PROJET AUTOBLOG


Reflets.info

source: Reflets.info

⇐ retour index

Quand tu n’aimes pas un article de Reflets, n’oublie pas de jeter le bébé avec l’eau du bain

vendredi 3 mars 2017 à 17:21

L’hystérisation de la vie politique n’est pas une tendance isolée. ces derniers jours, Reflets a vu revenir les trolls de l’UPR après un article sur l’Europe. Nous somme vite redevenu la cible des fans du parti en question comme nous l’avions été lorsque nous avions parlé des sectes politiques. Les lecteurs semblent sur-réagir à tout article qui leur déplaît, quand bien même ils sont d’accord avec un autre qui va dans le sens de leur analyse du monde. Mais si par malheur un article leur déplaît, ils s’enflamment et n’hésitent pas à jeter le bébé avec l’eau du bain. Reflets devient vite un site proche de l’extrême-droite, conspirationniste, reptilien [ajouter ici ce qui vous plaît le plus]. Mal nous en a pris de critiquer l’initiative Decodex du Monde. Ce matin, nous avons eu droit à une charge très énervée de Samuel Laurent. Paradoxe, des trolls de l’UPR qui nous vouaient aux gémonies hier, prennent notre défense dans cette polémique, aujourd’hui. On se serait bien passés de leur appui.

Mais revenons à l’affaire Decodex.

Ce matin, Reflets publie dans sa fameuse rubrique « On s’en fout », qui marque tout l’intérêt que nous portons aux sujets des articles que nous y classons, une brève pour railler le fait que le Decodex classe en vert (bien sous tous rapports) un journal de programmes télé et en orange un site d’analyses (parfois mauvaises ou contestables) géopolitiques et économiques. L’idée que voulait faire passer cette brève est qu’il est probablement aussi idiot de vouloir classer la fiabilité d’un journal de programmes télévisés (doit-on vraiment attribuer une note de fiabilité à des horaires de programmes télévisés ?) que celle d’un blog d’analyses géopolitiques dont on imagine aisément que certaines iront à l’encontre des théories mainstream.

Bref, voici que Samuel Laurent nous interpelle sur Twitter :

Le point de départ de ce que nous aurions volontiers accueilli si cela avait été une discussion, est trompeur. Pour un roi du fact-checking, cela peut intriguer. Reflets n’a pas fait dans la brève évoquée, de panégyrique du site d’Olivier Berruyer, ou de ce dernier.

Cela nous amène au fact-checking et au Decodex. Présenté par certains comme le truc qui va révolutionner le journalisme, le fact-checking est surtout la base du journalisme. Vérifier ses informations, se les faire confirmer par plusieurs sources… Tout cela est normalement une démarche de base de tout journaliste qui fait autre chose que de donner les horaires des programmes télé ou choisir les maquillages waterproof pour la double « Etre belle à la plage cet été« . Et encore…

Ceci dit, le fact-cheking consiste principalement à vérifier l’exactitude de chiffres et autres informations, pas à sortir de nouvelles informations, une autre composante du journalisme.

Le fact-checking rejoint dans les tendances à la mode, le « journalisme augmenté » ou « data-journalisme » qui un temps devait remplacer les autres journalistes (les vieux).

Le fact-checking est cependant très utile, surtout à une époque où les politiques (entre autres) racontent à peu près n’importe quoi sans être jamais contredits. Et j’avais moi-même salué il y a longtemps le travail salutaire et très utile des Décodeurs.

Prenons un exemple. Lors d’une interview télévisée ou radio, un homme politique ou un patron d’entreprise mis le dos au mur par une question d’un journaliste va immédiatement lancer un chiffre ou un sujet de polémique qui fait diversion. Etant en direct, le journaliste ne peut pas rebondir car il n’a pas le temps d’aller vérifier la véracité des assertions. Les journalistes papier ont le temps de le faire.

La labellisation pose la question de la légitimité

En revanche, la rédaction de Reflets est perplexe face à l’initiative Decodex. Classer les sites et la presse pour savoir s’il s’agit de sources sûres ou pas, c’est dangereux. Qui classe, selon quels critères, de quel droit, les lecteurs sont-ils trop bêtes pour le faire eux-mêmes, et si demain le FN lance un « DecodexFN », ou si Les Republicains lancent un « DecodexRepublicain », que fait-on ? Par ailleurs, quelles sont les chances qu’un Decodex arrive à convaincre un adepte des théories complotistes que les sites qu’il consulte sont biaisés et promoteurs de fake news ? Nulles, probablement. Nous ne sommes pas les seuls à nous poser des questions sur cette initiative. Arrêt sur Images l’a fait.

Sans pour autant, à notre connaissance, se faire traiter de « geek libertaire de l’info« , ce qui dans l’esprit de Samuel Laurent semble être péjoratif.

Samuel Laurent prend comme défense le Guide du routard, estimant que classer des sites d’information est équivalent à classer des hôtels. Nous pensons que son choix est journalistiquement discutable.


La carte de presse ne protège pas contre l’amalgame

En faisant cette brève dans la rubrique « On s’en fout », Reflets devient, aux yeux de Samuel Laurent, un journal qui fait la promotion d’un site farfelu. Soit… Il est donc désormais impossible de citer les sites conspirationnistes dans le cadre d’un article sans y être associé, sans être définitivement labellisé comme une rédaction de « mauvaise foi » faisant la promo desdits sites… Le fait que nous soyons journalistes comme Samuel Laurent, (je veux bien comparer mon numéro de carte de presse avec ceux des décodeurs – les numéros sont attribués dans l’ordre d’arrivée dans la profession), que nous disposions d’un numéro de Commission paritaire (IPG), ne nous protège pas contre les amalgames. Le fait que nous soyons critiques (c’est rien de le dire) à l’égard de la droite et de l’extrême-droite (mais aussi de la gauche), ne nous protège pas contre une assimilation à des sites plutôt à droite. Le fait que nous ayons passé six ans à publier des révélations sur les systèmes de surveillance étatique repris jusque dans des journaux internationaux, le tout gratuitement, sans publicité, sans investisseurs, ne nous protège pas contre les amalgames et ne relève probablement que de la geekerie libertaire de l’info. Sans intérêt, jetons le bébé avec l’eau du bain, le savon et la serviette en prime.

Le Canard Enchaîné, lorsqu’il publie un article d’un membre de la rédaction de Reflets devrait vérifier si l’idée n’est pas de promouvoir les théories reptiliennes. Le Monde lui-même, lorsqu’il publie les mails envoyés au Front National après le 21 avril, que lui a fournis son pigiste fondateur de Reflets, devrait se méfier, il s’agit sans doute de promouvoir Marine Le Pen et ses idées.

Nous aurions bien aimé discuter de l’utilité et de la légitimité d’un outil comme le Décodex avec Samuel Laurent plutôt que de se faire traiter de toutes sortes de choses. Mais ce sera sans doute pour une autre fois.

 

Courage, fuyons, il faut sauver notre gagne pain, pas le soldat Fillon

jeudi 2 mars 2017 à 22:02

Alerte ! Ils sont entrain de lâcher François Fillon. Oui, les membres du parti Les Républicains se carapatent les uns après les autres. A tel point que pour savoir qui fuyait le navire, Libération a même dû créer un compteur. Que se passe-t-il ? Une soudaine prise de conscience à droite ? Oui, François Fillon serait moralement indéfendable ?

Les choses ne sont sans doute pas si simples. Premier point, ce n’est probablement pas une vague désordonnée de départs. C’est plutôt le signal que les grands patrons du parti ont décidé de poignarder le « forcené de la Sarthe » (©Libération). Allez, assez joué, il faut sauver les meubles. Il y a une élection, présidentielle qui plus est, les sondages sont catastrophiques, le mot a sans doute été passé aux seconds couteaux présents dans l’équipe de campagne : c’est bon, vous pouvez partir et même, justifier votre départ.

Deuxième point, il ne s’agit plus de sauver le soldat Fillon, mais de tout faire pour ne pas perdre cette élection. Pourquoi ? Tout simplement parce que lorsque l’on est politique professionnel, que l’on ne sait pas faire autre chose, ou tout simplement que l’on a goûté au bon gâteau, on veut des postes. Et pour avoir des postes, il faut être élu.

 

Cette fuite massive des membres de l’équipe de Fillon aujourd’hui marque sans doute le début de la fin pour le candidat.

Quand le gendarme persiste et signe

jeudi 2 mars 2017 à 19:36

Début février, nous avions essayé d’expliquer en quoi les termes « Deep Web » et « Dark Net », chosifications que l’on croise malheureusement très fréquemment, n’ont guère de sens sur un plan technique. Ce papier avait d’ailleurs inspiré, le lendemain, une fort intéressante réflexion de Xavier de la Porte dans sa chronique sur France Culture : « Banlieue, Deep Web et Dark Net, même combat ».

Le prétexte — il en faut toujours un — qui nous avait poussé à publier cette bafouille était la sortie du dernier numéro de la revue de la Gendarmerie Nationale. La Twittosphère crypto-numérique, toujours partante pour une franche rigolade, y avait en effet découvert, amusée, une mention du légendaire « Marianas Web » (qui n’existe pas) « accessible uniquement à l’aide de l’informatique quantique » (qui, à l’heure où nous parlons, est largement théorique) et autres bêtises du même acabit.

Contactée sur Twitter, la Gendarmerie nous signala que la remarque avait été prise en compte. La revue fût ensuite retirée pour être amendée. L’affaire semblait réglée et ce soir-là, nous nous couchâmes avec le cœur serein de celui qui a accompli son devoir, fier de savoir que, grâce à la promptitude de son action, le monde serait un peu plus beau le lendemain.

Las, dans la version « corrigée » et remise en ligne par la Gendarmerie, signalée par le vigilant Jean-Marc Manach (merci), les marginales modifications effectuées sur le passage incriminé ne changent rien au fond : c’est tout aussi faux avant qu’après. Le Marianas Web, et son petit frère le Bergie Web, tout aussi farfelu, sont toujours là.

 

La version 1.0
La version 2.0

 

Si l’on peut à la limite comprendre que cette prose ait pu passer la première fois les filtres des impressionnants comités de rédaction et de lecture de la revue, que ces inanités aient réussi à les franchir derechef (oui, chef !), et après qu’elles ont été signalées, ça fait désordre.

Décodex, mon amour…

jeudi 2 mars 2017 à 14:42
Attention, cette image contient un message conspirationniste, équivalent à une analyse sur des événements géopolitiques traités par des sites d’information notés orange chez Décodex. N’hésitez pas à dénoncer tous ceux qui analyseraient autrement des situations politiques que le Monde©. « Parce que ne pas savoir sur l’Ukraine, ça marche aussi avec les reptiliens ». ©@samuellaurent

Aujourd’hui, un Décodex léger et ragaillardissant, basé sur les « contenus ».

Le site affiché en vert s’appelle Madame Figaro, le pendant féminin du journal extrêmiste [Le Figaro] qui appelle à la révolution fiscale pour faire sauter l’ISF tous les 4 matins (oh, c’est bon, on rigole, ça va quoi).

L’autre site est en orange, comme il se doit, parce qu’il est pas « aussi fiable » que Madame Figaro. Normal. Allons-y.

Cette magnifique publication fiable (selon Décodex), sort ce genre d’article :

Extrait :

Anticiper des événements à venir, lire les émotions des autres, se mettre à leur place au point de deviner le nom de leur futur conjoint : voilà des compétences qui semblent dignes d’un film de science-fiction. Pourtant, Lilie Delahaie, coach et consultante, dit avoir détecté très tôt chez elle ce «sixième sens». Pour cette consultante, ce n’est pas un «don particulier». Elle aime plutôt parler de «potentiel présent en chacun d’entre nous qui ne demande qu’à être développé»

Et oui, chers lecteurs qui ne savez pas où est le fake, le « presque vrai », le « faux » et le « presque faux », le « vrai de vrai » (de chez BHL dans le Monde©), et « l’info sérieuse » avec des faits concrets vérifiables, vous pouvez compter sur Madame Figaro pour vous expliquer comment fonctionne votre sixième sens. Avec des petites méthodes assez simple :

« Oublier la logique. Détachez-vous de vos habitudes mentales. Notez les images, les mots, les sensations et les émotions qui vous viennent. »

Tout ça va donner aussi une interview magistrale de la profileuse, sur CNEWS-ITELE, (profileuse qui sort un bouquin) et qui peut aider les enquêteurs dans une affaire criminelle… Rien que du fiable, coco.

En face de Madame Figaro et sa profileuse qui aide à « développer son sixième sens » (16,95€, éditions Michel Lafon), nous trouvons un site orange pas fiable :

Le tabloïd anglais, lu par des millions de british, est en orange, parce qu’il « présente souvent les faits de manière racoleuse ou exagérée ».  Mais Madame Figaro qui fait une longue interview sur une profileuse qui résout des enquêtes criminelles avec son « intuition et des rêves » — et y est longuement interviewée — ce n’est ni racoleur, ni exagéré, et c’est vert ?

Mais oui, absolument ! Normal. Car Décodex sait pour vous, où est le fiable et l’exagéré… ou le racoleur.

Merci qui ?

Merci Décodex !

Pour la logique « reptilienne de l’info », ce tweet du chef des décodeurs du Monde et instigateur du Décodex permet de mieux comprendre :

 

<script async src="//platform.twitter.com/widgets.js" charset="utf-8">
La vérité est chez Le Monde et son Décodex.

La guerre de Yougolsavie et celle du Kosovo étaient parfaitement claires. Le Monde a parfaitement bien informé le public français à cette époque.

Merci Le Monde.

Appel à un crowdfunding : un dictionnaire pour François Fillon

mercredi 1 mars 2017 à 18:28

Vite, un dictionnaire pour le candidat Les Républicains ! Plus le temps passe, plus François Fillon semble manquer de vocabulaire. Il emploie des termes qui veulent dire complètement autre chose que ce pour quoi il les emploie. Quelque chose dysfonctionne chez le candidat de droite. Un crowdfunding peut-être ? Histoire de ne pas plomber ses finances.

Revenons aux termes utilisés.

Il y a quelques jours, François Fillon se fendait d’un communiqué :

« En tant qu’ancien premier ministre, en tant qu’élu de la Nation, j’accuse solennellement le premier ministre et le gouvernement de ne pas assurer les conditions d’un exercice serein de la démocratie. Ils portent une très lourde responsabilité en laissant se développer dans le pays un climat de quasi-guerre civile qui ne peut que profiter aux extrêmes »

Guerre civile : Guerre entre citoyens d’un même État ou entre citoyens et le gouvernement, ou l’armée, de leur État.

Il nous faut aller voir la définition du mot « guerre » pour être précis : Conflit entre deux nations, qui se vide par la voie des armes ; action d’un peuple qui en attaque un autre, ou qui résiste à une agression, à une invasion.

Par exemple, la guerre civile en Espagne a fait à peu près 400.000 morts. La guerre civile en Yougoslavie à peu près 300.000 morts ou la guerre civile au Liban, pour les plus vieux d’entre nous (dont François Fillon), quelque 250.000 morts

Au cas où François Fillon aurait des difficultés à lire ou à comprendre, nous proposons quelques explications en images.

Voici la situation française aujourd’hui :

 

Voici la situation en Espagne pendant la guerre civile :

 

Voici la situation en Yougoslavie pendant la guerre civile :

 

Voici la situation au Liban pendant la guerre civile

 

La rédaction de Reflets.info tient à préciser aux familles des victimes de toutes les guerres civiles qu’elle a honte des hommes et femmes politiques français qui osent ce type de comparaison.

Aujourd’hui, François Fillon a dénoncé un « assassinat politique » à son encontre :

« C’est un assassinat, en effet, mais par ce déchaînement disproportionné, le choix du calendrier, ce n’est pas moi seulement que l’on assassine, mais aussi l’élection présidentielle. C’est la voix des millions de Français qui désirent une alternance qui est muselée, c’est la liberté du suffrage et la démocratie qui sont percutés »

Il y a nombre d’exemples d’assassinats politiques dans l’Histoire. Ce qui est certain, c’est que cette dernière ne retiendra pas celui de François Fillon qui, rappelons-le, est toujours en vie :

 

Voici quelques exemples d’assassinats politiques :

 

 

 

 

 

Décidément, cette campagne présidentielle atteint des sommets d’indécence…