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Parti Pirate France : interview du candidat Edouard Ducray

mardi 29 janvier 2013 à 19:27

parti_pirate

Le Parti Pirate est-il un OPNI (Objet Politique Non Identifié) ? Possible. Mais il reste un parti politique qui participe aux élections, dont les dernières législatives. Et comme la « pensée politique pirate » peut-être multiple, que son porte-parole le plus connu, Maxime Rouquet, peut renvoyer des phrases étranges comme « On défend des idées qui peuvent être très proches d’idées de l’extrême-droite sur certains points. En même temps, on n’est pas du tout dans la même optique(…) » qui peuvent laisser planer quelques doutes : le mieux est de questionner un candidat, Edouard Ducray, qui a fait campagne au PPfr et répond très clairement aux question de l’agitateur de la marionnette Yovan Menkevick, du magazine en ligne Reflets.info.

Exclusivité totale, même pas encore vu à la radio ou entendu à la télé. Bande de petits veinards…

Yovan Menkevick : Alors, tête de nœud, tu fais de la politique, t’as pas honte ? Bonjour Edouard : tu t’es présenté aux dernières législatives comme candidat du PPfr. Question brutale mais nécessaire : pourquoi ?

Edouard Ducray : Pour faire court, j’ai pris conscience depuis quelque temps qu’il n’est pas suffisant de refaire le monde sur des chan irc ou autre fora si on veut qu’il prenne une direction que je juge acceptable. Je pense que la contestation du système politique et social actuel et de ses dérives est en route, mais je n’ai pour le moment décelé aucun point de chute crédible qui me satisfasse et j’ai la sensation que si on lui laisse poursuivre sa route ça finira avec l’arrivée au pouvoir d’un parti extrémiste (qu’il soit de droite ou de gauche), parti qui ne se sera construit que contre le système en constatant ses défaillances et errances sans selon moi apporter de solutions. (Pour prendre une métaphore de maçon, si je construis une cabane contre un mur et que celui ci s’écroule, la cabane tombera avec). Je souhaite qu’on évite cela, et pense qu’il sera bien tôt trop tard pour infléchir suffisamment le mouvement (d’ailleurs le point d’inflexion est peut être déjà passé, ça mériterait l’avis de personnes ayant une vision globale).  J’ai donc décidé qu’il était temps de mettre mon faible poids dans le système et espère que nous serons suffisamment nombreux et audibles pour que notre message se diffuse largement et infléchisse assez le mouvement pour qu’une autre voie démocratiquement acceptable émerge.

Y.M : Le PPfr serait donc le seul parti politique à pouvoir réunir tes aspirations au changement ? Mais pourtant, son poids politique est quasi nul : ce n’est pas un peu paradoxal ? Pourquoi ne pas être allé vers un autre parti avec plus de poids politique ?

E.D : Je ne sais pas si le PP est le seul. Mais il y a un certain nombre de points qu’il satisfait. En premier lieu, et c’était primordial, pas d’exclusion mutuelle des idées : je n’ai pas trouvé d’idée qui me soit propre qui aille contre les postulats de base du PPfr, et la réciproque est vraie, je n’ai pas trouvée d’idée propulsée par le PPfr qui aille en opposition avec mes convictions. Je suis prêt à m’encarter mais tiens à conserver mes convictions et mes spécificités. Et je n’ai pas trouvé d’autres partis répondant ne serait-ce qu’à ce point. Comment être droit dans ses bottes pour alerter l’opinion publique des dérives du système, de l’informer sur les mesures que l’on compte mettre en place pour tout réformer si au préalable on commence par s’autocensurer ? défendre un ligne qu’on réprouve ? Tenter d’amener aux affaires une personne qui bénissait hier quand elle y était ce qu’elle dénonce aujourd’hui ? Faire allégeance sans condition à tout ce qui sera décidé par les instances dans un futur proche ?

De plus le PP présente outre les idées mises en avant, d’autres spécificités qui m’ont séduites : une horizontalité inédite qui permet à tout un chacun d’avoir prise sur la vie du Parti, des racines ‘nouvelles technologies’ ( même si cette étiquette lui colle trop à la peau à mon gout : à quand les articles traitant du PPfr dans la rubrique politique et non techno des journaux mainstream? ) qui font que je n’ai pas eu de mal à trouver mes repères, une large liberté d’expression, une approche où tout le monde n’est pas expert en tout mais ça nous va très bien ainsi qui est séduisante, des perspectives de construction transnationale du Parti inédite, un côté décentralisé attractif … et sans doute la sensation qu’il allait se passer quelque chose après leur entrée au Parlement de Berlin, ça n’a pas été démenti puisqu’il est passé de rien au plus gros des ‘petits partis’ en 6 mois.

Bref il y avait correspondance sur le fond et sur la forme. Et ce fut la seule dans la sphère politique française.

Y.M : Il est parfois un peu difficile de connaître précisément le projet politique du PPfr, puisque son orientation n’est pas pétrie d’idéologie politique classique (droite/gauche): quelle est donc ce projet de société, d’un point de vue économique, social, par exemple, quels sont les grandes lignes que défend le PPfr ? Si l’on prend la politique économique, que préconiserais-tu aujourd’hui ? La réduction du déficit budgétaire ? Ou au contraire une relance économique ? Une politique de baisse des charges sur les entreprises plus forte ? Moins forte ? Vis à vis du chômage, des plans sociaux ? 

E.D : C’est la question que devraient avoir posée les journaliste aux candidats lors de la législative ! Plutôt que « qu’avez vous à proposer au niveau de la circonscription ? » ou « alors comme ça vous êtes pour le piratage des films ? ». Et sans doute que les réponses auraient été diverses dans leurs détails.

Pour l’absence de clarté du projet économique du PPfr, j’y vois plusieurs raisons :
- le PPfr est un parti où l’on dit confier aux spécialistes d’un domaine les réflexions sur ce dit domaine et je pense que la population actuelle du PPfr manque d’économistes chevronnés qui feraient profiter de leur expertise. Avis aux experts!
- la partie économique du programme est alors étroitement lié au reste des mesures
- le PPfr est un jeune parti avec un poids politique encore fort relatif, et une certaine lucidité. Or une politique économique complète demande à s’appuyer sur une majorité forte et durable. Ne rêvons pas ce n’est (je le pense malheureusement) pas pour demain.

J’ai mon avis sur la question, mais je ne suis pas un spécialiste du domaine donc je préviens que même si je suis sincère, on va peut être plonger dans les poncifs, l’utopie ou les vœux pieux!

La ligne directrice du PPfr et le codex pirate montrent quelque voies : par exemple une restauration du sens des mots : « liberté égalité fraternité ». Ca pourrait selon moi s’apparenter à des mesures visant pêle-mêle : à une simplification du mille-feuille des taxes et impôts, moins de niches fiscales/sociales, moins d’exceptions en tout genre, une pérennisation des systèmes par répartition et non des mesures intermédiaires avec une durée de vie très limité (5 ans environ pour ce que je constate).

Je ne suis pas un expert, et la question austérité vs relance est un sujet de thèse, mais j’ai du mal avec le cercle vicieux de la rigueur et je ne trouve pas de publications pour me faire changer d’avis. Quand à la relance, il y a un écueil majeur puisque selon le postulat actuel ça passe par plus d’endettement et selon moi ce n’est pas possible en l’état actuel des choses. De plus quelle forme pour la relance, des niches fiscales supplémentaires avec leur lourdeurs, leur effets d’aubaine et leur taux de retour (définition perso : combien profite au but initial pour 1 € investi ) imparfait ? Certainement pas selon moi.

Je suis en train de me documenter sur le revenu de base et tente de faire des simulations, avec un esprit plutôt libéral, je l’avoue. Peut être qu’en une telle voie totalement différente pourrait résider la solution ? Au moins le catalyseur pour remettre à plat un certain nombre d’acquis issus, sous leur forme actuelle, pour la plupart du CNR (Conseil National de la Résistance, NDLR) et de l’immédiat après guerre. Je le pense de plus en plus car ça pourrait mener, lié à une simplification IS et IR, à une relance par augmentation du pouvoir d’achat des ménages et baisse des cotisation patronales.

Pour les plans sociaux, quel est le réel pouvoir de l’état ? Est il dans son rôle en s’en chargeant ? La mort des sociétés n’est elle pas aussi naturelle que leur création et leur vie ? Maintenir des pans entiers de l’activité sous perfusion n’est-ce pas pire que d’en accepter le déclin, déclin qui devrait en toute logique mener à une mutation de l’activité elle même ?

Pour le chômage, je constate que le budget de l’Unedic qui ne va pas dans les allocations est largement supérieur au déficit annoncé (5Mds pour les récentes estimations de 2013), Sans doute influencé par mon histoire personnelle, j’ai pu constater que l’encadrement des demandeurs d’emploi est inadapté, les freins à la vie des petites entreprises nombreux, que la mobilité tant dans les métiers que géographique n’est pas favorisée, la loi de l’offre et de la demande ne s’adapte pas ou mal au marché du travail. Autant de points qui pourraient permettre de mettre des demandeurs d’emploi en face de la multitude de postes à pourvoir à travers la France.

Y.M : Une dernière, pour la route : qu’est-ce que tu proposerais, en premier lieu comme loi, si tu étais un parlemanetaire élu du PPfr ?

E.D : Je vais exposer la proposition que je ferais aux membres du groupe parlementaire du PPfr. Les premières propositions d’un nouveau groupe parlementaire sont dans notre système imprégnées de symbolique ( tiens ne serait-ce pas le système actuel qui aurait été construit sur le modèle religieux qui l’a précédé ? ) et doivent être le fruit de concertations. Je pense que la plupart de ces points pourraient faire consensus auprès du groupe:

Pour synthétiser mon objectif serait d’envoyer un signe sur notre volonté de rétablir, maintenir et consolider certains fondamentaux de notre démocratie.
ça passerait entre autre par redonner tout sons sens à notre devise ‘Liberté Égalité Fraternité’
redresser les barrières séparant les trois pouvoirs Exécutif Législatif et Judiciaire.

Ça devrait permettre un retour de la confiance des Français dans leurs hommes politiques et leur institutions.

Je pense en premier lieu à des lois qui auraient un impact sur la représentativité et le turn-over politique:
- le non cumul strict des mandats (nominations au sein des communautés de communes inclues)
- une limitation des mandats dans le temps et l’espace -> J’ai une idée personnelle qui pourrait s’exprimer ainsi : « impossible de se présenter à une élection si on a déjà représenté plus de 200 000 (à affiner mais un député c’est en général un peu plus de 100 000h ) citoyens au cours de sa vie. » Ça permet de faire plusieurs mandats de maire et conseillers de petites communes et de moins en moins au fur et à mesure qu’on monte dans la hiérarchie.

Je rêve d’une démocratie où les élus feraient passer la Chose Publique en premier. Alors qu’actuellement ils travaillent (premier écueil, ça ne devrait pas selon moi être un métier) à leur réélection (ou tout du moins à la conservation de la parcelle de pouvoir qu’ils ont obtenus et des avantages qui vont avec. ce qui va parfois à l’encontre de l’intérêt général).
- des mesures favorisant la transparence de nos institutions et des décisions de nos élus. Actuellement pour qui baigne dans l’informatique, n’a pas peur de se salir un peu les mains et d’y passer du temps on parvient tant bien que mal à retrouver des données et les croiser… ça n’est pas satisfaisant. Ça passe en particulier par la protection des lanceurs d’alerte mais aussi par la diffusion spontanée et obligatoire de données (comme les note de frais, l’utilisation des fonds type IRFM, …). Ceci de manière exhaustive et organisée.

- le referendum d’initiative populaire (un vrai, accessible et avec du pouvoir. Pas cet ersatz qui était proposé genre : si vous trouvez un mouton à 5 pattes avec un pelage jaune devant et marron derrière, alors on voudra bien aborder la question à l’assemblée à condition que nous soyons le 29 février et qu’il fasse 25°C dehors … j’exagère à peine) avec motion de censure afin de donner un pouvoir de révocation aux électeurs.

Pour le volet législatif :

- un audit sur lois votées et en application. Le but est de parvenir à une simplification de notre système et supprimer autant que possible tous les superflus : les exceptions au cas général, les doublons.

- un replacement systématique du terme vidéoprotection par Vidéo-Surveillance. C’est hautement symbolique, plus marquant et plus rapide que de réviser tout de suite cette partie liée à la Liberté.

- la programmation de « Mon Petit Poney tous les mercredi sur France 3″ ou a défaut, francetélévision étant totalement indépendante du pouvoir politique, en préambule des questions au gouvernement.

Et pour finir pour ouvrir le volet économique et social :

- une étude sur une révolution fiscale avec pourquoi pas un test grandeur nature (dans un DOM par exemple). Je pense au revenu de base car je suis sur le sujet pour le moment.

J’ai volontairement laissé de côté les questions culturelles et internet (quoique pour ce dernier point un retour au cas général de la plupart des lois permettrait probablement d’avancer) car il n’est pas question de réduire le PPfr à un parti « de l’Internet » et « du téléchargement » que ce soit aux yeux des autres parlementaires ou de Mme Michu.

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Gloubi-boulga intellectuel

lundi 28 janvier 2013 à 22:51

gloubiboulga

Les derniers articles de Yovan Menkevick ont attiré une nuée de commentaires. Résumons. On ne peut pas parler de sectes quand on parle de micro-courants politiques. On ne peut pas dire que leurs leaders se fourvoient quand ils fricotent avec des gens ouvertement placés à l’extrême-droite. Et pourquoi ? Parce que chez un homme, même d’extrême-droite, il pourrait y avoir de bonnes idées, et même s’il soutient un révisionniste ou un antisémite. Et puis quoi, merde, on est plus à la même époque. L’extrême droite d’aujourd’hui, ce n’est pas Hitler. N’est-ce pas ?

Comment en arrive-t-on a penser cela ?

En faisant du gloubi-boulga.

Les plus jeunes, qui font souvent partie des trolls attirés par le pot de miel de Yovan, ne savent peut-être pas ce qu’est le gloubi-boulga :

Selon Casimir, la recette du gloubi-boulga est la suivante :

Mélanger dans un saladier :

  • de la confiture de fraises,
  • du chocolat râpé,
  • de la banane écrasée,
  • de la moutarde très forte,
  • de la saucisse de Toulouse « crue mais tiède ».

Selon son humeur, Casimir ajoute parfois à ces cinq ingrédients majeurs un autre ingrédient (crème chantilly, anchois…).

Partons du principe que nous sommes dans une sorte d’oligarchie où une élite tente de préserver ses acquis et ceux de ses amis, au détriment de la majorité. On a le concept des 1% et des 99% porté par le mouvement #Occupy. Dans un monde désabusé, les 99% recherchent un projet pour sortir de l’impasse dans laquelle nous nous trouvons.

impasse

Photo pterjan : http://www.flickr.com/photos/cmoi/

Pourquoi une impasse ? Parce qu’il n’y a aucune chance que les choses changent. Les 1% ont bien travaillé. Leurs factotum sont au pouvoir par la grâce de la démocratie. Élus par le peuple souverain. Vouloir les déloger, vouloir changer les règles, le contrat social, c’est aller contre la démocratie. CQFD.

Lorsque l’on se retrouve dans une impasse, dos au mur, que ce qui arrive vers nous ou ce que l’on voit fait peur et ne convient pas, on cherche n’importe quelle solution pour s’échapper. Trouver une issue… Quelle qu’elle soit.

C’est là qu’arrivent les sauveurs providentiels. Ils ont des réponses simples à des problématiques complexes. Ces réponses sont compréhensibles même par le plus ballot d’entre nous. D’ailleurs, il est assez probable que cette rhétorique mise au service des masses soit encore plus compréhensible par ceux qui ont une culture générale proche de zéro que par ceux qui en ont une grosse. Quoi que. Il faut se méfier, les sectes (les vraies) attirent souvent des gens très cultivés, dans des strates élevées de la population. Comme IVI qui recrute dans le secteur médical. Pourquoi ? Parce que ces gens-là se croient tellement malins qu’ils sont persuadés que ça ne peut pas leur arriver. « Moi dans une secte ? Impossible, je les verrais arriver à 200 kilomètres« . En clair personne n’est à l’abri.

Mais revenons aux amitiés discutables.

Chez Reflets, nous devons être câblés différemment. Des trolls en question en tout cas. Il nous apparait impossible de chercher une idée valable chez quelqu’un qui valide implicitement celles de gens parfaitement infréquentables en les côtoyant. En d’autres termes, lorsque Etienne Chouard trouve qu’il y a de bonnes idées chez Alain Soral ou chez Faurisson, il leur offre une sorte de virginité, un transfert de notoriété qui nous semble inacceptable.

Inacceptable parce que stigmatiser les Juifs pour leur simple appartenance à une « ethnie » est inconcevable. Tout comme il est inconcevable de stigmatiser des Arabes parce qu’ils sont Arabes. Ou des Chinois parce qu’ils sont Chinois, etc. La haine appelle la haine. La haine sépare. Et in fine, elle tue.

Visiter Auschwitz ouvre l’esprit. En Pologne, c’est systématique pour tous les enfants scolarisés. Cela a un sens. Cela permet de mesurer ce que des hommes peuvent faire subir à d’autres. Les limites de l’imagination sont repoussées très loin.

Ecouter Karol Pila (il parle très peu) permet de se faire une vague idée de ce que des hommes ont pu faire subir à d’autres. A des enfants comme lui. Avoir eu la chance de discuter avec lui, encore plus.

Alors non, désolé… Même en faisant des efforts, nous ne pourrons jamais accepter le gloubi-boulga intellectuel qui fait dire à certains que, chez les ennemis de la liberté, chez ceux qui prônent la haine, on peut prendre de bonnes idées simplistes sans se compromettre.

Être conscient ou ne pas être

Dans le lot de nos trolls attirés par les articles, il y a ceux qui sont conscients. Qui savent que leur mentor est en train de glisser vers des idées boules-puantes. On peut ne pas être d’accord avec eux, comme nous. On peut les trouver pathétiques. Ils le sont. Mais il y a pire sans doute.

Ceux dont le cerveau  a été totalement grignoté par le gloubi-boulga. Ceux-là se sont laisser entrainer, ils ont glissé peu à peu, mangé des mots sans les comprendre. Ce sont ceux qui ont tellement envie de trouver une issue au monde qui leur fait si peur, qu’ils ne savent plus juger de la dangerosité d’une idée. Qu’ils n’ont même plus conscience du pouvoir des mots.

Pendant les cinq ans de Sarkozysme, Aporismes.com affichait cette phrase :

Words offer the means to meaning and for those who will listen, the enunciation of truth.

Pas en vain.

Les mots ont un sens, ils peuvent être transformés en armes.

peur

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Qui des gouvernants des oligarchies ou des root auront le dernier mot ?

lundi 28 janvier 2013 à 21:06

got-root

Les premiers tweets en provenance du FIC2013 ne laissent aucun doute. Les dirigeants des oligarchies et les responsables du secteur de la sécurité informatique n’ont rien appris. L’avenir est toujours aussi sombre, notamment dans ce secteur. Pour donner le ton, Jean-Claude Bourret est venu ouvrir le congrès. Reflets n’y était pas et nous ne pouvons dire s’il a parlé des ovnis qui mettent en péril le cyber-monde ou pas. Mais lorsqu’un tweet de @zataz indique : « Une bombe de 250 kilos est moins dangereuse qu’une cle USB infectée, placée dans un centre de commandement.« , là… On se dit que rien n’a évolué, au contraire.

La cyber-guerre fait des cyber-morts et ce n’est pas bien grave.

En revanche, la volonté appuyée le l’oligarchie et de ses relais d’hygiéniser le cyber-monde (gagnons tout de suite un point Godwin, ça fera gagner du temps), de créer un sentiment de peur, d’incertitude et de doute (FUD) dans la population pour faire passer des textes de plus en plus violents, de criminaliser à outrance tout acte lié de près ou de loin au piratage informatique, reste bien ancrée dans leurs esprits.

I know you were afraid. Who wouldn’t be? War, terror, disease. There were a myriad of problems which conspired to corrupt your reason and rob you of your common sense. Fear got the best of you, and in your panic you turned to the now high chancellor, Adam Sutler. He promised you order, he promised you peace, and all he demanded in return was your silent, obedient consent. (…) Fear became the ultimate tool of this government. (…) Fear got the best of you.

N’ont-ils pas compris tous ces catastrophistes, ceux qui dépeignent les hackers comme d’affreux terroristes, un couteau entre les dents, une canette de Dr. Pepper à côté de la main qui tape les lignes de code maléfiques devant mettre à genoux les infrastructures vitales d’un pays ?

cyberwar button

N’ont-ils pas compris que leur délire paranoïaque mène à des drames ?

N’ont ils pas entendu le message terrible envoyé par Aaron Swartz ? Son suicide est-il donc passé inaperçu pour eux ? Parce que chez certains, il a fait l’effet d’une bombe. Dans la communauté des hackers, bien entendu, mais aussi chez certains politiques.

La peur est un tel moteur qu’il est toujours plus simple et plus utile de parler de « cyber Pearl Harbor », de « Cyber Armageddon », que d’exposer des faits. Non, même si cela défrise certains vendeurs de matériels et d’applications, la « cyber guerre » n’a jamais tué personne. C’est un concept inventé par les militaires et la communauté du renseignement américain  pour continuer d’obtenir des budgets conséquents après la chute du mur de Berlin. Concept qu’a embrassé le secteur de la sécurité informatique pour vendre à ses clients gogos, des outils qui ne les protègeront qu’en partie.

En matière de sécurité informatique, les militaires américains sont des buses. Comme à peu près tous ceux qui se sont aventurés sur le Net. Cela n’a pas changé depuis 1994 et cela ne changera pas.

Comme partout, le principe « nemo auditur propriam turpitudinem allegans » (nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude) est jeté aux orties.

On est nuls mais quand on se fait trouer, au lieu de chercher les principaux responsables (soi-même), on pointe les « cyber-terroristes » qui ont failli mettre à mal le monde entier par leur injection SQL…

Le ridicule ne tue plus. Fort heureusement.

En revanche, leur volonté de condamner à plusieurs dizaines d’années de prison des informaticiens ayant franchi une ligne jaune, elle, tue.

La preuve.

« Do not fuck with us »

Au FIC2013, me direz-vous, ils ont conscience de ce qui se passe. N’y a-t-on pas entendu « Il n’existe pas aujourd’hui dans notre vie quotidienne de pan de la société qui ne dépende pas de l’informatique ou des télécoms« .

En revanche, il semble qu’ils n’aient pas entendu Tyler Durden leur dire : « Look, the people you are after are the people you depend on: we cook your meals, we haul your trash, we connect your calls, we drive your ambulances, we guard you while you sleep. Do not fuck with us. »

Qu’est-ce qu’ils n’ont pas compris dans ces cinq mots : « do not fuck with us » ?

Continuer à criminaliser des actes qui n’ont quasiment aucune incidence sur les autres êtres humains, créer un storytelling sur la dangerosité des hackers et des pirates (ce sont deux choses différentes) ne peut mener qu’à deux choses : des actes désespérés comme celui de Aaron Swartz ou à une escalade.

Dans un conflit ou une incompréhension entre deux « mondes », la radicalisation ne mène qu’au conflit physique ou armé. On n’a pas inventé les diplomates pour rien.

Parmi les gens qui commencent (c’est très lent, il faut en convenir) à trouver que tout ça va trop loin (même des entreprises ayant pignon sur rue) il y a ceux qui sont root sur vos machines messieurs les catastrophistes. Et franchement, vous ne devriez pas radicaliser votre relation avec eux.

Surtout s’ils sont en passe de trouver un sens à cette tirade et qu’ils se fâchent ici ou là :

Fairness, justice and freedom are more than words, they are perspectives.

Certains ont la quarantaine. Un passé de hackers bien terrible. Ils se sont fondu dans la société. On accédé à des postes de responsabilité. Mais surtout, comme à leurs débuts, ils se parlent. Ils se parlent horizontalement, en dehors de toute hiérarchie. Règlent des problèmes techniques loin des regards de leurs N+x. Ils n’ont pas besoin de vous. Vous ne comprenez rien à ce qu’ils font. Mais vous, vous avez vraiment besoin d’eux. Tout cela devrait franchement vous inquiéter.

 

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Radio Reflets #1

vendredi 25 janvier 2013 à 15:54

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Écoutez Radio Reflets à partir de 19 heures, ce vendredi 25 janvier. L’émission est en public : vous pouvez venir à La Cantine pour poser vos questions à nos invités (suivez le lien pour vous inscrire).

Écouter :

Radio Reflets #1

Le thème :

« Après le printemps arabe, le printemps de l’occident contre la « dictature » des marchés ? L’émission de janvier abordera la « crise », mais celle qui est censée s’être résorbée, celle de la finance et des banques. Où en est le système financier en ce début 2013 ?Et au passage, qu’en est-il de l’état des banques aujourd’hui ? Sommes-nous à l’abri d’un nouveau tsunami bancaire et financier ? Toutes ces questions seront abordées avec les invités de Radio Reflets ce 25 janvier à 19h, des invités qui travaillent au cœur de ces mystérieux « marchés ».

Les Invités :

Animateurs : Drapher, Bluetouff, Kitetoa, …

Technique : Mael.

Hashtag : #RadioReflets1

La date : le 25 janvier de 19h à 21 h.

Le lieu : La Cantine, Passage des Panoramas, 75 002

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Bon, ben puisque Chouard ne répond pas, parlons de son blog

jeudi 24 janvier 2013 à 21:16

C’est vrai qu’accuser Etienne Chouard d’être porteur d’idées d’extrême droite est vraiment dégueulasse. Il suffit d’aller sur son blog pour vérifier, que franchement, on est loin du compte. Par exemple, ce post d’Etienne, d’avril 2012 , d’une vidéo d’un charmant vieil américain qui développe des théories passionnantes sur l’extermination des juifs par les nazis, qui en réalité n’est pas ce qu’on croit. C’est compliqué comme théorie, et Etienne trouve passionnant cette argumentation, et comme il le dit : « J’ai bien vérifié : je n’ai pas trouvé une seule pensée antisémite dans cette vidéo« . On te croit sur parole, Etienne. Bon, pour ceux qui ont la flemme de visionner la vidéo,  une copie d’écran :

Capture d’écran 2013-01-24 à 20.18.34

 

C’est quoi cette histoire de statue d’Hitler en Israël ? Whaaaa, c’est vachement fin, compliqué, tu devrais regarder la vidéo, en fait, et bien vérifier, comme Etienne, qu’il n’y a pas de pensée antisémite, et que tu n’es pas toi non plus antisémite, toujours comme Etienne Chouard. En réalité, cette vidéo est un test d’antisémitisme : tu la mates, et derrière, tu découvres que tu l’es pas (antisémite). Et ici, comme le dit Etienne, pas d’antisémitisme, mais des FAITS étonnants ! Oui, les faits, quand ils sont étonnants, méritent qu’on en discute. Parce qu’apprendre par exemple que les juifs n’ont jamais…et que les généraux allemands…non…le mieux c’est de regarder la vidéo postée par Etienne. C’est vraiment chouette. C’est pas long en plus.  On la met pas non plus quand même la vidéo chez nous, parce qu’on a encore un peu de dignité, malgré tout. Si en fait on la met :

 

Tiens, je vais me resservir une 16, moi. En me demandant où j’ai bien pu ranger ma chaîne de vélo de 1986 ? Bon le cuir, ça va, je l’ai toujours. Mais la chaîne ? La vidéo, c’est  sous le titre rouge : « Comment Londres et Wall Street ont mis Hitler au pouvoir ». 

http://etienne.chouard.free.fr/Europe/forum/index.php?2012/04/12/206-appel-du-dr-rath-depuis-berlin-aux-populations-d-allemagne-d-europe-et-du-monde-entier-attention-aux-racines-nazies-de-l-ue

Pour les emballements d’Etienne, quelques traces ici ou là, tout à fait logiques et normales :

 

Capture d’écran 2013-01-24 à 19.56.52

Mais des soutiens à de grands démocrates italiens, ça n’est pas inutile non plus, quand on est un personnage public qui aime la vraie démocratie par tirage au sort et les cockers nains :

Capture d’écran 2013-01-24 à 19.56.44

Nigel Farage, ce remarquable résistant, coprésident du groupe Europe libertés et démocratie, constitué de l’UKIP britannique et de la Ligue du Nord italienne. La Ligue du Nord, ce parti si attachant, un peu comme le pitbull de mon voisin.

Enfin bref, aller chercher des poux dans la tête d’Etienne, c’est franchement bas. « Y’a qu’une dent… »

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