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Facebook, CA et les autres, data analyse et société automatisée : devine qui vient dîner ce soir ?

mardi 27 mars 2018 à 12:58

Restons raisonnables : demandons l'impossible

Comment ne pas éclater de rire devant le grand cirque qui a débuté autour de la « pas du tout récente affaire » d’influence électorale de Cambridge Analytica via des profils Facebook ? Le problème viendrait-il du modèle Facebook (et des autres opérateurs du net) ou bien simplement du modèle plébiscité par les utilisateurs?

Big
Données personnelles et société d'hyperconsommation

Qu’est-ce qui est le plus dérangeant dans le [pseudo] scandale des 50 millions de profils utilisés par Cambridge Analytica pour effectuer du traitement statistique à des fins d’influence électorale (article Reflets du 14 juin 2017) ? Que CA utilise des données en masse pour cibler des électeurs ? Rien ne les empêche de le faire, tout comme les centaines d’entreprises du net (article Reflets du 10 octobre 2017) dont le modèle est similaire : influencer les consommateurs ou les électeurs, (Article_ Reflets_ sur l'opération électorale au Kenya de CA en 2017) là est leur objectif. Du côté de Facebook, où est le problème ? Leur business model est avéré : les données des utilisateurs du réseau social sont échangées vendues, données, traitées, moulinées pour générer des profits colossaux. Pour influencer les foules aussi (scandale de l'influence psychologique par Facebook, article Reflets de 2014).

Cette affaire est en réalité une non-affaire et son dénouement est connu d’avance (article Reflets du 22 mars 2018) . Facebook va "faire des efforts", prendre des engagements (que la firme ne tiendra pas ou si peu et de façon détournée), opérer des grandes manœuvres de séduction des foules. En parallèle, le mouton numérique, toujours prêt à se faire tondre pour conserver sa « gratuité de service » va continuer à lâcher des tonnes de données personnelles partout où il peut le faire…

Une société automatisée pour des moutons hypnotisés

Le problème réel auquel nous sommes...

Redouane Lakdim : un passage à l'acte spontané ?

mardi 27 mars 2018 à 11:46

Pas si simple

Après la fameuse et fumeuse théorie du "loup solitaire", voici celle du terroriste qui passe à l'acte de manière spontanée, sans que rien ne permette de le prédire.

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Gérard Collomb - Copie d'écran - CC

"Il s'appelait Redouane Lakdim. Il avait 26 ans et était connu pour des faits de petite délinquance et nous l'avions suivi et nous pensions qu'il n'y avait pas de radicalisation, mais il est passé à l'acte brusquement", a immédiatement déclaré après l'attentat le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb. Pour le ministre qui a peut-être parlé un peu vite, Redouane Lakdim "a agi seul". Rien ne laissait présager un passage à l’acte a pour sa part indiqué le procureur de Paris, François Molins. Sans vouloir faire l'enquête à la place des services de police et de renseignement il est possible d'infirmer au moins partiellement ces propos.

En mai 2013, Redouane Lakdim entre dans les radars des services de renseignements pour sa radicalisation. C'est là que tout se noue. Les services notent qu'il est en contact au sein de la pizzeria dans laquelle il travaille avec une personne ayant un lourd passé. Selon les informations que Reflets a pu regrouper, ce point aurait dû être un marqueur bien plus important.

En 2014, la DGSI émet une fiche S au nom de Redouane Lakdim car elle détecte des contacts «avec le haut du spectre» des radicalisés de la région. Sa tante est également repérée pour sa radicalisation. Les service de renseignement soupçonnent Redouane Lakdim de vouloir partir combattre en Syrie. En 2015, il est logiquement inscrit dans le FSPRT, le nouveau Fichier des signalements pour la prévention et la...

Cambridge Analytica, Facebook, Trump, que retirer de tout cela ?

jeudi 22 mars 2018 à 19:17

Saymal, mais c'est comme ça...

Etrangement, par la magie du phénomène de buzz, l'affaire Cambridge Analytica ressurgit dans la presse, les politiques s'en emparent. Au delà du buzz du moment, qui va s'estomper, que doit-on retenir de cela ?

Big
cot, cot, cot, codet - D.R.

Marc Zuckerberg est convoqué par une commission d'enquête du Parlement britannique. L’Information Commissionner’s Office (ICO), la CNIL d'outre-Manche, s'offusque. Les utilisateurs du réseau social tombent des nues, certains ferment leur compte. Quoi, nos données personnelles sont moulinées par des algorithmes ? Des gens créent des profils sur la base de nos données ? Quoi, des entreprises sans foi ni loi tentent de manipuler notre vote ? Surprise... Bienvenue dans le monde d'hier, mais avec la puissance informatique en plus.

Les psyops ne sont pas une nouveauté. L'armée Française les utilisait en Algérie, les Américains au Vietnam, tous les partis politiques utilisent des bases de données pour faire du marketing ciblé et vendre leur sauce. Disons qu'aujourd'hui les choses sont rendues plus simples en raison des "progrès" technologiques.

Mais revenons à Facebook. L'entreprise de Mark Zuckerberg se contrefout de la confidentialité ou pas des données que les utilisateurs lui confient. Cet état de fait est assez bien résumé dans une conversation que le patron de Facebook aurait eu avec un ami en 2004 :

Zuck: Yeah so if you ever need info about anyone at Harvard
Zuck: Just ask.
Zuck: I have over 4,000 emails, pictures, addresses, SNS
[Redacted Friend's Name]: What? How'd you manage that one?
Zuck: People just submitted it.
Zuck: I don't know why.
Zuck: They "trust me"
Zuck: Dumb fucks.

Si l'on se place dans...

Marseille s'offre son Big Brother grâce à Engie Ineo

mardi 20 mars 2018 à 15:14

Et ce n'est pas triste

Ce n'est pas nouveau, cela a déjà échoué, souvent lamentablement. Mais la Ville de Marseille veut son système d'analyse de big data, pour faire notamment, du prédictif. Les ratés de PredPol n'ont pas refroidi la mairie qui compte mettre en route son "fusion center" cette année.

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Centre de supervision de la ville de Marseille - Ville de Marseille

Annoncé au mois de novembre 2017 par la municipalité marseillaise et l'entreprise ayant obtenu le marché — Ineo Digital, filiale du groupe Engie (anciennement GDF Suez) — le « Big Data de la tranquillité publique » (sic) vise à booster l'efficacité de la police municipale grâce à un système de traitement de « l'ensemble des données disponibles sur le territoire ». Un document que s'est procuré la Quadrature du Net et que Reflets a pu consulter, livre des détails sur le programme de création de cet outil, déjà en cours et qui s'achèvera en 2020.

Le projet est composé de deux lots distincts. D'une part, la création de l'outil proprement dit, d'autre part des prestations d'accompagnement visant en réalité à affiner le cahier des charges initial, à recruter de nouveaux partenaires susceptibles de fournir des jeux de données au système et à « valoriser » ces derniers.

Le programme est structuré autour de différents axes thématiques, comme « l'analyse et l'anticipation des faits de délinquance et des troubles à la sécurité des administrés sur l'espace public », « des problématiques liées à l'occupation du domaine public », ou encore à celles « de fluidité de la circulation, de stationnement et de sécurité routière ». Les finalités sont donc plutôt larges, c'est en effet l'ensemble des principales missions de la police municipale qui est couvert. Pour chacun de ces axes, la municipalité donne des exemples de « ...

Des années 90 à la fin des années 10

lundi 19 mars 2018 à 20:47

Que de chemin parcouru...

Nous vivions dans un Far West sans Shérif. Aujourd'hui, un Shérif est caché dans chaque sonde DPI qui équipe nos chers DSLAM... Les temps changent. Pas les hommes.

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Fyodor, Marc Maiffret et Vacuum à Noisebridge - © Sébastien Micke - Reproduction interdite

Mi-mai 2003, lors de la première du deuxième volet de Matrix, un jeune homme se penche vers son voisin : « tiens, une scène de hack, ça va être du grand n’importe quoi comme d’habitude ». Il a tout faux. Trinity, l’un des personnages principaux du film utilise un logiciel permettant de créer une cartographie d’un réseau informatique. Son nom ? NMAP, pour « Network Mapper ». Le jeune homme écarquille les yeux : « Mais… Mais c’est mon logiciel ! ». Gordon Lyon, plus connu sous son alias, « Fyodor », vient de voir apparaître sur l’écran le logiciel qu’il a codé. Il le reverra dans d’autres films (Jason Bourne, Die Hard, sur un mur d’écrans de la NSA lors d’une visite de George Bush au sein de l’agence de renseignement américaine). Fyodor est devenu une sorte de légende tant son logiciel est prisé. Par des pirates, par des hackers, par des experts en sécurité informatique, mais aussi, désormais par le cinéma qui l’utilise comme une sorte de symbole du hack.

Fyodor observe NMAP qui observe Fyodor depuis la Matrice - © Reflets - CC - citation requise
Fyodor observe NMAP qui observe Fyodor depuis la Matrice - Reflets - CC - citation requise

Les hackers… Depuis le début des années 2000, ce mot s’affiche de plus en plus fréquemment à la Une de la presse. Parmi les derniers gros événements en date en France, le piratage de TV5 Monde qui a plongé la chaîne francophone dans le noir. Le gouvernement a parlé à cette occasion de cyber-terrorisme, de jihad électronique. Pourtant, ce monde est complexe, multiple. On y trouve à peu près la même chose que dans le monde « réel » où...