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« Le régime des Talibans est chaque jour un peu plus faible »

dimanche 16 janvier 2022 à 17:36

Entretien avec Ali Maizam Nazazy, responsable des relations extérieures du Front de résistance nationale d’Afghanistan

A l'occasion de son passage en France, Reflets a pu participer à une visioconférence avec le porte-parole des insurgés organisée par l’Institut Prospective et Sécurité en Europe. Ali Maizam Nazazy fait un tour d'horizon de sa vision de l'Afghanistan sous le joug des Talibans et des perspectives de la résistance dirigée par Ahmad Massoud.

Ali Maisam Nazary, porte-parole du Front de résistance nationale d'Afghanistant, le 14 janvier 2022 - DR

Le Front de résistance nationale est apparu en 2019 après l'ouverture des négociations entre les Etats-Unis et les Talibans. Il est dirigé par Ahmad Massoud, fils du commandant Ahmed Shah Massoud, assassiné le 9 septembre 2001 par Al-Quaïda. Le mouvement est structuré autour de divers comités, en particulier le comité Militaire, le comité Politique, le comité aux Relations internationales – dirigée par Ali Maizam Nazazy – ou encore les comités pour les Femmes, la Jeunesse, les Arts ou le Sport.

Quelle est l'évolution de la situation depuis l'arrivée des Talibans au pouvoir ?

Ali Maizam Nazazy : Les Talibans ont été incapables de mettre en place un État. Les institutions ne fonctionnent pas, des commandants locaux ont le pouvoir. C'est une sorte d'anarchie qui règne. On constate aussi une augmentation des activités criminelles comme le trafic de drogue ou la traite d'êtres humains. La vente de femmes et d'enfants est aujourd'hui bien documentée.

Au départ, les Talibans ont lancé le djihad contre des forces étrangères présentes dans le pays. Mais cette période est finie. Désormais ils ont une responsabilité : prendre soin de la population. Et ils en sont incapables. Ils répètent que Dieu va fournir ce dont les gens ont besoin... Il y a un manque de leadership de leurs responsables.

Dans les faits, nous déplorons une grave crise humanitaire. Mais la racine de cette crise est que des groupes terroristes ont pris le pouvoir. La plupart des ONG...

« C’est tout le secteur de la santé qui va être englouti par cette vague Omicron »

vendredi 7 janvier 2022 à 10:00

L'épidémiologiste Antoine Flahaut fait un point sur le développement et la gestion de la pandémie.

Gestions des non-vaccinés, submersion des hôpitaux, professeurs retraités dans les classes, masques à l'extérieur, généralisation du masque FFP2, hypothèse de la dernière vague, immunité collective, nouveaux variants, le conseiller scientifique du directeur de l'OMS pour l'Europe répond aux questions de Reflets.

Coronavirus - © Reflets

Le Président Macron veut «emmerder les non-vaccinés», qu’en pensez-vous d’un point de vue médical?

Antoine Flahaut : Les non-vaccinés ne sont pas un groupe homogène. Les 10% de non-vaccinés en France ne sont pas tous antivax, seulement 1 à 2% de la population l’est réellement. Et ceux là, on ne les fera pas changer d’avis.

Beaucoup sont ce qu’on appelle des hésitants vaccinaux. Il y a eu de nombreuses études d’anthropologues à ce sujet. Ces hésitants vaccinaux sont de plusieurs types. Aux Etats-Unis, ce sont les Noirs américains, en Europe, ce sont les personnes natives de La Réunion ou des Antilles, ou des personnes de l’ex-bloc soviétique, dont l’ex-RDA. Toutes ces personnes ont en commun de ne pas avoir confiance dans les autorités. Ils sont méfiants vis-à-vis de toute autorité, qu’elle soit policière, judiciaire, et aussi sanitaire.

Un autre type pas très éloigné concerne les banlieues françaises qui ne sont pas forcément méfiantes vis-à-vis de l’État, mais sont précaires ou assez bas dans l’échelle sociale. Ils ont peur de manquer deux ou trois jours au travail s’ils réagissent fortement à la vaccination. Et ces personnes-là ne peuvent pas se permettre de perdre deux ou trois jours de salaire. On trouve aussi dans ce groupe des personnes qui ont des difficultés d’accès à la vaccination, d'autres qui ont des troubles cognitifs ou physiques, dont des personnes âgées. Il faut leur proposer la vaccination à domicile.

Le troisième type d’hésitants vaccinaux est plus...

Macron, le Président qui emmerde les Français

jeudi 6 janvier 2022 à 09:57

Ses propos illustrent un quinquennat de mépris et de condescendance

Le chef de l'Etat a fait le choix le cliver un peu plus notre société alors que la crise sanitaire continue. Ses mots sont non seulement une erreur, ils sont contre-productifs : aucun non vacciné ne sera convaincu par ses propos. Mais l'attitude de Macron remet en lumière tous les bras d'honneur qu'il a fait aux Français.

Emmanuel Macron dans la cour de l'Elysée. - Vlad (République de la Macédoine du Nord) - Creative Commons Public

" Les non-vaccinés, j'ai très envie de les emmerder. Et donc on va continuer à la faire, jusqu'au bout. C'est ça la stratégie. " La phrase d'Emmanuel Macron tourne en boucle. Elle choque. A raison. Oui, la vaccination sauve des vies et elle est absolument souhaitable. Nous l'avons rappelé dans ces colonnes en donnant la parole à des professionnels de santé à de multiples reprises. Mais ce choix du Président de provoquer, de cliver encore un peu plus la société, d'hystériser le débat est contre-productif : aucun non vacciné ne sera convaincu par ses propos. Pour un coup politique, Macron va contre l'intérêt général dans la lutte contre cette épidémie. Ajoutons cette tournure de phrase un peu infantile "J'ai très envie", comme si gouverner c'était céder à ses envies. Demain ça sera quoi la liste de ses envies ?

Une phrase est encore plus inquiétante : " Quand ma liberté vient menacer celle des autres, je deviens un irresponsable. Un irresponsable n'est plus un citoyen. " De fait, Emmanuel Macron décrète une classe de sous-citoyens. On n'est pas loin de la déchéance de nationalité. Une autre manière de penser serait de voir les non-vaccinés en partie comme des victimes de la désinformation. Les théories complotistes sont un rouleau compresseur qui peuvent enfermer des gens dans des schémas irrationnels. Alors s'il faut emmerder quelqu'un, ne serait-ce pas ceux qui distillent ce poison des fake...

Le saviez vous ? La magie Disney éloigne le Covid

dimanche 2 janvier 2022 à 17:43

À Disneyland, impossible d’être cas contact au travail

La direction du parc d'attraction l'assure : si vous avez été au contact d'un collègue malade, vous devez venir au travail. Mais pas si c'est dans la sphère privée. Disneyland a également trouvé un moyen infaillible pour que tous les visiteurs soient masqués sur les photos souvenir qu'il leur vend : les masques sont rajoutés avec une sorte de Photoshop maison ! C'est Oncle Picsou qui doit être content.

La parade des personnages de Disney - Aline Dassel - Pixabay - CC

Au pays de Mickey, le Covid a du mal à percer. Il existe en effet chez Disneyland des « bulles sanitaires » infranchissables. La preuve : la direction a expliqué sans rire aux salariés que s’ils ont été en contact avec une personne positive au Covid sur leur lieu de travail, ils ne sont pas considérés comme cas contact et peuvent venir travailler. En revanche, poursuit la direction, si le contact a eu lieu en dehors du parc d'attractions, il ne faut surtout pas revenir travailler. La magie Disney, c’est encore plus puissant que la magie vaudou. Mais étonnamment, ce discours de la direction ne convainc pas du tout les salariés qui, déguisés en personnages de Mickey réalisent la « parade » dans les « rues » de Disneyland Paris. Ils pensent, eux, que la promiscuité avec les visiteurs et dans les bus qui les véhiculent vers le lieu des festivités et au retour, a entraîné la contamination d’environ 90 des 500 salariés de la parade.

Informations internes Disney
Informations internes Disney

Oncle Picsou, visiblement très actif au sein de Disney, a quant à lui décidé de tirer coûte que coûte profit des photos faites automatiquement dans les attractions comme Space Moutain. Souvent, les visiteurs veulent repartir avec une photo les montrant au sein de l’attraction. Mais un problème est apparu. Sur le papier, tout le monde doit porter un masque au sein de Disneyland. Impossible donc de vendre une photo à quelqu’un qui n’en porterait pas, ça ne ferait pas bon genre. C'est pourtant souvent le cas....

Anonymat sur Internet : ce fantasme instrumentalisé sans vergogne

lundi 27 décembre 2021 à 17:56

Les dérives sont le fait des humains, pas des réseaux sociaux ou le fruit de l'anonymat

Au moindre fait divers auquel Internet est mêlé, les politiques et toutes les pseudo-autorités morales s'insurgent : ils blâment le réseau, les réseaux sociaux et un supposé « anonymat ». Pourtant, derrière la haine, il y a des humains, pas des machines...

Identification de l'adresse de terroriste

Depuis la tête de l'État jusqu'aux plus obscurs politiques, en passant par tous ceux qui s'érigent en autorité morale, tous réclament depuis des lustres « la fin de l'anonymat sur Internet ». Jean Castex avait qualifié le 15 juillet 2020 l’anonymat des réseaux sociaux de « choquant ». Pire, le premier ministre s'enflammait : « Les réseaux sociaux c’est le régime de Vichy : personne ne sait qui c’est ! (...) On peut vous traiter de tous les noms, de tous les vices, en se cachant derrière des pseudonymes. ». En 2019, Emmanuel Macron expliquait quant à lui, être favorable à « une levée progressive de toute forme d’anonymat » sur Internet. Il faut « réguler les torrents de boue qui se déversent sur les réseaux sociaux », avait expliqué le président LR du Sénat, Gérard Larcher. Pour le député LREM du Rhône Bruno Bonnell, il faudrait lutter contre les « déviances que l’anonymat cautionne, comme la calomnie ou la diffamation ». L'assassinat de Samuel Paty a été une occasion pour tous les politiques de remettre une pièce dans ce juke-box (Xavier Bertrand, Valérie Pécresse, Jean-Michel Blanquer, ...). Bien sûr, le rôle des plateformes ne peut être écarté. L'hystérisation sur les réseaux sociaux et particulièrement Youtube, du cours sur la liberté d'expression de Samuel Paty a contribué à désigner ce professeur comme une cible pour le terroriste. Mais l'enquête a largement démontré que personne n'était anonyme. Ni le tueur dont les policiers...