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Rassurons nos lecteurs : contrairement aux rumeurs, les membres de la rédaction de Reflets n’ont pas été pris en otage

mercredi 25 mai 2016 à 17:01

otages-2Vous avez sans doute lu dans la presse que toute la rédaction de Reflets avait été prise en otage. C’est faux. Nous tenions à rassurer nos lecteurs, les journalistes de Reflets n’ont pas été pris en otage. Nous allons et venons librement, personne ne pointe une arme sur nos tempes, nous ne vivons pas reclus dans une cave, enchaînés, nous pouvons aller au restaurant ou nous cuisiner de bons petits plats. Tout va bien.

Il y a ces derniers jours une inflation des déclarations sur la prise d’otages en cours. Elle est énorme. Notez bien, ce sont près de 70 millions de personnes à qui l’on a arbitrairement retiré leur liberté. Ils sont sous la contrainte d’un arme et ne peuvent plus quitter leur lieu de rétention. Décidément, le terrorisme est passé à une échelle qui restait jusque là insoupçonnable. Combien de djihadistes au regard injecté de sang a-t-il fallu pour attraper tous les Français, les jeter dans des caves aveugles et humides?

Le sens des mots

De gauche, de droite, tous les politiques parlent de LA prise d’otages en cours. Ce n’est pas une question d’idéaux politiques. Mais c’est une question de vocabulaire. Car les mots ont un sens. Et d’ailleurs ce sens peut varier sensiblement d’un individu à l’autre. Par exemple, l’auteur de ces lignes se fait une idée plus ou moins précise de ce que « être pris en otage » veut dire. Mais les anciens otages au Liban, en Syrie, en Irak, ont certainement une idée plus précise. Il leur est peut-être d’ailleurs plus insupportable de voir leur calvaire être comparé à la gène d’un automobiliste qui ne peut se ravitailler en essence pendant quelques jours ou d’un passager qui ne dispose que d’un train sur cinq pour se rendre à son travail et en revenir pour rejoindre sa famille le soir.

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Au delà du simple sens des mots, il y a les implications, les sous-entendus. Dans l’inconscient collectif, une personne qui en prend une autre en otage est nécessairement quelqu’un qui ne respecte pas les lois, qui ne voit pas l’autre comme un individu, mais au mieux, comme une marchandise. Bref, une personne qui n’a pas grand chose d’humain, quelqu’un qui ne s’intègre pas à la société dans laquelle il évolue. Dire que les grévistes « prennent en otage les Français », c’est sous-entendre qu’ils se placent en dehors des lois et de la société. Presque des terroristes. En ces temps d’Etat d’urgence, il n’y a qu’un pas à franchir pour que les grévistes soient labellisés officiellement et clairement comme des terroristes.

La Démocratie française a déjà muté, comme l’avait fait la Démocratie américaine après le 11 septembre. Elle a perdu son D majuscule et s’est nettement rapprochée d’autre chose, presque d’un Etat policier. Là aussi les mots ont un sens. Parler d’Etat policier ou de dictature pour la France est une insulte à tous ceux qui vivent au quotidien dans ce type de système politique. Méfiance donc. Mais la mutation est en cours, cela est certain. Vers où va-t-on et où la mutation s’arrêtera-t-elle ? Mystère. C’est aux Français de dire où est la limite. Il serait d’ailleurs temps qu’ils le fassent en masse.

 

Désolé Stéphane Le Foll, mais il y en a un qui ment…

mercredi 25 mai 2016 à 12:22

image-pinocchio-7Ce matin, Stéphane Le Foll, porte-parole du gouvernement était affecté à la dure tâche de rassurer les Français sur le fait que le gouvernement contrôle la « situation ». Tout va bien, mieux, même, comme dirait François Hollande. Pénurie ? Quelle pénurie ? Non, non, au pire il y a une « prise en otage » par des gens irresponsables qui veulent casser l’amorce de reprise de la croissance. Sur France-Info, donc, Stéphane Le Foll, qui parle comme son patron François Hollande (mêmes intonations), a assuré que la France n’a pas encore commencé à puiser dans ses réserves stratégiques. Juré. La question a été posée clairement, reposée. La réponse était catégorique.

Las… Quelques heures plus tard, un type qui va se faire taper sur les doigts par le gouvernement et qui avait du se lever trop tard pour écouter la voix officielle de la France (c’est pas rien ça, hein, c’est sérieux, important, il faut toujours écouter la Vérité formulée par le porte-parole du gouvernement), a assuré… Le contraire.

Francis Duseux, président de l’Union française des industries pétrolières (UFIP), a expliqué, tranquillou, que « depuis deux jours, comme il y avait des problèmes de fonctionnement de raffinage, de déblocage de dépôts, on a, en collaboration avec les pouvoirs publics et sous l’entier contrôle de l’Etat, commencé à utiliser les stocks de réserve ».

Mentir, ce n’est pas si grave au fond. Ce qui est ennuyeux, c’est quand ça se voit comme un éléphant dans un couloir. Pourquoi ? Parce que la confiance, cela prend beaucoup de temps a gagner et cela se perd à la vitesse de la lumière. En outre, lorsque cela se voit, les gens ont une impression désagréable : celle d’être pris pour des cons.

Le travail : parlons-en…

mercredi 25 mai 2016 à 10:21

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Une partie de la population se fâche contre la régression réforme du droit du travail — instiguée et passée en force par le gouvernement socialiste — mais peu de médias traitent le fond du sujet, pourtant central, celui du… travail. Justement.

Le travail, c’est la justice ?

Dans un pays riche, industriel et développé, le travail est un enjeu de société crucial. Toute la société française repose sur l’activité de production, qu’elle soit de biens ou de services, et ce, pour une raison simple : le modèle de société actuel est issu de la révolution industrielle, et s’est renforcé au cours du XXème siècle par des luttes sociales. La santé, l’éducation, les transports, les loisirs, l’alimentation, toutes les activités indispensables à la cohésion et au bon fonctionnement de la société sont dépendants du travail de millions de personnes qui produisent ces biens et ces services. Cette évidence n’est pas forcément claire dans d’autres pays, qui fonctionnent à l’aide de rentes tirées des énergies fossiles extraits de leur sol, l’utilisation de travailleurs étrangers expolités et sans droits, ou encore du refus de certains d’Etats d’investir pour les infrastructures de base.

En France, les personnes travaillent, en retirent un revenu, en reversent une partie à la collectivité (l’Etat) qui investit dans les infrastructures, puis ils consomment des biens et services qui rapportent des revenus à ceux qui les vendent, etc… La règle établie jusqu’alors est simple : travailler correspond à avoir une activité rémunérée dont une partie est retirée au travailleur pour payer des cotisations sociales, taxes et autres impôts qui permettent de bénéficier d’une somme de services et protections au sein de la société. Le travailleur à des droits et des devoirs, tout comme l’employeur. Jusque là, tout va bien…

L’étrange renversement des valeurs

Ce qui est survenu en quelques décennies est un mouvement de fond déjà ancien et propre au systèmeme économique en place, mais il est fondamental. Ce mouvement est le basculement de la part du travail vers celle du capital, et au delà, de l’inversion des valeurs. Pour faire simple : plus vous êtes en charge de produire le bien ou le service d’une entreprise publique ou privée, donc au cœur de ce qui crée de la valeur dans la structure, moins votre revenu est élevé. À l’inverse, moins vous êtes productif, donc plus vous êtes éloigné de la fabrication, du travail concret que votre entreprise fournit, plus votre revenu est élevé.

Prenons l’exemple de n’importe quelle société de service, comme un call-center. Ce que produit une entreprise de ce type est simple à envisager : un service par téléphone à des usagers. Il faut donc des opérateurs qui répondent à des clients par téléphone. Sans les opérateurs, l’entreprise n’existe pas. Il y a bien entendu d’autres salariés nécessaires au fonctionnement du service, comme les commerciaux, les comptables, mais dans des mesures moindres que les opérateurs. En réalité, une fois l’entreprise lancée, si l’on ne gardait que les opérateurs, le service pourrait parfaitement fonctionner sans commerciaux. Sans superviseurs. Sans gestionnaires. Sans chef. Avec les comptables, mais pas plus. La réalité que chacun connaît est que le moins payé dans ce type d’entreprise est celui qui effectue tout le travail nécessaire à créer la valeur… intrinsèque à l’entreprise. Les mieux payés le seront au fur et à mesure de leur inutilité dans la structure. Le comptable, utile, (encore que les progrès de l’nformatisation permet de relativiser leur activité) sera un peu mieux payé, mais nettement moins que le commercial, relativement inutile.

C’est donc lorsque nous arrivons tout en haut, dans le cercle des dirigeants, qui ne produisent jamais aucune valeur intrinsèque, que les plafonds de salaires explosent. Sachant que sans ces dirigeants, la valeur continuerait à se créer.

Dans un supermarché, une usine de voitures, une station service : moins vous êtes au cœur de l’activité, moins vous créez de valeur directe dans l’appareil de production, mieux vous gagnez votre vie, plus votre salaire est élevé. Ce constat est important pour plusieurs raisons : la première est que la valeur du travail s’est inversée. La deuxième est que l’échelle de revenus ne correspond absolument plus à la réalité sociale.

Travailler sans métier, là est l’avenir

La dichotomie perverse du système en place à été très bien vendue à grands coups de discours martellés de façon systématique, pour éviter de questionner le fond du problème. Celui de la captation des richesses issues du travail par une classe minoritaire.

Lorsque l’on parle des personnes qui travaillent, le mot « travailleurs » peut être utilisé. Il l’est de moins en moins pour une raison simple : ce terme fait ressortir l’énormité de l’injustice en place. Un travailleur à un métier qu’il exerce. Que ce métier soit peu ou très qualifié ne change rien au fait que le travailleur a une activité référencé, connue, avec une formation qui s’y affère, etc…

Pourquoi ne parle-t-on pas de travailleurs quand il est question des « patrons », des cadres dirigeants, de toutes les personnes à hauts salaires qui ne participent pas directement à la création de valeur ? Parce qu’ils n’en sont pas, des travailleurs. Il n’ont en général pas de métier établi qu’ils exercent. « Patron » n’est pas un métier (ni entrepreneur), cadre dirigeant est une fonction. Mais que fait-il exactement ce cadre dirigeant ? Où est son métier concret ?

Plus vous savez effectuer une tâche professionnelle précise, que votre métier est connu, établi, moins vous pourrez bénéficier d’un bon revenu. Le cas des rédactions est amusant à traiter : les articles, sujets antennes, sont produits par des journalistes, majoritairement précaires. Ils sont les moins bien payés de la rédaction. Sauf que sans eux, pas de média. Toutes les personnes qui ne descendent jamais dans la salle de rédaction, ne produisent jamais rien pour le média, n’ont jamais la main sur les sujets et la ligne éditoriale, sont les mieux payés de l’entreprise. La promotion salariale des individus passe par la capacité à ce qu’ils soient de plus en plus incompétents et improductifs. Cet état de fait à été théorisé dans les années 70 sous le nom de principe de Peter.

L’avenir salarial appartient  donc à ceux qui ne savent rien faire et ne produisent rien. Ce sont eux qui captent la majorité de la richesse produite. Dans une logique absurde qui tue la créativité, l’envie de faire, et inverse le mérite professionnel. Comment est-il possible de continuer à parler de travail dans ces conditions ?

Recréer une logique de la valeur

Face à ces constats, confortés par les discours médiatiques sur la « valeur des patrons » — qui si elle doit être « peut-être un peu régulée « ne peut être remise en cause selon eux — dont les salaires peuvent atteindre 400 fois le salaire le plus bas de leurs entreprises, le combat est inégal. Il a été admis que les salariés qui effectuent des tâches indipensables pour la production de l’entreprise sont des sous-merdes qu’on doit payer le minimum, et que ceux qui les « dirigent » peuvent se payer chaque mois plusieurs années de salaires des premiers. Celui qui a le « pouvoir de décision », la fonction sans métier établi est celui qui vaut le plus, celui qui agit, exerce son métier, vaut le moins.

Pourtant, il est possible de créer des structures autres.

La scope est une structure coopérative où chaque salarié est actionnaire. Tout le monde est « patron » dans une scope. Cela ne signifie pas que tous les salaires doivent être les mêmes. En fonction de la difficulté des tâches exercées, des qualifications requises, des disparités de salaires peuvent bien entendu exister, mais elles sont déterminées par l’ensemble des salariés, qui de toute manière sont intéressés aux bénéfices de l’entreprise. La logique de la valeur n’a rien à voir dans une structure où chaque salarié est actionnaire. Où chaque voix compte. Où chaque métier peut s’exprimer au sein du conseil d’administration.

Réformer le travail en France pourrait être une bonne chose. Surtout si un gouvernement de gauche s’y attelait, puisque la gauche est censée transformer la société pour aller vers une plus grande équité, créer les conditions d’une lutte contre les injustices sociales, et participer à une mise en cause effective de la captation du capital par ses détenteurs. Redistribuer. Rendre les salariés actionnaires. Orienter vers la détention participative, à l’intéressement, à la prise de décision des salariés dans l’orientation des entreprises et l’équilibre des salaires.

Ce serait beau, non ?

Le travail est central pour l’équilibre d’une société. Surtout quand il en manque. Tenter de réduire les droits des salariés, les humilier encore plus en donnant plus de pouvoirs aux improductifs détenteurs du capital [ou asservis à leur cause] est une très mauvaise idée. Au point que c’est l’équilibre de la société tout entier qui pourrait être brisé.

L’éloge du travail dans la bouche de ceux qui n’ont jamais exercé aucun métier est une provocation. Jusqu’où pourra-t-elle être soutenue ?

Évasion fiscale, colère sociale et piquotement anal

samedi 21 mai 2016 à 11:02

bercyL’administration fiscale va ouvrir 3 nouveaux centres fiscaux pour accueillir des « repentis fiscaux », vous savez, ces gens qui font de « l’optimisation fiscale » (quand ils ne volent tout simplement pas l’état), comme nous faisons de « l’optimisation culturelle » quand nous partageons un mp3 en P2P.

Ces « repentis fiscaux » ont grugé la France et les français, ils sont loins d’être étrangers à la période de violence sociale que nous vivons. Et on leur déroule un putain de tapis rouge ?!

C’est à vomir.

C’est l’impunité la plus totale pour ces « repentis » qui ont pourtant commis un vrai délit, un délit bien plus grave qu’une mère qui a du mal à boucler ses fins de mois et qui ira voler un steak dans un supermarché pour son gosse. Pour elle, aucun passe-droit, on la traînera devant les tribunaux… mais pour eux, ces 45 000 connards qui vont planquer leurs millions dans des paradis fiscaux, rien.

Ça me fait mal au cul, ça me fout en colère. Nous sommes des millions à être en colère, des millions de victimes, pendant plusieurs années, d’une pression fiscale et sociale qui s’exerce sur nous à cause de ces 45 000 voleurs, nous sommes des millions de victimes et nous devrions même en ce sens porter plainte.

Si le verrou fiscal de Bercy ne saute pas, c’est l’équilibre social qui finira par sauter, et on en retrouvera collé au plafond.

A la DGSI, on aimerait bien « contraindre les opérateurs »

jeudi 19 mai 2016 à 19:34
Le patron de la Direction générale de la sécurité intérieure, Patrick Calvar, a été auditionné le 10 mai dernier par la Commission de la défense nationale et des forces armées.
Sur le chiffrement des communications, et suite aux attentats de Bruxelles, le chef des renseignements français a expliqué « qu’aucune interception n’a été effectuée » mais que si ça avait été le cas, « même une interception n’aurait pas permis de mettre au jour les projets envisagés, puisque les communications étaient chiffrées sans que personne ne soit capable de casser le chiffrement« .
Le patron de la DGSI conclut ainsi : « Je crois que la seule façon de résoudre ce problème [du chiffrement] est de contraindre les opérateurs ».
La logique est sauve avec la DGSI, puisque même quand ce service n’intercepte « rien », ça ne sert de toute façon à « rien » puisqu’il y aurait… le chiffrement. L’enquête a montré que des sms non chiffrés avaient été échangés par les terroristes, mais ça, Patrick, ça ne l’intéresse pas.
La DGSI, ce service bien français, qui fonctionne au conditionnel…