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Cyber mercenaires russes : le péril rouge

mercredi 15 mars 2023 à 10:17

Миграция в качестве красной команды

L’hiver est rude en Russie, même pour les hackers, pourtant privilégiés car exemptés de conscription, certains de ne pas finir les tripes à l’air au fond d’une tranchée dans le Donbass. Mais face à un avenir de plus en plus incertain, ils sont de plus en plus nombreux à choisir le chemin de l’exil. Un flux migratoire dont on parle peu, mais qui devrait pourtant nous alarmer.

Vol Moscou-Dubaï, plusieurs départs chaque jour de la semaine à partir de 200$ en classe éco - Copie d'écran

Si de nombreux russes choisissent avec plus ou moins d'enthousiasme la voie du mercenariat proposée par Prigozhin, il en est de même, plus discrètement, chez les hackers, mais dans une version bien plus confortable que celle offerte par Wagner : au soleil à Dubaï, au sein de la cyber armée émiratie.

This is cyber Sparta

Our arrows will blot out the sun - Then we will fight in the shade.
Our arrows will blot out the sun - Then we will fight in the shade.

L’histoire de la cyber armée émiratie remonte a 2005, quand Richard Clarke, qui avait initié au lendemain du 11 septembre 2001 le renouveau cyber aux Etats-Unis, rejoint les Emirats pour se mettre au service de Mohammed ben Zayed, une vieille connaissance.

Beacon Red, Dread, Darkmatter ou encore Project Raven sont autant de divisions - mythiques chez les blackhats - de cette cyber armée assemblée par les Emirats Arabes Unis depuis bientôt vingt ans.

La cyber Sparte qu’est devenue Dubaï entrera dans l’Histoire pour avoir embauché dès 2008 des bataillons de mercenaires issus des rangs de la NSA, et pour avoir, sous couvert d’anti-terrorisme, lutté dès les débuts du Printemps Arabe contre toute velléité de démocratie ou de droits de l’Homme dans le monde arabe, et ce partout dans le monde.

Consultez un mini-docu sur la naissance de la cyber armée émiratie sur Youtube :

Installés depuis longtemps à Dubaï, ces cyber mercenaires dont les revenus sont très conséquents, profitent d’un univers fait de luxe, de soleil et de sable fin, popularisé sur Instagram par nos influenceurs nationaux....

Patrick Drahi : « Les emmerdes, ça vole toujours en escadrille »

mardi 14 mars 2023 à 20:18

St. Kitts & Nevis, le petit paradis du milliardaire, victime d’un ransomware

Payera ? Payera pas ? Le gouvernement de St. Kitts & Nevis a été piraté par le groupe de ransomware « Ransom House ». Celui-ci menace de publier des téraoctets de données confidentielles. Patrick Drahi va-t-il se retrouver dans un nouveau leak ?

Annonce du piratage de St. Kitts & Nevis - Copie d'écran

C’est quand même pas de chance… Comme disait Jacques Chirac, «Les emmerdes, ça vole toujours en escadrille». Flash-back: les données confidentielles du groupe Altice et de son propriétaire, le milliardaire Patrick Drahi, s’étaient retrouvées sur Internet en août 2022. Nous en avions tiré une série d’articles dont une partie en collaboration avec Street Press et Blast. Patrick Drahi avait tout fait, y compris plusieurs procédures judiciaires pour nous interdire de rendre compte de cette fuite de données. Alors qu’il devait imaginer que la tempête était passée, voici qu’un autre groupe de ransomware annonce avoir piraté cette fois les données confidentielles d’une petite île des caraïbes: St. Kitts & Nevis. Or, il se trouve que St. Kitts & Nevis est le petit paradis du milliardaire. Il y a investi une petite fortune. Tout d’abord en achetant des terrains sur lesquels il possède désormais de très belles villas. Mais aussi en faisant une drôle de proposition au gouvernement: allonger la piste d’atterrissage de Nevis, comme nous l’avions révélé dans cet article, en échange de revenus sonnants et trébuchants, ce qui lui permettra accessoirement d’y faire enfin atterrir son (gros) jet privé. Que va-t-on trouver dans ce futur leak, si St. Kitts & Nevis ne paye pas la rançon? Patrick Drahi sera-t-il présent dans les documents internes du gouvernement de l’île?

Les pirates laissent entendre que de nombreuses informations confidentielles figurent dans les documents qu’ils...

Bassines #7 : Un sujet plus brûlant que la réforme des retraites ?

lundi 13 mars 2023 à 11:21

La conférence interdite de l’université rochelaise

Le photo-reporter Gilles Caron rappelait en 1968 combien il était inutile et vain de tenter d’interdire la parole dans les amphis de Nanterre. L’université de La Rochelle belle-belle aurait-elle oublié que la vitalité sort de la bouche des étudiants diants-diants…

Gilles Caron, une mémoire photographique - Capture d'écran

Est-il utile de rappeler que les manifestations estudiantines ont toujours inquiété les politiques lors des grands mouvements sociaux. Cette réforme des retraites, suivie de l’annonce d’une grève généralisée, vient peut-être de réactiver de vieux réflexes autoritaires dans le milieu universitaire. Ainsi à Paris on a préféré fermer Tolbiac pour éviter d’éventuels débordements, sinon pour se protéger d’une indéracinable occupation des lieux ; idem à Montpellier où la direction annonce clairement : « Si nous ouvrons, l’université va être bloquée. Le plus simple c’est de fermer ».

Nous avons pris la température de l’université rochelaise dont la première pierre fut symboliquement posée en 1992 par François Mitterrand, Helmut Kohl, et Michel Crépeau, le député-maire d’une ville qualifiée de belle et de rebelle à travers l’histoire. Direction la fac de lettres pour juger d’éventuelles traces de rébellion...

La Rochelle le 7 mars : la fac de lettres se déclare - Reflets
La Rochelle le 7 mars : la fac de lettres se déclare - Reflets

Sur place un groupe d’étudiants s’est rassemblé dans un amphi pour décider des actions collégiales à mener. Leurs revendications sont affichées, larges et sans retenues. La réforme, bien sûr, mais quitte à s’engager davantage autant que le message soit à hauteur de leur colère multiple : oui aux méga-retraites, non aux méga-bassines! Croisé sur le parvis de l’université un étudiant perdu dans ses pensées nous fera part de toutes ses inquiétudes : « C’est un vrai ras-le-bol de plein de choses, j’ai...

Carnet de route en Ukraine

dimanche 12 mars 2023 à 14:23

Un an après le début de la guerre, notre reporter raconte le quotidien

Notre journaliste, Jacques Duplessy, est retourné en Ukraine après un an de conflit. Il partage ici son quotidien, ses rencontres et ce qu'il perçoit de la société ukrainienne.

Le début d'un long parcours. Retour en Ukraine pour Jacques Duplessy. - © Reflets

Comment se rendre en Ukraine ? La question m'est souvent posée. Il n'y a plus de vols pour l'Ukraine. Il faut donc passer par un pays limitrophe : la Pologne, la Slovaquie, la Hongrie, la Roumanie ou la Moldavie. Tout dépend où l'on se rend ensuite.

Commençant mon périple par Uzhgorod, le plus simple est de passer par la Hongrie. Et vu le prix des billets d'avion pour Budapest, j'ai chois d'expérimenter le train de nuit. Et puis c'est bon pour la planète.

C’était aussi l’occasion d’emprunter le train de nuit que je prenais régulièrement pour aller en Pologne dans les années 80-90. Le Paris-Vienne reprend le parcours de l’Orient Express et a été rebaptisée NightJet. Plus moderne mais moins mythique. Départ à 19h, arrivée le lendemain matin vers 10h. C’est parti! Côté nostalgie, je ne vais pas être déçu: mon wagon est à peine plus confortable que celui avec lequel je passais le «rideau de fer». Deux prises de courant pour six, couchettes dures, chauffage à la régulation sommaire… Peut mieux faire. Mais c’est un peu la loterie comme je le découvre en remontant rapidement le train. D’autres wagons ont été réellement modernisés et semblent plus confortables. Certains ont une douche partagée. Il existe même une première classe avec un vrai lit deux personnes et une douche privée!

Mais la joie du train de nuit, c’est la rencontre. La vraie surprise est que la rame affiche presque complet. Je me retrouve avec un jeune Français et quatre étrangers....

(In)sécurité dans les airs ?

mercredi 8 mars 2023 à 16:41

Quand sonnent les alarmes de la compagnie Air France

Le site de référence AirlineRatings.com a livré son Top 20 des compagnies les plus sûres : Air France n’en fait pas partie. Des incidents stupéfiants, une sécurité des vols défaillante, le Bureau Enquêtes Analyses, avait déjà pointé dans un rapport une culture irresponsable de certains pilotes.

Pilotes d'Air France - Photothèque Air France

A l’instar du Guide Michelin, le site AirlineRatings.com distribue les bonnes étoiles en matière de sécurité des vols. Qantas a détrôné Air New Zealand, sur la plus haute marche du podium en 2022. Air France est, elle, absente du top 20. Plus étrange, la compagnie avec qui elle est commercialement « mariée » au sein du même groupe, la hollandaise KLM, fait partie du palmarès et n’a connu qu’un crash. Que penser du taux d’accident anormalement élevé d’Air France ? Selon la base de données spécialisée ASN , la compagnie a connu 158 incidents graves et accidents (hors Air Inter) depuis 1946, soit 5 tous les deux ans. Cette statistique exclue les crashs des filiales d’Air France : Britair, Regional Airlines (intégrées depuis dans Hop).

Au-delà des statistiques que l’on peut contester à loisir, la nature de certains incidents laisse pantois. C’est ce qui a poussé le Bureau d’Enquêtes et d’Analyses pour la sécurité de l’aviation civile (BEA), le 23 aout dernier, à tirer la sonnette d’alarme dans un rapport accablant. Il décrit un incident géré de façon hallucinante sur le vol AF 735V Brazzaville-Paris CDG le 31 décembre 2020 et qui aurait pu donner lieu, pour cette Saint-Sylvestre d’un genre particulier, à un beau feu d’artifice.

Une fuite de kérosène est détectée alors que l’avion est en croisière et l’équipage décide de se dérouter sur N’Djamena. Un enfant comprendrait le bien-fondé de la procédure de fuite de carburant : il est impératif de couper le réacteur concerné afin...