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Cache-cache fiscal, tout l’art de Patrick Drahi

mercredi 12 avril 2023 à 15:00

Pour l’amour de l’art, et de l’optimisation fiscale

Patrick Drahi possède une collection de plus de 200 œuvres estimées à 750 millions d’euros. De l’achat au stockage, jusqu’aux déplacements de sa collection, tout est pensé et analysé avec un seul et même objectif : que cela lui coûte le moins possible. C’est ce qui ressort de plusieurs documents confidentiels issus des DrahiLeaks.

Patrick Drahi et ses oeuvres - © Caroline Varon

Pablo Picasso, Marc Chagall, Eugène Delacroix, Jean Dubuffet, Alberto Giacometti… Une partie des créations de ces artistes mondialement connus n’est pas exposée dans les plus grands musées du monde mais détenue par un milliardaire français : Patrick Drahi. C’est ce que révèlent les documents issus d’une fuite de données que les médias indépendants Reflets, StreetPress et Blast ont pu consulter.

Comme d’autres milliardaires, Patrick Drahi, à la tête du groupe Altice (SFR, BFM…) et 11ème fortune de France, est devenu un grand collectionneur. Une passion très rentable : l’achat d'œuvres d’art permet de défiscaliser et les tableaux prennent souvent de la valeur au fil des années. C’est donc double gain. Ce système bien huilé, le milliardaire obsédé par les profits l’a poussé à son paroxysme. De l’achat d’œuvres d’art à leur stockage, en passant par leur transport, il a ses recettes pour payer toujours moins et gagner toujours plus. Instructif, s’il vous prenait l’envie de démarrer une collection...

Chagall, Giacometti et Picasso…

Patrick Drahi semble aimer l’art encore plus que... les fraises Tagada qui l’accompagnent dans chacun de ses voyages en avion - une petite curiosité relevée dans un précédent volet de notre série des DrahiLeaks (relire notre article sur Patrick Drahi, le milliardaire radin qui aime les robes tyroliennes). Il possède des chefs-d'œuvre en quantité. Comme le décomptait le média en ligne suisse HeidiNews, une vingtaine de tableaux sont accrochés...

Selon Moody’s, Altice est trop endetté et mal géré

mercredi 12 avril 2023 à 14:00

La santé financière d’Altice ? C’est l’agence de notation qui en parle le mieux

Selon un rapport de l’agence de notation Moody’s que nous nous sommes procurés, les analystes voient beaucoup de nuages gris au-dessus de la tête du groupe Altice, propriétaire notamment de SFR. Explications.

L'agence n'est pas tendre avec le groupe de Patrick Drahi - © Caroline Varon

Les marchés financiers génèrent leur propre folie. Les bulles financières à répétition (immobilière, de l’Internet, de la dette souveraine, des subprimes…) font exploser l’économie réelle et plongent les ménages dans la précarité financière. Depuis des années, le chômage naît sur les marchés financiers. Ceux-ci ont été « dérégulés » depuis le début des années 1980 à un point qui ferait frémir, pour peu que nous soyons informés sur ce point. Le « jargon » du monde de la finance est fait pour tenir à distance le commun des mortels. Il est tellement abscons qu’il décourage même les plus motivés d’essayer de comprendre ce que les entreprises financières fabriquent dans leur arrière-cuisine. C’est cette mixture, pourtant, qui va à un moment ou un autre se transformer en crise financière.

Mais « les marchés », cette entité éthérée, ont un point positif. Ils permettent de se faire une idée à peu près précise de la santé des entreprises qui y sont cotées. En effet, celles-ci sont tenues de publier des rapports annuels très détaillés sur leur stratégie, leurs comptes et les rémunérations de leurs dirigeants. Or, Altice n’est plus cotée, à l’exception de sa filiale américaine. Pour savoir comment le groupe est géré, il faut se tourner vers certains analystes peu connus, ceux des agences de notation. Explications.

Altice n’est pas en bourse

Être coté sur un marché financier, c’est pour une entreprise la possibilité de lever des fonds de manière colossale. Exemple : une société qui...

La méthode de Patrick Drahi pour devenir riche

mercredi 12 avril 2023 à 13:00

Un empire acheté avec l’argent des autres : 67 milliards de dette

Au fil du temps, un modus operandi récurrent se dessine : acheter bas en empruntant, couper les coûts, drainer les ressources financières des entreprises, avant de laisser plonger les cours pour… racheter à bas prix. Jackpot assuré.

Comment devenir le big boss ? - © Caroline Varon

À la lecture des milliers de documents des DrahiLeaks, une constante ressort : une sorte de « méthodologie Drahi » qui se met en place au fil des différents achats d’entreprises. L’homme d’affaires a recours au financement bancaire et obligataire. Il procède ensuite à des coupes drastiques dans les frais, éventuellement cote l’entreprise sur un marché et dégage de grosses liquidités. Puis, vient le temps des vaches maigres. À force de couper dans les coûts, les entreprises sont moins efficaces, leurs résultats sont à la peine, souvent par manque de stratégie entrepreneuriale. Leurs ressources financières sont par ailleurs massivement aspirées par le groupe… Bref, lorsqu’elles ne valent plus grand-chose, c’est le moment de les racheter à bas prix et de noyer les éventuels anciens investisseurs, trop contents de récupérer une partie au moins de leur mise.

Règle 1 : Acheter avec l’argent des autres

Patrick Drahi aime le rappeler, il n’a pas reçu sa fortune en héritage. Pour constituer son empire, il a dû s’appuyer sur l’argent des autres. Pour investir, il a massivement recours au « leveraged buy out » (LBO), un type de montage financier permettant le rachat d’une entreprise en ayant recours à de l’endettement. Ainsi quand il rachète SFR en 2014 pour 13,34 milliards, il contracte pour au moins 9 milliards d’euros de dette. Une méthode qu’il a reproduite à plusieurs reprises, au point de cumuler sur son groupe près de 70 milliards d’euros de dettes bancaire et obligataire.

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Patrick Drahi a monté une opération immobilière juteuse sur les sièges sociaux de SFR et de BFM

mercredi 12 avril 2023 à 12:00

Un investissement qui rapporte gros, grâce à des locataires très sympas

A Paris, avec son bras droit Armando Pereira et Alain Weill, Patrick Drahi est propriétaire d’un ensemble de quatre bâtiments dans le 15ème arrondissement. L’investissement initial (907 millions d’euros) est valorisé à 1,15 milliard grâce à des locataires en or : SFR, NextRadio TV et Altice France. Un coup de maître immobilier exemplaire de la méthode Drahi.

La pierre, un investissement sûr - © Caroline Varon

C’est acté, France Télévisions est désormais locataire de Patrick Drahi. La télévision publique va installer une partie de ses activités dans le quartier de Balard à deux pas du ministère des Armées, dans un bâtiment de la SCI Holding Quadrans, une société détenue par le milliardaire. La télévision publique occupera 17.000 des 91.000 m2 de cet ensemble de quatre bâtiments désignés par leur orientation (Est, Ouest, Nord et Sud), pour un loyer annuel de 9,4 millions d’euros (soit 553 euros/m2).

Les DrahiLeaks que nous explorons depuis des mois laissent une trace de l’opération. Un document daté de juin 2022 fait état de l’arrivée « envisagée » du nouveau locataire. L’affaire est désormais réglée et le bail signé (1). « Le bâtiment nord est déjà complètement vidé, prêts à accueillir les collaborateurs de France Télévisions », confirme une source sur place. Ils remplaceront des salariés qui ont été répartis dans les autres bâtiments.

Patrick Drahi n’a pas eu trop de difficultés pour trouver les occupants de ce programme dans lequel il a investi avec son fidèle bras doit Armando Pereira et Alain Weill, l’ex-PDG de SFR et de NextRadio TV. Ils se sont engagés pour plusieurs années. Cette adresse, qualifiée de « nouveau Pentagone des médias » par Les Echos, est aussi le siège social d’Altice France (SFR) et de NextRadio TV (le groupe de médias qui chapeaute RMC et BFM TV) depuis 2018. C’est avant tout une belle opération immobilière, exemplaire de la « méthode Drahi ».

Achetés...

Délocalisation et plans sociaux : comment Drahi a cassé les employés de SFR

mercredi 12 avril 2023 à 11:00

Les salariés, premières victimes de la méthode Drahi

Masse salariale divisée par deux et demi, délocalisation, conditions de travail dégradées, primes rabotées, les collaborateurs de l’opérateur de téléphonie paient au prix fort le rachat de l’entreprise par Patrick Drahi en 2014. En moins de dix ans, l’homme d’affaires a mis les salariés « au pas » et « restructuré » la société pour en tirer un profit personnel maximum. Grâce à des documents inédits, nous avons reconstitué l’histoire.

Régime sec pour les salariés... - © Caroline Varon

« Le nombre de démissions n'a jamais atteint un tel niveau ». Cette alarme porte la signature de l’une des deux organisations syndicales majoritaires de SFR. L’UNSA l’a diffusée dans un communiqué interne, intitulé « Hémorragie de démissions – Que fait la direction ? ». Nous nous le sommes procuré (1). La question-titre du communiqué est posée en réponse au dernier bilan de l’emploi pour l’année 2022 chez SFR. L’organisation syndicale le juge « sans appel » : 299 salariés ont en effet démissionné en 2022, contre 164 en 2021. Entre 2019 et 2022, c’est au total 824 collaborateurs qui ont ainsi claqué la porte.

Une hécatombe

Le texte de l’UNSA fait état de près de 5% des CDI démissionnaires, et ce n’est pas un hasard si les profils techniques et expérimentés sont majoritaires parmi eux. Ils profitent en effet d’un contexte de tension dans les secteurs des télécom et de l’informatique pour aller voir si l’herbe est plus verte ailleurs. Et manifestement, elle l’est.

« Effectivement il y a des profils très pointus qui se barrent parce que l’ambiance est dégueulasse, on a de plus en plus de pression avec les objectifs qui grimpent sans cesse et aucune reconnaissance », explique Alex (2), avec qui nous nous sommes entretenus. Un salarié qui, comme tous ceux que nous avons interviewés tant à Paris qu’en province, souhaite rester anonyme. L’hémorragie décrite ici s’est également accompagnée de 362 licenciements. « Comment se fait-il qu’une société comme SFR n’attire plus ? », s’...