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Vallée de la Roya : les inquiétantes dérives des forces de l'ordre

samedi 27 octobre 2018 à 12:25

Pour refouler les migrants, la France s'arrange parfois avec le droit...

Renvoi illégaux de mineurs non accompagnés, falsifications de documents, refus de permettre l’accès à un avocat, détention arbitraire, voilà la liste à la Prévert des manquements de l’administration et des forces de l’ordre.

La PAF de Menton - Antoine Champagne - Reflets - Citation Reflets.info requise

Le constat est amer. Pour augmenter le nombre de reconduites à la frontière italienne, les autorités ont recours à des "arrangements" avec la loi. Les douaniers italiens raccompagnant systématiquement à leurs homologues français les mineurs qui étaient illégalement renvoyés, les autorités françaises ont "adapté" leur dispositif... « Les premiers actes illégaux concernent les mineurs non accompagnés, explique Martine Landry, représentante d'Amnesty International à Menton. L’objectif était de les renvoyer en Italie au mépris du droit. Et les policiers ne manquent pas d’imagination pour cela. » La loi prévoit pourtant qu’un mineur non accompagné présent sur le territoire français doit être pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance (ASE) pour recevoir une éducation jusqu’à sa majorité.

« Au début, l’ASE venait dans la vallée de la Roya pour prendre en charge les mineurs logé par les associations, raconte l’avocate Mireille Damiano. Puis ils ne sont plus venus et ont demandé que l’on amène les mineurs à la Police des Airs et des Frontières (PAF). Nous nous sommes alors aperçus qu’ils les expulsaient illégalement dans notre dos. »

Martine Landry et Me Damiano - AMNESTY - ANAFE - D.R.
Martine Landry et Me Damiano - AMNESTY - ANAFE - D.R.

Les mineurs interpellés à Menton sont conduits dans les locaux de la PAF au poste frontière. Après s’être vu notifier un refus d’entrée sur le territoire, ils sont renvoyés en Italie.

Locaux de la PAF à la frontière (haute) de Menton - Antoine Champagne - Reflets - Citation Reflets.info requise
Locaux de la PAF à la frontière (haute) de Menton - Antoine Champagne - Reflets -...

Roya : la géographie et la topographie

samedi 27 octobre 2018 à 11:09

Des freins pour les migrants

La vallée de la Roya est une enclave française en territoire italien. Quelques routes la parcourent. Postés aux carrefours de ces routes les policiers contrôlent tout.

Gare de Vintimille en Italie - Antoine Champagne - Reflets - Citation Reflets.info requise

Remontant du Sud de l'Italie, les migrants finissent leur périple à Vintimille : dernière étape et porte d'entrée en France. Le train les dépose à Menton, première station en France. Là, chaque train est systématiquement fouillé par les CRS stationnés en permanence devant la gare Menton-Garavan. A pied par la montagne, ils tentent de rejoindre notre pays, parfois simplement pour le traverser, afin de rejoindre des membres de leurs familles déjà établies ailleurs en Europe.

La vallée de la Roya - Copie d'écran Google Maps - CC
La vallée de la Roya - Copie d'écran Google Maps - CC

La vallée n'est traversée que par quelques routes. En plaçant des "points de passage autorisés" (PPA) à quelques endroits stratégiques, les forces de l'ordre bouclent toute la région et il est très compliqué de passer entre les mailles du filet.

Vallée de la Roya - Détail - Copie d'écran Google Maps - CC
Vallée de la Roya - Détail - Copie d'écran Google Maps - CC

"On a trouvé des migrants qui continuaient tout droit, il a fallu leur expliquer que s'ils poursuivaient ainsi, ils repasseraient en Italie" confie un des passeurs d'humanité croisées dans la vallée.

Point de passage autorisé dans la vallée de la Roya - Antoine Champagne - Reflets - Citation Reflets.info requise
Point de passage autorisé dans la vallée de la Roya - Antoine Champagne - Reflets - Citation Reflets.info requise

Historique de la crise migratoire depuis 2015

L'année 2015 a vu l'explosion des migrations vers l'Europe. Il y a eu 1,5 millions d'entrées irrégulières, en grande partie dues au conflit syrien. En 2016, le nombre a chuté à 500.000.

En 2017, le nombre total de...

Roya : la vallée des passeurs d'humanité

samedi 27 octobre 2018 à 11:03

Reportage : une chaîne de solidarité pour les migrants

Reflets est allé à la rencontre des habitants de la Roya qui donnent de leur temps, de leurs ressources pour venir en aide à ceux qui n'ont rien. Ni accès au droit, ni abri, ni nourriture, ni perspectives d'avenir.

L'association Infopoint à Vintimille - Jacques Duplessy - Reflets - Citation Reflets.info requise

"Les préjugés sont l'apanage de ceux qui n'ont jamais rencontré un réfugié, qui n'ont jamais parlé avec une de ces femmes, un de ces hommes ou de ces enfants qui ont risqué leur vie pour échapper à une situation terrible". Cette phrase, tous les habitants de la vallée de la Roya que nous avons rencontré l'ont répétée. C'est une sorte de fil conducteur de tous les habitants de cette région qui se sont mobilisés ces dernières années, et qui continuent de l'être, pour que ces réfugiés aient un toit, de la nourriture et la possibilité de demander l'asile à la France. Car justement, cette demande d'asile, la France fait tout ce qu'elle peut pour l'éviter et elle y parvient dans l'écrasante majorité des cas. La géographie et la topographie de la région aident les gouvernements successifs à mettre des bâtons dans les roues des réfugiés. Impossible d'accéder à Nice où la demande doit être faite. Les migrants sont interceptés avant, dans la vallée de la Roya et renvoyé immédiatement en Italie. Et lorsque la topographie ne suffit pas, le pays des droits de l'homme "s'arrange" avec les lois de la République, comme nous avons pu le constater.

Dans les jours qui viennent, nous publierons une série d'articles, de portraits et de reportages pour témoigner du sort que réserve la France aux réfugiés qui tentent de la rejoindre ou de la traverser. Des formulaires avec des cases "je souhaite retourner...

Florence Parly, Emmanuel Macron : une décomplexitude à couper au sabre

mardi 23 octobre 2018 à 22:24

Arrêter de vendre des armes à l'Arabie saoudite ? Quelle question déplacée !

Très colère, le président de la république a tancé les journalistes qui l'interrogeaient sur une possible suspension des ventes d'armes à Riyad. Florence Parly, ministre des armées a pour sa part indiqué qu'il fallait attendre la fin de l'enquête...

Florence Parly - © Reflets - Citation Reflets.info requise

Nicolas Sarkozy voulait une droite "décomplexée". Elle devait assumer ses positions, que cela plaise ou non. Le petit homme énervé s'est appliqué tout au long de son quinquennat... Il a bien montré jour après jour combien il était décomplexé, c'est à dire sans limites. Le tout culminant avec l'ignoble débat sur l'identité nationale que le nouveau président, Emmanuel Macron ne renie pas complètement. Emmanuel Macron est plus fin que Nicolas Sarkozy, mais finalement, pas moins décomplexé. En visite à Euronaval, l'un des salons de l'armement dont la France a le secret (avec Eurosatory ou Milipol), Emmanuel Macron a tancé les journalistes qui lui demandaient s'il comptait s'aligner sur la position de la chancelière Angela Merkel. Cette dernière a en effet annoncé que l'Allemagne stoppait ses ventes d'armes à l'Arabie saoudite.

"Mon agenda n'est pas dicté par les médias, que ça vous plaise ou non. Je suis sur un autre sujet. Ça n'a rien à voir avec le sujet qu'on est en train de traiter. Rien. Rien. Donc je n'y répondrai pas. Je regrette. Ça continuera tant que je serai à la place à laquelle je suis. Que ça plaise ou que ça déplaise". Circulez, il n'y a rien à voir.

Et à un second journaliste qui lui reposait la question, le président a lancé : "Ce n’est pas parce qu’un dirigeant dit quelque chose que je suis censé réagir à chaque fois. Et donc je ne vous répondrai pas".

C'est fou,...

Las Rebes : une ZAD dans les quartiers populaires

vendredi 5 octobre 2018 à 17:08

Naissance, vie et mort de la première "Zone à défendre" axée sur les quartier déshérités.

Même en voyage, il est des nouvelles du pays qui interpellent. Qui obligent à ré-accorder de l'attention à son territoire, qui donne envie de s'exprimer. La tentative d'évacuation de Notre Dames des Landes a été une de ces nouvelles.

Reporterre

Cette évacuation a provoqué débat. Elle a montré des lignes de fracture dans la société entre les "pro" et "anti" évacuation. Entre ceux qui en ont marre des casseurs et ceux sont persuadés de voir accoucher un nouveau monde. Et puis mince, Reflets ne s'était pas encore exprimé sur le sujet ! Dans les situations comme celles-là, rien de tel que les vieux cartons. On y trouve toujours de petites pépites, des articles inachevés qui prennent du jour au lendemain, à nouveau, toute leur place dans l’actualité. Laisser moi vous conter une histoire de ZAD différente, locale et optimiste. Une histoire de construction dans le bon et le mauvais sens. Une histoire aujourd'hui achevée. Une histoire qui finit mal et qui pourtant peut,elle aussi,prétendre apporter sa voix dans le débat.

Retour sur le printemps 2016 et l'émergence du mouvement #NuitDebout.

Devant l'assemblée, sur la place de la Comédie à Montpellier, s'avancent deux associations : "Poumons verts" et "Les enfants de la colline". Elles témoignent d'une zone verte coincée au milieu des quartiers déshérités. Elles parlent d'habitants s'opposant aux camions et aux bulldozers. Elles en appellent à la solidarité de l'assemblée populaire et appellent de leur vœux une ZAD, rempart humain contre la béton. Le vote est lancé, le "Oui" l'emporte et le soir même une première caravane part s'installer sur place : la ZAD "Las Rebes"...