confirme encore une fois ce que nous pointons du doigt depuis presque deux ans maintenant et dont nous vous reparlions encore, peu avant les révélations de Edward Snowden : l’espionnage des câbles sous-marins, et en toile de fond : les écoutes « décentralisées », hors de nos frontières. Là où ça devient embêtant, c’est quand Madsen déclare que ces 7 pays donnent gentiment leur consentement pour que les USA : interceptent une masse de données énorme, portant sur des appels téléphoniques, des emails, et les simples visites sur des sites web (bref, tout le trafic), sur les câbles sous marins de TAT14 :

Madsen said all seven European countries and the US have access to the Tat 14 fibre-optic cable network running between Denmark and Germany, the Netherlands, France, the UK and the US, allowing them to intercept vast amounts of data, including phone calls, emails and records of users’ access to websites.

Et le problème n’est pas nouveau. Le SIGINT a connu ses plus belles heures pendant la guerre froide et est aujourd’hui devenu avec Internet un enjeu stratégique de premier plan. En 2001, la commission européenne s’était déjà questionnée sur Echelon mais ces accords avec la NSA sont restés secrets, et donc, passés sous silence. Vu l’implication direct de 7 pays européens, on comprend bien pourquoi.

The covert relationship between the countries was first outlined in a 2001 report by the European parliament, but their explicit connection with the NSA was not publicised until Madsen decided to speak out.
(…)
« A lot of this information isn’t secret, nor is it new, » Madsen said. « It’s just that governments have chosen to keep the public in the dark about it. The days when they could get away with a conspiracy of silence are over. »

Maintenant que l’on commence à avoir une idée un peu plus précise de la portée de PRISM et de ce sport pratiqué par nos « grandes démocraties » qu’est l’interception de masse et la surveillance à grande échelle de toutes nos communications, il va falloir que nos politiques s’expliquent… et pas Fleur Pellerin dont ce n’est pas le rôle, mais des explications du Ministère de la Défense Nationale (on peut rêver), du Quai d’Orsay ou de la place Beauvau pourraient probablement nous apporter un éclairage plus sérieux que les gogogadgétocloudsouverain® ou les onsavépa® qui ne trompent personne de Fleur Pellerin.

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Amesys et Qosmos à l’honneur sur France24

vendredi 28 juin 2013 à 21:49

Qosmos_logo_smFrance24, dans son journal télévisé d’hier revient sur les ventes d’armes électroniques à la Syrie et la Libye et surtout, sur les liens étroits entre Qosmos et Amesys qui ont tous les deux élaboré Eagle, la solution d’interception à l’échelle d’une nation développée sur mesure pour les besoins de Kadhafi. James Dunne (aka Jamesinparis) témoigne dans ce reportage très instructif. On y apprend par exemple que les locaux de Qosmos ont été mis sous haute sécurité par l’Etat (ah bon ?), et que tous les salariés sont bien conscient de bosser sur des projets d’outils de surveillance mais qu’ils ne connaissent pas les clients finaux… C’est à se demander si Qosmos n’embauche pas ses commerciaux à la Direction du Renseignement Militaire. On notera dans le reportage de France24 qui attribue par exemple les révélations sur Amesys au Wall Street Journal alors qu’elles sont issues de Reflets (plus de 6 mois avant le WSJ), mais nous ne leur en tiendrons pas rigueur.

Vous retrouverez également dans les images diffusées par France24 l’interview que nous avait accordé le PDG de Qosmos sur TechtovTV dans laquelle ce dernier nous assurait qu’on ne retrouverait pas ses produits dans les mains de fous furieux et que non non sa boite à lui ne travaille pas pour le secteur de la surveillance, mais dans le marketing, mettant en avant son partenaire et actionnaire, GFK. GFK que l’on retrouve par exemple dans le projet Google Screenwise Panel pour apporter son expertise médiamétrique et peut être plus encore.


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Inventaire à la Prévert des questions sans réponse sur #PRISM

vendredi 28 juin 2013 à 14:11

pink_floyd_darth_vader_prism_rainbows_desktop_1680x1050_wallpaper-396894

Le temps passe, et les questions que nous nous posons chez Reflets ne sont même pas évoquées dans les articles sur PRISM. Sans doute parce qu’elles sont idiotes.

Quoi qu’il en soit, nous allons les lister ici au fil des jours, sans ordre précis.

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