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Crash du vol Rio-Paris : Air France et Airbus relaxés

mardi 18 avril 2023 à 13:20

Fin du procès des Intouchables

Les deux entreprises de l’aérien ont été relaxées par la juge Sylvie Daunis, qui a pourtant démontré au cours des débats sa très grande expertise technique

Airbus A330 - Air France

Dans le procès du crash de Rio (survenu en 2009), la montagne a accouché d’une souris. Comme pour les procès des crashs d’Habsheim et du Mont Sainte Odile, en 1988 en 1992, qui mettaient déjà en cause Air France et Airbus. C’était pourtant une décision très attendue, quatorze ans après la catastrophe aérienne. Elle provoque l’écœurement des familles de victimes. « Notre combat s’arrête aujourd’hui. Notre engagement a été vain mais reste légitime. », a estimé Denis Linguet, vice-président de l’association Entraide AF 447, qui a perdu son frère dans l'accident.

Nous avons suivi le procès et dès le mois d’octobre, nous avions fait le triste pronostic qu’il s’agissait du « procès des intouchables », en dépit du caractère accablant du dossier.

Puis, lors de son réquisitoire, étrangement, le parquet n'avait demandé aucune peine pour les deux groupes, après cette procédure judiciaire de plus d'une décennie, marquée par un non-lieu en 2019 et un procès finalement ordonné par la cour d'appel de Paris en 2021.

Faut-il en tirer une loi ? Par exemple, de celle la raison économique supérieure : Airbus est le principal atout de la France à l’étranger pour les exportations. Et Air France en est sa vitrine.

En guise de réponse, proposons une image à nos lecteurs, car elle vaut mieux que tous les discours, elle est tirée du film que nous avions réalisé pour Canal Plus en 2012 : « Air France la chute libre » à la suite du crash de Rio. Le juge d’instruction Germain...

De Saclay à Gonesse, le “Grand Paris Express” s'embourbe

mardi 18 avril 2023 à 12:01

État des lieux d'une contestation écologiste et citoyenne contre les futures lignes 17 et 18

Résultat probable de la nouvelle cellule « anti-ZAD », jeudi dernier, le couperet est tombé. La ZAD de Saclay, dans le sud de Paris, est menacée d'expulsion début-juin. Mais contre quoi Darmanin s'oppose-t-il vraiment ? Dans la suite de l'enquête sur le logement, nouveau volet de cette série sur les politiques publiques en région parisienne.

Face au chantier de construction de la ligne 18, une barricade et une revendication claire. - Reflets

Le camp s'est installé dans un champ au bord de la route. Une zone entre deux parcelles a été définie, autour poussent des fèves et du blé. On la rejoint en marchant sur des planches. Tous les chemins entre les diverses constructions sont ainsi balisés. La terre y est riche et fertile. Avec la pluie, la zone doit devenir un vrai bourbier. La ZAD de Saclay est installée sur ce terrain depuis janvier 2021 avec l'accord du propriétaire. Presque en face du camp, une équipe d'ouvriers travaillent à construire des poteaux de bétons. Un peu plus loin, peut-être un kilomètre avant, une machine géante, monstre de métal jaune est en train de poser le tablier du métro contesté. Autour, c'est la rase campagne.

Cette nouvelle ligne, la numéro 18, fait partie intégrante du « Grand Paris Express ». Le tronçon Sud est destiné à relier l'aéroport d'Orly à Versailles. Elle doit desservir trois arrêts dans le campus urbain « Paris Saclay », destiné à devenir un pôle scientifique et technique de niveau mondial. Au-delà de l'arrêt CEA - Nord et juste en face de la ZAD, le chantier s'apprête à s'élancer dans la plaine fertile. Les opposants parlent d'un « métro en plein champ qui roulera pratiquement à vide ».

Prévue pour une capacité de 20.000 passagers par heure en heures de pointes, des modélisations récentes montrent que la fréquentation à l'horizon 2035 ne devrait pas dépasser 6.000 passagers. Après le dernier...

Il faut appeler un chat, un État policier !

vendredi 14 avril 2023 à 16:32

La bascule est effective

Quand la population a peur de sa police, put-on encore parler de Démocratie ? Ou a-t-on basculé dans un État policier. Si nous y sommes, quelle est l'étape d'après ? Il faut bien se résoudre à nommer les choses et à prévoir l'avenir pour conjurer l'inacceptable.

Gendarmes et CRS devant le Conseil Constitutionnel, lors d'une manifestation contre la réforme des retraites le 13 avril 2023 - © Stephane Mahe - Reuters

Cela fait un petit moment que des Français se posent la question : vit-on désormais dans un État policier ? Depuis la violente répression des manifestations contre la Loi travail , la brutalité à laquelle se confronte toute forme d'opposition aux décisions gouvernementales n'a fait que s'aggraver. Cette violence a culminé avec la mort de Rémi Fraisse et avec les tués, blessés et mutilés parmi les Gilets Jaunes. Alors que l'assassinat de Malok Oussekine, un jeune étudiant par la police était tout simplement inacceptable pour la population il y a encore 37 ans, la mort et la mutilation sont devenu notre quotidien sans que cela ne provoque grande réaction. Il y a comme une sorte d'accoutumance qui s'est déployée dans ce pays.

Toute manifestation peut désormais être accompagnée d'une répression violente, souvent aveugle, ne faisant plus le tri entre manifestants pacifiques, simple passants et groupes violents. Comme une sorte d'évidence. A tel point que lorsque Zineb Redouane, une octogénaire, est tuée par l'explosion d'une grenade lancée par les forces de l'ordre... Il ne se passe... Rien. Même pas une démission symbolique d'un ministre. Au contraire, ceux-ci apportent régulièrement et inlassablement leur « soutien indéfectible aux forces de l'ordre  », de Christophe Castaner à Gérald Darmanin.

Les sites répertoriant les violences policières se multiplient. Après Allo Place Beauvau du journaliste David Dufresne,...

I24 news, une chaîne d’info au bord de la banqueroute

mercredi 12 avril 2023 à 17:00

Chez Altice on surnomme son directeur financier « I need the money ! »

Directeur financier méprisé, factures impayées et schémas financiers complexes, les DrahiLeaks dévoilent les astuces et difficultés d’Altice pour financer la chaîne d’information en continu franco-israélienne.

Des problèmes en continu - © Caroline Varon

Nous sommes en novembre 2017 et les journalistes d’i24news sont nerveux. Depuis plusieurs mois, les paies sont irrégulières. Le 8, le PDG Franck Melloul interpelle les comptables d’Altice, maison-mère de la chaîne d’information en continu franco-israélienne : « De nombreux salaires ne sont toujours pas payés à cause de ce retard qui devient récurant [sic]....» Le 23 novembre, une productrice française appuie cette alerte : « Nous souhaiterions vivement, pour la sérénité du bureau parisien, que ces virements ne soient plus aussi tardifs que ce mois-ci. (…) Les JRI (Journalistes reporter d’images, NDLR) étaient anxieux et assez nerveux aujourd'hui. »

Appels à l’aide

Reflets, StreetPress et Blast ont découvert parmi les DrahiLeaks des dizaines d’e-mails qui font écho à ces problèmes comptables et témoignent de la gestion imaginative des comptes d’i24News. « Nous sommes déjà le 2 novembre 2017 et nous n’avons pas reçu votre règlement, indique l’un d’eux. De plus à la lecture de votre compte vous devez également nous payer la facture de septembre 2017 restant impayée à ce jour. Nous vous serions reconnaissants de bien vouloir organiser le paiement en urgence. » « Les pigistes n’ont toujours pas reçu leur virement de paie, pouvez-vous m’indiquer s’il y a un problème, nous sommes le 23/11/2017 et ils auraient dû avoir leur virement le 15/11/2017 », interroge un autre message à la direction. « Cela devient urgent je dois payer les salaires du mois de juillet 2017 », s’inquiète...

Les ports francs, ces hangars sécurisés où les milliardaires cachent leurs tableaux

mercredi 12 avril 2023 à 16:00

Patrick Drahi y planque un tiers de ses œuvres

On le surnomme « le plus grand musée du monde ». Près de Genève, un immense entrepôt permet de stocker des œuvres d’art sans payer de droits de douanes. Un système opaque régulièrement dénoncé. Patrick Drahi y stocke des tableaux, parfois depuis des années.

Une méga-giga coffre fort sans imposition - © Caroline Varon

Au Sud-Ouest de Genève, dans la zone industrielle de la Praille, un grand bâtiment se dresse entre une voie ferrée et une large route. De l’extérieur, personne ne peut se douter que ce hangar de 150.000 m2 aux façades gris clair et blanc cassé cache des trésors estimés à 92 milliards d’euros : des œuvres d’art, des lingots d’or, des bouteilles de vin et même des voitures de luxe.

Cet entrepôt géant installé en zone franche permet aux ultra-riches de stocker leurs biens inestimables en bénéficiant d’avantages fiscaux. Il en existe plusieurs dans le monde. Le port franc de Genève est spécialisé dans la conservation des œuvres d’art. D’après les documents issus d’une fuite de données que les médias indépendants Reflets, StreetPress et Blast ont pu consulter, le milliardaire Patrick Drahi y laisse dormir dans des boîtes en bois environ un tiers de ses tableaux et sculptures (1). Certaines de ces œuvres (des trésors signés Picasso, Chagall, Giacometti ou Bacon) y sont depuis plusieurs années. Bienvenue au port franc de Genève.

Des trésors dans des boîtes en bois

De l’intérieur, le lieu ressemble plus à une prison - chaque porte est fermée à clé - qu’à une galerie d’art. Pourtant ce serait « le plus grand musée du monde ». Environ un tiers de la collection Drahi, estimée à 750 millions d’euros selon le média suisse HeidiNews, serait déposée dans des ports francs, principalement dans celui de Genève. En avril 2021, plus de 60 œuvres y étaient stockées, sur un peu plus de 200...