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Testé et approuvé : on peut transformer un PS en une UMP avec un baril d’Amesys

vendredi 19 octobre 2012 à 23:55

François Hollande a été élu sur un slogan intéressant : « le changement, c’est maintenant« . Après cinq années de décomplexitude, de lâcher prise total dans la pratique d’une politique de clan, la promesse d’une salutaire (ré)inversion des valeurs, sonnait comme une douce mélodie aux oreilles des démocrates. Bien entendu, chacun (sauf les naïfs, mais ils peuvent être nombreux) savait que François Hollande ne changerait pas tout. Au mieux avait-on un mince espoir… Cela ne pouvait pas être pire.

Le futur président qui sait utiliser la langue française, à l’inverse de son prédécesseur, avait d’ailleurs utilisé le débat télévisé pour placer une intéressante anaphore :

« Je veux être un président qui d’abord respecte les Français, qui les considère. Un président qui ne veut pas être président de tout, chef de tout et en définitive responsable de rien. »
« Moi président de la République, je ne serai pas le chef de la majorité, je ne recevrai pas les parlementaires de la majorité à l’Élysée.
Moi président de la République, je ne traiterai pas mon Premier ministre de collaborateur.
Moi président de la République, je ne participerai pas à des collectes de fonds pour mon propre parti, dans un hôtel parisien.
Moi président de la République, je ferai fonctionner la justice de manière indépendante, je ne nommerai pas les membres du parquet alors que l’avis du Conseil supérieur de la magistrature n’a pas été dans ce sens.
Moi président de la République, je n’aurai pas la prétention de nommer les directeurs des chaînes de télévision publique, je laisserai ça à des instances indépendantes.
Moi président de la République, je ferai en sorte que mon comportement soit en chaque instant exemplaire.
Moi président de la République, j’aurai aussi à cœur de ne pas avoir un statut pénal du chef de l’État ; je le ferai réformer, de façon à ce que si des actes antérieurs à ma prise de fonction venaient à être contestés, je puisse dans certaines conditions me rendre à la convocation de tel ou tel magistrat ou m’expliquer devant un certain nombre d’instances.
Moi président de la République, je constituerai un gouvernement qui sera paritaire, autant de femmes que d’hommes.
Moi président de la République, il y aura un code de déontologie pour les ministres, qui ne pourraient pas rentrer dans un conflit d’intérêts.
Moi président de la République, les ministres ne pourront pas cumuler leur fonction avec un mandat local, parce que je considère qu’ils devraient se consacrer pleinement à leur tâche.
Moi président de la République, je ferai un acte de décentralisation, parce que je pense que les collectivités locales ont besoin d’un nouveau souffle, de nouvelles compétences, de nouvelles libertés.
Moi président de la République, je ferai en sorte que les partenaires sociaux puissent être considérés, aussi bien les organisations professionnelles que les syndicats, et que nous puissions avoir régulièrement une discussion pour savoir ce qui relève de la loi, ce qui relève de la négociation.
Moi président de la République, j’engagerai de grands débats, on a évoqué celui de l’énergie, et il est légitime qu’il puisse y avoir sur ces questions-là de grands débats citoyens.
Moi président de la République, j’introduirai la représentation proportionnelle pour les élections législatives, pour les élections non pas de 2012, mais celles de 2017, car je pense qu’il est bon que l’ensemble des sensibilités politiques soient représentées.
Moi président de la République, j’essaierai d’avoir de la hauteur de vue, pour fixer les grandes orientations, les grandes impulsions, mais en même temps je ne m’occuperai pas de tout, et j’aurai toujours le souci de la proximité avec les Français. »

Et comme le disait à l’époque Daniel Schneidermann, cette tirade était un moment d’allégresse :  « Trois minutes vingt, le temps d’une chanson, pour effacer, venger, cinq ans d’appropriation, cinq ans de gloutonnerie, d’anomalie et au total d’humiliation ».

Reste que le pouvoir change les hommes, paraît-il.

En tout cas, certains espoirs portés par François Hollande sont aujourd’hui assez sérieusement douchés. Nous pourrions disserter sur chaque point de la tirade du candidat. Mais ce serait un peu fastidieux.

Concentrons-nous sur un exemple que les lecteurs de Reflets connaissent bien : l’AmesysGate.

Pensiez-vous ami lecteur que l’impunité des dirigeants de Bull/Amesys allait venir à son terme avec l’arrivée d’une alternance au pouvoir ?

Pas le moins du monde. Et les derniers tweets échangés avec @francediplo le confirment : avec un baril d’Amesys, il est possible de transformer un PS en une UMP… Démonstration…

Hier, @francediplo évoque un congrès régional à Rabat sur la peine de mort et précise que François Zimeray, ambassadeur pour les droits de l’homme, représentera la France au congrès de Rabat.

Ce à quoi Reflets, taquin, répond :

_reflets_
Dites, @francediplo, François Zimeray parlera-t-il du #Eagle qu’#Amesys installe à Rabat avec la bénédiction du #gouvernement Français ?
18/10/12 17:51

et

_reflets_
A propos, @francediplo, quelle est votre position sur cette installation #Eagle d’#Amesys à Rabat ? http://t.co/NK5danj3
18/10/12 18:01

@francediplo s’est renseigné et a trouvé des réponses à nos questions. Il s’agit de la position du gouvernement socialiste en place. Accrochez vos ceintures :

francediplo
@_reflets_ Ls sys. informatiques Amesys ne ft pas l’objet de contrôle avant exportation car n’entrent pas ds la cat. ds biens à double usage
19/10/12 19:20
francediplo
@_reflets_ Il y a une réflexion en cours en interministériel pr proposer une extension des biens à double usage aux intercepteurs d’internet
19/10/12 19:23

Chez Reflets, une telle réponse laisse sans voix.

C’est en effet la théorie officielle du gouvernement Sarkozy, celui qui a tant facilité le deal entre Amesys et Abdallah Senoussi, un terroriste  notoire, condamné par contumace en France depuis 1999.

Cette théorie consiste à évoquer un « vide juridique » à propos de l’exportation des armes numérique.

Cette théorie a été plusieurs fois évoquée et relayée par Jean-Marc Manach et a fait l’objet d’une longue discussion entre lui et moi (Full disclosure : je connais très bien Jean-Marc Manach, il travaillait dans mon service à Transfert). Je suis farouchement opposé à cette théorie farfelue qui exonère tout le monde de toute responsabilité.

Pas de politiques ayant favorisé la vente d’un outil de surveillance globale de la population libyenne à Mouammar Kadhafi, pas de dirigeants de Bull / Amesys ayant traité avec un terroriste (Abdallah Senoussi) qui était leur interface gouvernementale. Pas d’usage d’un logiciel français, d’un savoir-faire français, d’une équipe de développeurs français au service de tortionnaires pour pister les opposants libyens. Aucune responsabilité ne pourrait être recherchée en justice puisqu’il n’y aurait pas de « délit ». Cela plairait bien à tous les dirigeants des entreprises vendeuses de Deep Packet Inspection. Ils ont une fâcheuse tendance à prendre tout le monde pour des cons, et là, on atteindrait une apothéose.

Pour Reflets, et pour moi, tout ce petit monde, les politiques, les dirigeants de Bull / Amesys, les facilitateurs (comme Ziad Takieddine) ont une responsabilité qui peut être recherchée. Il suffit de choisir un angle juridique qui se tienne et qui puisse devenir un angle judiciaire. Pour nous, l’exportation de produits de ce genre ne peut être faite sans la signature du premier ministre.

Entendre @francediplo ressortir les arguments de l’ancien gouvernement, cela laisse pantois. Il suffirait donc d’un baril d’Amesys pour transformer le PS en une UMP ?

De la merde dans les ventilos ?

Bien entendu, on savait que sur ce point, le changement, ce n’était pas maintenant. Mais tout de même… Là c’est un peu fort.

On pourrait être de gros complotistes et se dire que si tout le monde, UMP comme PS, veut étouffer cette histoire de vente par Amesys à Mouammar Kadhafi d’un système de surveillance de toute la population, c’est peut-être parce que si la justice entrait dans la partie, il y aurait de merde propulsée dans les ventilos et donc, étalée partout.

D’ailleurs, en mai 2012, une information judiciaire était ouverte contre Amesys pour complicité d’actes de tortures en Libye après une plainte de la FIDH et depuis… Rien. Un assourdissant silence. Reflets qui dispose d’informations privilégiées sur Amesys et n’a pas caché être à la disposition de la Justice n’a jamais été contacté par cette dernière. Pas plus, à notre connaissance, que Owni, Mediapart ou tout autre journal…

Le silence est d’or. Pourvu que le bruit médiatique retombe…

Si l’on était de gros complotistes on dirait qu’il est particulièrement étrange de voir les principaux clients d’Amesys défiler dans le bureau de François Hollande. Tous des démocrates convaincus et patentés comme le Roi du Maroc, le roi de Bahreïn, le premier ministre du Qatar, le fils du roi d’Arabie saoudite, le roi de Jordanie et le prince héritier d’Abu Dhabi qui en moins de 100 jours de pouvoir socialiste ont été reçus par François Hollande…

francediplo
@_reflets_ Il y a une réflexion en cours en interministériel pr proposer une extension des biens à double usage aux intercepteurs d’internet
19/10/12 19:23

Nous expliquait vendredi soir @francediplo.

Ce sont les militants du mouvement du 20 février qui vont être contents  : il y a une réflexion en cours en interministériel.

Prenez votre temps amis ministres, les opposants attendront.

Mais bon, hein, ceci dit, personne n’est coupable de rien pour l’existant :

francediplo
@_reflets_ Si un tel matériel a été exporté, l’exportateur n’avait pas besoin d’obtenir une autorisation ni d’en informer l’administration
19/10/12 19:40

L’existant, c’est un Eagle en cours d’installation à Rabat par Amesys avec du matériel fourni par Euriware, le soutien d’Alten… Bref, que du bon… Du savoir faire français si cher au gouvernement actuel.

Dites François Hollande… Vous président, pourriez-vous répondre à une question simple ?

Vous semble-t-il « normal » qu’une entreprise française ait vendu un outil de chasse aux opposants à Mouammar Kadhafi, avec comme interface d’Amesys, un terroriste condamné par la France sans jamais être inquiétée par la justice ?

Allons un peu plus loin :

Alors que la tendance est à la lutte contre le terrorisme depuis le 11 septembre 2001, peut-on avoir en France une totale impunité pour un fleuron de l’industrie informatique (et son patron qui s’est très directement impliqué) vendant des outils de chasse aux opposants politiques à quelqu’un qui est condamné en France pour son implication, justement, dans un acte terroriste ? L’Etat est-il si désarmé que cela face à de tels agissements ? En cherchant bien, ne peut-il trouver des avocats capables de trouver un angle d’attaque juridique qui tienne la route ?

L’Etat français serait-il moins puissant que l’Etat américain lorsqu’il s’agit d’expliquer aux entreprises que l’on ne joue pas impunément avec la vie d’opposants dans des dictatures ou des Etats policiers ? L’OpSyria de Telecomix, Reflets et  Fhimt n’était pas passée, outre  Atlantique, aussi inaperçue que l’AmesysGate de ce côté ci de l’océan…

En cherchant un peu dans les archives, vous président, pourriez voir si François Fillon ou un service de l’Etat a signé une autorisation de vente des produits Bull / Amesys à la Libye. Si tel n’était pas le cas, le gouvernement français pourrait rechercher la responsabilité d’Amesys sur la base des articles évoqués dans ce papier.

 

 

 

Interlude :

Bomba estereo, La Yegros, Jay Z ont accompagné l’écriture de cet article.

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Allo la France réchauffiste ? Ici Londres… #ClimateGate

vendredi 19 octobre 2012 à 14:29

C’est une très très mauvaise nouvelle qui vient de tomber, pour toute l’église réchauffiste, et elle vient d’Angleterre, via le Dailymail du 13 octobre :

« From the start of 1997 until August 2012, however, figures released last week show the answer is zero: the trend, derived from the aggregate data collected from more than 3,000 worldwide measuring points, has been flat. »

« Du début 1997 jusqu’à Août 2012, toutefois, les chiffres publiés la semaine dernière montrent que la réponse est zéro: la tendance, provenant de l’ensemble des données recueillies auprès de plus de 3.000 points de mesure dans le monde entier, a été stable. »

D’un point de vue graphique, ça donne ça :

Le Dailymail, ce repère de pollueurs, pro-Bush, soutenus par le grand capital et les industries pétrolières ose nous infliger des données récemment modélisées, c’est vraiment dégueulasse.

« The world stopped getting warmer almost 16 years ago, according to new data released last week.

The figures, which have triggered debate among climate scientists, reveal that from the beginning of 1997 until August 2012, there was no discernible rise in aggregate global temperatures.

This means that the ‘plateau’ or ‘pause’ in global warming has now lasted for about the same time as the previous period when temperatures rose, 1980 to 1996. Before that, temperatures had been stable or declining for about 40 years. »

« Le monde a arrêté de se réchauffer depuis 16 ans, selon de nouvelles données publiées la semaine dernière.

Les chiffres, qui ont déclenché un débat entre les scientifiques du climat, révèlent que depuis le début de l’année 1997 jusqu’à Août 2012, il n’y avait pas d’augmentation sensible du montant global des températures mondiales.

Cela signifie que le «plateau» ou «pause» dans le réchauffement climatique a une durée équivalente à la période précédente, lorsque les températures ont augmenté, de 1980 à 1996. Avant cela, les températures ont été stables ou en déclin depuis environ 40 ans. »

Dingue, non ? On y croit pas. C’est moche. Vraiment moche…on est très déçus, on y croyait, on était contents que cette saloperie d’homme ait fait grimper en flèche la température par ses pollutions toutes pourries à 90% certains, on était contents.

Mais Phil Jones, le spécialiste en demande d’effacement de mails compromettants du Giec, [Dans un courriel daté de fin mai 2008, Phil Jones demande à Michael Manncitation : « Peux-tu supprimer tous les courriels que tu peux avoir eu avec Keith [Briffa] concernant l’AR4 [le quatrième rapport du Giec]41 ? Keith fera la même chose. […] Peux-tu aussi envoyer un courriel à Gene [Wahl] et lui dire de faire pareil ? Je n’ai pas sa nouvelle adresse. On demandera à Caspar [Ammann] de faire la même chose. »] a très vite réagi pour corriger le tir :

« Some climate scientists, such as Professor Phil Jones, director of the Climatic Research Unit at the University of East Anglia, last week dismissed the significance of the plateau, saying that 15 or 16 years is too short a period from which to draw conclusions »

On ne lui la fait pas à Phil, c’est pas avec un truc de températures globales sur 15 ans qu’on peut démontrer quoi que ce soit.

Mais d’autres scientifiques contredisent ce pauvre Phil (qui n’aime pas qu’on puisse lire ses mails compromettants et propose des ruses pour faire coller les résultats, quand il en a besoin [Un des courriels mis en cause propose d’utiliser une astuce (a trick) afin de cacher une baisse de la température moyenne (hide the decline). D’autres fichiers font référence à des astuces variées pour « cacher » le « déclin » ou la « divergence » : suppression, remplacement par des moyennes thermométriques globales, remplacement par des chiffres fixes (…) Phil Jones affirme que l’astuce signifiait de façon familière « quelque chose d’intelligent à faire » et non une manipulation des données comme l’affirment ses détracteurs.]) :

« Others disagreed. Professor Judith Curry, who is the head of the climate science department at America’s prestigious Georgia Tech university, told The Mail on Sunday that it was clear that the computer models used to predict future warming were ‘deeply flawed’. »

Le modèle prédictif informatique est profondément défectueux. Ca c’est énervant pour Prof Jones (et d’autres), qui avoue quand même quelques trucs, mais pas trop :

« Even Prof Jones admitted that he and his colleagues did not understand the impact of ‘natural variability’ – factors such as long-term ocean temperature cycles and changes in the output of the sun. However, he said he was still convinced that the current decade would end up significantly warmer than the previous two. »

Bon, ok, ils avouent qu’ils pigeaient pas tout dans les facteurs naturels des variations du climat, comme les cycles de variations des températures océaniques et les changements niveau cycles solaires. Ok, ok. Mais il reste convaincu qu’au final, cette décennie finira bien par être significativement plus chaude que les deux précédentes. Le Jones, il y arrivera bien au final à faire, que ça colle.

Parce que, bon, comme c’est un peu répété depuis le début de cette série, le climat, son réchauffement, tout ce bazar est un peu plus compliqué que « ça chauffe parce qu’on pollue, on va tous mourir ». Que les modèles informatiques, ben tout dépend de ce qu’on y met dedans, et que c’est le climat d’une planète quand même…

« But according to increasing numbers of serious climate scientists, it does suggest that the computer models that have for years been predicting imminent doom, such as  those used by the Met Office and the UN Intergovernmental Panel on Climate Change, are flawed, and that the climate is far more complex than the models assert. ‘The new data confirms the existence of a pause in global warming,’ Professor Judith Curry, chair of the School of Earth and Atmospheric Science at America’s Georgia Tech university, told me yesterday. »

« Mais, selon un nombre croissant de scientifiques du climat, cela suggère que les modèles informatiques qui ont prédit une catastrophe imminente pendant des années tels que ceux utilisés par le Met Office et le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), sont imparfaits, et que le climat est beaucoup plus complexe que les modèles l’affirment. «Les nouvelles données confirment l’existence d’une pause dans le réchauffement climatique, m’a dit hier le professeur Judith Curry, président de l’Ecole de la Terre et des sciences atmosphériques à l’université américaine Georgia Tech, »

Ces salauds d’Anglo-saxons sont en train de nous dire que tout notre emballement anti-Co2 est bidon, que le réchauffement c’est plus complexe que ce qu’expliquent nos éminentes stars de l’écologie française ? Les papes du réchauffement anthropique ? Qu’il y a même une pause dans le réchauffement ? Attends, mais on n’est pas d’accord du tout ! Et mon vélo ? Et ma voiturette verte alors ? Et mon club de militants anti-pollueurs ? Et les ours, ils vont pas se noyer ? Et on va pas tous être dans MadMax avec des aliens qui viennent nous aider alors que la plaète à pris 5°C en moins de 100 ans, avec des déserts partout et des arches de Noé ?

Nan, parce que Phil a des réponses :

« Like Prof Curry, Prof Jones also admitted that the climate models were imperfect: ‘We don’t fully understand how to input things like changes in the oceans, and because we don’t fully understand it you could say that natural variability is now working to suppress the warming. We don’t know what natural variability is doing.’ »

Et ouais ! Il admet qu’on comprend pas vraiment, et parce qu’il comprends pas parfaitement, il peut dire que le réchauffement est surement « supprimé » grâce à la variabilité naturelle ! Bon, c’est cool. Mais ils savent pas ce que fait vraiment la variabilité naturelle. Ben oui, mais on y avait pas pensé, trop cons, on est. Et de toute manière, 15 ans, 16 ans, c’est trop court, pas significatif. Et puis comme le consensus à dit que la variabilité naturelle on s’en cogne parce que c’est le Co2 et qu’on doit calculer les prévisions de la montée des eaux et de l’Apocalypse de Jean…et qu’au final le Co2 fait chauffer la planète et qu’heureusement la variabilité naturelle est là pour refroidir le bazar…

Mais pour autant, que disait Prof Jones en 2009 ?

« Yet in 2009, when the plateau was already becoming apparent and being discussed by scientists, he told a colleague in one of the Climategate emails: ‘Bottom  line: the “no upward trend” has to  continue for a total of 15 years before we get worried. »

Ah oui, quand même, 15 ans ça lui suffisait pour s’inquiéter au Jones. S’inquiéter que ça chauffe ? Non, au contraire, que ça ne chauffe pas, ou qu’il y ait une pause, parce que là, si ça chauffait pas, il passe pour un gros con,  le Phil, et en gros il est viré, voire…pire.

Mais tout ça n’es pas très intéressant : il y a changement climatique, et personne ne le conteste dans la communauté mondiale scientifique sérieuse et spécialisée dans le domaine, mais il n’est juste pas du tout celui indiqué par le Giec, et ne colle pas du tout avec les prédictions ou prévisions du machin vendu par d’Al Gore. Les modèles sont défectueux. Y’a une pause dans le réchauffement. Même le niveau des mers et océans se met à baisser, (heureusement, en France, on ne se fait pas berner) mais là, quand on lit ça, on dit NON ! Et on se dit que si c’est vrai, et bien il faut que Phil Jones il se défende, que c’est dégueulasse !

Non aux sceptiques d’outre-manche et d’outre atlantique, non à ces sectes anti-réchauffement qui nous expliquent que ça ne pas être la catastrophe ! Non, non, non !

— Allo, passez-moi sa seigneurie, s’il vous plaît…

— Allo, oui, ici sa sainteté, le Pape du Giec et du Réchauffement climatique anthropique, que voulez-vous ?

— Il semble qu’il y ait une pause en réalité dans le réchauffement ces 15 dernières années, on fait quoi votre seigneurie ?

— Dites que c’est normal.

— Mais pourtant nous avons toujours dit que…

— Oui, mais les voies du réchauffement anthropique par le Co2 sont impénétrables, dites-leur que c’est encore plus grave, et que quand ça va reprendre, ce sera pire.

— Et, bon…ok, vous avez pensé à tout, mais vous y croyez toujours votre seigneurie, vous croyez, hein ?

— Vous me prenez pour qui ? Jamais ma foi ne sera entamée, jamais ! Allez en paix mon fils, et réduisez vos émissions de Co2, sinon je vous fais muter au Gröenland.

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Le prêtre et les suceuses

vendredi 19 octobre 2012 à 10:24

Parfois, on se demande s’ils le font exprès ou si c’est involontaire. Dans certains cas, les communicants, les journalistes peuvent aller loin dans la « provocation », histoire d’accrocher le regard du chaland désabusé. Un titre bien sulfureux (par exemple « Le prêtre et les suceuses »), un nom de boite ou un slogan assez osé peuvent aider à sortir du lot…

En fouillant mes archives je suis retombé sur cette fabuleuse Une du journal paroissial que je recevais comme spam dans ma boite aux lettres il y a quelques années :

En période de scandales répétés liés à des dérives pédophiles de prêtres, le titre du dossier était peut-être un peu mal choisi.

Mais tout est possible. Y compris choisir un nom de boite comme celui-ci :

Pensée émue pour les commerciales qui font du démarchage :

« Bonjour monsieur, les suceuses de l’Ouest à l’appareil… »

Dur métier…

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La DISA, Wikileaks et la cyberguerre

jeudi 18 octobre 2012 à 15:21

Allez, dans la rubrique « les mono-neuronaux affutent leur storytelling« , nous allons ajouter un petit caillou blanc…

Figurez-vous que la Defense Information Systems Agency (DISA) vient d’être chargée de sécuriser un peu mieux tous les réseaux et systèmes du gouvernement fédéral américain, à l’exception du FBI et du Département d’Etat qui ont leur propres infrastructures. Ceci serait une réponse aux méga fuites qui ont abouti aux différentes publications d’informations confidentielles dans Wikileaks.

C’est probablement la meilleure blague de l’année et elle a failli passer inaperçue.

Attention, on copie-colle quelques déclarations de la DISA pour rendre le truc un peu plus croustillant, vous allez voir, cela en vaut la peine :

“In response to WikiLeaks, the Office of Management and Budget and the [21 agency] Committee for National Security Systems determined that all federal agencies that operate on the federal classified [or] Secret networks must implement a hardware-based PKI solution to protect their information and networks. The objective is to remove anonymity and improve the overall security of the federal Secret networks,” DISA said.

“there is a sense of urgency to have all federal agencies using hardware tokens to access their networks and information as quickly as possible. Since DoD is already well on their way to implementing the DoD PKI SIPRNET [Secret Internet Protocol Router Network] token capability, it was decided that DoD would leverage its existing infrastructure to stand up a common service provider capability to all federal agencies except for Department of State and FBI, which already had their own systems. Because DISA is the operator of the DoD PKI, DISA will be the CSP for the federal agencies.”

Ce n’est pas un secret puisque cela avait fait l’objet d’un gros papier dans le Canard Enchaîné, votre serviteur s’est promené pendant un temps certain dans un serveur Web non protégé de la DISA.

Ce qui nous permettait d’expliquer, à l’époque des fuites dans Wikileaks que les coupables n’étaient pas les whistleblowers mais les cranes d’oeufs de Washington (notamment les faucons de l’époque Bush) et du Pentagone. A trop vouloir partager l’information pour que le « combattant » ait toutes les informations nécessaires en mains, on a multiplié de manière exponentielle le nombre de personnes partageant des secrets. Bilan ? Le risque de diffusion de ces secrets a augmenté lui aussi de façon exponentielle.

Et qui était au coeur de ce réseau « Net centric » permettant au « Warfighter » luttant courageusement contre la terreur de prendre les bonnes décisions ? On vous le donne en mille : la DISA.

C’est très réussi.

Donc, maintenant que le pompier pyromane a bien cramé les champs et permis à Wikileaks d’obtenir des tonnes de documents, on va lui demander de sécuriser le périmètre. Tout va bien. La logique industrielle appliquée dans le public comme dans le privé ces 30 dernières années est bien respectée.

La paille, la poutre et la cyber-guerre

Mais le tableau ne serait pas complet si Reflets ne rebondissait pas sur son article du 17 octobre évoquant la cyber-guerre.

Vous savez, la protection des structures informatiques essentielles, le truc à la mode qui donne un vague intérêt aux études sur la cyber-guerre ? Et bien on en a une bonne à vous raconter à propos de la DISA, l’agence qui est chargée de sécuriser les infrastructures essentielles du gouvernement et de l’armée américaine…

Cette petite anecdote devrait, espérons-le finir de vous convaincre que ce que racontent les militaires américains sur les cyber terroristes, sur la cyber-guerre et toutes ces choses, sont du caca de taureau.

Figurez-vous que lorsque les militaires américains sont dans leurs tanks en Afghanistan ou en Irak, en train de pilonner les positions des Talibans ou de Saddam Hussein, le plus gros producteur d’armes de destruction massive que le monde ait connu, ils ont des petits points de couleur qui s’affichent sur leurs écrans.

Mettons rouge pour les ennemis et bleus pour les copains. C’est censé éviter les « tirs amis ». Bon, il faut l’avouer, ça a très mal marché au début de ces deux conflits et des documents hébergés par la DISA sur le serveur en question (mal sécurisé) en attestent.

Mais revenons à ce système de petits points de couleur.

La DISA expliquait dans certains documents comment le système fonctionnait, quels serveurs traitaient les informations et servaient de centre de dispatching. Mieux, elle conservait des documents qui permettaient d’identifier physiquement où se trouvaient ces serveur dans un certain bâtiment. Et comme quand on est con, il n’est pas interdit de l’être jusqu’au bout (il y a un stade où l’on ne vous en tient même plus rigueur), le serveur de la DISA proposait un plan extrêmement détaillé de l’immeuble où se trouvaient ces serveurs.

Histoire de fournir toutes les informations nécessaires à un commando pour qu’il puisse balancer une roquette sur l’endroit exact du bâtiment où ils se trouvaient. Ce qui aurait forcé tous les pious-pious américains à ressortir leurs jumelles pour identifier les méchants sur les théâtres d’opérations.

Venir raconter après ça que la cyber-guerre menace, que les vilains nakeurs chinois sont si forts qu’ils peuvent mettre à mal les infrastructures essentielles des Etats-Unis et que donc, il faut des budgets supplémentaires pour sécuriser tout ça, c’est un peu exagéré. Si l’on commençait par lutter contre la connerie et la prolifération des mono-neuronaux, cela coûterait moins d’argent aux contribuables pour une efficacité rarement égalée.

Un peu comme une Hadopi dont on pourrait probablement utiliser les budgets annuels pour la lutte contre la pauvreté, le chômage, l’illettrisme, la faim, que sais-je…

Revenons une dernière fois à la DISA… Elle va donc travailler sur une meilleur implémentation de la PKI permettant de sécuriser tout le bousin cyber-gouvernemental…  Voila qui devrait contribuer à relancer l’économie américaine ! Des dépenses publiques, des commandes à l’industrie…

Oui, bon, sauf que le travail sur l’implémentation de la PKI, cela fait plus de 10 ans qu’il dure. Visiblement, 10 ans qui n’ont servi à rien. A part à produire des powerpoint® merdiques, stockés sur des serveurs Web merdiques, de test…

Ca bosse dur à la DISA. Et depuis des lustres.

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L’open-data, les ours blancs et nous

jeudi 18 octobre 2012 à 11:37

L’open-data c’est très cool. Tout le monde en conviendra. Pourquoi ? Parce que c’est un oxygène démocratique inépuisable, et que vu l’état maladif des poumons de la démocratie, il serait temps que chaque citoyen puisse respirer les données que Etats ou organismes d’Etats produisent avec leurs impôts, et l’on parle des impôts qui viennent des citoyens.

Ca libère le nez des citoyens en plus, ils ne sont alors plus obligés de respirer à travers le seul masque à gaz des chiffres et analyses des seuls experts, qui sont si régulièrement victimes, les pauvres, d’accusations de “conflits d’intérêts” (un terme élégant pour ne pas dire corrompus jusqu’à la moelle). Quant aux risques de pandémies calculées et propagandistes, peut être les citoyens pourront-ils trouver là aussi des raisons de considérer l’open data comme une sorte d’urgence sanitaire.

Ce principe d’open-data présente toutefois une faiblesse, qui vient de la fragilité psychologique des citoyens. Les données ne mentent pas, et si elles vont contre la croyance ou les convictions des citoyens préalablement « informés », ceux-ci peuvent alors prendre une peur bleue de les voir les data en mode open, prendre peur de regarder la réalité dans sa compliquétude en d’autres termes.

Imaginons que des données sur les chefs d’Etat et leur train de vie existent, et que l’on se rende compte que Ben Ali, par exemple, était un grand mécène, un ascète qui a donné la majorité de son argent pour aider son peuple ? Ou que les multinationales préservent l’environnement bien plus que les paysans traditionnels du tiers-monde ? Que les députés sont assidus à l’assemblée à 99% ?

Rassurez-vous, ce n’est pas le cas. Comme quoi, le monde des data est assez bien fait.

Mais, réalisons un petit test, avec des données mises en graphiques par des instituts scientifiques au sujet de la fonte des pôles. Parce que c’est très grave la fonte des pôles : des ours blancs meurent de noyade et les océans vont monter à un niveau tel que la moitié de la France sera submergée d’ici 2100. Whouuu, ça fait super peur.

Et les citoyens concernés par ces sujets, qui isolent leur logements pour économiser l’énergie, parce que c’est leur trop grande dépense énergétique qui participe à l’effet de serre, roulent avec des voiturettes vertes faiblement émettrices de Co2, ils aident à empêcher ce réchauffement qui fait fondre les pôles. Parce que l’effet de serre par le Co2 et les gaz à effet de serre, c’est pas de la rigolade, non, non. C’est par contre assez facile à comprendre, l’effet de serre, et d’ailleurs on l’enseigne dès la maternelle pour être bien sûr que dès le plus jeune âge il n’y ait pas de doute sur le sujet. C’est super simple à piger.

On sait que les enfants sont les meilleurs prescripteurs du bien de l’humanité. Et qu’un enfant « sait » spontanément ce qui est bon pour l’humanité, ils sont donc éduqués dès le départ. Et éduquent leurs parents aussi, qui sont souvent un peu cons, il faut bien le dire. Et on leur apprend que si il y a plus de Co2 chaque année, il y a plus de réchauffement, plus d’effet de serre : toutes les prévisions du GIEC sont calquées sur ce facteur. Et la fonte des pôles est donc une conséquence dramatique de ce phénomène absolument indiscutable. Ca ne peut que fondre un peu plus chaque année. Point.

Sans données, ça donne ce type d’explications :

Holalalala, mais c’est horrible ! Et ces ours, trop mignons, qui vont tous mourir, alors qu’ensemble on peut les sauver ! Dingue. Bien se rappeler de la rapide animation de la glace du pôle nord qu’on voit disparaître en accéléré.

Au secours ! Ca fond pas comme on veut !

Le réchauffement est global. Le seuil énoooorme de 391 PPM (particules par million en volume) de Co2 a été atteint : c’est grave, parce que la fonte des pôles a largement commencé et ne peut qu’augmenter (la fonte, hein, pas les pôles).

Que fait le citoyen qui a envie d’aller comprendre ce qu’il se passe ? Sans open-data, il regarde le film au dessus, la télévision, Nicolas Hulot, Yann Arthus Bertrand, et bon, l’affaire est entendue : les pôles fondent, quoi. Sacrément dans la merde on est. Genre, je ne fais pas de gosses et je me mets au bio Carrefour (on ne sait jamais).

Et avec l’open-data ? Et bien il récupère des relevés des observatoires des pôles. Sur leurs sites. Les sites des observatoires, les vrais quoi. Pas les sites des spécialistes en « optimisation carbone des organisations ». Et ça donne ça pour le pôle nord :

Carte Observatoire Artic Roos

Source : http://arctic-roos.org/observations/satellite-data/sea-ice/observation_images/ssmi1_ice_ext.png

Que voit-on donc ? La superficie de la glace de l’Arctique. Entre 2007 et 2012. De janvier à décembre. Mais aussi entre 1979 et 2006 (moyenne mensuelle). La première chose surprenante qui saute aux yeux, c’est que l’année 2012 est bien meilleure entre mars et mai que toutes les autres années antérieures. Hum… bizarre, on aurait juré que si c’est plus chaud tout le temps et que ça fond, 2012 doit voir la superficie de l’Arctique inférieure toute l’année. Bon, on est rassuré avec  les mois d’août-septembre octobre : c’est la pire année pour ces trois mois, les ours vont bien crever et on va tous vivre une catastrophe effroyable : on ne s’est pas abonnés au câble pour regarder la chaîne Planète qui nous explique que ça fond, pour rien.

Mais l’année 2009 ? C’est quoi cette année de merde ? Elle est meilleure que les précédentes ! Mais carrément meilleure, elle fait partie du haut du tableau, au point qu’en plein été elle est à 6 millions de Km2 alors que 2007 est à 4,5 ! Si ça chauffe de façon régulière, que ça fond de plus en plus, comment le pôle nord est super-plus étendu en 2009 qu’en 2007 ? Faut certainement chercher des réponses, aller voir plus loin…

Allons donc voir le pôle sud. Après tout il n’y a pas de raison, là-bas aussi ça craint niveau fonte, en mode media mainstream, voyez plutôt :

Ah carrément ! 10 ans ! Pfuiiii, c’est court. Et puis si c’est Europe1 et le chanteur de Trio qui le disent, ben ouais, c’est sûr que bon…

Mais quand même, avec des scientifiques et une télé qui fait son reportage, c’est mieux, plus sérieux :

 

Oh pétard ! La télé de TF1 aussi, aidée d’un scientifique et de la revue « Nature » (c’est du lourd de citer « Nature ») nous confirment nos pires craintes : le pôle Sud, c’est encore pire que celui du Nord, et les mecs du GIEC ont carrément sous-estimé le truc de la montée des océans ! Les spécialistes du climat modélisent mal le niveau futur des mers… Bon, on découvre que leur boulot n’est plus l’étude du climat mais de modéliser des prévisions de la montée des mers, c’est d’une logique implacable. Et scientifique, de toute manière.

Alors, si on va voir les datas d’un centre d’observation dans l’Illinois, qui bosse avec le GIEC d’ailleurs, qu’est-ce qu’il nous dit le Pôle Sud ?

Il nous dit ça, niveau superficie de la glace :

Source : http://arctic.atmos.uiuc.edu/cryosphere/IMAGES/seaice.anomaly.antarctic.png

 

Mais c’est quoi cette affaire ? Il ne diminue pas franchement le pôle Sud, hein ! Hola, y’a un truc qui cloche. Bon, l’Illinois c’est des ricains, ils sont tous libéraux, payés par les lobbies, c’est une bande de scientifiques libertariens à la solde des néoconservateurs. Ils en parlent pas des masses non plus de ce relevé de la glace du pôle sud, mais bon, le relevé, il est là. Alors comme on ne nous la fait pas, il suffit d’aller voir les températures du pôle Sud, en août, tiens, par exemple, entre deux années bien éloignées : 1980 et 2002. Là, tu vas voir ce que tu vas voir. Parce que si il y a du réchauffement, ça c’est certain au pôle Nord, on va le voir au Sud : en plus les scientifiques le disent à TF1, alors…

Source août 1980 :

http://igloo.atmos.uiuc.edu/ANTARCTIC/ANOMIMAGES/ant.t.anom.1980.08.jpg

Source août 2002 :

http://igloo.atmos.uiuc.edu/ANTARCTIC/ANOMIMAGES/ant.t.anom.2002.08.jpg

Mais qu’est-ce que c’est ce bazar ? Il fait plus froid sur de plus grandes zones en août 2002 qu’en août 1980 ! Mais ça ne va pas du tout, là ! Bon, comparons les deux courbes de changement de la surfaces de la glace entre Pôle Nord et Pôle Sud, sur une plus longue période, comme ça on va bien voir :

Ah ouais, c’est un peu plus compliqué que TF1, parce qu’en réalité, il n’y a pas moins de glace au pôle Sud au cours des 30 dernières années, mais plus, que la glace du pôle Nord a rétréci vers les années 90, de façon plus ou moins irrégulière, avec une chute en 2008 et une remontée spectaculaire l’année d’après…

Donc, ça a l’air de se réchauffer, mais pas de partout du tout, pas de façon linéaire, pas avec une fonte massive des pôles uniforme et surtout pas le pôle Sud. Mince, ça ne fait pas notre affaire. Un réchauffement qui bouge, qui ne suit pas la règle établie par le réchauffement officiel basé sur une règle de 3, c’est très ennuyeux. Les choses ne sont pas aussi simples que Arthus Bertrand et Hulot le disent ? Y’en a même qui étudient les influences des cyclones, des océans, des volcans, dans cette affaire.

Source : http://climate4you.com/images/MSU%20UAH%20SST%20GlobalMonthlyTempSince1979%20With37monthRunningAverage.gif

En 91 on voit le refroidissement atmosphérique (basse au dessus des océans) suite à l’éruption du Pinatubo, en 1998 il y a le cyclone El-Nino. Toutes ces données représentent la température mondiale moyenne mensuelle de la troposphère inférieure au-dessus des océans. Très intéressant pour réfléchir.

Global monthly average lower troposphere temperature above oceans since 1979, according to University of Alabama at Huntsville, USA. This graph uses data obtained by the National Oceanographic and Atmospheric Administration (NOAA) TIROS-N satellite, interpreted by Dr. Roy Spencer and Dr. John Christy, both at Global Hydrology and Climate Center, University of Alabama at Huntsville, USA. The thick line is the simple running 37 month average, nearly corresponding to a running 3 yr average. The cooling and warming periods directly influenced by the 1991 Mt. Pinatubo volcanic eruption and the 1998 El Niño, respectively, are clearly visible. Please note that the temperature scale is slightly different from the scale used in the two diagrams below. Reference period 1981-2010. Last month shown: September 2012. Last diagram update: 9 October 2012.

C’est quand même très agaçant. Tout ça ne colle pas parfaitement avec la théorie de l’ours et du Co2 seul responsable.  Il y a même les cycles solaires qui sont de la partie :

C’est décidé, je me désabonne du cable. Et bien que déçu de savoir que, peut-être, les ours blancs ne vont pas tous crever sous la fonte des pôles à cause de l’homme, je compte me rattraper en adoptant un militant écologiste dépressif. Ou le chanteur de Trio. Si on les nourrit bien, qu’on les câline, ils arrivent à remonter la pente et peuvent se mettre à étudier les choses en toute indépendance d’esprit. Avec l’open-data, par exemple…pour aller observer que l’augmentation en concentration du Co2 dans l’atmosphère est toujours présente à chaque réchauffement :

Une belle méthode pour la période post-carbonifère moyen, c’est l’utilisation de l’indice stomatique des feuilles fossiles de plantes vasculaires. On sait que plus il y a de CO2 dans l’atmosphère et moins il y a de stomates (indice stomatique faible). on montre ainsi qu’au carbonifère (300 millions d’années), la teneur en CO2 était probablement aussi faible que maintenant. Puis elle a augmenté jusqu’au Crétacé (5 fois la valeur actuelle). Des valeurs relativement élevées de la teneur en CO2 se sont maintenues pendant le Mésozoïoque (de 240 à 100 millions d’années). depuis cette teneur diminue (de 80 à 0 millions d’années). http://planet-terre.ens-lyon.fr/planetterre/XML/db/planetterre/metadata/LOM-co2-depuis-4ga.xml

Ah mais oui, mais non : c’est pas du jeu, seuls les experts peuvent interpréter toutes ces données, et les contribuables, eux ils devraient mieux se contenter de payer pour que ces données soient crées et seulement utilisables par les spécialistes.

On ne va quand même pas laisser les gens aller regarder par eux mêmes les choses ? Ah ben non. Réfléchir, c’est réservé aux seuls scientifiques : ceux qui permettent des consensus d’organisation onusiennes, par exemple ?

En fait, l’Open-data, ça craint, hein…?

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