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Pigeons au pruneaux : gastronomie Française ou gastro tout court ? #geonpi

vendredi 5 octobre 2012 à 17:01

Mouvement leaderless, adoption des codes du LULZ et « agit » via les réseaux sociaux : aussi surprenant que cela puisse paraitre, le mouvement des #geonpi s’est saisi des outils et des méthodes les plus contemporains du pouvoir politique, celui des Ano et autres LulzSec.

Mais est-ce si surprennant que celà ?

On aurait pu imaginer ces codes liés à « la gôche », mais les #geonpi ont brutalement rappelé qu’il n’en est rien. Tout le monde peut s’en saisir afin d’exercer une pression politique.

Redressement sémantique : les maux ont un sens

Petit lexique succinct pour mieux roucouler avec les pigeons.

Startups

N’est pas startup qui veut. En particulier, l’idée qu’une société de prestation de service qui fait des sites web en PHP et du eMarketing sur Facebook soit une entreprise d’innovation est, et restera, un vaste enfummage.

Or il faut le reconnaitre, bon nombre des pigeons qui se sont fait jour sont à la tête de telles entreprises, ce qui ne les empêchent nullement de se considérer comme startuppers. On imagine que les experts comptables ont réussi à les faire bénéficier du Crédit Impôt Recherche, mais ce dernier n’est pas plus reconnu à l’international comme label de startupper que le diplôme de l’école supérieur de journalisme de Plougastel.

Mais il y a pire. Comme cette tribune publiée dans Libé, qui a lancé l’ouverture de la chasse aux pigeons, signée d’une quarteron d’entrepreneurs dont la quasi totalité est en relations d’affaires étroite avec le Parti Socialiste, ses thinktanks, les institutions politiques dirigés par celui-ci ou ses grands argentiers.

Coté démagogie, c’est un partout, balle au centre.

Libéralisme

Notion parfaitement absente de la politique Française, et dont on affuble néanmoins tout ce qui se présente comme étant de droite (au grand désespoir de certains), le libéralisme, une doctrine politique censée être favorable aux intêrets des pigeons, n’est ni de gauche, ni de droite, Elle n’est tout simplement nulle part au pays du fromage. On peut le regretter ou pas, mais profiter d’une alternance politique pour faire croire que « c’était mieux avant », du temps où Nicolas régnait sur le royaume de France, est une bonne blague qui fait rire jusque dans les couloirs de Bercy.

Nous, hauts fonctionnaires de Bercy, ne lassons pas de nous étonner de cette brusque éruption de mécontentement de la part de ces entrepreneurs qui se font appeler les « pigeons ».
Comme s’ils se découvraient, dans l’équilibre byzantin des intérêts à partir desquels naissent les politiques publiques, la dernière roue du carrosse.
Nous leur livrons ici un secret de Polichinelle : la conception de la politique économique en France, depuis trente ans, se fait sans aucune véritable considération de ce qu’ils sont, de leurs difficultés, ni même de ce qu’ils apportent au pays.

Auto entrepreneur

L’auto entrepreneur, que la bande du fouquets de gauche qui publie dans Libé s’est empressée de lier au mouvement des pigeons, histoire de brouiller les cartes, est un exemple type de tarte à la crème. Après tout, qu’est-ce donc que ce truc que le gouvernement du changement c’est maintenant s’est bien gardé de remettre en cause pour mieux le taxer ?

C’est très simple : transformez votre masse salariale en sous traitants, et traitez-les comme de vulgaires ouvriers chinois. En bonus, si vous êtes une PME avec peu d’employés, vous pourrez une fois vos salariés transformés en auto-entrepreneurs, faire un petit montage financier vous permettant d’opérer tout cela depuis une structure localisée à l’étranger afin d’échapper au fisc. Si vous avez trop d’employés, cela demandera des montages financiers plus complexes et prendra plus de temps. Après tout, la société du spectacle fait cela avec les intermitemps depuis des lustres. Sauf que les Intermittent sont mieux traités par l’Etat que les auto-entrepreneurs (pour le moment). Si vous êtes une très grosse entreprise… vous vous en foutez, de toutes façon vous ne payez même pas le tiers en impôts de ce que déboursent les PME.

On aurait pu imaginer qu’un gouvernement de gauche s’insurge contre de telles pratiques, qui précarisent la middle class, mais non. La voilà qui fait désormais parti des salauds de patrons. Pas de chance. D’autant que pour ce qui est de se délocaliser, les auto entrepreneurs sont définitivement les dindons de la farce.

Leaderless organization

Le mode d’organisation des pigeons est certainement ce qu’il y a de plus inquiétant. En tout cas pour un mec qui s’est toujours imaginé à gauche et qui continue d’imaginer que l’innovation sociale est un truc de gauche (full disclosure : je suis très con parfois).

Ainsi, après Anonymous, LulzSec et autres Telecomix, la toute première déclinaison nationale – cocorico – de ce mode d’action politique, qui fut au cœur du printemps arabe, est le fait d’une groupe de libéraux qui s’opposent à un gouvernement de gauche (ou centre droit, c’est une question de point de vue).

La riposte, qui consiste pour le pouvoir en place à envoyer ses laquais publier de violentes tribunes dans la presse inféodée au gouvernement, est elle une méthode ancestrale à laquelle Sarkozy nous avait habitué. Il faut croire que ce mode de riposte n’est pas spécifique à la droite mais au pouvoir en place, quel que soit son positionnement marketing. C’est triste, d’autant plus triste que les spins doctors de gôche (contrairement à ceux de droite) semblent ne rien comprendre à ce type d’action politique, mais c’est également annonciateur de la suite.

Job creators

Autre mythe apparu avec le mouvement des pigeons, l’idée que les startups créent de l’emploi en France. Grosse rigolade. Dans un pays où l’on peut compter sur les doigts de la main les startups qui ont connu un gros succès international, on est en droit de se marrer.

Si ce type d’entreprises représentent un gros potentiel pour l’emploi et l’économie dans les pays anglo saxons, en France, ça n’a jamais été autre chose qu’un potentiel. L’idée saugrenue que les startups pourraient être un relais de croisance et une source de création d’emplois se heurte à une réalité culturelle inébranlable : l’aversion absolue pour le risque de la société Française ; y compris chez les pigeons, et en particulier chez leurs investisseurs. Là encore, la sémantique le démontre à merveille : « Venture Capital », qui devrait se traduire par « Capitalisme aventurier », se décline – plus qu’il ne se traduit – par « Capital Risque », comme pour bien insister, dans l’adaptation locale, sur la spécificité culturelle régionale.

Pour faire illusion, on ressortira les « usual suspects », qui ne sont guère que des exceptions à la règle : Meetic, Kelkoo, PriceMinister, Partech… Allez-y, comptez, vous avez suffisament de doigts.

Class Warfare & l’insurection qui vient de là où on l’attendait pas du tout

Autre élément particulièrement signifiant, le déferlement de haine, orchestré par la bande du Fouquets de la rive gauche – celle qui publie des tribunes dans Libé -à l’égard des pigeons, avec la bienveillance de l’Elysée, qui s’est rapidement transformée en entrepreneur-bashing sur les réseaux sociaux (pas facile de contrôler un mouvement social en ligne, hein les gars ? A moins que ce n’ait été le but de la manœuvre ?).

C’est certainement la plus grande réussite du mouvement des pigeons. A défaut d’avoir obtenu autre chose que du vent de la part du gouvernement, ceux-ci on réussi un coup de maitre : la connerie, c’est comme le judo, il faut utiliser la force de l’adversaire.

Voilà une réalité jusqu’ici relativement discrète de la culture Française remise sur le devant de la scène : patron du CAC40, startupper qui ne touche même pas un smic tout en faisant 100h de travail par semaine, le tout sans assurance chomage ni mutuelle, les voilà tous pointés du doigt de façon indiférenciée et désignés à la vindicte populaire.

On sait comment cela se termine, il suffit d’aller regarder de l’autre coté de l’Atlantique, où, comme souvent, on a une longueur d’avance. La gôche qui fait le lit d’un tea party bleu marine frenchy ? Il suffira d’étendre le concept de startups non plus au prestataires de l’IT mais carrément aux petits commerçants (après tout, pourquoi pas ?).

Pire, quand on sait que la même gôche est sur le point de confier en héritage au futur TeaParty (dans 4 ans et 6 mois) tout le kit necessaire à la mise en place d’un régime autoritaire. Il ne manque plus que d’affreux terroristes pour justifier et instaurer un régime policier, mais comme la gauche continue de fournir aux dictatures arabes les outils de surveillance et de repression numérique indispensable à leur survie, nul doute que ça devrait arriver.

Patience.

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ClimateGate, hackers, sceptiques, rapports du GIEC : comment ça marche ?

jeudi 4 octobre 2012 à 19:50

L’affaire du ClimateGate est passé presque inaperçue en France, et pour cause, les médias n’en ont quasiment pas parlé, ou bien du bout des lèvres. Cette affaire est pourtant très importante, met en cause la crédibilité du GIEC, d’une partie de ses membres et de la validité de ses rapports. Mais qu’est-ce donc ?

Quelques milliers de mails en full disclosure sur un serveur…

Si il y a adhésion quasi générale pour dénoncer les pratiques d’une entreprise comme Amesys, pratiques dénoncées par des hackers qui dévoilent les secrets d’une société high-tech française qui aidait Khadafi à surveiller sa population et torturer ses opposants, avec les mails du CRU, l’adhésion est nettement moins marquée. Ce qui est logique, puisque dans un cas, on dénonce une entreprise privée qui aide un dictateur, et dans l’autre, on dévoile des manipulations de scientifiques impliqués dans une manipulation, manipulation qui a amené une planète entière à péter de trouille et s’auto-flageller. C’est sûr qu’entre un affreux qui torture ses citoyens de l’autre côté de la méditerranée aidé par une boite de solutions réseaux françaises et la mise en cause d’un organisme qui a reçu le Nobel de la paix et donne le « la » pour savoir comment la fin du monde va arriver, on plus de facilité à croire la première histoire et ne pas vouloir entendre parler de la deuxième.

Sauf que dans les deux cas, il y a (très certainement des hackers), des preuves, et que dans le premier cas tout le monde condamne les auteurs des malversations mais que dans le deuxième cas, tout le monde s’en contrefout. Et qu’au final si cette affaire du ClimateGate n’a pas eu l’ampleur qu’elle aurait dû avoir c’est qu’elle gène énormément de monde, citoyens compris. Parce qu’adhérer à une cause noble, censée mettre en péril l’industrie pétrolière et offrir à la planète la chance de ne plus être polluée (enfin par les émissions de Co2 uniquement) par les puissants (les industries) est quelques chose de difficile à lâcher. Surtout si, pour une fois on est soutenus par une organisation mondiale, le GIEC. Soutenus même par un gouvernement de droite, celui de Sarkozy, avec son Grenelle.

Ce qui ne signifie pas qu’il n’y a définitivement pas de réchauffement ou changement climatique, ou que les rejets humains de Co2 et gaz à effets de serre ne sont absolument pas en cause dans ce réchauffement. Non, parce que c’est bien plus subtil, et une fois les informations délivrées, analysées au sujet du ClimateGate, si l’on accepte de sortir du dogme imposé, dogme qui veut que le GIEC a raison, et que rien peut lui être contesté, que ceux qui contestent ses thèses sont obligatoirement à la solde des pétroliers, il y a simplement une nouvelle photographie de l’ensemble qui apparaît. Plus nuancée. Moins effrayante, ou au contraire plus effrayante, selon de quel côté on regarde l’affaire. Mais en tout cas bien différente du story-telling diffusé ad-nauseum depuis des années.

Mais revenons à ces  5000 mails de University of East Anglia’s (UEA) Climate Research Unite (CRU) déposés sur un serveur russe en 2009. Nous les nommerons  les mails du CRU. Le ClimateGate débute en 2009, lors de la divulgation d’échanges de courriers électroniques de membres du CRU :

L’incident des emails du Climatic Research Unit, plus souvent appelé Climategate, est une affaire résultant de la divulgation, dans la seconde moitié du mois de novembre 2009, d’un ensemble de courriels et de fichiers, datés entre 1996 et le 12 novembre 2009, attribués à des responsables du Climatic Research Unit de l’Université d’East Anglia et à leurs correspondants.

Ce centre de recherche est l’un des plus influents de ceux étudiant les changements climatiques naturels et anthropiques (réchauffement climatique) et nombre des correspondants concernés font partie de l’encadrement du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). La divulgation des fichiers a eu lieu deux semaines avant le début du sommet de Copenhague.
Le Climategate est décrit par les uns comme un des plus grands scandales scientifiques de notre temps et par les autres comme un évènement de peu d’importance.

Pour les premiers, les courriels et fichiers du Climategate suggèreraient que les scientifiques du climat les plus influents dans le monde de la climatologie et du GIEC auraient été coupables de graves dérives déontologiques, agissant de concert pour afficher un consensus de façade, manipuler les données ou leur présentation et ainsi exagérer le réchauffement climatique ou son interprétation, faire de la rétention d’information, interférer dans le processus d’évaluation par leurs pairs afin d’empêcher la publication d’articles divergents et détruire des courriels et des données brutes pour empêcher les audits indépendants. Les scientifiques directement mis en cause répondent que ces éléments, cités hors contexte, seraient en réalité bénins. De nombreux scientifiques réaffirment leur soutien à la thèse du réchauffement climatique anthropique.

Un peu plus de détails sur les manipulations de données, rétentions d’informations,  empêchements d’audits, d’évaluations par les pairs, et autres exagérations :

Les scientifiques du Climategate sont accusés par leurs détracteurs d’avoir refusé de communiquer certaines de leurs données scientifiques ou administratives, voire tenté de les détruire.

En particulier, ces derniers[Qui ?] mettent en cause un courriel daté du 2 février 2005, dans lequel Phil Jones écrit à Michael Manncitation :
« Envoie plein de données pour Scott. Prends soin à ce qu’il les commente mieux cette fois ! Et ne laisse rien traîner sur les sites FTP — on ne sait jamais qui peut les visiter. Les deux MMsnote 1 cherchent à obtenir les données du CRU depuis des années. S’ils entendent seulement parler de l’existence d’un Freedom of Information Act au Royaume Uni, je pense que j’effacerai le fichier plutôt que de le donner à quiconque. Est-ce que votre loi similaire aux USA vous force à répondre aux requêtes sous 20 jours ? — c’est le cas de la nôtre ! Le Royaume Uni fonctionne par précédents, donc la première requête testera ce point. Nous avons également une loi sur la protection des données, derrière laquelle je me réfugierai. Tom Wigley m’a envoyé un courriel inquiet lorsqu’il a entendu parler de ça — il pensait qu’on pourrait lui demander le code de son modèle. Il a quitté officiellement l’UEA [Université d'East Anglia] donc il peut se réfugier derrière ça. L’IPRnote 2 devrait être pertinent ici, mais je me vois déjà me disputer avec quelqu’un de l’UAE qui dira que nous devons y adhérer ! »

Dans un courriel daté de fin mai 2008, Phil Jones demande à Michael Manncitation :
« Peux-tu supprimer tous les courriels que tu peux avoir eu avec Keith [Briffa] concernant l’AR4 [le quatrième rapport du Giec]41 ? Keith fera la même chose. […] Peux-tu aussi envoyer un courriel à Gene [Wahl] et lui dire de faire pareil ? Je n’ai pas sa nouvelle adresse. On demandera à Caspar [Ammann] de faire la même chose. »

Ces petits échanges qui cherchent à cacher des résultats sur le réchauffement, de la part de scientifiques, sont un peu inquiétants. Les mails du CRU mènent aussi à des problématiques plus anciennes :

Les scientifiques du CRU sont accusés par leurs détracteurs d’avoir tenté d’interférer dans la ligne éditoriale de revues scientifiques, et d’avoir manqué de déontologie scientifique en utilisant les relectures d’articles qui leur étaient attribuées (en tant que pairs) et leur mandat au Giec de manière partisane, pour exclure systématiquement les travaux « sceptiques ».

Certains courriels du CRU apportent un nouvel éclairage sur la réception d’un article très controversé des astrophysiciens Willie Soon et Sallie Baliunas, publié en janvier 2003 dans le journal scientifique Climate Research. Treize climatologues, dont une partie des scientifiques du CRU, ont publié en juillet 2003 une réponse à cet article. Les courriels en question adressent la question de la légitimité du processus d’évaluation par les pairs au sein de la revue Climate Research, et démontrent selon les détracteurs des scientifiques du CRU la pression exercée par les climatologues sur la communauté et les journaux scientifiques. La polémique a indirectement mené à la démission de cinq des dix responsables éditoriaux de Climate Research, dont l’éditeur en chef, en août 2003.

D’autres courriels sont également cités, dans lesquels les activités en tant qu’éditeurs des scientifiques visés par la fuite de courriels apparaissent elles-mêmes, pour leurs détracteurs, comme orientées et contraires à la déontologie scientifique.
En juillet 2010, la commission d’enquête indépendante (Independent Climate Change Email Review), a conclu que, en dépit des réactions très vives habituelles entre les diverses parties sur des sujets litigieux, rien ne pouvait être reproché au professeur Jones, et qu’en tout état de cause, aucune pression indue n’avait été exercée

Rien ne peut être reproché à Jones et le contenu de ses mails. Comme pour les autres mails, tout le monde sera lavé de tous soupçons par une « enquête indépendante ». Même cet échange assez amusant, datant de 1999 :

Dans un courriel du 22 septembre 1999, Keith Briffa fait part de l’existence « d’une pression pour présenter une jolie petite histoire au sujet ‘d’un réchauffement apparemment sans précédent depuis mille ou plus d’après les indicateurs’, mais la réalité la situation n’est pas aussi simple. Je pense que le réchauffement récent est semblable à celui d’il y a mille ans »

Parlons un peu de Keith Briffa

Parce que ce scientifique n’est pas un obscur chercheur sans influence : Briffa est en réalité l’un des meilleurs spécialistes du climat au monde et est au cœur d’une controverse très importante pour démontrer le caractère anthropique du changement climatique.

Un des courriels mis en cause propose d’utiliser une astuce (a trick) afin de cacher une baisse de la température moyenne (hide the decline). D’autres fichiers font référence à des astuces variées pour « cacher » le « déclin » ou la « divergence » : suppression, remplacement par des moyennes thermométriques globales, remplacement par des chiffres fixes. Les parties en présence s’accordent sur le fait que ce déclin ou cette divergence cachée porte sur la baisse pour la seconde moitié du xxe siècle des températures reconstruites à partir des données relais (proxys) notamment en provenance d’arbres, alors que les moyennes thermométriques utilisées en références affichent une hausse importante sur cette période.

Phil Jones affirme que l’astuce signifiait de façon familière « quelque chose d’intelligent à faire » et non une manipulation des données comme l’affirment ses détracteurs.

Michael E. Mann précise que l’astuce statistique dont parle Phil Jones dans le courriel cité consistait simplement à remplacer les températures reconstruites à partir des données des arbres des années récentes par des données plus précises venant des mesures directes de la température atmosphérique.

Si la prestigieuse revue Nature a pris position massivement pour défendre les scientifique du CRU, une autre, la non moins prestigieuse revue National Review offre encore en  mai 2012 à des scientifiques  la possibilité d’exprimer leurs doutes sur l’impartialité des travaux de Keith Briffa :

Why did Briffa include only half the number of cores covering the balmy interval known as the Medieval Warm Period that another scientist, one with whom he was acquainted, had reported for Yamal ? And why were there so few cores in Briffa’s 20th century? By 1988, there were only twelve cores used in a year, an amazingly small number from the period that should have provided the easiest data. By 1990, the count was only ten, and it dropped to just five in 1995. Without an explanation of how the strange sampling of the available data had been performed, the suspicion of cherry-picking became overwhelming, particularly since the sharp 20th-century uptick in the series was almost entirely due to a single tree.

Débat interdit (surtout en France)

Malgré le ClimateGate, qui a déstabilisé très fortement la communauté scientifique et continue de créer des débats à l’étranger, particulièrement aux USA et au Royaume-Uni, la discussion sur ce sujet n’est plus au goût du jour par chez nous. « L’urgence d’agir » est devenue un leitmotiv qui abolit toute possibilité d’expression du doute sur un problème mondial qui change pourtant énormément de choses au niveau politique. La France est quand même émettrice de 1% du Co2 et gaz à effets de serre mondial, ce n’est pas rien ! Si la France baisse ses émission de moitié, il est important de mesurer le changement « majeur » qui s’opérera sur le climat mondial…

L’Institut de Physique britanique posait la question suivante en 2007 : « Climate change prediction: a robust or flawed process? ». La prédiction du climat : un processus fiable ou défectueux ? La question peut être posée, et elle l’est en Angleterre, surtout quand les résultats des sondes en 2006 n’ont absolument pas collé aux prédictions antérieures du GIEC en termes d’augmentation des températures. Un document de « réconciliation » a donc été publié par climatescience.gov, afin d’expliquer les divergences et faire « coller » les résultats.

Deux scientifiques allemands, Gerhard Gerlich and Ralf D. Tscheuschner, publient (très difficilement) en 2009 une étude sur l’effet de serre dans « L’International Journal of Modern Physics ». Leur étude (ici en version numérique) intitulée « falsification of the atmospheric CO2 Greenhouse effects within the frame of physics » bat en brèche les théories du GIEC et démontre que l’effet de serre par le Co2 ne tient pas debout. Avec un préambule qui peut interpeler le lecteur non averti :

Many authors assume that carbon dioxide emissions from fossil-fuel consumption represent a serious danger to the health of our planet, since they are supposed to influence the climates, in particular the average temperatures of the surface and lower atmosphere of the Earth. However, carbon dioxide is a rare trace gas, a very small part of the atmosphere found in concentrations as low as 0; 03 Vol %.

De nombreux auteurs supposent que les émissions de dioxyde de carbone provenant de la consommation de combustibles fossiles représentent un grave danger pour la santé de notre planète, car ils sont censés influencer les climats, en particulier les températures moyennes de la surface et la basse atmosphère de la Terre. Cependant, le dioxyde de carbone est un gaz rare, présent dans l’atmosphère à des concentrations aussi faibles que 0, 03% vol.

Toute l’étude des deux chercheurs n’est pas basée sur cette démonstration anti-Co2 puisqu’ils travaillent sur les effets de physique fondamentale dont les interactions solaires. Mais la littérature scientifique est vaste au sujet du climat, puisque toute une partie de la communauté des chercheurs continue de vouloir comprendre le climat planétaire et n’adhère pas à la thèse par « consensus » du GIEC.

Le ClimateGate a eu au moins une vertu, celle de montrer au grand jour la vocation très politique des chercheurs du GIEC, des éléments d’influence et de volonté d’empêcher d’autres théories d’être publiées. Malgré tout, le réchauffement, devenu changement climatique est toujours causé par l’émission de Co2 humaine, aucune autre cause ne peut être invoquée, et si les relevés de températures indiquent une pause dans un réchauffement, il y aura toujours des explications du GIEC pour nous rassurer : nous sommes la raison du dérèglement à 90%, aucune autre possibilité n’est envisageable.

Les conséquences géopolitiques, économiques, technologiques, énergétiques de l’imposition de la théorie unique sur le changement climatique sont énormes, et mériteraient un autre article. Mais est-ce bien nécessaire puisque nous savons que ce sont les rejets de Co2 qui réchauffent l’atmosphère et détraquent le climat ?

 

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Fyodor, we (data)love you

jeudi 4 octobre 2012 à 01:41

Dear Fyodor, it’s been years since we have not had a ride on a rotten motorbike… This time, let me tell you how much we (data)love you. We’re taking you for a tour around the Net with nice boxes, plenty of space for data, strong chips, you know what I mean…

 

 

 

 

 

Re: Hakin9′s new Nmap Guide


From: Fyodor <fyodor () insecure org>
Date: Wed, 3 Oct 2012 15:42:12 -0700


On Fri, Sep 28, 2012 at 01:05:25PM -0700, Fyodor wrote:
Hahahaha, I just saw the guide.  The best article is the first one,
which Hakin9 apparently published without even reading.  And they told
me I could post it as a sample of their work.  Here it is:

http://nmap.org/misc/hakin9-nmap-ebook-ch1.pdf

Uh-oh, it seems that Hakin9 had a change of heart.  At first they were
very proud to show off their DICKS (DARPA Inference Checking Kludge
Scanning) article.  When I asked if I could post it, they replied:

 "Sure! You can post whichever article you'd like. Will you be posting
  that on your main page?"

I guess they expected the security community to be impressed by their
DICKS, but instead they faced scorn and ridicule.  Now they're so
embarrassed by everyone mocking their DICKS that they had their lawyer
send me this removal demand:

  Date: Wed, 3 Oct 2012 17:20:03 +0200
  From: Izabela Grotowska <iza.grotowska () gmail com>
  To: fyodor () insecure org
  Cc: ewa dudzic <ewa.dudzic () software com pl>
  Subject: illegal use of copyright

  Dear Sir,

  On behalf of Hakin9 Media Sp. z o.o. with its seat in Warsaw
  (Poland), by a power of attorney given to me, I inform You that the
  company is one and only publisher of the magazine "Hakin9 Magazine"
  and has exclusive copyrights to the article entitled Nmap: 'The
  Internet Considered Harmful - DARPA Inference Cheking Kludge
  Scanning', written by Mr. Yarochkin Fyodor.

  Therefore, please remove this article from website under the
  following address: http://seclists.org/nmap-dev/2012/q3/1050 as it
  is distributed without any legal basis and even permission of the
  publisher.  In case of failure to comply with this request, the
  Company will be forced to take a legal way.

  Regards,
  Izabela Grotowska
  legal adviser
  Warsaw, Wysowska 13 Str, 02-682 Warsaw (Poland)

I don't know how long I can hold out against Hakin9's legal
department, especially if they're "forced to take a legal way".  Since
this may be your last chance to see their DICKS, here's the link
again:

http://nmap.org/misc/hakin9-nmap-ebook-ch1.pdf

Interestingly, the legal threat wasn't the only email that Hakin9 sent
me today.  They also want me to write an article (see the solicitation
below).  Anyone have good ideas for what I should submit?  Maybe a
paper on the Continuously Updating Nmap Technology System. :) 

Cheers,
Fyodor

PS: Here is the article submission spam:

Date: Wed, 3 Oct 2012 12:52:25 +0200
From: Anna Medrzecka <anna.medrzecka () software com pl>
To: fyodor () insecure org
Subject: cooperation with hakin9 magazine

Dear Gordon Lyon,

I write on behalf Hakin9 magazine (hakin9.org) and I would like to
propose you cooperation. Our magazine is dedicated for professionals
in IT and software branch and has more than 90 thousand readers
worldwide. Writing for us is great opportunity to promote yourself and
your site.

In next edition we will publish texts on Kismet. I find articles
published on your site really interesting and showing original vision
of hacking and wireless security. I also really like your style and I
truly belive, that you can contribute relevant materials for our
magazine.

Please contact me at anna.medrzecka () software com pl and let me know if
you would like to contribute.

Sincirely,
Anna Medrzecka

_______________________________________________
Sent through the nmap-dev mailing list
http://cgi.insecure.org/mailman/listinfo/nmap-dev
Archived at http://seclists.org/nmap-dev/

Of course,in case the paper would disapear, we have a copy here. Our readers deserve the best as always. Don’t they ?

 

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Alors comme ça, tu nous observes, tu nous lis…?

jeudi 4 octobre 2012 à 01:10

Il semble bien que ce soit vrai, ami lecteur. Tu nous lis régulièrement. Et tu es nombreux.

Légion, si j’osais.

Tu nous lis et tu as comme une petite voix qui te dit : »oh, mais merde à la fin, ils passent leur temps à nous annoncer la fin des temps.  Ils ne seraient pas un peu complotistes ? »

Mais si, bien sûr, nous sommes complotistes.

En ce sens que nous verbalisons des choses que peu de monde veut verbaliser. Car les dire, les affirmer, leur donner du sens, c’est rompre un statuquo, un oeil du cyclone protecteur. C’est surtout ouvrir la voie à la réalisation de ces choses. Et il faut bien l’avouer, nombreux et puissants sont ceux qui ne veulent pas qu’elles se réalisent.

Lorsque des informaticiens talentueux  – #oups- (pour ne pas dire des hackers, des pirates, des Anons, des… whatever) prennent pour cible des militaires, des services secrets, des entreprises, ils se trompent de cible. Pourquoi dire cela ? Parce que nos sociétés ne bougent désormais qu’avec un seul moteur : la finance. Les politiques ont déserté et ont prêté allégeance à ce pouvoir mal défini.

Faisons la courte. Il paraît que c’est à la mode d’écrire court sur Internet.

En tapant sur les gouvernements, les militaires, des entreprises, rien ne changera. Eux aussi sont légion. Un qui tombe ? Des centaines qui sont toujours là, avec le même agenda. Vous manger. La finance est composé de centaines de jeux à somme nulle. En d’autre termes, si l’un gagne, c’est que quelqu’un, quelque part perd. Celui qui perd, c’est vous. Pas eux.

Dans les mois à venir, peut-être les années si rien n’est verbalisé par « les marchés » et les politiques, le monde que nous connaissons va changer drastiquement. Ici, chez Reflets, nous savons ce que nous faisons pour tenter de changer un peu le cours de l’Histoire. Rien ne dit que nous y parviendrons.

Mais toi, ami lecteur, que fais-tu pour éviter le pire ?

Dans quelques semaines, quelques mois, quelques années, la profondeur de la crise économique qui touche l’ensemble de la planète sera verbalisée. Les phrases toutes faites des Marios et de leurs amis cesseront définitivement d’avoir le moindre sens auprès des populations.

Fini donc les « we will do whatever it takes” to save the euro, les #toutvabien, les on gère, les l’euro est désormais sauvé, les la sortie d’un pays de l’Union n’est pas une option, les défaut, ne fait pas partie de notre vocabulaire. Tout ces mensonges qui ne visent qu’à gagner du temps (et le temps c’est de l’argent) ne tiendront plus. Quelqu’un finira par dire ce qui est. Les chiffres sont têtus et le fait de nommer la  profondeur réelle de cette crise lui donnera pleinement vie. Du jour au lendemain. De la même manière que l’Irlande, la Grèce ou l’Espagne se sont retrouvés du jour au lendemain dans une situation « intenable » qu’ils démentaient tous quelques heures avant.

A ce moment, il sera trop tard.

Qu’aurons-nous fait pour l’empêcher ?

Les commentaires sont ouverts, exprimez-vous!

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Ayrault et le TSCG : WTF ?

mardi 2 octobre 2012 à 21:34

Ils sont forts ces socialistes, très forts. Leur premier ministre le formidable JMA vient de vendre le TSCG à l’assemblée nationale avec une belle conviction. C’était beau et émouvant à la fois. Mais que disaient-ils tous ces socialistes il y a moins d’un an, à propos de la règle d’or qu’ils jurent ne pas voter aujourd’hui avec le TSCG ?

 

Remember…

 

Ah ils en voulaient pas du TSCG, ça c’est certain. Mais parce que le TSCG d’aujourd’hui, ce n’est donc plus du tout une règle d’or, non, non, non.

Il suffit de le lire pour s’en rendre compte. Petit passage savoureux :

a) la situation budgétaire des administrations publiques d’une partie contractante est en équilibre ou en excédent;

b) la règle énoncée au point a) est considérée comme respectée si le solde structurel annuel des administrations publiques correspond à l’objectif à moyen terme spécifique à chaque pays, tel que défini dans le pacte de stabilité et de croissance révisé, avec une limite inférieure de déficit structurel de 0,5 % du produit intérieur brut aux prix du marché. Les parties contractantes veillent à assurer une convergence rapide vers leur objectif à moyen terme respectif. Le calendrier de cette convergence sera proposé par la Commission européenne, compte tenu des risques qui pèsent sur la soutenabilité des finances publiques de chaque pays. Les progrès réalisés en direction de l’objectif à moyen terme et le respect de cet objectif font l’objet d’une évaluation globale prenant pour référence le solde structurel et comprenant une analyse des dépenses, déduction faite des mesures discrétionnaires en matière de recettes, conformément au pacte de stabilité et de croissance révisé;

0,5% de déficit structurel, avec évaluation globale. Hum hum. Et ensuite, si ce déficit structurel est plus haut ?

1. Une partie contractante qui fait l’objet d’une procédure concernant les déficits excessifs en vertu des traités sur lesquels l’Union européenne est fondée, met en place un programme de partenariat budgétaire et économique comportant une description détaillée des réformes structurelles à établir et à mettre en œuvre pour assurer une correction effective et durable de son déficit excessif. Le contenu et la forme de ces programmes sont définis dans le droit de l’Union européenne. Leur présentation pour approbation au Conseil de l’Union européenne et à la Commission européenne ainsi que leur suivi auront lieu dans le cadre des procédures de surveillance existantes en vertu du pacte de stabilité et de croissance.

Et bien il faut aller montrer patte blanche à Bruxelles. Mais ça ne s’arrête pas là. Le suite est bien mieux :

2. La mise en œuvre du programme de partenariat budgétaire et économique et des plans budgétaires annuels qui s’y rattachent, fera l’objet d’un suivi par le Conseil de l’Union européenne et par la Commission européenne.

La Commission européenne est invitée à présenter en temps utile aux parties contractantes un rapport concernant les dispositions adoptées par chacune d’entre elles conformément à l’article 3, paragraphe 2. Si, après avoir donné à la partie contractante concernée la possibilité de présenter ses observations, la Commission européenne conclut dans son rapport que ladite partie contractante n’a pas respecté l’article 3, paragraphe 2, la Cour de justice de l’Union européenne sera saisie de la question par une ou plusieurs parties contractantes. Lorsqu’une partie contractante estime, indépendamment du rapport de la Commission, qu’une autre partie contractante n’a pas respecté l’article 3, paragraphe 2, elle peut également saisir la Cour de justice de cette question. Dans les deux cas, l’arrêt de la Cour de justice est contraignant à l’égard des parties à la procédure, lesquelles prennent les mesures nécessaires pour se conformer audit arrêt dans un délai à déterminer par la
Cour de justice.

Paf, saisie de la cour de justice européenne. Avec contrainte, quitte à faire. Mais promis juré, avec l’adoption du TSCG, il n’y a pas de règle d’or et surtout pas de perte de souveraineté nationale. Comme c’est pas dans la constitution française, c’es pas pareil. Même si c’est l’Europe qui contraint. C’est JMA qui le dit, alors…

Mais il reste des économistes un peu mauvais coucheurs pour penser autrement : mais franchement, on ne va pas aller se fier aux dires d’un vieil économiste de l’OFCE pour un traité budgétaire, quand même ?
(Henri Sterdyniak, Directeur du Département économie de la mondialisation à l’OFCE)

Le Traité en question est bien entendu consultable, téléchargeable, ici même : http://european-council.europa.eu/media/639232/08_-_tscg.fr.12.pdf

 

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