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Enquête au coeur des cabinets ministériels (I)

vendredi 1 avril 2022 à 15:06

Réseaux, place des femmes, lobbys : les conseillers des ministres passés au crible

Entrez avec nous dans les coulisses des ministères. Découvrez le profil-type d’un collaborateur ministériel, les spécificités de ces équipes sout le mandat d'Emmanuel Macron – plus de parcours issus d’IEP, plus de femmes aussi et moins de militants, et plongez dans les rouages pour comprendre qui sont ceux qui fabriquent la loi, au sommet de l’État.

Ministères - Images Wikipedia - CC

Une occasion s’est présentée à nous: éplucher tous les CV des membres des cabinets ministériels, et dresser une «sociographie» de ces membres: qui sont-ils? Quel a été leur parcours universitaire? Sont-ils passés par le privé? Par le lobbying ou des think tanks? Sont-ils de purs produits «En Marche»? Après avoir noirci des pages de tableur Excel pour recenser les parcours de chacun, nous avons tiré une série de graphiques destinée à vous éclairer sur le fonctionnement des cabinets ministériels. Pas de révélations fracassantes ici, mais un décryptage pour comprendre comment fonctionne un gouvernement. Avec quelques spécificités, entre ceux qui, comme Bruno Le Maire, débarquent accompagnés de leur garde rapprochée, et ceux qui récupèrent les administrations des précédents ministres, comme à la Culture. Et tout ceci permet de comprendre lesquels ont du poids.

Pas de révolution sous Macron

Les temps changent. De profils purement technocratiques, nous sommes passés à des profils plus généralistes, des ministères plus ouverts sur des itinéraires professionnels un peu plus variés au fil des gouvernements de la Ve République. Mais tout cela reste très relatif: la voie royale pour accéder à un cabinet ministériel est et restera, peut-être même encore plus sous ce mandat, de passer par Sciences-Po. Et si vous visez de hautes fonctions, l’ENA est aussi une valeur sûre pour y parvenir.

Pas de grosse révolution sous Macron, donc, mais ce recensement permet de distinguer deux mondes qui...

Le Haut commissariat aux droits de l'Homme documente les crimes de guerre en Ukraine

mercredi 30 mars 2022 à 15:32

Certains faits comme le bombardement de la maternité de Mariupol sont évidents, d'autres prendront plus de temps

Benjamin Moreau, n°2 de la mission en Ukraine du Haut commissariat aux droits de l'Homme, répond aux questions de Reflets sur les violations des droits de l'Homme constatées dans le pays depuis le début du conflit. Il revient aussi sur la difficulté de documenter les crimes de guerre qui pourront faire l'objet de poursuites devant les tribunaux de certaines nations ou devant la Cour pénale internationale.

Benjamin Moreau, de la mission en Ukraine du Haut commissariat des droits de l'Homme de l'ONU - © Reflets

Le Haut commissariat aux droits de l'Homme de l'ONU reçoit de très nombreuses informations sur des violations des droits de l'Homme en Ukraine depuis 2014, et particulièrement depuis le 24 février. Le travail de vérification est très long. De nombreux experts passent au crible les témoignages et les images qui parviennent. C'est un long processus. Leur objectif : vérifier s'il s'agit de violations des droits de l'Homme ou du droit international.

Le Haut commissariat mettra à disposition de la Cour pénale internationale le fruit de son travail, si elle le souhaite. Un premier rapport a été mis en ligne (en anglais) sur ce qui a été constaté depuis le début de l'attaque Russe.

Benjamin Moreau, n2 de la mission en Ukraine du Haut commissariat aux droits de l'Homme répond aux questions de Jacques Duplessy pour Reflets, notamment sur la situation à Mariupol et les allégations de déplacements forcés de populations vers la Russie ou les territoires contrôlés par les séparatistes.

OFF Investigation en accès libre sur Reflets : Patrimoine de Macron, où sont passés les millions ?

mercredi 30 mars 2022 à 12:10

Depuis 2014, les déclarations de patrimoine et d’intérêt d’Emmanuel Macron suscitent beaucoup de questions

Alors qu'il avait mené des deals monumentaux pour le compte de la Banque Rotschild and co et qu'il avait donc obtenu des rémunérations conséquentes, l'actuel président était moins riche que Benoit Hamon ou Nathalie Arthaud en 2017. Dans l'épisode 8 de leur enquête sur Emmanuel Macron, les journalistes de OFF Investigation enquêtent sur le patrimoine du président.

Episode 8 de l'enquête de OFF Investigation sur le président Emmanuel Macron.

Redressement suite à non paiement de l’impôt sur la fortune, non déclaration d’une créance de 350 000 euros sur son épouse Brigitte, « claquage » de près de 1,5 millions d’euros en trois ans (un Smic par jour), déclaration peu crédible sur les honoraires perçus chez Rothschild and co lors d’un « deal » de 9 milliards d’euros conclu en 2012, depuis 2014, les déclarations de patrimoine et d’intérêt d’Emmanuel Macron suscitent beaucoup de questions. Etait-il réellement plus pauvre que Benoit Hamon et Nathalie Arthaud lors de la présidentielle de 2017 alors qu’il avait fait fortune au sein de la banque Rothschild and co? A-t-il toujours dit la vérité sur son patrimoine ? Enquête…

Depuis qu’il est devenu ministre de l’économie, en aout 2014, les déclarations de patrimoine et d’intérêts d’Emmanuel Macron font polémique. Cette année là, il déclarait un modeste patrimoine de 156 000 euros, moins que Nathalie Arthaud ou Benoit Hamon ! Sans Philippe Poutou et ses 31 000 euros de patrimoine, Macron aurait été le plus pauvre des candidats à la présidentielle de 2017. Autre invraisemblance : bien que propriétaires d’un appartement à Paris acheté 890 000 euros en 2007 et d’une maison au Touquet qui sera évaluée à 1 453 000 euros en 2015, le couple Macron parvint à ne jamais payer l’impôt sur la fortune entre 2008 et 2014.

Mais en se penchant sur le patrimoine du couple, le fisc estima en 2015 que la maison du Touquet, appartenant à Brigitte Macron, avait été sous-évaluée de 253 000...

Ukraine-Russie : dans la lignée de la pensée QAnon

vendredi 25 mars 2022 à 18:45

Le raisonnement paralogique est désormais pratiqué en masse à toute occasion

Le whataboutisme et la pensée paralogique ont pris le pas dans les débats. Plus question de réfléchir à une voie du milieu, tout est polarisé et illogique. Les fautes des uns excusent celles des autres et le grand n'importe quoi règne en maître. Bienvenue en 2022.

Poutine et Trump, débordants de testostérone, idoles des complotistes.

La succession de catastrophes (pandémie du covid 19, guerre entre la Russie et l'Ukraine menaçant à tout instant de dégénérer en troisième guerre mondiale) s'accompagne d'une dégradation terrible des capacités d'abstraction et de réflexion. Le délire des QAnons (vous pouvez relire nos articles ici, ou encore ici) avait de quoi inquiéter lorsqu'à son apogée, en janvier 2021, il culminait avec l'attaque du Capitole à Washington. Il montrait avec son expansion dans le monde (alors que le cœur du complot dénoncé est complètement américano-centré) que des millions de personnes pouvaient, sans ciller, être convaincues qu'une « guerre secrète a lieu entre Donald Trump et des élites implantées dans le gouvernement (l'État profond ou Deep State), les milieux financiers et les médias, qui commettraient des crimes pédophiles, cannibales et sataniques, (...) que les élites, en particulier des vedettes d'Hollywood et des personnalités du Parti démocrate, sont coupables d'abus sur des enfants et en prennent du sang pour en extraire une substance qu'elles considéreraient comme une cure de jouvence, l’adrénochrome. »

Exemple complètement fictif de délire paralogique - Made in Reflets - CC
Exemple complètement fictif de délire paralogique - Made in Reflets - CC

Mais Q ayant un peu quitté la scène pour des raisons évidentes (défaite de Donald Trump, identité révélée, majorité des prédictions tombées à l'eau...) il fallait bien que se meure le délire collectif... Ou qu'il se recentre sur autre chose. Voilà...

OFF Investigation en accès libre sur Reflets : Sanofi, labo “chouchou” de la Macronie ?

vendredi 25 mars 2022 à 18:32

Les étranges relations de l'exécutif avec ce laboratoire qui accumule les scandales et les échecs

L'épisode 7 de OFF Investigation sur le président français s'interroge sur le lien étrange qui unit l'exécutif au labo Sanofi. En dépit du fiasco pour son vaccin, en dépit du scandale de la Dépakine, il continue à être abreuvé de subventions publiques depuis des années, et a droit à des réductions fiscales.

Episode 7 de OFF Investigation

Bénéficiaire de millions d’euros de subventions et de crédits d’impôts, Sanofi ne cesse pourtant de licencier ses chercheurs depuis une douzaine d’années et a récemment échoué sur les vaccins contre le Covid-19. Le groupe pharmaceutique est également embourbé dans le scandale sanitaire de la Dépakine, qui a causé des dommages physiques et cognitifs à des dizaines de milliers d’enfants, mais il refuse depuis 5 ans de verser le moindre euro au fonds d’indemnisation amiable des victimes. Enfin dans les Pyrénées Atlantiques, les autorités ont découvert en 2018 que l’usine Sanofi fabricant la Dépakine rejetait dans l’atmosphère des gaz polluants et potentiellement dangereux pour la santé et l’environnement, à des taux qui dépassaient plusieurs milliers de fois les seuils autorisés. Emmanuel Macron et son gouvernement ont-ils tapé du poing sur la table, demandé des comptes, exigé des excuses publiques, poussé le laboratoire à indemniser les victimes ? Pas vraiment…

Avec 100.000 salariés dans le monde dont un quart en France, Sanofi est l’un des 10 plus gros laboratoires pharmaceutiques de la planète. Il engrange des milliards de bénéfices annuels et verse des dividendes toujours plus grands à ses actionnaires depuis quinze ans. Mais face à la pandémie du covid-19, le labo français n’a pas été à la hauteur. Il est pourtant abreuvé de subventions publiques depuis des années, et a droit à des réductions fiscales via le Crédit impôt recherche (CIR) et le Crédit Impôt compétitivité...