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Les numéros verts, c'est pas rose

lundi 9 août 2021 à 16:18

Pour l'Etat, six minutes suffisent pour parler d'un viol

L'exécutif est devenu un champion du « numéro vert » supposé régler toutes les problématiques en un coup de fil. Sauf que pour les victimes d'un viol, de harcèlement ou d'un attentat, le gouvernement voulait qu'une personne ait 6 minutes chrono pour raconter son histoire et être orientée. Sous peine de pénalité financière pour l'association qui gère le numéro. Quant aux demandeurs d'asile, il doivent payer pour prendre rendez-vous en préfecture.

Téléphone vert pour numéros verts

Tenir les comptes du nombre de numéros verts mis à disposition par le gouvernement devient un gageure. Selon le dernier pointage d’un internaute facétieux (@Velivreures), on serait proche de 47. Il existe donc bien entendu un numéro vert pour les « victimes d’une agression, d’un vol, d’un cambriolage, de violences physiques, sexuelles, de harcèlements, de cybermalveillances, d’attentats, d’un accident de la circulation ou de catastrophe naturelle », etc.. Il s’agit du 116 006. La fédération France Victimes gère ce numéro en France et reçoit environ 47.000 appels par an. En colère, elle a adresseé un courrier aux députés et au président Emmanuel Macron dans lequel elle reprochait au gouvernement de vouloir limiter le temps d’écoute des victimes à 6 minutes. La médiatisation de ce choix a permis de faire reculer de gouvernement qui annonce ne plus imposer de pénalités et de relancer le marché.

S’il est vrai que six minutes peuvent probablement suffire pour décrire une souffrance liée à un accident de la circulation, pour des violences sexuelles, c’était un peu court. D’ailleurs, le temps d’écoute maximum en Allemagne est de 60 minutes. En Suède, il n’y a aucune limitation.

En fait c'est un peu plus compliqué que cela, mais tout de même...

Numéros verts listés par @Vélivreur.e.s
Numéros verts listés par @Vélivreur.e.s

Dans son appel d’offres du 31 mai 2021, le ministère de la justice voulait imposer une durée moyenne des appels inférieure a 6 minutes pour 80% des appels et a 9 minutes pour les 20% restants....

Macron et les quarante casseurs

jeudi 5 août 2021 à 19:44

Petit coup dans le tibia de la politique répressive gouvernementale et interview du "leader des casseurs" des Gilets Jaunes montpellierains

23 mars 2019, Montpellier. Le mouvement des Gilets Jaunes est encore vigoureux. La semaine précédente, durant l'acte 18, les Gilets Jaunes ont challengé l'idée qu'ils sont anti-écologie en rejoignant les marcheurs pour le climat partout en France. Le nombre jaune, le compteur mis en place par les Gilets Jaunes a pu recenser 269.000 MANUfestants, trois fois plus que le week-end précédent.

Affrontements tardifs durant l'acte 10 des gilets jaunes à Montpellier. - Reflets

La convergence ne s'est pas faite sans cahots. À Montpellier, les deux cortèges prendront deux directions différentes avant de se retrouver face à face, au niveau du boulevard du Jeu de Paume. Ils échangeront quelques mots, avant de continuer une partie de leur route ensemble. À Paris, trois marches (solidarité, climat et gilets jaunes) doivent converger. Mais très vite, des affrontements éclatent rendant la rencontre difficile. Des agences bancaires sont prises à partie et la police gaze le cortège pour le climat.

Le porte-parole de ANV COP 21 déclare alors : « Les manifestants ont dû faire marche arrière, ils sont stupéfaits, sous le choc », en dénonçant « une réaction complètement disproportionnée des forces de l’ordre ». « Quarante-cinq minutes après le départ, les forces de l’ordre ont lancé sans sommation plusieurs grenades de désencerclement dans le cortège »

Greenpeace, de son côté, tweete : « Ne prenez aucun risque et quittez la “marche pour le climat"» dénonçant « l’envoi de lacrymogènes sur des manifestants non violents et des familles »

Une semaine passe et un nouveau samedi de mobilisation se présente. Les Gilets Jaunes se préparent pour l'acte 19 et Montpellier devrait y prendre toute sa place. Cette ville de taille moyenne a vu une mobilisation constante et bruyante depuis le début du mouvement, au point de rentrer dans le top cinq des villes les plus actives. Et pour cet Acte 19, un appel régional a été déclaré. Du grabuge à prévoir même si...

Le Figaro condamné pour dépôt de cookies non sollicités

vendredi 30 juillet 2021 à 16:52

Un symptôme du grand n'importe quoi où personne ne maîtrise plus rien

« De mon temps, mon bon monsieur »... Dans ce temps-là, chacun fabriquait son bout d'Internet et cela formait un tout utile à tous. On en est loin. Tout le monde fat reposer son bout d'Internet sur d'autres. Parfois, ça pique...

Supervision Akamai - D.R.

C'est passé un peu inaperçu mais Lefigaro.fr a été condamné par la CNIL à 50.000 euros d'amende dans une affaire qui l'opposait à une lectrice. Celle-ci se plaignait du dépôt de cookies avant même qu'elle ait pu exprimer son consentement. Pas de notre faute a répondu le journal, ces cookies sont déposés par des « partenaires ». Cela n'a pas convaincu la CNIL. Cette affaire est la microscopique pointe d'un iceberg auquel la CNIL ne s'attaque évidemment pas.

L'évolution du Web ces dernières années a profondément modifié l'usage que nous en faisons mais aussi la manière dont sont construits les serveurs qui nous livrent les informations que nous réclamons.

D'une part ces sites monétisent nos visites de manière éhontée, d'autre part, ils fonctionnent en se reposant sur des services externes, non contrôlés. Ainsi, lorsque l'un ce ces services tombe en panne comme cela est encore arrivé deux fois ces dernières semaines, des milliers de sites sont affectés et la presse parle d'une « panne d'Internet » alors qu'en fait, il s'agit d'un panne d'un prestataire de services.

Revenons au Figaro et à ses cookies. En se faisant passer pour un iPhone X, nous allons rechercher les données qui fuitent vers des sites tiers. C'est à dire la monétisation de nos données par Le Figaro. Évidemment, Le Figaro est ici un exemple. Cela vaut pour quasiment tous les sites que vous visitez (mais pas pour Reflets.info qui ne...

Les Cyber-contes : 2020, printemps de l'hacktivisme

samedi 24 juillet 2021 à 19:56

Donné pour mort en 2013, en fermentation depuis, l'hacktivisme est réapparu en soutien aux révoltes populaires du printemps dernier.

Le rideau s'ouvre à l'aube de l'année 2020. Depuis octobre 2019, les révoltes au Chili ont pris le relai sur la ligne de front Hong-Kongaise. Le "Be water" fait partie de la résistance dans la rue et l'Amérique Latine a décidé d'entrer dans la danse.

L'union des luttes, c'est aussi des concessions à la culture de l'autre

Comme pour les Gilets Jaunes, c'est un tout petit rien qui a mis le feu aux poudres, ici l'augmentation de 30 centimes des tickets de transports. Expression du creusement des inégalités, ce cycle de résistance amènera jusqu'à 1,2 million de Chiliens dans la rue et déclenchera des émeutes dans les principales villes du pays. Il faudra une pandémie mondiale pour refermer le couvercle de la marmite.

Dès le début des émeutes au Chili, les hackers sont de la partie. Fin octobre, deux hackers chiliens, RebelSide et MentalMalicia publient les données de 21 000 personnelles de carabiniers chiliens, l'équivalent de notre gendarmerie. Cette fuite de donnée est associée à des documents sensibles. Des sources internes aux carabiniers confirmeront aux médias l'existence d'une attaque informatique les ayant visés. La fuite sera nommée "PacoLeaks" ("la fuite de données des flics"). Le compte Twitter "Anonymous Chile" confirmera à CheckNews que les deux hackers sont proches du mouvement : «MenteMalicia et RebelSide ont participé à plusieurs actions organisées par Anonymous, en plus de partager avec nous différents idéaux. Ainsi, on peut dire qu'ils font partie d'Anonymous, bien qu'il ne s'agit pas d'un groupe fermé, plutôt d'un ensemble de personnes qui partagent des idéaux et des objectifs communs».

Le 14 décembre, c'est au tour de l'armée chilienne de concéder dans un tweet avoir été hackée. Cette...

Les aides publiques à la presse: un serpent de mer qui se mord la queue?

mercredi 21 juillet 2021 à 19:26

Eric Fottorino confie ses impressions sur la situation

Vitamines ou morphine, quel avenir pour les aides à la presse écrite… Telle est l'ultime réflexion portée au Sénat par la commission des finances. Un titre et un discours qui gagneraient en pertinence à user d'un style plus en phase avec réalité du jour: quel avenir pour la presse?

Les aides à la presse: un petit cercle entre financiers de bonne compagnie - Reflets

Enquête sur la franc-maçonnerie, palmarès des grandes écoles ou classement des meilleurs hôpitaux, la saison des marronniers en fleurs s'inscrit toujours en rouge au calendrier des rédactions. Battu et rebattu de la première virgule jusqu'au dernier centime, ce genre de papier s'affiche périodiquement en couverture de tous les journaux. Il en va un peu différemment pour cette récurrente affaire d'aides financières allouées à la presse. Certes le sujet est tout aussi vendeur, mais ce serpent de mer-là ondule plus volontiers en eaux profondes. Le milieu de l'information semble toujours étrangement gêné d'aborder cette histoire. On ne serait pas davantage précautionneux s'il s'agissait d'enfouir un lourd secret de famille dans le placard. A contrario, on ouvre largement le tiroir à souvenirs du côté des organisations syndicales alors que la classe politique en profite également pour crier haro sur le baudet. Qui de se fendre d'une petite mission d'information, et qui de diligenter la rédaction d'un volumineux rapport parlementaire. Chacun analyse la forme et le fond, les uns comptabilisent, les autres abondent de recommandations, et tous finissent par avouer, pour des raisons très opposées, que rien ne va plus, mais plus du tout-du tout dans le bon sens. L'info de première, et la bonne nouvelle, c'est qu'à ce moment-là tout le monde est d'accord. Le véritable scoop, et le scandale aussi, c'est que cette belle...