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Un Ehpad à l’heure du Covid-19

jeudi 19 mars 2020 à 11:25

Confinement, mobilisation générale et solidarité

Comment allons-nous prendre en charge les plus fragiles, les personnes âgées dépendantes ? C'est un marqueur fort de société. Nous avons décidé de suivre la vie d'un Ehpad, l'établissement public de Saint-Paulien en Haute-Loire, à travers les yeux de sa directrice, Nathalie Cottier. Épisode 1.

Comment vivez vous la situation?

Je suis un peu fatiguée, stressée, comme l’ensemble du personnel. Mais ça va. On n'a jamais autant donné. Avec l’isolement imposé, on a tous pris conscience de l’importance du lien social. On se rend tous compte que la personne âgée, elle a vraiment besoin de sa famille. Spontanément, chaque personne est sortie un peu de sa fonction. Il y a une solidarité qui s’est mise en place. L’ASH aide l’aide soignant, l’infirmière aide l’ASH. C’est incroyable mais ça se passe bien. On est 50 salariés pour 62 résidents. On est bien doté en personnel. Je sais qu’il y a eu de la panique dans certains établissements. Certains directeurs ont interdit l’entrée aux médecins traitants, aux kinés ou ils ont refusé de reprendre des résidents qui revenaient d’hospitalisation. C’est de la folie! Le directeur a toute sa place dans des situations comme ça pour garder la tête froide et organiser. Il faut que ça soit organisé sans panique. Si je me mets à paniquer, tout mon personnel va paniquer. Je fais des réunions régulières avec l’ensemble du personnel pour écouter, organiser et adapter. Ce que je fais aujourd’hui, ce n’est peut-être pas ce que je ferai demain.

L'Ehpad de Saint-Paulien en Haute-Loire - Ehpad
L'Ehpad de Saint-Paulien en Haute-Loire - Ehpad

Comment s’organise le lien avec les familles?

On a mis en place tout un système de communication avec elles. On lit les mails aux résidents, on leur passe le téléphone, on fait du WhatsApp, du Skype… enfin, tout ce qui est possible. On en a fait tout...

Paris confiné le 17 mars...

mardi 17 mars 2020 à 23:57

Comme un dimanche de mois d'août, en pire...

Petite ballade dans un Paris confiné depuis quelques heures ce mardi 17 mars. Quasiment tous les commerces ont baissé le rideau. Quelques rares passants. Et quelques policiers.

Contrôle de police en bas des champs. Le seul. - © Reflets

Le ministre des boites de nuit de l'intérieur l'avait annoncé la veille au soir, quelque 100.000 policiers allaient contrôler les Français qui s'aventureraient à l'extérieur. En fait, sur un parcours Champs-Elysées, Gare Saint-Lazare, Boulevard Magenta, République, Arts-et-Métiers, Beaubourg, Rivoli, Concorde, Étoile, seul un barrage de police faisait des contrôles, en bas des Champs. Ce qui était bien pratique pour que les journalistes puissent faire les images attendues.

Les rues étaient quasiment désertes. Quelques personnes promenaient leur chien, ou eux-mêmes, rarement en groupe. Un vrai dimanche de mois d'août, sans les touristes, sans les parisiens. Dans l'ensemble la population s'est enfin pliée aux demandes de l'exécutif. Les consignes continuent pourtant d'être troublantes. Alors que l'on demande un confinement complet 24h/24h, telle ville de banlieue annonce que le marché se tiendra toujours les jeudi et dimanche, mais que le cimetière est fermé. Comprenne qui pourra.

Marchés ouverts, cimetière fermé... - Copie d'écran
Marchés ouverts, cimetière fermé... - Copie d'écran

Au cours de la traversée de la capitale, on remarque les sans domicile fixe sont toujours dans la rue, personne à la préfecture ne semble avoir eu l'idée de les mettre à l'abri. Ils errent en groupe, comme quelques migrants. Mais dans les quartiers plus populaires de Paris, on ne croise plus de policiers.

Petite halte sur le parcours chez un médecin qui continue de recevoir ses rares patients. «...

Face à l'épidémie de Coronavirus

mardi 17 mars 2020 à 19:02

« J’ai été infecté par le Covid19 »

Yves habite l’Essonne en région parisienne. Il a été très probablement atteint par le virus, même s’il n’a pu être testé. Tout juste remis, il raconte la traversé de cette maladie, et les débuts de sa nouvelle vie de confiné en famille.

Le 17 mars 2020, dans Paris confiné, un passant porte un masque - © Reflets

«Mes symptômes ont vraiment commencé le jeudi 5 mars. En fait, j’étais déjà enrhumé le week-end avant. J’ai eu de la température, je ne me sentais pas bien. J’ai pensé à la grippe, pas au Covid. Le lendemain, ça s’est encore dégradé. Là j’ai commencé à penser au coronavirus et j’ai appelé le 15. Un médecin m’a dit: «C’est la grippe saisonnière, prenez du paracétamol et rappelez si ça persiste après le week-end.» J’ai du aller voir mon médecin pour avoir un arrêt de travail. Il m’a examiné et il a diagnostiqué le Covid, car mes bronches étaient très prises. Là, j’ai eu un épisode de 4 ou 5 jours avec 40C de température, puis c’est redescendu. Depuis dimanche, je n’ai plus de fièvre, mais j’ai toujours une toux grasse et mal à la gorge. Je me remets doucement. Au départ, personne n’a dit à ma compagne de se confiner. Finalement, le ministère qui l’emploie lui a demandé de faire du télétravail à partir du 12 mars. Donc elle est en quatorzaine. Elle n’a pas été vraiment malade, juste un peu de toux, pas de fièvre. On ne sait pas si elle a été touchée. Mes deux enfants n’ont eu aucun symptôme. J’ai rappelé le 15 vendredi 13 mars pour savoir quoi faire pour la suite. Le médecin m’a dit: «Vous êtes guéri, pas besoin de quatorzaine. Lavez-vous les mains régulièrement.» De toute façon, nous sommes maintenant tous en télétravail, donc la question ne se pose plus…

J’aurais bien voulu être testé pour savoir si j’ai été contaminé par ce virus avec certitude. Ce qui m’énerve est de voir...

Dans l’Est de la France, l’épidémie de covid19 explose

lundi 16 mars 2020 à 19:02

Le professeur de médecine Jean-Philippe Mazzucotelli alerte

Chirurgien à l'hôpital de Strasbourg, il témoigne des conséquences de l'épidémie et alerte sur le manque de moyens en matériel. Il demande aux personnels de santé de profiter du temps qui reste avant l'explosion des cas pour se préparer. Il s'emporte contre la mauvaise communication gouvernementale qui n'a pas permis de prendre la menace au sérieux.

Jean-Philippe+Mazzucotelli

"On va vers une catastrophe sanitaire, alerte le Pr Jean-Philippe Mazzucotelli, chirurgien cardiaque au CHRU de Strasbourg. Notre courbe épidémique suit celle de l’Italie avec quelques jours de retard. L’Italie qui a 5000 lits de réanimation est dépassée. Ca risque d’être pareil chez nous."

La situation la plus grave est à Mulhouse et à Colmar. Dans ces hôpitaux, les services de réanimation sont saturés. «Des cas très graves sont envoyés dans les hôpitaux voisins. A Strasbourg, on a reçu 10 malades de ces hôpitaux dimanche. On a 150 malades Covid19, dont 50 en réanimation. Il nous reste 10 lits de réa de libre.», raconte-t-il.

Le professeur déplore vivement que le matériel manque. «C’est de la folie, on n’a pas la base. Les masques FFP2 (NDLR avec un filtre) sont en nombre très limité et réservés aux personnels au contact direct des patients. On économise les masques au maximum. A Colmar, c’est pire. Dans 48 heures, ils n’ont plus de masques du tout, plus de gel hydroalcoolique. Et aux dernières nouvelles, il n’était pas prévu que l’hôpital soit ravitaillé, mais j’espère que ça va être fait. Et ils manquent de respirateurs pour la réanimation

Parmi ses craintes le manque de personnel et l’épuisement de ceux qui sont en première ligne.

Pour le moment, les internes et les étudiants en médecine ou en soins infirmiers ont été appelés en renfort. «Certains appuient les services de réanimation d’autres le dépistage du virus. Des anesthésistes-réanimateurs et...

La mondialisation heureuse remise en question

lundi 16 mars 2020 à 16:56

Pour combien de temps ?

La soudaine prise de conscience de la nécessité d'activités non rentables, des répercussions de la délocalisation à outrance, sera-t-elle oubliée sitôt le virus sorti de notre quotidien ?

L'homme qui a eu une révélation - D.R.

Même Emmanuel Macron, champion de la mondialisation heureuse, de la casse du service public et des acquis sociaux s'y est mis dans son premier discours sur l'impact en France du Coronavirus. « Ce que révèle d'ores et déjà cette pandémie, c'est que la santé gratuite sans condition de revenus, de parcours ou de profession, notre État providence, ne sont pas des coûts ou des charges, mais des biens précieux, des atouts indispensables quand le destin frappe ». Il y a là comme un aveu ou sorte de prise de conscience, la santé n'est pas un coût.

Un coût... Le mot est important. Depuis le mitan des années 80, tout est considéré, par principe comme un coût. Dans tous les domaines d'activités, tout est regardé comme un coût... à réduire bien entendu.

De ce changement de paradigme, est née une horde de cost-killers, des gens chargés de réduire les coûts. Les coûts humains, les coûts de production, tous les coûts. Armés de fichiers Excel, ils ont contribué à détruire allègrement des savoir-faire, des vies, une infrastructure. N'est-il pas plus « rationnel » de remplacer les correcteurs dans la presse par le correcteur orthographique de Word ? Plus « rationnel » d'envoyer les journalistes chercher de la doc sur Internet plutôt que de conserver un service de documentation ? Plus « rationnel » de délocaliser la production de tous les biens possibles et imaginables dans des pays où le droit du travail est tellement plus coulant que le coût de la main...