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La NSA peut-elle tirer du sens d’une surveillance globale planétaire et en temps réel ?

samedi 15 novembre 2014 à 17:18

garzon

Le Lisbon & Estoril film festival 2014 accueille cette année un symposium sur la surveillance globale dans une ère post-révélations Snowden. Le débat du jour avec Baltasar Garzón (juge, avocat de Julian Assange), Jérémie Zimmermann (fondateur de la Quadrature du net) et Céline Curiol (écrivain) a été l’occasion d’explorer les mécanismes qui permettent aux Etats de dévier à ce point de leur rôle, c’est à dire le bien commun de ceux qui leur ont confié leur pouvoir, les citoyens. Et de verser du mauvais côté de la force, en dépensant des milliards de dollars pour surveiller et contrôler les mêmes citoyens. Les intervenants ont noté que ces infrastructures, plus puissantes, plus vastes, plus technologiques que par le passé, ne sont qu’une évolution de ce qui a toujours existé. Ce qui laisse penser que les Etats sont principalement effrayés par leurs citoyens, plutôt que par d’éventuels terroristes. Ces systèmes, comme l’a rappelé Noam Chomsky dans un entretien avec les organisateurs et diffusé au cours du du festival, visent à protéger les tenants du pouvoir contre ceux qui le leur ont délégué. Mais que faire du volume astronomique des données récoltées par la NSA ? Peut-on imaginer que, justement, parce que ce volume est monumental, la plupart des gens passent au travers des mailles du filet ?

En d’autres termes, peut-on souscrire à l’argument selon lequel le flot de données noie l’information, qu’il est impossible d’en tirer du sens, qui plus est en temps réel ?

Chacun à notre poste, journalistes, hackers, activistes, juristes, artistes, nous concentrons sur notre domaine d’expérience et en fonction des informations dont nous disposons, tentons d’analyser une réalité qui semble désormais dépasser la fiction. Mixons aujourd’hui des aspects techniques et financiers pour tenter d’imaginer ce que peut faire un pays comme les Etats-Unis avec les infrastructures mises en place et révélées par Edward Snowden.

Replongeons avant tout dans le High Frequency Trading, ces techniques du secteur financier dont Reflets a exposé à peu près toutes les méthodes. Le monde de la finance pense avoir trouvé, une fois encore, sa martingale. Le système qui lui permet de gagner à chaque coup. Des algorithmes extrêmement sophistiqués qui analysent des petaoctets de données provenant de sources multiples (fils de news, fils de données boursières, historiques sur des années des cours, etc.) et qui prennent des décisions d’achat ou de vente dans la micro-seconde. Cela ne vous rappelle rien ? Des milliards et des milliards d’informations, en vrac, qu’il faut analyser pour en faire ressortir l’essentiel, y trouver du sens, et prendre des décisions en temps réel, le tout sans même une intervention humaine…

Dans le secteur financier, les personnes qui programment ces algorithmes sont les mieux payées. De véritables ponts d’or leur sont offerts, afin, principalement, qu’ils ne partent pas à la concurrence. Mais aussi, bien entendu, parce que ces infrastructures permettent aux institutions financières de gagner de l’argent, de ne jamais en perdre.

Peut-on raisonnablement imaginer que les Etats-Unis et leur bras armé, la NSA aient investi des milliards de dollars dans une telle infrastructure, sans pouvoir tirer du sens des pétaoctets récoltés ?

Le chant des oiseaux

Certains s’étonnent des sources de données visées. Les applications de jeu comme Angry Birds, World of Warcraft, on en passe. Si les stratagèmes mis en place par des astrophysiciens, des mathématiciens, des statisticiens, et finalement, très peu de financiers, dans le secteur de la finance, peuvent parfois également sembler « étonnants », il est évident qu’ils ne sont pas mis en place par hasard. Mieux, ils ont un sens. Un but. Ce but, c’est de gagner de l’argent. Et devinez… Ça marche. Il en va probablement de même pour la NSA. Elle ne collecte sans doute pas des données qui peuvent sembler farfelues pour rien. Et en tout cas pas pour ne rien en faire d’utile.

Si les algorithmes de la finance parviennent à prendre des décisions en temps réel et qui génèrent des millions de dollars, ceux de la NSA doivent à n’en pas douter analyser les petaoctets de données et en tirer du sens. Peut-être même permettre de prendre des décisions sans intervention humaine en temps réel à mesure de les données circulent dans les tuyaux.

Et encore, nous n’abordons ici que l’aspect « software ». Sur le plan du matériel, il existe des entreprises pouvant fournir ce qui est nécessaire à de tels traitements… Nous avons déjà évoqué sur Reflets des noms qui ne vous disent probablement rien comme celui de Reservoir aux USA, ou de Kalray.. en France, deux spécialiste du MPPA.

Passons ici un message subliminal, issu de cette page :

Reservoir’s patent-pending pattern-matching technology – provides high volume, deep content inspection at line rates up to 100 gigabits per second. R-Scope can:

Perform deep content inspection at up to 100 Gbps bidirectional on a 1U appliance

Analyze hundreds of packets and flows in parallel

Match thousands of signatures concurrently

Support advanced network monitoring languages (Snort, regular expressions, and beyond)

Compile signatures to high-performance embedded code for efficiency

A quand des attaques de drones sur des terroristes supposés décidées par des algorithmes, en temps réel ? Si Ben Laden avait joué à Angry Birds, il serait probablement mort plus tôt…

 

vignette-crownfundNote : cet article a été financé grâce aux dons des lecteurs de Reflets

Histoire politique : tout dépend du point de vue (2)

mardi 11 novembre 2014 à 20:03

Hollywood-CIA

— « Une dictature est un système politique totalitaire. Le terme dictature n’est peut-être pas le plus approprié pour caractériser les nations occidentales et leur organisation mondiale, l’ONU, mais je préfère l’utiliser par commodité, parce qu’il résume de façon pertinente le fonctionnement politique de cette époque. Le principe de la dictature est avant tout celui d’imposer une idéologie à la majorité. Une façon de voir le monde, de fonctionner en son sein, si vous voulez. Le principe de la dictature est qu’une poignée d’individus, quand ce n’est pas un seul, parfois, décide pour le reste. Dans le cas des nations occidentales, c’est une dictature économique, financière, militaire et bien entendu politique qui se mit en place, au sortir de la seconde guerre mondiale, au milieu du XXème siècle. Une poignée d’Etat l’a mise en place, à l’encontre, principalement, des Etats du sud de la planète. Gardez en tête qu’une dictature est avant tout un système qui organise la vie d’une nation ou de plusieurs, et dans lequel des moyens étatiques ou privés sont mis en œuvre de façon massive pour forcer, inciter, obliger, amener les populations à aller dans un sens. Que ce soit au niveau des valeurs morales, du fonctionnement social, économique, ou même existentiel. Ai-je répondu à votre question ? »

— « Oui, merci orateur »

La foule d’étudiants se leva, puis se rassit dans un même mouvement. Dehors, la tempête s’amplifiait jetant des pierres grosses comme le poing contre les volets de métal. Les systèmes de distorsion acoustique intelligents annulaient le bruit effroyable présent à l’extérieur. Dans la salle, tout était silencieux dans l’attente de la reprise de parole de l’orateur.

—  « Le XXème siècle, à partir du dénouement de la seconde guerre mondiale, n’a été qu’une longue succession d’interventions militaires, politiques, économiques pour assurer la domination des 20% sur le reste de l’humanité. Les guerres d’indépendance ont amené les nations de l’ONU à pratiquer la torture, les meurtres de masse, les bombardements, le soutien à des régimes policiers sanglants. Le pays le plus en pointe dans cette terrible imposition d’un ordre global fut celui nommé USA. Sa capacité économique était le levier principal pour parvenir à maintenir une domination sans partage, ou presque : il détenait la maitrise de la monnaie mondiale de référence ainsi que et les structures financières les plus puissantes qui ruinaient des pays et des peuples à volonté. Les multinationales de l’économie numériques étaient aussi les leurs lors du basculement dans le siècle de l’exode, le dernier »

L’orateur saisit un verre d’eau, le but lentement, le reposa sur son pupitre et embrassa l’assemblée d’un regard sombre. Sa voix, lorsqu’il reprit la parole, était un ton plus grave.

— « Ce que je vais vous dire maintenant n’est pas quelque chose qui me fait plaisir, puisque cela met en cause notre fonctionnement, sachant que dans l’absolu nous sommes issus de cette humanité. Mais il le faut. Le meilleur antidote à tout poison est le poison lui-même, l’ignorance est mère de toute violence, vous le savez bien »

La foule se leva et d’une seule voix parfaitement harmonieuse reprit la phrase de l’orateur :

— « Le meilleur antidote à tout poison est le poison lui-même, l’ignorance est mère de toute violence »

Les deux mille étudiants se rassirent d’un même mouvement parfaitement synchrone. L’orateur ne put réprimer un léger sourire, et poursuivit :

— « Le système idéologique, à partir de la dernière décennie du XXIème siècle devint unique avec la disparition d’un bloc politique intitulé Union Soviétique. Ce système, le communisme — dictatorial lui aussi — avait échoué à imposer son idéologie sur le reste. Ses dirigeants et sa population se rangèrent donc du côté de celui des USA et de ses alliés occidentaux, et donc du capitalisme. Cette idéologie capitaliste s’était modifiée en une vingtaine d’année sous la pression de quelques chefs d’Etats importants, aidés de grands capitaines de l’industrie et de la finance pour devenir un système libéral ou libéraliste. Certains le nommèrent même ultra-libéralisme ou néo-libréalisme à l’aube du XXIème siècle. Ce système libéral fut la clef de la domination totale des 20% des plus riches, le monde blanc occidental, sur le reste de l’humanité. Et ce que je vais vous révéler, ne va pas vous inciter à considérer l’humanité sous un angle favorable, puisque si ce système put se mettre en place aussi facilement, avec autant de force et fit autant de ravages, c’est qu’il n’était ni imposé, ni subi »

L’hologramme représentant le globe terrestre se mit à tourner et des traits lumineux de couleurs différentes se mirent à le parcourir. Une dizaine, puis une centaine, jusqu’à strier sa totalité. Les pays de couleurs différentes se mirent à clignoter, à pâlir pour certains, d’autres à devenir plus foncés.

— « Vous pouvez accéder au détail explicatif de cette animation via le holo-mind mis à votre disposition pour comprendre le détail des interactions complexes qui s’affichent en ce moment même. Comme vous le comprenez, ces interactions de flux fiananciers, transferts de richesse, de matières premières, échanges commerciaux, interventions militaires, augmentation, baisse ou stagnation du niveau de vie des populations, permettent de voir des changements majeurs s’opérer entre 1990 et 2025. Ces 35 années sont décisives puisqu’elle démontrent comment le continent nommé Afrique a été pillé, comment celui nommé Asie s’est enrichi de façon globale sans améliorer la condition de ses habitants, et comment le continent Amérique du sud, s’il a mieux résisté, n’a pas fortement progressé comme certains échanges pourraient le laisser envisager. Dans le même temps, les pays en bleu se sont renforcés. Toujours les mêmes : USA et ex-empires coloniaux »

Une voix, identique à celle de la première intervention, mais située ailleurs dans la salle, se fit entendre :

— « Cette domination des pays en bleu, ce sont les 20% des humains les plus riches, les blancs occidentaux, n’est-ce pas, orateur ? Mais pourquoi les populations noires, ou jaunes, ou marrons n’ont rien fait contre cela ? Elles étaient pourtant autonomes depuis la fin des colonies ? »

L’orateur avala sa salive et dirigea son regard vers l’espace d’où le système amplifiait la voix .

— « Oui, elles étaient autonomes, en théorie. Mais ce qui détermine la domination des 20% n’est pas la capacité des dominés à se défendre, mais celle des dominants à ne jamais douter de leur bonne foi. Et c’est cela que je vais tenter de vous expliquer. L’arme principale de cette domination n’était ni les menaces, ni les armées, ni la finance, en tant que telle. L’arme principale de ce système était un poison, et ce poison était… les écrans »

L’orateur tendit le bras vers son verre d’eau, but une gorgée et attendit. Personne ne bougeait. Dehors, la tempête commençait à faiblir. Les robots nettoyeurs allaient bientôt sortir.

 

(Fin du chapitre 2)

Histoire politique : tout dépend du point de vue (1)

lundi 10 novembre 2014 à 19:00

from-internet

La salle de conférence était bondée. Plus de deux mille étudiants, dans un silence quasi religieux,  attendaient que l’orateur prenne la parole. Dehors, la tempête battait son plein, rageuse, empêchant tout être vivant de sortir des bâtiments — mais heureusement parfaitement protégés. Les rideaux de métal s’étaient refermés sans un bruit quelques minutes avant qu’elle ne débute et l’air conditionné rafraichissait la salle, dont la température s’était élevée sensiblement par la seule accumulation de la chaleur corporelle cumulée de la foule.

L’orateur s’approcha d’un pupitre, se racla la gorge et débuta sa conférence. Le silence était complet.

— « Ce cours d’histoire est le seul qui aborde le fonctionnement de l’humanité sur Terre dans ses derniers instants. Je sais que vous êtes nombreux à vous y intéresser, mais il me faut vous mettre en garde : nous n’avons rien à retenir d’intéressant des expériences passées. Rien. La seule fonction de ce cours d’histoire est de vous permettre de comprendre, succintement, comment l’humanité d’alors a échoué. L’intérêt de l’histoire est de s’inspirer de ce que nous avons construit depuis 323 ans, pas d’aller répéter les horreurs perpétrés sur Terre »

La salle était toujours parfaitement silencieuse. L’orateur se racla la gorge et afficha une image holographique au centre de la salle. Une grande mappemonde terrestre se mit à tourner au dessus des 2000 étudiants.

— « Ceci est le globe terrestre. A -23 TF, soit le début du XXIème siècle pour le calendrier d’alors. Il y avait sur Terre plus de 190 nations humaines différentes reconnues par une organisation dictatoriale nommée ONU. L’organisation en question était composée de 5 Etats décisionnaires en capacité de détruire plusieurs fois la planète grâce à leur armement nucléaire. Ces 5 nations étaient les plus riches, ou tout du moins les plus puissantes, puisque certaines avaient des populations pauvres, voire très pauvres. La logique de cette organisation était simple : permettre aux grands empires de continuer à écraser le reste de l’humanité, tout en prétendant être indispensable pour l’équilibre et le bien-être de l’humanité. Mais je reviendrai sur l’ONU après vous avoir expliqué brièvement comment une part négligeable de l’humanité avait réussi à dominer le restant, et avait installé la dictature mondiale qui, comme vous le savez plus ou moins, à anéanti l’humanité d’alors »

Un laser jaillit d’un pupitre sur l’un des côtés de la salle circulaire et frappa un grand espace de terre du globe holographique.

— « Ceci est une nation importante dans le contexte d’alors. Son nom est USA, ou Etats-Unis d’Amérique. Jusqu’à la moitié du XXème siècle, les USA n’étaient pas une nation très importante, malgré une participation à la première guerre mondiale moderne. L’administration américaine ne parvenait pas entrer vraiment en compétition avec les nations d’Europe, les empires coloniaux. Ce n’est qu’après la seconde guerre mondiale que les USA devinrent la nation principale, et prirent la tête de la dictature mondiale. Avec l’ONU, mais pas uniquement. Nous y reviendrons »

La partie la plus haute du globe se colora en bleu, l’autre moitié en rouge, avec certaines parties en jaune, en vert et en orange.

— « L’histoire du XXème et XXIème siècle est complexe, mais il est nécessaire, pour l’appréhender correctement, de comprendre une chose qui a toujours été cachée aux être humains de ces époques : le mensonge généralisé d’Etat, la création d’une vision du monde totalement fausse et fabriquée ont été permanents. Au point que des générations entières d’individus ont appris à ne jamais comprendre dans quel monde ils vivaient et quels étaient les véritables tenants et aboutissants des politiques menées par ceux qu’ils élisaient à la tête de leurs Etats — les plus riches — ceux qui constituent ce qu’on appelle désormais « la dictature occidentale. »

L’orateur ferma les yeux quelques instants, reprit sa respiration, et attendit. Une voix s’éleva de la foule d’étudiants, amplifiée par les systèmes intelligents :

— « Qu’est-ce exactement qu’une dictature, orateur ? »

(Fin du chapitre 1)

Bluecoat s’offre une parution presse parfaite

lundi 10 novembre 2014 à 17:35

citizen lab bluecoat

C’est chose courante dans les entreprises : obtenir une parution dans un journal, qui vante directement ou indirectement les bienfaits de la société. Présentée la plupart du temps comme une contribution d’un « expert », elle prend la forme d’un article plus ou moins bien rédigé. Généralement moins bien, mais il y a des exceptions et c’est à cela que l’on reconnaît le bon communiquant. Il écrit presque comme un journaliste et sait faire autre chose que qu’un communiqué de presse qui finira irrémédiablement dans la poubelle de tout journaliste qui prend son travail au sérieux. Aujourd’hui, c’est Bluecoat, une société bien connue des lecteurs de Reflets , qui a réussi à se faire une belle publicité sur le dos des Echos.

bluecoat-les-echos

Dans le secteur de la sécurité informatique, les dirigeants d’entreprise ont l’impression d’avoir touché le saint Graal lorsque leur chargé de communication leur obtient un article dans les inénarrables MagSecurs ou Global Security Mag. On y trouve reproduits, mot pour mot, les communiqués de presse des entreprises, présentés comme des informations et sans mise en garde aucune du lecteur. Dans ce monde rempli de poneys et de licornes, toutes les solutions, toutes les entreprises, tous les produits, sont merveilleux, efficaces, révolutionnaires.

Mais revenons à Bluecoat. Un lecteur assidu de Reflets a repéré la publication dans Les Echos, un véritable journal cette fois, d’un « article » de Dominique Loiselet, directeur France de Bluecoat.

Le monsieur, évidemment expert du sujet, y explique que la cybersécurité et la protection des données personnelles sont deux jambes coordonnées. Pourquoi pas.

Sauf que, bien entendu, les lecteurs de Reflets le savent bien, jusqu’ici, Bluecoat s’est surtout illustrée par sa capacité à « égarer » des appliances, celles-ci apparaissant par magie vaudou dans des pays particulièrement fâchés avec les Droits de l’Homme. Du coup, Bluecoat est, à l’insu de son plein gré, devenu expert en données personnelles récupérées par les services de police ou de renseignement de ces pays pour le plus grand malheur des opposants politiques. Le meilleur exemple étant bien entendu celui de la Syrie, dont Reflets et Telecomix avaient assuré la médiatisation. A tel point que les scénaristes de The Good Wife en avaient tiré un épisode, utilisant même dans les plaidoiries l’un des arguments phares de Reflets.

Que nous dit Dominique Loiselet ?

Quelques évidences largement partagées sur la cybersécurité, puis… Ceci :

Reste que la coordination entre les deux jambes pourrait être améliorée. Le fait par exemple qu’il faille encourager le chiffrage des données pour sécuriser les informations personnelles, comme le recommande l’Agence Européenne de Cybersécurité ENISA, est incontestable. Mais les flux chiffrés sont aussi des voies d’accès privilégiées… pour les pirates. Quelles sont alors les conditions que les entreprises et organisations doivent respecter pour utiliser des outils de déchiffrage tout en respectant les impératifs en matière de protection des données personnelles ? À ce jour, aucun texte public – loi, règlement ou simple communication des autorités – ne répond clairement à la question.

Le lecteur non averti verra dans tout cela l’avis d’un expert en sécurité informatique et donc, incidemment, en protection des données personnelles.

Le lecteur averti y verra la publication d’un papier en support des idées et des produits de Bluecoat, avec une étonnante précision dans le timing.

Premier indice, sur le site de Bluecoat, on trouve une information sur un produit assurant le déchiffrement des données sur un réseau d’entreprise, justement, pour éviter de ne pas voir passer une attaque.

bluecoat-pub-site-web

Décidément, cette histoire de déchiffrement « interne » des flux chiffrés est à la mode. Quelle concomitance dans la parution de cet « article », la promotion de ce cet outil de Bluecoat, qui fait justement cela, et… Un avis de l’Ansii sur ce sujet :

ansii-avis-flux-https

Bienvenue dans la Comm‘. Sous couvert d’un article d’expert, les Echos participent gratuitement (on imagine) à la campagne produit de Bluecoat. Un deal win-win. Bien entendu, les experts du domaine pourraient y voir encore d’autres choses lorsque Bloecoat met l’accent sur l’intérêt du déchiffrement des flux HTTPS. Relets, par exemple, serait curieux de savoir sur quelle technologie repose ce type d’offre, notamment lorsqu’il s’agit de déchiffrer du flux live et à quoi ressemblent les derniers deals de Bluecoat dans ce domaine. Nul doute, Magsecurs et Global Security Mag vont nous l’apprendre dans leur prochain opus.

Good evening, Paris

samedi 8 novembre 2014 à 15:20

v-justice

 

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Lire l’article sur Mediapart qui révèle ce document

Ainsi que : «A Sivens, un drame était inévitable»

 

Good evening, London. Allow me first to apologize for this interruption. I do, like many of you, appreciate the comforts of every day routine — the security of the familiar, the tranquility of repetition. I enjoy them as much as any bloke. But in the spirit of commemoration, whereby those important events of the past, usually associated with someone’s death or the end of some awful bloody struggle, are celebrated with a nice holiday, I thought we could mark this November the 5th, a day that is sadly no longer remembered, by taking some time out of our daily lives to sit down and have a little chat. There are of course those who do not want us to speak. I suspect even now, orders are being shouted into telephones, and men with guns will soon be on their way. Why? Because while the truncheon may be used in lieu of conversation, words will always retain their power. Words offer the means to meaning, and for those who will listen, the enunciation of truth. And the truth is, there is something terribly wrong with this country, isn’t there? Cruelty and injustice, intolerance and oppression. And where once you had the freedom to object, to think and speak as you saw fit, you now have censors and systems of surveillance coercing your conformity and soliciting your submission. How did this happen? Who’s to blame? Well certainly there are those more responsible than others, and they will be held accountable, but again truth be told, if you’re looking for the guilty, you need only look into a mirror. I know why you did it. I know you were afraid. Who wouldn’t be? War, terror, disease. There were a myriad of problems which conspired to corrupt your reason and rob you of your common sense. Fear got the best of you, and in your panic you turned to the now high chancellor, Adam Sutler. He promised you order, he promised you peace, and all he demanded in return was your silent, obedient consent. Last night I sought to end that silence. Last night I destroyed the Old Bailey, to remind this country of what it has forgotten. More than 400 years ago a great citizen wished to embed the fifth of November forever in our memory. His hope was to remind the world that fairness, justice, and freedom are more than words, they are perspectives. So if you’ve seen nothing, if the crimes of this government remain unknown to you then I would suggest that you allow the fifth of November to pass unmarked. But if you see what I see, if you feel as I feel, and if you would seek as I seek, then I ask you to stand beside me one year from tonight, outside the gates of Parliament, and together we shall give them a fifth of November that shall never, ever be forgot.