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Pourquoi, dans les faits, il est désormais quasiment impossible de manifester

lundi 10 décembre 2018 à 20:02

Brazil, c'est aujourd'hui

Avec le délit de "participation à un groupement en vue de commettre des violences ou des dégradations", on peut désormais mettre en garde à vue une personne équipée de masque de protection contre les gaz lacrymogènes. Or, il n'y a plus de manifestations sans usage massif de ces gaz.

Pluie de gaz sur la place Saint-Augustin - Reflets

La manifestation de samedi 8 décembre qui devait voir débouler sur Paris des hordes de personnes ayant la volonté de "tuer", selon les mots de l'Elysée s'est finalement plutôt bien passée, si l'on tient compte du fait que lesdits meurtriers ne sont pas venus. Ceci dit, la manifestation a dégénéré. Pourquoi ?

Comme nous l'indiquions dans notre reportage sur la manifestation, le premier contact avec des gilets jaunes, en bas des Champs-Elysées, était jugé "pacifique" par les policiers qui étaient là pour empêcher les manifestants de s'approcher du palais de l'Elysée. Le périmètre de sécurité entourant le palais était très, très, large. Bref, les manifestants voulaient aller crier leur colère sous les fenêtres du monarque républicain. Cela leur était interdit. Au début, donc, tout allait bien. Les gilets jaunes demandaient aux policiers de les laisser passer. Refus poli mais ferme.

C'est un peu plus haut sur les Champs, un peu plus tard, que tout a commencé. Les policiers barraient l'accès aux Champs-Elysées par les rues perpendiculaires. Filtrage à l'entrée sur l'avenue, impossibilité d'en sortir. Quelques dizaines de gendarmes harnachés se sont retrouvés (comment, on se le demande bien) au milieu de l'avenue, sur un trottoir, coupés de leurs copains. Les manifestants se sont donc approchés et les ont conspués. Classique. La tension est logiquement montée. Les forces de l'ordre ne restant jamais isolées...

Gilets jaunes : En attendant la parole de Jupiter

lundi 10 décembre 2018 à 11:34

Qui malheureusement ne servira probablement à rien

La presse est suspendue au discours d'Emmanuel Macron. Le peuple, lui, c'est moins sûr... Les mots de MAcron risquent bien de n'avoir aucun effet sur la colère qui se répand.

Policiers le 8 décembre 2018 sur les Champs-Elysées - Reflets

Le pays est désormais suspendu à la parole du Président. Attention, Jupiter va parler. Alors attendons. Et regardons ce qui se passe. Les violences à Paris ont été relativement faibles, et on ne peut que s’en réjouir. Mais elles se sont déplacées en province. Les chiffres de la mobilisation au niveau national sont les mêmes que ceux du samedi précédent. Pourtant le gouvernement a joué à fond sur la peur des violences et dramatisé à outrance pour dissuader les citoyens de manifester.

Il est donc très probable que le mouvement continue. D’autant que gilets jaunes et gilets verts commencent à se rencontrer avec ce slogan «Urgence climatique et urgence sociale, même combat!».Dans le même temps, les médias matraquent sur les pertes financières pour les commerces, sur la mauvaise image à l’étranger pour le tourisme, etc. Ce n’est pas faux, mais on ne change pas un système sans perturbations, avant d’arriver à un nouvel état de stabilité. Ces arguments - consciemment ou non – ont pour effet d’éviter un changement qui ne peut s’obtenir sans une mobilisation massive. Comme si, au fond, il n’y a avait aucune autre alternative (le fameux TINA de Margareth Thatcher), qu’il n’y a avait rien à inventer, sauf à la marge.

L’impression est que beaucoup voudraient siffler la fin de la récréation. Mais est-ce si juste?«Ceux qui ont pris tout le plat dans leur assiette, laissant les assiettes des autres vides disent avec une bonne figure, avec une bonne conscience, nous, nous qui avons tout,...

Manifestation des gilets jaunes, le 8 décembre à Paris

samedi 8 décembre 2018 à 23:16

Reportage photo

Démarrée dans le calme, la manifestation s'est peu à peu tendue. Qui a jeté la première pierre ou la première lacrymo ? Peu importe, des deux côtés les débordements ont été nombreux.

Police sur les Champs-Elysées à la mi-journée - Antoine Champagne -Reflets - © Reflets

Tout a commencé tranquillement, sur les Champs-Elysées que les gilets jaunes ont rejoint à partir dès huit heures. A ce moment-là, environ un 6ème des Champs était devenu la promenade du samedi. Les premiers gilets jaunes sont venus au contact des CRS en bas de l'avenue, c'est à dire dans la direction de l'Elysée et d'Emmanuel Macron. Désolé, on ne passe pas. Il faut dire que tout le bas du quartier était bouclé à double tour. Grilles bloquant les rues menant à l'Elysée, cannons à eau, CRS en masse. Impossible de passer.

La suite est une série interminable de mouvements de nasse de la part des forces de l'ordre, de dispersion une fois que tout le monde est coincé, à grands coups de lacrymos et de grenades générant un bruit assourdissant. Une fois dispersés, les manifestants se replient sur un autre lieu, généralement tous au même endroit puisqu'il y a peu de voies de sortie. Re-nasse. Re-lacrymos. Vers l'heure du déjeuner, les premiers jets de cailloux volent avenue Marceau. Les flash-ball répondent. Puis les fameux véhicules blindés. C'est très efficace pour faire reculer tout le monde en faisant voler en éclat les frêles barricades, tout en arrosant de lacrymos.

En milieu d'après-midi, les heurts s'étaient multipliés, boulevard Haussemann, place Saint-Augustin, près de la gare Saint-Lazare où des boutiques étaient pillées, les barricades enflammées...

Dans les parties de manifestation qui parvenaient à échapper à l'action...

Et si Emmanuel Macron allait au bout de son idée de startup nation ?

samedi 8 décembre 2018 à 16:55

Les nouvelles technos au service d'une démocratie directe ?

On peut désormais régler ses impôts via Internet. Ce sera même bientôt la seule façon possible. Et si l'on votait les lois via Internet ?

Déclaration des droits de l'Homme et du citoyen - D.R.

Le président de la République voulait une "startup nation". Inventive, agile, évolutive, flexible... Et pourquoi, finalement, ne pas aller dans son sens ? Les nouvelles technologies de l'information et de la communication, comme on disait dans les années 2000, ne permettent-elles pas aujourd'hui de disposer d'une véritable démocratie directe ? A moins, bien sûr, que l'on estime que les citoyens ne sont pas en mesure de voter les lois, nommer les dirigeants des grandes entreprises publiques, choisir les grandes orientations politiques ou diplomatiques ?

Si l'on peut aujourd'hui payer ses impôts via Internet, pourquoi ne pourrait-on pas voter les lois ? "La Loi est l'expression de la volonté générale. Tous les Citoyens ont droit de concourir personnellement, ou par leurs Représentants, à sa formation", lit-on dans la déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789... Cela permettrait « d'ubériser » les hommes politiques qui ont fait de leur charge au service des citoyens, un métier, avec toutes les dérives qui sont liées à cette évolution (corruption, clientélisme, suivisme politique, renvois d'ascenseurs) ? A-t-on toujours besoin de représentants (qui coûtent cher, sont peu flexibles, et réalisent des tâches que l'on pourrait déléguer aux citoyens sans surcoût) ?

Imaginons un pays où chacun pourrait se connecter à une belle interface Web, voter pour ou contre un projet de loi. Imaginons un pays où...

Impôts, taxes : et s’il existait des solutions ailleurs ?

vendredi 7 décembre 2018 à 21:09

Allez Manu, on ne sait jamais...

Au lieu de plonger la main, encore une fois, dans les deniers des Français, Bercy pourrait se tourner du côté des aides aux entreprises : nombreuses et généreuses, elles n’ont pas toujours l’effet escompté, et une meilleure gestion de ces dernières pourrait générer des économies substantielles.

pub gouvernementale pour le CICE - .gouv.fr

L’annonce de la hausse de taxe sur les carburants fut la goutte de trop, de celles qui déclenchent des raz-de-marée démunissant les élites. Alors que les plus aisés de ce pays venaient de se voir offrir la suppression de l’Impôt sur la fortune, alors que que les entreprises bénéficient de cadeaux fiscaux emballés sous des acronymes techniques et flous comme le CICE, le CIR ou le CITS, souvent accompagnés de sommes exprimées en milliards d’euros, voilà que les citoyens lambda allaient encore une fois, eux, devoir mettre la main à la poche.

Est-ce vraiment la seule solution qui reste au Gouvernement pour parvenir à boucler son budget et surtout, pour financer la transition énergétique ? Selon la Cour des Comptes, dont les rapports sont une mine d’information sur le bon fonctionnement des outils fiscaux, il existerait pourtant quantité de « poches » desquelles pourraient être extraits des financements distribués, pour l’heure, inefficacement.

Tenter de dresser un inventaire des aides et soutiens aux entreprises relèverait de la gageure et serait forcément incomplet, tant ils sont nombreux et divers. Car outre les aides nationales, il faut aussi prendre en compte les coups de pouce accordés au niveau des territoires, les collectivités se livrant une guerre « d’attractivité » pour attirer les entreprises sur leur zone.

Zones franches, exonération de la taxe foncière, prise en charge de travaux d’aménagement… rien n’est impossible à qui veut attirer une entreprise sur son...