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Titre : DrahiLeaks saison 3 : Altice, le groupe propriétaire de SFR pourrait s’écrouler

dimanche 24 mars 2024 à 10:00

nouvelles révélations sur un empire aujourd’hui en péril

Reflets, StreetPress et Blast publient une nouvelle série de révélations sur le groupe Altice (SFR, BFM, Sotheby’s…). L’empire de Patrick Drahi, dans le viseur de la justice et rattrapé par ses dettes délirantes est aujourd’hui en péril. Enquêtes.

La dette, le point faible de Patrick Drahi - © Caroline Varon

Tremblement de terre le 13 juillet 2023 : la justice portugaise déclenche l’opération « Picoas » et place en détention l’ami de toujours, le bras droit de Patrick Drahi, Armando Pereira. Dans son pays, celui-ci est un homme d’affaire star. Il a un temps été l’homme le plus riche du portugal avec une fortune estimée aujourd’hui à environ 2 milliards d’euros. Armando Pereira est l’homme avec qui Patrick Drahi a créé Altice en 2002. Il a été ensuite de tous les montages financiers, de tous les investissements, de tous les projets les plus fous. Armando Pereira est connu comme le cost-killer du groupe, craint pour ses méthodes de management brutales et les charrettes de licenciements qu’il laisse derrière lui.

DRAHILEAKS

Patrick Drahi est un homme d’affaires puissant. 13e fortune française bien que domicilié en Suisse, il est à la tête du groupe Altice. Un empire tentaculaire qui réunit notamment des entreprises de télécom (SFR, Cablevision…) et des médias (BFM TV, RMC…) ou de commerce d’art (Sotheby’s)...

En août 2022, le groupe de hackers russes Hive a mis en ligne dans un recoin caché d’Internet des centaines de milliers de documents piratés à Altice après avoir échoué à faire chanter l’homme d’affaires. Reflets, Blast et StreetPress se sont associés pour explorer ces leaks.

Aujourd’hui le groupe Altice est en péril. Nos enquêtes sur Patrick Drahi et son système de prédation de ses propres sociétés permet de mieux comprendre pourquoi il est si près du gouffre. Elles sont...

Les ego boursouflés à l'assaut du bien commun

mercredi 20 mars 2024 à 14:04

Politiques, experts, toutologues, ils saturent l'espace public

A quoi sert la sagesse dans un monde qui va vers la folie ? lit-on dans une bande dessinée. A pas grand chose semble-t-il. Cette course vers la folie est précipitée par des personnages qui investissent et confisquent l'espace public pour gonfler leurs ego. A détriment donc du bien commun.

Le businessman dans Le Petit Prince d'Antoine de Saint-Exupéry - Copie d'écran

À écouter Emmanuel Macron et les ministres du gouvernement, tout va pour le mieux. Nous volons de victoires en victoires, de réussites en explosions de joie et de fierté. Ne sommes-nous pas les champions de l'économie, les organisateurs des Jeux Olympiques, la cathédrale Notre-Dame n'est elle pas en passe d'être reconstruite ? Cette pensée paralogique, c'est à dire une construction intellectuelle juste mais basée sur des prémisses fausses, masque une réalité bien plus triste.

La société française n'a jamais été parfaite. Le propos n'est pas de plonger dans une forme de nostalgie sur l'air de « c'était mieux avant ». Mais tout de même...

Les politiques ont depuis longtemps abandonné leur dernier pouvoir : celui de fabriquer la loi et de l'imposer aux divers secteurs qui composent notre société. Le « vivre-ensemble » suppose que chacun se plie à des règles communes qui protègent tout le monde. C'est un contrat social. Un renoncement aux droits ou aux envies individuelles au profit du bien commun, de l'intérêt général. Ils ont choisi, délibérément, de servir des intérêts individuels et de créer des lois qui répondent aux besoins de quelques uns, au détriment des autres. Et n'allez pas le leur faire remarquer. Si vous le faites dans la rue, vous subirez les foudres de la force publique. Si vous le faites poliment, ils vous rétorqueront que s'ils ne l'avaient pas fait, d'autres l'auraient fait....

Ski : « le business est toujours là »

jeudi 14 mars 2024 à 11:21

Mais pour combien de temps et à quel prix ?

La neige, comme les glaciers, disparait peu à peu. A tel point que l’on peut se demander s’il restera un flocon en altitude dans deux générations. Mais cela n’arrête pas l’industrie du ski qui continue à miser sur cette pratique, au risque de s’autodétruire.

À Tignes, en juillet 2023, les grues et les bulldozers sont partout... - © Reflets

En France, on n’a pas de pétrole mais on a de la neige, aurait pu être un bon slogan, plutôt que « En France on n’a pas de pétrole mais on a des idées ». Le pays compte plus de 200 stations de ski et possède le plus grand parc mondial de remontées mécaniques. Mais que va devenir toute cette industrie si la neige n’est plus au rendez-vous ? Et a-t-on prévu une transformation pour tendre vers un tourisme « quatre saisons » ?

« Nous, on n’a pas à se plaindre, explique Roland*, ici c’est la haute montagne ». Ce propriétaire d’un magasin de matériel de ski de Tignes est un local pur jus. Il a plutôt bien réussi et contemple sa longue carrière qui s’achève avec un calme assumé. Il a connu toutes les époques du développement de la montagne et fait le bilan. Il ne semble pas plus concerné que cela par les problématiques actuelles liées au réchauffement climatique. Roland est un habitant de Tignes, l’une des plus hautes stations avec Val Thorens. Alors la neige… Il y en aura encore longtemps, pense-t-il, insensible aux problèmes des autres stations.

« Tant qu’il y a de l’eau et du froid... On fabrique de la neige artificielle qui se marie très bien avec la neige classique » lance-t-il, se rassurant lui-même. Et puis le ski, longtemps considéré comme un « sport de riches », au même titre que le golf, s’est largement démocratisé. La clientèle est toujours là. Mieux, précise Roland, « il y a maintenant beaucoup de gens qui ont de très, très, gros moyens, ils ne regardent absolument...

À La Clusaz, la retenue de la discorde

jeudi 14 mars 2024 à 11:20

Prolonger la saison à tout prix

Comme nombre de stations, La Clusaz mise sur les canons à neige pour tenter de faire la nique au réchauffement climatique. Mais l’idée d’une nouvelle retenue collinaire sur le plateau de Beauregard, un lieu relativement préservé, n’a pas plu à tout le monde. A tel point qu’une ZAD a pris forme et a mis en déroute les partisans des bulldozers.

Liste des bassines recensées dans les Alpes - © Reflets

La station de ski connue pour con côté « village » et son air de carte postale avec arbres et chalets s’est un peu transformée en « Clochemerle ». Les habitants (pas les touristes) se regardent en chiens de faïence. Il y a ceux qui militent pour le développement des canons à neige, avec la promesse de bénéficier de « trente ans de ski supplémentaires » en dépit du réchauffement, et ceux qui pensent qu’il est plus que temps de s’atteler à une transition pour sortir du « tout ski ». Au passage, si l’on pouvait éviter de construire des retenues collinaires dans des lieux immaculés comme le plateau de Beauregard, ou de faire sortir de terre une nouvelle petite station à seulement 1.500 mètres d'altitude au col de la Croix Fry…

Retour en arrière : en 2022, la préfecture approuve un projet de 2018 pour une nouvelle retenue collinaire sur le plateau de Beauregard, pour alimenter les canons de la station de La Clusaz. Dans cet écrin de nature où l’on trouve une zone humide qui accueille mammifères et espèces d’oiseaux protégées, la mairie souhaite installer une réserve d’eau de près de 150.000 mètres cubes, soit 5 terrains de foot ou 60 piscines olympiques, avec une digue de 12 mètres de haut… Qui se serait ajoutée aux quatre existantes.

Une nouvelle station sort de terre au col de la Croix Fry. Le projet de retenue sur le plateau de Beauregard voisin est évidemment une coïncidence. - © Reflets
Une nouvelle station sort de terre au col de la Croix Fry. Le projet de retenue sur le plateau de Beauregard voisin est évidemment une coïncidence. - Reflets

Le béton, toujours... - © Reflets
Le béton, toujours... - Reflets

Juste à côté du col de la Croix Fry commence le plateau de Beauregard avec sa zone protégée Natura 2000 - © Reflets
Juste à côté du col de la Croix Fry commence le...

« Plan neige » : ils ont empoisonné la montagne

jeudi 14 mars 2024 à 11:20

Réédité récemment le livre de Danielle Arnaud montre que peu de choses ont changé

Journaliste, Danielle Arnaud avait mené l'enquête en 1975. Son livre titré La neige empoisonnée (par l'argent, l'immobilier, la politique...) vient d'être réédité par un groupe de personnes en lutte contre les développements aberrants en montagne et contre le « tout ski ». Pour Reflets, elle raconte comment est né son livre et ce qui a changé ou pas... Interview.

Couverture du livre de Danielle Arnaud

Reflets : Comment est venue l’idée de cette enquête et de ce livre en 1975, une époque où il n’était pas question de discuter le bien-fondé des développements en montagne ?

Danielle Arnaud : J’ai commencé à fréquenter Val d’Isère, où j’ai appris à skier, dans les années 70. J’étais entre deux jobs et j’avais du temps. Beaucoup de stations nouvelles avaient été construites grâce au plan neige dans les années 60. Je me suis lancée dans une enquête sur ces constructions ex nihilo sans a priori. Elle a vite montré que si l’idée de créer des stations dans des endroits vierges n’était pas idiote, la réalisation laissait à désirer. On imposait les réalisations de manière peu démocratique et c’était souvent assez laid architecturalement parlant. Et puis il y avait eu cet accident avec un chalet de l’UCPA, enseveli par une avalanche, en février 1970 avec 39 morts. La question se posait de savoir comment il était possible de construire dans un endroit aussi dangereux.

Mon livre a énervé pas mal de promoteurs, mais je n’ai pas eu de procès. C’est donc que l’enquête était sérieuse. D’ailleurs j’avais recueilli tous les documents nécessaires pour prouver ce que j’avançais. Je parlais aussi des réussites ou des pistes de développement différentes comme celles suivies par Gilbert André, le maire de Bonneval. Il paraît qu’aujourd’hui mon livre, dans son édition originale, est exposé au musée de Chambéry.

Quel était le constat principal du livre ? Le titre dit que la neige était...