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« Cybercriminalité : tous en danger » ou Internet comme vecteur de renversement des responsabilités

mardi 9 juillet 2013 à 21:36

cybercriminaliteAujourd’hui circulait sur Twitter la une de l’Est Républicain. Cette une affichait un titre devenu banal : « Cybercriminalité:  tous en danger ». Derrière ce titre alarmiste, on s’attend à une enquête sur un fork de Stuxnet, devenu hors de contrôle, et qui s’attaquerait aux centrifugeuses des centrales nucléaires du monde entier… mais non. L’enquête du journal abordait en fait les fraudes à la carte bancaire. 1,5 millions de fraudes pour l’année passée et des chiffres en hausse. L’article faisait également écho au forum international « Technology Against Crime » qui se tient aujourd’hui et demain à Lyon.

S’il faut bien que le grand public prenne conscience des risques que l’on rencontre naturellement sur un réseau public, comme dans la rue, il peut sembler assez curieux de mettre en avant la fraude bancaire de cette manière. De longue date maintenant, nous savons que les cartes bancaires ont été mises en défaut. Les investissements nécessaires à sécuriser cartes et transactions sont importants. Si les assurances prennent normalement en charge les risques d’incidents liés aux fraudes, on se doute bien que ceci ne sera pas éternel. En France le lancement de la carte bancaire sans contact permettant des paiements de faibles montants, sans que le titulaire de la carte n’ait besoin de rentrer un code de sécurité, était lui aussi désigné par des acteurs du monde de la sécurité comme une hérésie. Les investigations de Renaud Lifchitz ont d’ailleurs très rapidement mené à la divulgation de défauts de sécurisation consternants à ce niveau d’industrialisation conduisant à des fuites de données personnelles inadmissibles. Korben signalait d’ailleurs les explications de Visa sur la technologie sans contact qui équipe ces nouvelles cartes, et pour Visa, c’est du béton …

Au niveau technique, la fonctionnalité sans contact est basée sur une carte à puce développée à partir de la technologie EMV, qui protège les données du porteur par des cryptogrammes dynamiques très sécurisés. D’ores et déjà déployée à grande échelle depuis plusieurs années dans le monde, la technologie sans contact s’est avérée, à l’usage, être un moyen de paiement très sécurisé.

Le plus gros trou de sécurité au niveau bancaire, ce n’est pas Internet, mais bien le GIE cartes bancaires qui n’arrive pas à assurer un niveau de sécurisation satisfaisant. Ramant à contre courant, ce dernier supprime des secrets là où la pratique actuelle est d’en ajouter pour gagner en sécurité. Pire, ce même groupement d’intérêts économiques n’a jamais été des plus réceptifs quand on lui met le nez dedans. Le skimming est devenu une discipline malheureusement très courante, et là encore le fautif, ce n’est pas Internet, mais bien le fait qu’il soit possible, car les cartes bancaires ne présentent pas un mécanisme de sécurisation satisfaisant.

La presse se fait parfois, de manière assez hallucinante, l’écho de la propagande de sociétés complètement désintéressées et donc aptes à produire des études objectives sur la fraude à la carte bancaire, à l’image de cet article de RTBF qui annonce sans trembler des genoux que le skimming est pratiquement éradiqué selon une très sérieuse étude d’Atos Worldline

Le plus gros danger pour Internet et pour l’écosystème qui en découle, c’est surtout la perte de confiance. En stigmatisant Internet de cette manière, c’est non seulement à Internet que l’on fait du mal, mais à tout le tissu économique… aux cyber-commerçants en premier lieu. La peur d’acheter sur Internet est une chose, mais on ajoutera à ça la peur de communiquer librement, maintenant qu’il est acquis qu’Internet est massivement surveillé. Et ce qu’il y a de plus révoltant là dedans, c’est bien ce déplacement des responsabilités des uns et des autres sur le compte d’Internet, cause de tous les maux, et surtout prétexte à se défausser de ses propres responsabilités.

**** Edit

Comme nous le fait judicieusement remarquer Hellmut en commentaire ci-dessous, l’Est Républicain est une publication qui a été rachetée par le Crédit Mutuel en 2011. Ecrans n’avait d’ailleurs pas manqué d’épingler les pratiques du groupe de presse qui ressemble de plus en plus à une régie publicitaire à la gloire de son actionnaire…  Indépendance quand tu nous tiens.

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Big Data, sécurité des réseaux et calcul hautes performances sont les priorités du gouvernement en matière de numérique… FEAR !

mardi 9 juillet 2013 à 18:47
AMESys

Big Data + sécurité des réseaux + calcul hautes performances = ?

Sur BFMTv, ce soir, Fleur Pellerin dévoilait les 3 priorités gouvernementales en matière de politique numérique. Reflets, avec le mauvais esprit qui le caractérise, a cru entendre chanter le lobby de la surveillance de masse à travers cette annonce. L’équation est relativement simple et elle a de quoi faire un peu peur, vous allez vite comprendre pourquoi. Les 3 grandes priorités du gouvernement sont donc :

Là on se gratte la tête, on se demande par exemple « pourquoi le Big Data ? », attendu que niveau données, quand on réfléchit bien, au final on a pas grand chose en France de « big » niveau data… vu qu’on donne tout à Google ou à Facebook, nous on se garde que de la small data (genre des fadettes) . La réponse de Fleur Pellerin est évidente, presque rassurante :

« Traiter des grandes masses de données va nous aider à maitriser la consommation énergétique »

Ah… nous aurions loupé un épisode. Le fond stratégique d’investissement va donc financer EDF pour nous aider à maitriser notre consommation énergétique. Décidément, nous sommes complètement paranos chez Reflets, nous qui pensions à mal. Ces priorités qui dessinent d’étranges contours, c’était en fait à vocation écologique ! Bien évidemment, dans les mois prochains, le FSI, OSEO ou les autres fonds publics d’aide à l’innovation n’iront pas financer des projets de surveillance, ou des « technologies duales que nous on utilise bien mais pas les américains ces salauds« … La France n’ira probablement pas financer des Qosmos, des Thalès ou des Amesys hein … non ! Jamais !

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Daniel Mermet et Lao Tseu : il y a encore du boulot…

mardi 9 juillet 2013 à 10:50

Lao-Zi

François Ruffin publie dans les colonnes de Fakir un texte fleuve visant à expliquer que Daniel Mermet n’est pas uniquement un patron usant du harcèlement moral comme méthode de management et sous-payant les personnes travaillant pour lui.

François Ruffin utilise en introduction de son texte une citation de Lao Tseu :

« Connaître sa honte et soutenir sa gloire. »

Ne souhaitant pas nous étendre sur le sujet Mermet (c’est un problème qui -dans un monde de bisounours- devrait se régler devant les prud’hommes et dans le bureau de la direction de Radio France), nous répondrons avec une autre citation de Lao Tseu.

Un passage du livre de la voie et de la vertu que Daniel Mermet devrait lire, relire et re-relire une centaine de fois :

« Dans ce monde, quand tous distinguent que le beau est beau, aussitôt, apparaît la laideur. Quand tous distinguent que le bon est bon, aussitôt apparaît le mal.

C’est pourquoi « you » (être, avoir) et « wu » (non-être, non-avoir) naissent l’un de l’autre. Le difficile et le facile se produisent mutuellement. Le long et le court créent la forme mutuellement. Le grand et le petit se penchent mutuellement l’un vers l’autre. Le son et le bruit s’accordent mutuellement. Le devant (avant) et le derrière (après) se suivent mutuellement.

De là vient que Sheng Ren (l’homme de vertu et de sagesse supérieure) décide de régler ses affaires en pratiquant le non-agir, de dispenser un enseignement (par la conduite) sans parole. Les dix mille êtres agissent et il ne leur refuse rien . Il les fait vivre sans se les approprier. Il les aide et il ne s’appuie pas sur eux.  Quand il a accompli une oeuvre il ne s’y attache pas. Justement comme son souci est d’éviter l’attachement, les dix mille êtres ne le quittent pas. »

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ALTAIR THINK TANK : Reflets sera présent au Festival Off d’Avignon

mardi 9 juillet 2013 à 10:45

Reflets vous donne rendez-vous à l’occasion de l’Université ouverte du Think Tank Altair les 15 et 16 juillet qui se tiendra pendant le Festival Off d’Avignon. Avec de nombreux autres invités, nous participerons le 15 juillet à une réflexion autour des médias à l’occasion d’une table ronde qui réunira Edwy Plenel (co-fondateur de Mediapart), Audrey Pulvar (journaliste), Judith Silberfeld (rédactrice en chef de Yagg), François Adibi (président d’Altaïr think tank).

Communiqué de presse :

 

ALTAIR THINK TANK & le Festival OFF
lancent la 3ème édition 2013 de l’Université Ouverte
Avignon – 15 et 16 juillet 2013

 

Pour la troisième année consécutive, ALTAIR Think Tank Culture Médias organise son Université Ouverte durant  le festival Off d’Avignon et est à l’initiative d’échanges à bâtons rompus sur les sujets clés de notre époque.
Au Chapiteau du OFF – 2 Débats chaque jour, de 11h à 13h00 et de 15h30 à 17h30
Les débats porteront notamment sur :
  • La culture comme levier de croissance et gisement d’emplois alors que le chômage reste la principale préoccupation des Français.
  • Médias, le droit de savoir, le pouvoir d’informer à un moment où la demande de transparence est de plus en plus forte dans l’opinion publique.
  • Culture et numérique, le prix de la gratuité, alors que s’expriment des divergences nettes de points de vue entre les partisans de l’internet libre et les autres.
  • Poser les bases de l’après-colonialisme dans une France qui peine encore à trouver un modèle de société alliant avec succès héritage, diversité et perspectives d’avenir.
 Ils participeront aux échanges :
Edwy Plenel, Cécile Helle, Jean-Noël Tronc, Audrey Pulvar, Nathalie Kosciusko-Morizet, Jean-Jacques Augier, Loic Tribot la Spière, Jean Digne, Jean-Pierre Dozon, Eric Licoys, Alain Van der Malière, Greg Germain, Olivier Laurelli, Judith Silberfeld, François Adibi, Benoit Thieulin, Nicolas Colin, Adrien Aumont, Frédéric Hocquard, Christophe Galent, Céline Mas, Michel Wieviorka, Rost, Jean-Louis Sagot- Duvauroux, François Vergès, Marc Cheb Sun, Hélène Pichon

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Des dons pour Reflets, pour quoi faire ?

lundi 8 juillet 2013 à 15:58

Depuis quelques jours, nous appelons nos lecteurs à faire des dons pour Reflets. Voici pourquoi…

Le 23 décembre 2010, Reflets publiait son premier article. Le début d’une longue série puisque nous en sommes aujourd’hui, près de trois ans plus tard à 1374 articles et quatre émissions de radio. Nous n’avons pas ménagé nos efforts. Nous avons abordé la crise financière avec des angles rarement vus ailleurs, le High frequency trading, la politique, Le Deep Packet Inspection, et les inévitables Amesys et Qosmos, Internet… Bref, nous avons couvert un spectre assez large de sujets, essayant d’être un journal en ligne généraliste mais pointu.

Bluetouff et moi-même sommes de vieux routards d’Internet et de la presse. Lorsque nous avons décidé de créer Reflets, nous avons immédiatement fait une série de choix irréversibles :

Ceci imposait un seul business model :

Où en est-on ?

Globalement, depuis trois ans, le travail effectué sur Reflets est bénévole (détail ci-dessous)

Les dons sont en baisse. un peu plus de 700 euros pour le mois dernier, par exemple.

Que payons-nous avec les dons que vous nous faites :

Qu’avons-nous dépensé jusqu’ici ?

Qu’avons nous conservé ?

Pourquoi nous demandons-vous de contribuer plus et que ferions-nous de cet argent ?

Nous nous considérons comme une entreprise de presse et comme des journalistes. Les sujets que nous abordons sont généralement ardus et demandent des enquêtes longues et fastidieuses.

Pour autant, il est très probable que dans l’esprit des « autorités » nous ne soyons pas considérés comme des journalistes, ni comme une entreprise de presse. Pourquoi ?

Toutefois, sans cartes de presse (ou très peu), l’obtention du n° de CPPAP nous semble difficile. On verra.

Avec un budget plus conséquent, nous pourrions rémunérer les contributeurs de Reflets et demander des cartes de presse, ce qui nous sortirait d’un cercle vicieux.

Quel budget ?

Gardez en tête que lorsqu’une entreprise verse un salaire, elle paye sensiblement le même montant en charges.

Avec 25.000  euros de budget par mois (2500 personnes qui donneraient 10 euros), nous pourrions :

Que pouvez-vous faire pour nous aider ?

Décoller ?

Décoller, c’est, dans notre esprit, produire autant d’articles chaque jour que Mediapart, @si, ou d’autres journaux en ligne. Cela veut dire pouvoir consacrer au site plus de temps que celui que nous prenons sur notre temps libre actuellement. C’est aller au contact des politiques ou des entreprises pour nourrir nos articles. Tout du moins, plus que ce que nous faisons actuellement.

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