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JO 2024 : Interdire la règle des jeux #2

mardi 16 avril 2024 à 15:09

Les cyber-JO sous la surveillance d’Amnesty International

C’est en Nouvelle-Aquitaine dans la ville royale de Rochefort que L’ONG internationale a donné conférence pour exposer ses craintes en matière de surveillance de masse. Le match des cyber-JO de Paris s’arbitre aussi en province…

La sécurisation des JO, remise en question - © Reflets

Alors bien sûr le palais des congrès de Rochefort n’était pas plein à craquer. Nul doute qu’en matière d’intérêt à la cause du sport le stade rochelais Marcel Deflandre et ses 17.000 places auraient probablement attiré davantage de personnalités politiques. Il faut vous dire qu’à La Rochelle, on ne badine pas avec les évènements sportifs. Pour preuve, les dernières subventions allouées par la région, le département et les collectivités locales (50 % des 15 millions de travaux prévus), afin d’offrir aux supporters un stade au niveau du palmarès du club double champion d’Europe. Alors comprenez qu’ici, ces fumeuses histoires de JO parisien placé sous surveillance algorithmique, bof…

Moins nombreux qu'au stade rochelais, le public présent ce soir-là fut très attentif à la cause défendue par Amnesty International : Interdire la surveillance biométrique de masse avant, pendant, et après les JO. Une centaine de particuliers et deux courageux élus locaux s’étaient déplacés pour participer activement aux débats.

Nous avons profité de la présence de Katia Roux, Chargée de plaidoyer et responsable des technologies et droits humains au sein d’Amnesty, pour aborder le thème de la cybersurveillance en avant-propos de cette conférence. L’interview aurait pu durer des heures tant le sujet est vaste et tant sa connaissance du sujet s'avère étendue, mais nous nous sommes bornés à lui poser quelques questions faciles et sans importances, du genre : « Et si la partie était déjà...

Le juteux marché de l'aide à la recherche d'emploi

lundi 15 avril 2024 à 10:52

France Travail : 559 millions euros de prestations externalisées

Alors que le gouvernement souhaite à nouveau durcir l'accès à l'assurance chômage, les services publics dépensent chaque année des centaines de millions d'euros dans la sous-traitance de l'accompagnement des plus précaires à des entreprises privées.

Une drôle de privatisation du rôle de France Travail

Tout est bon pour occuper les 15 à 20 heures d'activité hebdomadaires des nouveaux allocataires du Revenu de solidarité active (RSA) : « Actions pour favoriser l'estime et la confiance en soi » dans le Loir-et-Cher, « remobilisation et savoir-être » dans l'Allier, « accompagnement des bénéficiaires du RSA en santé mentale » dans la Manche... Une aubaine pour certaines entreprises qui décrochent des appels d'offres à plusieurs centaines de milliers d'euros. Ces marchés ont été publiés ces dernières semaines par plusieurs conseils départementaux. Depuis le 1er mars, le nombre de départements à expérimenter la réforme du RSA est passé de 18 à 47, avant sa généralisation en 2025.

Parmi eux : le Loir-et-Cher, dont l'appel d'offres comprend trois lots d'une valeur hors taxes estimée à plus de 420.000 pour quatre ans. Dans un mail adressé à Reflets, la Manche évalue quant à elle à près de 640.000 le coût des actions menées dans le cadre plus global du « réseau pour l'emploi ». L’État en finance la moitié. Ces marchés représentent une manne pour les sociétés spécialisées dans l'orientation, l'accompagnement et l'évolution professionnelle. Avec l'entrée en vigueur de la loi « plein emploi » en décembre 2023, « Nous craignons une augmentation de la sous-traitance voire même qu'elle se substitue, en partie, à notre propre intervention », lâche Natalia Jourdin, déléguée syndicale FO à France Travail (ex Pôle emploi).

...

JO 2024 : le prétexte sécuritaire #1

jeudi 11 avril 2024 à 10:51

Une occasion idéale pour répondre aux différents besoins de l’État

Issu d'une étroite collaboration entre la filière industrielle sécuritaire et le ministère de l'Intérieur, un programme en vue des JO 2024 a permis de tester en dehors de tout contrôle démocratique une centaine de dispositifs. Que contient ce programme, quelles innovations ont été testées, et par quelles stratégies l'industrie de sécurité s'organise-t-elle pour déployer ses produits dans notre quotidien ? Réponses dans cette série d'articles.

À Milipol, l'État fait la démonstration de son savoir-faire - © Reflets

L’artiste auteur de l’affiche officielle des JO 2024 dévoilée le 4 mars semble avoir voulu intégrer dans son œuvre tous les symboles possibles de cette 33ème olympiade. Dans un décor joyeux et haut en couleur — censé représenter tous les lieux des sites de compétitions olympiques —, les citoyens et sportifs sont mélangés et disséminés dans de somptueux gradins, amphithéâtres et terrains de jeux animés, où s’entremêlent des ponts et des édifices majestueux entourés de quelques luxuriants jardins à la française. L’eau, représentée à la fois par la Seine et l’océan, occupe presque un quart de l’illustration, exprimant un sentiment de douceur et d’apaisement. L’univers artistique est indiscutablement féérique, presque poétique. Mais il subsiste une ombre importante au tableau. On ne trouve pas la moindre trace des 35.000 policiers, 18.000 agents de sécurité privée, ou des 10.000 soldats de l’opération Sentinelle qui seront déployés chaque jour de compétition. Aucun périmètre de sécurité antiterroriste comme le prévoit la Loi SILT, d’escadrons de CRS en action, d’équipes du GIGN, de la BRI ou du RAID n’apparaissent. Ni caméras de vidéosurveillance ou hélicoptères, ni tireurs d'élite en stationnaire, ni drones, ni même le moindre petit centre de commande n'ont été représentés.

En se portant candidat et en remportant l’organisation de ces jeux, l’État français s’est lui-même créé un défi sécuritaire titanesque : 15 millions de visiteurs attendus dont 1 à 2 millions d’...

Reflets wants you !

mercredi 10 avril 2024 à 11:17

Dessous Choc #18

Pour que nous puissions continuer à vous informer de manière libre et indépendante, soutenez le financement de nos nouveaux outils d’aide à l’investigation. Dans ce numéro de Dessous Choc, Antoine Champagne, le rédacteur en chef de Reflets nous explique, dans le détail, le sens de cette campagne exceptionnelle d’appel aux dons.

Très concrètement, nous avons besoin d’investir dans un nouveau serveur, beaucoup plus puissant ; de salarier quelqu’un pour assurer sa maintenance, sans parler des autres frais (hébergement ou juridique). Au total, cela représente un budget de plus de 60 000 euros dont 20.000 ont déjà été prélevés sur les fonds propres de Reflets… Il nous reste donc 40.000 euros à trouver.

Ce nouveau matériel nous permettra non seulement d’engranger encore plus de données sensibles sur ce serveur, de les indexer grâce à nos logiciels pour pouvoir faire de la corrélation. Mais aussi, pourquoi pas, de mettre en commun ces documents avec d’autres médias d’investigation comme nous l'avons fait avec StreetPress et Blast pour les DeahiLeaks. Sans nos outils les DrahiLeaks n'auraient pas donné lieu à une telle série d'enquêtes.

Pour qu’une information libre et indépendante, portant sur des sujets d’intérêt général, ne soit pas écrasée par les artifices de la communication, vous avez les cartes en mains ! Aidez-nous à la mesure de vos moyens. Chaque don compte !

Participez à notre cagnotte sur J’aime l’Info

Méandres ou la rivière inventée

lundi 8 avril 2024 à 10:59

Interview de Marie Lusson, sociologue des sciences et autrice de documentaire

S'appuyant sur le travail de thèse de Marie Lusson, notre précédant article questionnait les pratiques de restauration écologique des écosystèmes endommagés. En 2023 et dans la suite de son travail, elle a publié un documentaire qui continue d'explorer notre rapport à la nature qui nous entoure. Entretien.

L'Hérault, grand acteur du documentaire, à la tombée de la nuit. - © Marie Lusson

Notre article, « Au chevet des rivières », faisait le constat d'une nature fracassée, de mondes disparus et de l'illusion du retour en arrière. Il montrait les tâtonnements des écologues et des entrepreneurs de restauration, d'une science de la restauration « en train de se faire », d'une prise de conscience politique encore loin des enjeux.

Depuis l'obtention de sa thèse en 2021, Marie Lusson n'a pas lâché son sujet d'étude et y a donné une nouvelle impulsion. En 2023, elle publie un documentaire intitulé « Méandres ou la rivière inventée ». Un documentaire qui embarque le spectateur sur un radeau lancé à la descente du fleuve Hérault. Un film onirique, ouvrant une fenêtre sur de nouveaux univers en s'appuyant sur le travail des scientifiques de terrains, véritables explorateurs de cette nouvelle science dont nous avons tant besoin.

Pour continuer à creuser ces questions, nous sommes allés à sa rencontre. Interview.

Se laisser embarquer dans un voyage, plus proche et plus en connexion avec nos écosystèmes. - Marie Lusson
Se laisser embarquer dans un voyage, plus proche et plus en connexion avec nos écosystèmes. - Marie Lusson

Reflets : Depuis l'obtention de ta thèse en 2021, tu n'as pas chômé. En 2023, tu publies un documentaire: «Méandres ou la rivière imaginée ». Ce n'est pas une chose courante qu'une doctorante prolonge ses recherches par la publication d'un documentaire. Tu nous en dis un peu plus sur tes intentions derrière ce projet ?

Marie Lusson : Pour être reconnu par ses pairs, un...