Détenus, mais pas confinés
mardi 14 avril 2020 à 15:27Le monde carcéral face à la pandémie
Face au coronavirus, les prisons s’imposent elles-aussi des mesures de confinement. Entre surpopulation carcérale, suppression des parloirs et mesures d’hygiène insuffisantes, la situation se détériore et inquiète les détenus et leurs proches.
« Si le virus entre dans la prison, c’est comme jeter une allumette dans une botte de foin, il se diffusera à toute vitesse ». Vanessa* s’inquiète pour la santé de son compagnon en détention dans la région de Toulouse. « Aucune mesure n’a été prise dans la prison, il n’y a pas de masques, pas de gants, pas de gel hydro-alcoolique, que ce soit pour les détenus ou les surveillants » détaille-t-elle. « Les portes des cellules sont ouvertes, ils se voient entre détenus, sans aucune mesure d’hygiène. Il y a trois douches par semaine, et dans la prison de mon compagnon, elles sont collectives ! Et puis, on connait l’état des soins en prison, rien de tout cela n’est rassurant. Ce n’est parce que ce sont des détenus qu’ils méritent de mourir comme des chiens à cause du virus ». Une dizaine de détenus ont déjà été testés positivement au coronavirus, mais difficile de connaitre l’ampleur de la contamination sans test systématique.
Pour lutter contre la propagation, les parloirs ont été supprimés dès le début du confinement. Mais dans leur cellule de 9 mètres carrés, à deux ou trois, le respect des gestes barrières et la distanciation sociale sont impossibles. Tout l’enjeu est aujourd’hui d’éviter une crise sanitaire et des mouvements de détenus. En Italie, l’annonce de la suppression des parloirs avait déclenché des mutineries et la mort de plusieurs prisonniers. « Des mesures ont été prises la semaine dernière par l’administration pénitentiaire, comme du crédit téléphonique pour...