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ProtonMail : la loi, c'est plus fort que toi

lundi 6 septembre 2021 à 23:49

Les promesses d'anonymat n'engagent que ceux qui les écoutent

Cataclysme dans le monde de ceux qui pensaient que leur privacy était protégée avec ProtonMail : le fournisseur de services de mails chiffré à répondu à une réquisition judiciaire et transmis quelques métadonnées à la police française. Visiblement, en 2021, il y a encore des gens qui n'ont pas compris l'intérêt d'une analyse du risque informationnel pour établir un modèle de menace pertinent...

Le tweet de onestla.tch

Coup de tonnerre : le compte Twitter onestla.tech relève que Protonmail a livré à la police française des informations sur des utilisateurs de son service. C'est la douche froide. ProtonMail est très largement utilisé par tous les militants (de tous bords politiques d'ailleurs) qui souhaitent obtenir un niveau de confidentialité acceptable pour leurs échanges par mail. ProtonMail, c'est le chiffrement des emails pour M. Jourdain. On fait de la prose sans même s'en rendre compte. Ou plutôt du chiffrement sans avoir besoin de savoir comment ça marche ou sans avoir à installer des outils de chiffrement. Magique non ? Et ProtonMail a beaucoup surfé sur ce discours pour attirer des utilisateurs désabusés après les révélations d'Edward Snowden. Au delà de la confidentialité des échanges apportée par le chiffrement, ProtonMail a notamment écrit (le site a été modifié depuis) que la société ne conservait pas de traces des utilisateurs permettant de les identifier, comme l'adresse IP utilisée pour accéder à la boite mail.

Avant la polémique
Avant la polémique

Après la polémique
Après la polémique

Une façon d'invoquer le fameux « no logs » promis par de trop très nombreux vendeurs de VPN. Las... la loi, c'est plus fort que toi. En tout cas, plus fort que ton discours marketing à deux cents d'euro. Le [snake oil](https://en.wikipedia.org/wiki/Snakeoil)_ a toutefois encore de beaux jours devant lui puisque l'on observe que cela a encore marché avec ProtonMail. Il faut toutefois...

Crayon au poing raconte la bande dessinée contestataire arabe

lundi 30 août 2021 à 16:59

Dix ans après le début des Printemps arabes, ce documentaire explore la BD arabe et féminine

Les deux réalisatrices ont rencontré à domicile Lena Merhej à Beyrouth, Deena Mohamed au Caire, Zainab Fasiki à Casablanca et Nadia Khiari, alias Willis from Tuni, dont les dessins et les mots portent haut les revendications de liberté et de justice des Printemps arabes. Avec chacune leur style, ces quatre femmes donnent à voir le quotidien de leur pays.

Une géante surveille la ville et lutte contre les violences faites aux femmes - dessin de Zainab Fasiki - D.R.

C’est un documentaire fort et original que signent les deux réalisatrices indépendantes, Lizzie Treu et Eloïse Fagard. La première avait co-réalisé le documentaire d’investigation Radar, la machine à cash, une coproduction Reflets et du collectif Extra Muros, dont elles sont membres toutes les deux.

Dix ans après le début des Printemps arabes, les deux journalistes ont mené une exploration de la BD arabe et féminine à travers les rencontres croisées de quatre autrices engagées. Venant du Liban, de la Tunisie, du Maroc, ou encore d’Égypte, elles ont toutes choisi la BD comme moyen d’expression pour se faire entendre. « Nous avons voulu montrer la nouvelle scène de la BD arabe, raconte Eloïse Fagard. Et nous nous sommes rendu compte qu’il y avait beaucoup de femme dans cette nouvelle vague née un peu avant les révolutions. Donc nous avons voulu nous intéresser à elles. »

Les deux réalisatrices ont rencontré Lena Merhej à Beyrouth, Deena Mohamed au Caire, Zainab Fasiki à Casablanca et Nadia Khiari, alias Willis from Tuni, dont les dessins et les mots portent haut les revendications de liberté et de justice des Printemps arabes.

La révolution fut une naissance

« Un moyen de s'exprimer à portée de main », dit Lena Merhej pour expliquer pourquoi, dans la jeune BD arabe, les femmes sont si présentes. « Moi, je suis très enragée », ajoute avec douceur cette Beyrouthine de mère allemande et de père libanais, qui avait 13 ans quand la guerre civile a pris fin, et qui retrouve...

Les églises se cassent pour mourir

vendredi 27 août 2021 à 18:02

Comptabilité épiscopale, économie municipale et démolition radicale

Qui veut noyer son chien l'accuse d'avoir la rage. Les choses se compliquent lorsqu'il s'agit de se débarrasser d'une encombrante église. Mais rien d'impossible pour qui sait trouver les mots pour le dire et les moyens pour le faire…

Une vision d'un potentiel futur qui ne saurait tarder à arriver... - Reflets

Tout semblait bien calé, l'affaire était entendue et la mise en chantier paraissait convenue. L'église Saint-Joseph allait simplement être démolie pour laisser place à un chouette petit projet de construction d'appartements. Emporté par l'euphorie le manager de Bouygues immobilier avait localement pris soin de lancer une cordiale invitation pour fêter ça. Une pré-pendaison de pré-crémaillère avant l'heure en quelque sorte. Mais patatras, les choses ne se sont pas déroulées ainsi ! Le champagne n'aura pas coulé à flot autour de la piscine et à ce jour l'église est encore debout alors qu'une résistance s'organise pour tenter de sauver ce qui peut l'être.

Une première crémaillère censée annoncer une dernière messe… - Reflets
Une première crémaillère censée annoncer une dernière messe… - Reflets

Voyant le temps virer à l'orage le porteur du projet préféra annuler cette réunion dans l'urgence. L'un des organisateurs de la rencontre nous confiera à mots couverts: « Cette affaire a fait boule neige, il y aurait eu des fuites entre les personnes qui devaient participer à la réunion, on a dû différer, ce sont de choses qui arrivent dès qu'on touche à des bâtiments symboliques, ça dérange quelque part... ». Il est certain qu'entre une église et une Renault Twingo les symboles et les procédures ne sont sûrement pas les mêmes en matière de changement de propriétaire.

La fronde des Castors

Il faut retenir que cette opération immobilière se déroule dans le quartier de Port-Neuf, en...

Explosion du port de Beyrouth : quand le pouvoir politique s’en prend à la Justice et aux victimes

vendredi 20 août 2021 à 10:35

Des familles de victimes ont été tabassées, un incident qui illustre les tensions autour de l'enquête sur la catastrophe

Un an après la double explosion du port de Beyrouth, les formations confessionnelles libanaises multiplient les menaces. Juges et familles des victimes sont sous pression, menacés par des responsables politiques accusés par la Justice et prêts à tout pour lui échapper. Dans le même temps, la déliquescence de l’État libanais s'accélère.

Manifestation des familles de victimes - © Reflets

Dans la nuit du 11 août dernier, les familles des victimes de l’explosion du port de Beyrouth s’étaient réunies une fois de plus pour protester. Habits de deuil, portraits de leurs défunts en mains, depuis un an elles multiplient les actions afin de réclamer justice et s’assurer qu’aucun n’oublie le drame du 4 aout 2020. Cette nuit-là, elles se sont retrouvées a Ain El Tineh, près du palais de l’Unesco, ou doit se tenir le lendemain matin ce qu’elles ont déjà baptise « La séance de la honte ». Une séance du Parlement libanais qui pourrait réduire a néant leurs espoirs d’entrevoir la justice.

Prêtes a lancer l'alerte, elles sont suivies par une poignée de journalistes venus couvrir l’évènement. Sur les réseaux sociaux, les premières images de leur rassemblement circulent. Mais dans les minutes suivantes, ce sont des scènes beaucoup plus violentes qui vont être relayées. On y voit des hommes en civils armés de bâtons et de barres de fer attaquant violemment les familles.

« Je me suis fait battre par deux ou trois personnes pendant que ma femme en menaçait un avec une grosse pierre pour qu’ils partent » déclare Ibrahim qui ayant fui, commence a évoquer l’attaque sur les réseaux sociaux.

Devant le palais de l’Unesco, trois journalistes sont blessés. L’un, inerte sur le sol, est transporté a l’hôpital. Les familles ont pris la fuite. Des personnes ont le visage en sang, d’autres s'en tirent avec des côtes fêlées.

« Notre manifestation était pacifiste, raconte...

L’Union européenne incapable de lutter efficacement contre le blanchiment de capitaux

mardi 17 août 2021 à 19:36

La Cour des comptes tape à nouveau sur les doigts de L’Union…

Lobbying minant l'action de l'Union, risque pour l'intégrité du marché financier et pour la confiance du public... Les conseillers ne sont pas tendres...

Le blanchiment représenterait 1,3 % du PIB de l'UE

Le langage reste « diplomatique » mais le message est clair : l’Union européenne ne fait pas ce qu’il faut et en tout cas pas ce qu’elle pourrait faire pour lutter contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Le constat de la Cour des comptes est accablant. « D'une manière générale, nous avons constaté une fragmentation institutionnelle et une coordination insuffisante au niveau de l'UE lorsqu'il s'agit de prévenir le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme et de prendre des mesures là où des risques ont été détectés. Dans la pratique, la surveillance en matière de lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme s'exerce encore au niveau national, avec un cadre de supervision de l'UE insuffisant pour garantir une égalité de traitement », estiment les membres de la Cour.

Sans grande surprise, les conseillers fustigent la liste des pays à risque établie par l’Union : « Nous avons relevé des insuffisances sur le plan de la communication avec les pays tiers de la liste, ainsi qu'un manque de coopération de la part du Service européen pour l'action extérieure. En outre, a ce jour, l'UE n'a pas adopté de liste autonome de pays tiers a haut risque. Tous les deux ans, la Commission procède également a une évaluation des risques pour le marché intérieur. Cette analyse n'indique pas les changements intervenus au fil du temps, est dépourvue de dimension géographique et n'établit pas de...