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Google : 1, presse allemande : 0

jeudi 2 octobre 2014 à 15:30

Axel-SpringerLes rapports conflictuels entre Google et les organes de presse européens commencent à faire tâche. Le problème n’est pas franchement nouveau et il dépasse de loin le cantonnement au géant américain. Le nouvel épisode qui avait connu un chapitre français (et le connait toujours),  concerne les médias allemands avec en tête de la fronde le groupe Axel Springer.

Le nerf de la guerre est vieux comme le Net : un producteur de contenus veut à la fois être plus visible que ses concurrents mais il veut qu’on le voit sans que l’on diffuse ses contenus, ou qu’on les diffuse partiellement mais contre rémunération. En face le moteur de recherche indexe les contenus pour y donner accès, sur le site du producteur de contenus. Mais pour faire la promotion d’un contenu, le moteur va indexer des titres, une image et une accroche… ou juste un titre.

Et c’est là que Google lança Google News, pour différencier les résultats « du tout venant », des articles de presse, un investissement pour Google, rendu possible par ses colossaux revenus générés par la publicité… car oui, on a tendance à le perdre de vue, mais Google n’est pas un réseau social, Google n’est pas un fabriquant de téléphones, Google est une régie publicitaire, qui vend de l’espace et de la visibilité à des annonceurs, notamment la presse.

Nous avons donc des moteurs dont le business model est de vendre de la visibilité (de l’espace publicitaire) à des contenus générés par les utilisateurs de ses services pour les utilisateurs de ses services, et de l’autre des producteurs de contenus dont le business model est d’être lu pour vendre plus de pub.

Sur son service Google News, Google n’affiche pas de publicité. Il ne peut donc pas être taxé de « capter de la valeur » en utilisant les contenus de la presse. La stratégie est claire, Google offre l’accès aux contenus, gracieusement, en offrant l’indexation aux médias de leurs contenus pour que les lecteurs puissent les lires sur les sites cibles, c’est à dire les médias qui affichent une grande partie de leurs publicités grâce à cette indexation.

Mais ce n’est un secret pour personne la presse « traditionnelle » opère lentement un virage souvent douloureux du papier aux pixels. Ca n’allait déjà pas très fort avec l’élément maîtrisé, le papier, ça va donc encore moins fort avec l’élément pixélisé dont on saisit assez mal les contours.

Et quand on cherche des sources de revenus pour payer des salaires de journalistes, soit on arrive à trouver un point d’équilibre publicitaire avec ses propres annonceurs et en se plaçant soit même comme annonceur pour être visible, soit on instaure un paywall, c’est à dire un accès payant aux contenus, ce qui a un effet certain sur l’indexation (même s’il y a moyen de le faire plus ou moins bien).  La solution miracle n’existe pas.

Les organes de presse européens, jouant sur un problème réel mais qui n’a pas grand chose à voir avec cette cyber-choucroute, à savoir le goût prononcé de Google pour l’optimisation fiscale, sont parvenus à se placer quelques ministres dans la poche. Des ministres, qui, tout offusqués que Google ne payent pas d’impôt dans leur pays, les ont encouragé à aller demander des sous à Google au motif que ce dernier « captait la valeur » de leurs contenus. Sans vouloir rentrer dans une polémique absurde, il faut également se rendre compte que ces contenus, s’ils sont introuvables, n’ont plus aucune « valeur » : pas de visiteur, pas d’annonceur, pas de revenu publicitaire. La question à se poser est : Est-ce que Google capte de la valeur ou crée de la valeur pour les régies publicitaires des médias qu’il indexe… ma conviction est que dans l’état actuel du web, Google en crée plus qu’il n’en capte.

Mais la presse allemande, après le relatif succès de la presse française qui a obtenu de Google une forme de participation à son virage vers le numérique (moyennant contreparties bien entendu), est arrivée au point de rupture avec Google en demandant une rémunération due au motif que Google News utilise leurs titres, une image miniature, et l’accroche de leurs contenus pour donner accès à ces derniers. En clair, nous avons un média, qui est une régie publicitaire, qui demande à une autre régie publicitaire qui s’applique à ne pas diffuser de publicité pour donner accès à la régie publicitaire des médias…

Un autre point important, c’est que la définition d’un moteur de recherche est de donner accès à tous les contenus. Il n’existe pas de relation contractuelle à priori entre un média et Google. Si un média ne veut pas être indexé par les moteurs de recherche, il a une solution toute simple qu’il ne peut ignorer et que Google explique parfaitement dans sa dangereuse documentation qui peut faire de vous un cybercriminel : le fichier robots.txt qui va dire aux robots d’indexation, d’indexer ou non les contenus.  Cette absence de relation contractuelle « à priori », est probablement elle aussi un levier sur lequel peuvent jouer les médias pour tenter de faire pression (j’en entend déjà certains pouffer de rire à Mountain View) sur Google. Mais cette absence de relation contractuelle est inhérente à Internet, et c’est là probablement le raisonnement qui fait défaut aux médias frondeurs européens : Internet est un réseau public, on PUBLIE des choses sur Internet, ce n’est pas Internet qui vient nous voler nos contenus. Si vous ne voulez pas que vos contenus soient publics, il suffit de ne pas les PUBLIER sur Internet… oui je sais c’est une mécanique sémantique un poil complexe.

Passons maintenant au second niveau, celui de l’accès restreint à des abonnés. C’est évidemment faisable : le média conserve ses contenus à lui en les publiant dans un espace privatif. Mais ce qui est privé, forcément… c’est tout de suite (en théorie), moins visible. La toute puissance de Google, Facebook et dans une moindre mesure de Twitter dans la réalité de la diffusion de l’information, c’est que ces trois acteurs sont en grande partie des réseaux dont le rôle est de pousser le plus de contenus de leurs utilisateurs au public, et c’est justement ce qui fait leur toute puissance.

Plus amusant maintenant, de nombreux « médias frondeurs » sont aussi les premiers clients de Google qui guide les publicités d’annonceurs vers leur espace de diffusion… Là il y a bien une relation contractuelle établie, Google se commissionne comme n’importe quelle régie publicitaire sur les publicités affichées par ces médias qui sont eux aussi rémunérés pour cette diffusion. Ces mêmes médias mesurent leur audience grâce au service gratuit Google Analytics auquel certains sont parfaitement accrocs et qu’ils ont bien entendu rattaché au service Google Adwords faisant l’objet dudit contrat entre Google et eux.

Et PAN! … dans les dents

A force de réclamer le beurre et l’argent du beurre, est arrivé ce qui devait arriver, et ce sur quoi nous avions déjà alerté… et encore, Google l’a fait de manière soft. La firme de Mountain View a tout simplement décidé de n’afficher que les titres des médias frondeurs :  plus d’accroche, et encore moins de visuel. La sanction aurait pu être bien plus douloureuse puisque certains moteurs n’ont eux pas hésité à désindexer totalement les médias frondeurs.

L’effet est immédiat : les contenus de ces médias ne sont plus mis en valeur, les visiteurs cliquent logiquement moins sur ce qui n’est aujourd’hui plus qu’un titre. Les médias non frondeurs, concurrents, voient leur trafic exploser au détriment des médias frondeurs…. rébellion… répression, schéma classique qui pique au portefeuille : moins de visites, moins de revenus publicitaires, Google dans son bon droit de ne pas avoir à acheter le couteau sous la gorge le droit d’envoyer du trafic aux médias pour que ces derniers vendent plus de publicité.

Conclusion 1 : on ne répond pas à un problème que les services fiscaux européens ont avec Google par un racket organisé maladroitement par une profession qui génèrent les contenus qui passent dans ses tuyaux. Les politiques européens ont leur part de responsabilité dans cette magistrale… disons le mot… branlée… que Google inflige actuellement à la presse allemande.

Et comme on a pu le lire à droite ou à gauche, tout ceci n’a pas grand chose à voir avec la liberté de la presse, Google n’empêche pas la presse d’écrire ou d’être lue mais ce n’est certainement pas à Google de payer pour obtenir le droit d’enrichir les médias. La presse, elle, reste libre de se payer des Google Adwords, de se payer un cluster de serveurs pour monter une instance Piwik (le logiciel libre de statistiques concurrent de Google Analytics)… ou de ne pas le faire.

Conclusion 2 : Google tu l’aimes, ou tu te casses.

#FNCM2014 : la nausée culturelle

mercredi 1 octobre 2014 à 23:29

caniveauAujourd’hui se tenait à Deauville la 3e journée du 69ème Congrès de la Fédération Nationale des Cinémas Français. Cette dernière s’inscrit dans un contexte particulier puisque l’HADOPI a aujourd’hui concentré de virulentes attaques. Mais à l’époque où nous, internautes, nous battions contre un texte de loi absurde et inapplicable (nous en avons aujourd’hui la preuve), nous avions la dignité de ne pas nous attaquer à des personnes. Les ayants droit, eux, ne s’embarrassent pas de ce genre de considérations, visiblement soutenus par la ministre de la culture, Fleur Pellerin, qui lève docilement la papatte arrière pour apporter sa couche de déjection sur les travaux d’une autorité administrative indépendante qu’elle a pourtant sous sa tutelle, et surtout sur une personne. Et c’est Eric Walter, Secrétaire Général de l’HADOPI qui a été la cible directe de ces attaques, tout ça pour avoir esquissé l’idée, certainement éclairée par les travaux de l’autorité indépendante, d’envisager les modalités possibles de légalisation des échanges non marchands et de trouver des sources pérennes de financement de la création… un comble !

Tout a commencé par la « fine » charge de Nicolas Seydoux, président de l’ALPA (l’association pour la lutte contre la piraterie audiovisuelle), casquette qu’il cumule avec la présidence des cinémas Gaumont… une charge catapultée du fond d’un caniveau.

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Ni la ministre, ni les ayants droit ne semblent très intimes avec le concept d’autorité administrative indépendante. L’HADOPI est pourtant aux premières loges pour observer les usages, puis émettre des avis. Son seul objet, c’est d’apporter une vision éclairée sur une problématique qui lui a été confiée. Dans ce cas précis, la diffusion des oeuvres et la protection des droits sur Internet.

Et c’est là que Nicolas Seydoux « bug » en assimilant bien le concept de protection de ses droits à lui mais certainement pas ceux des artistes (qui ont le droit d’être diffusés et rémunérés pour leurs travaux), mais aussi la protection des Internautes qui sont autant de consommateurs de produits des industries culturelles. Et Nicolas Seydoux « rebug » une seconde fois quand assimile l’HADOPI à la petite milice privée de l’ALPA alors qu’il dispose déjà de sa bande de charlots de TMG.

Aujourd’hui, la problématique est pourtant simple :

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Oui, Fleur Pellerin me donne la nausée, sa conception du service public faite de soutien à des invectives toutes personnelles qui trahissent et salissent les institutions est révélatrice d’un arrivisme, d’un carriérisme tout bonnement écoeurant.

Si le projet culturel de Fleur Pellerin est toujours plus de répression des internautes , qu’on lui offre le ministère de l’intérieur, elle n’a pas plus à faire pour la culture que ce qu’elle a fait pour Internet.

Les intriguantes déclarations de Bernard Cazeneuve sur le Deep Packet Inspection

mercredi 1 octobre 2014 à 18:12

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A part les deux têtes à gauche et à droite du président de séance, la discussion sur l’article neuf du projet de loi pour le renforcement de la lutte contre le terrorisme à donné lieu à quelques incongruités. Notamment en ce qui concerne les explications techniques du ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, à propos des techniques de blocage des sites envisagées. Retenons principalement que le deep packet inspection est cher, intrusif, qu’il perturbe le trafic et qu’il ne sera pas utilisé.

Isabelle Attard et Laure de La Raudière ont demandé à Bernard Cazeneuve d’expliquer les méthodes retenues pour bloquer l’accès aux sites faisant l’apologie du terrorisme (par exemple). Visiblement incapable de répondre sur les aspects techniques, le ministre s’est probablement fait préparer une fiche par ses services. Et ce n’est pas terrible non plus. Verbatim…

Isabelle Attard : Tous ceux qui connaissent l’inefficacité de  ce blocage administratif – juges antiterroristes, directeur de l’Agence  nationale des systèmes d’information, journalistes, internautes,  notamment – vont sourire. Et je ne veux pas, monsieur le ministre, que  la représentation nationale se ridiculise par méconnaissance technique.

Il est vrai que sur le plan technique et sur celui de l’efficacité, nous sourions. Mais sur le plan des libertés individuelles, sur celui du recul du rôle du juge, nous ne sourions pas. Le gouvernement socialiste fait pire que les gouvernements du quinquennat Sarkozy. Il demande aux députés de voter un article visant à faire ce que les députés socialistes combattaient pendant l’ère Sarkozy. Dans leur saisine du Conseil constitutionnel, les députés socialistes estimaient qu’« Il n’est bien évidemment pas dans l’intention des requérants de prétendre que l’accès à des sites pédopornographiques relèverait de ladite liberté de communication. En revanche, ils ne sauraient admettre que, faute de garanties suffisantes prévues par le législateur, la liberté de communication via internet subisse des immixtions arbitraires de la part des autorités administratives sous couvert de lutte conte la pédopornographie ».

M. Bernard Cazeneuve, ministre. En effet, madame la députée, nous sommes intervenus concernant le site  Copwatch parce que nous étions fondés en droit à le faire. Il  s’agissait d’un site qui s’était attaqué à la police et concernant  lequel la règle de droit en vigueur nous a permis d’agir comme nous  l’avons fait. Une autre configuration nous en aurait empêché. Ainsi, vos  propos corroborent parfaitement ce que j’indiquais tout à l’heure  concernant la difficulté que nous avons d’accéder à la plainte,  puisqu’il faut pour cela avoir toute légitimité à porter plainte en  raison d’un intérêt à agir.

Pour conclure, je reprendrai les  propos de M. Pascal Cherki et répondrai à Mme Laure de La Raudière, en  tâchant de synthétiser nos échanges. M. Cherki a eu raison de rappeler –  comme je le fais depuis trois jours à chaque alinéa de ce texte – la  nécessité de protéger nos ressortissants et celle de préserver les  libertés. Si, tel que nous l’avons conçu, le texte commence par demander  le retrait aux hébergeurs, c’est précisément parce que nous pensons  qu’ils peuvent, comme nous les y appelons, exercer leur responsabilité  après que nous leur avons signalé le risque, afin que nous n’ayons pas à  intervenir par la suite.

S’agissant d’une intervention au moyen  d’une mesure de police administrative, là encore M. Cherki a rappelé à  juste titre – et j’y tenais, car c’est important – qu’elle ne se fait qu’au terme de l’intervention d’une personnalité qualifiée et sous le  contrôle du juge administratif capable d’intervenir à tout moment en  référé, ce juge étant le juge des libertés, comme cela a justement été  précisé. Voilà le cadre de notre action, que je souhaite rappeler alors  que nous nous apprêtons à délibérer sur le contenu de l’article.

Mme de La Raudière  m’a demandé quels sont les dispositifs de blocage. Comme vous le savez  très bien, il existe trois techniques de blocage. La première consiste à  bloquer non pas un site, mais un serveur identifié par son adresse IP,  qui est en quelque sorte la plaque d’immatriculation de chaque terminal  physique. Ce type de blocage est en effet très simple à mettre en œuvre mais, à défaut de difficulté, il est susceptible de produire des effets  collatéraux : il présente en effet l’inconvénient d’entraîner le risque  de surblocage, comme vous l’avez signalé, car un même serveur héberge fréquemment plusieurs dizaines, voire plusieurs centaines de sites.

La  deuxième technique consiste à intervenir sur le nom d’hôte ou le nom de  domaine : c’est la technique dite DNS. Elle est la moins susceptible  d’entraîner un risque de surblocage et a l’avantage de ne pas imposer  d’investissement lourd aux fournisseurs d’accès. Elle n’oblige pas non  plus a recourir à des moyens d’inspection des contenus. C’est donc cette  méthode qui doit être privilégiée ; elle a d’ailleurs la préférence des  fournisseurs d’accès.

Le ministère souhaite donc bloquer des sites sur la base des DNS. Pas de risque de surblocage, pas d’investissement pour les FAI et pas de deep packet inspection. En d’autres termes, une panacée.

Oui, mais non.

Une mesure administrative est tout sauf publique. Impossible de savoir qui est bloqué ou pas, sur quels critères. Nombre d’organisations, et pas des moindres se sont violemment opposées à cette démarche, comme le Barreau de Paris, le CNDH… Le blocage DNS touchera tout le site visé et pas seulement les propos incriminés. Surblocage ? Les FAI devront assigner du personnel pour la mise en application de ces listes de sites bloqués. Investissement ? Pas de deep packet inspection. On est rassurés.

Enfin il existe une troisième technique dont je dis très clairement à  la représentation nationale que je ne souhaite pas qu’on l’utilise. Elle  consiste à bloquer l’adresse universelle dite URL.

Tiens… Là on se dit que Bernard Cazeneuve va nous parler de proxies comme les solutions BlueCoat qui ont fait merveille en Syrie ou en Iran. D’autant qu’il existe des solutions françaises dans ce domaine. Mais pas du tout.

C’est un dispositif  très précis, avec un niveau de blocage extrêmement fin, mais il impose  un filtrage préalable du contenu des communications. Il est connu sous  le nom de deep packet inspection.

On apprend donc par les services de Bernard Cazeneuve que le DPI ne fait que filtrer les URLs.

En outre, cette technique est très onéreuse – son coût pour les  fournisseurs d’accès serait de l’ordre de 140 millions d’euros – et peut  considérablement perturber le trafic. Très intrusive, elle peut  présenter des risques importants ; nous ne souhaitons donc pas  l’utiliser.

On se demande pourquoi les FAI français ont tant investi dans le DPI. Si la technologie est évidemment « intrusive », ce n’est rien de le dire, il est plus étonnant d’apprendre qu’elle peut « considérablement perturber le trafic« . Ce n’est pas ce que disent des gens comme Qosmos.

 Vous m’avez interrogé sur la nature des techniques de blocage ; je vous  ai présenté les trois techniques qui existent et indiqué celle que nous  préférons, car elle est la moins intrusive.

Cela étant, nous  avons pleinement conscience qu’aucune de ces méthodes n’est tout à fait  satisfaisante mais, encore une fois, nous ne souhaitons pas avoir  recours à des techniques de blocage intrusives, ni altérer à aucun  moment la fluidité des réseaux. Nous devons conserver une flexibilité  technique afin d’adapter chaque décision de blocage aux différents  sites, dont les caractéristiques varient de l’un à l’autre. Là encore, il s’agit d’une demande des fournisseurs d’accès à internet.

Nous  ne souhaitons donc pas figer dans la loi telle ou telle méthode de blocage, même si je vous ai clairement indiqué celles auxquelles nous n’entendions pas avoir recours, en raison de notre volonté absolue  d’éviter toute intrusion qui pourrait porter atteinte aux libertés ou à  la vie privée.

LA GUERRE C’EST LA PAIX
LA LIBERTÉ C’EST L’ESCLAVAGE
L’IGNORANCE C’EST LA FORCE

Pour nous adapter à l’évolution très rapide des  technologies, nous avons, au cours de l’été, soumis un projet de décret aux fournisseurs d’accès à internet avec qui nous sommes en discussion. Nous attendons naturellement la finalisation du texte de loi pour  achever ces discussions, ainsi que pour introduire des éléments  concernant la subsidiarité et pour finaliser le décret concernant les sites pédopornographiques, de manière à disposer de l’ensemble des  textes réglementaires – y compris pour les lois précédentes – et d’un  dispositif maîtrisé au plan technologique, qui correspond à l’équilibre  que nous voulons faire prévaloir.

Les décrets d’application du texte sur le blocage des sites pédopornographiques n’ont jamais été publiés. Il y a sans doute une raison à cela…

En somme, les libertés  publiques sont notre objectif

LA GUERRE C’EST LA PAIX
LA LIBERTÉ C’EST L’ESCLAVAGE
L’IGNORANCE C’EST LA FORCE

et l’équilibre du texte y répond ; par  ailleurs, connaissant les avantages et les inconvénients de chacune des techniques de blocage, nous privilégions les dispositifs les moins  intrusifs ; enfin, puisque nous voulons travailler en lien avec les  fournisseurs d’accès à internet parce que ce projet de loi vise à les  responsabiliser, nous préparons avec eux le texte des dispositions  réglementaires pour aboutir à un dispositif équilibré qui tienne compte  de nombreuses préoccupations exprimées sur ces bancs.

Notez toutefois, même si cela n’est pas dit clairement, que les préoccupations exprimées à l’Assemblée, celles de du CNDH et celles de l’Ordre des avocats, toutes couchées sur papier, seront très utiles pour que les ministres puissent faire des origamis pendant les prochains séminaires gouvernementaux.

 

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Nathalie Kosciusko-Morizet est très écolo !

mercredi 1 octobre 2014 à 17:56

nkm Reuters nous l’apprend cette information essentielle : « ‘l’ancienne ministre de l’Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet a marqué lundi son désaccord avec Nicolas Sarkozy sur le débat épineux du gaz de schiste, que l’ancien président a relancé lors de son premier meeting de campagne pour la présidence de l’UMP« . Qu’on se le dise, NKM est une écolo pur jus. Les trucs qui polluent, ce n’est pas pour elle. Oui. Mais non. Nous vous invitons à regarder cet extrait d’un documentaire « Déchets, scandales et gros profits » de Stéphane Girard et Jacques Duplessy diffusé dans l’émission Pièces à Conviction sur France 3 il y a quelques jours :

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Le FMI tacle les banquiers

mercredi 1 octobre 2014 à 17:18

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Le Fonds monétaire international vient de jeter un pavé dans la mare. Bien entendu, cela ne provoquera sans doute que des ronds dans l’eau, qui disparaîtront aussi vite qu’ils sont apparus, mais tout de même… Dans un rapport publié ce mercredi 1 octobre, l’institution explique qu’il est urgent d’agir pour mettre un terme aux folies des dirigeants des institutions financières.

Les réformes « doivent aller plus loin, par exemple en associant la rémunération des dirigeants de manière plus efficace au risque de défaut et la rendre plus dépendante des résultats à long terme. Les banquiers devraient être rémunérés pour leur création de valeur à long terme, pas pour leurs paris à court terme« .

Et nous, pauvres sans dents qui pensions que les banques créaient de la valeur, que toutes les injections massives opérées par les banques centrales, parfois à la condition qu’elles prêtent à l’économie réelle, avaient fonctionné…

Bien entendu, le FMI convient qu’une dose « saine » de risque fait partie intrinsèque du métier de banquier, mais il précise que les banquiers prennent parfois « plus de risques qu’il est socialement acceptable« . Une manière polie de dire que les institutions financières ont plongé la planète des 99% dans un marasme dont elle ne sortira pas de sitôt ?

En verve, le Fonds fustige également les actionnaires qui préféreraient les prises de risques car les pertes pour eux sont limitées alors que les gains sont importants.

Lapalissade peut-être, mais il est toujours bon de l’entendre, l’institution passe également en revue les moments ennuyeux où les banques sont proches du défaut : les dirigeants des institutions n’auraient pas grand chose à perdre et seraient tenté de miser sur une « résurrection » de l’établissement, dans la mesure où ils en tireraient des bénéfices et que les pertes seraient supportées par les créditeurs. En d’autres termes, par les contribuables, via les Etats. Dans la même veine, le Fonds reconnaît que personne ne contrôle vraiment les risques pris par les institutions financières qui sont « complexes, opaques et ont une importance systémique« .

Notons que le Fonds aurait pu faire l’économie de cette étude en lisant les articles de Reflets sur ce sujet