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1er mai, mémoires de la lutte

samedi 6 mai 2023 à 10:21

Rétrospective en images sur quatre mois de luttes contre la réforme des retraites

Ce 1er mai 2023, le mouvement social connaissait sa treizième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, battant un record de durée de plus de trente ans. Mais face à lui se dresse un mur de surdité gouvernementale et de violence institutionnelle qui semble difficile à dépasser. Alors, tout cela pour rien ?

Place de la Nation, la statue “Le triomphe de la république” du sculpteur Aimé Jules Dalou rendue à la vie. - © Reflets

Une pluie de manifestantss’est abattue le 19 janvier dans les rues de La Rochellepour l’acte 1 contre la réforme des retraites. Les conditions climatiques plutôt maussades n’ont pas arrêté le mouvement de contestation: selon les syndicats, près de 12 000 parapluies ont défilé du parvis de la gare jusqu’à l’Hôtel de ville. La mobilisation aura été très forte sur l’ensemble de la Charente-Maritime, où une intersyndicale naissante (CGT, CFDT, CFTC, FSU, Solidaire, UNSA, FO…) donnera le ton à Saintes, Rochefort et Royan.

Reflets avait laissé trainé son micro-trottoir en ce premier jour de mobilisation, à Paris et à La Rochelle..

La Rochelle 19/01 © Reflets
La Rochelle 19/01 Reflets

Dès le 31 janvier, à Paris, on peut ressentir la détermination du mouvement. Alors que le cortège syndical piétine, les manifestants débordent par les trottoirs et s'assemblent dans un cortège de tête bigarré et imposant qui rappelle les grandes manifestations gilets jaunes. Le rythme est soutenu, avec des reflux lorsqu'un nuage de lacrymo s'élève à l'avant.

 Paris 31/01 © Reflets
Paris 31/01 Reflets

Le parcours est prévu de Place d'Italie jusqu'aux Invalides, rive gauche, près des lieux de pouvoir. À l'arrivée aux Invalides, la situation se tend et la police réagit lourdement aux quelques dégradations. La place finit noyée sous le gaz alors que le cortège s'étend encore sur plus d'un kilomètre.

Paris 31/01 © Reflets
Paris 31/01 Reflets

Ce même 31 janvier en Charente-Maritime, les dockers du port de La Pallice ont arboré leur...

La faim, peine sans fin des prisonniers à Madagascar

jeudi 4 mai 2023 à 17:39

Plongée dans les prisons de l'île

Dans l'un des pays où l'on condamne encore à des travaux forcés, la situation des personnes détenues peine à émouvoir une population durement affectée par l'envolée du prix des produits de première nécessité et à mobiliser une classe politique entièrement tournée vers l'échéance présidentielle à venir. « L'enfer carcéral » malgache ne cesse pourtant de s'aggraver. Et la faim, une des souffrances les plus insidieuses infligées aux prisonniers, de s'amplifier.

Cour du quartier hommes de la maison centrale de Fianarantsoa - février 2023 - © Samuel Gautier

À Antsirabe en ce mois de janvier, l'air du soir est frais. Il fait bon flâner le long des larges ruelles de cette ville moyenne de Madagascar, la troisième en taille, située à 170 kilomètres au sud de la capitale Antananarivo. Ici, le temps semble s'être arrêté. L’hôtel des Thermes ne propose plus de cures depuis longtemps. De l'autre côté de la large Avenue de l'indépendance, la gare n'accueille plus de voyageurs depuis des décennies. Un ensemble de bâtiments datant de l'époque coloniale n'a en revanche jamais fermé ses portes. A lui seul, il illustre tristement le système concentrationnaire dans lequel sont plongés des milliers de personnes incarcérées à Madagascar.

Construite pour accueillir 248 détenus, la prison de la ville, délabrée et insalubre, en accueille près de 1.300. Les conditions de vie y sont effroyables, la détresse partout perceptible. Les prisonniers occupent chacun des mètres carrés disponibles. Dans les cellules sombres et crasseuses de quelques dizaines de mètres carrés s'entassent plusieurs centaines de personnes, enfermées pendant plus de douze heures par jour. Pour faire ses besoins, un seul WC par cellule. On dort serrés les uns aux autres à même le bois, ou pour les derniers arrivés et les miséreux, ceux-là même qui sont parfois contraints de fournir des prestations sexuelles pour survivre, le ciment à même le sol. A l'extérieur, pendant que certains s’affairent à cuisiner du manioc sec, d'autres détenus «...

Violents affrontements lors de la manifestation du 1er mai 2023 à Paris

mardi 2 mai 2023 à 20:35

Et si l'on allait au-delà de ce constat ?

Pluie de cailloux et autres projectiles sur les forces de l'ordre, pluie de lacrymogènes, de grenades et tirs de LBD sur les manifestants. La manifestation parisienne a été le théâtre de violents affrontements ce premier mai 2023. Mais peut-on se contenter de compter les points en chiffrant le nombre de blessés de part et d'autre ? Peut-on se contenter d'opposer deux « camps » ?

Ou pas... - © Reflets

Reflets.info à couvert à peu près toutes les manifestations des gilets jaunes et un constat s'impose : la tension monte. Pas toujours de la même manière, selon le côté de la barricade où l'on se place, d'ailleurs. Côté policiers, ce sont les violences à l'encontre de la presse et le fait de l'empêcher de faire son travail qui ressort dans ce mouvement contre les retraites. Les forces de l'ordre (FDO) ont également une tendance à davantage matraquer et utiliser des grenades lacrymogènes et de désencerclement. Mais l'usage du LBD reste moindre qu'aux pires moments des gilets jaunes. Côté manifestants, on voit se déployer de manière plus systématique des personnes qui n'hésitent pas à aller à l'affrontement. Jets de pierres ou tout autre projectile (sacs poubelles par exemple) semblent révéler une colère profonde, un sentiment d'injustice et celui de ne pas pouvoir faire bouger autrement les lignes politiques. Une fois ce constat dressé, que faire ? Peut-on se contenter, comme Gérald Darmanin d'afficher un nombre de blessés (qui n'a aucun sens), 250 côté forces de l'ordre à Paris hier et 31 côté manifestants. Ou de se vanter d'un nombre d'arrestations (qui ne veulent rien dire), quelque 540 dans tout le pays ?

Pour ce qui est du nombre de blessés, il est évident que l'on ne peut mettre sur le même plan une entorse et une plaie ouverte. A dresser des listes, il faut être exhaustif (compliqué car tous les...

What the FIC ?

lundi 1 mai 2023 à 09:57

L’ANSSI absente-présente au forum de la cybersécurité d’Avisa Partners

Le fameux salon/forum de la sécurité informatique organisé à Lille par Avisa Partners bruissait cette année de rumeurs. L’État s’est en effet désengagé dans la toute dernière ligne droite. Après l’armée et la gendarmerie, c’est au tour de l’ANSSI de déserter les lieux quelques jours avant l’ouverture. Pas de stand cette année. Le patron de l’agence aura malgré tout tenu à venir y faire une apparition, et un discours d’ouverture…

La CNIL présente au FIC cette année encore - © Reflets

«C’est un signe!» La phrase est partout mercredi 5 avril, jour de l’ouverture du FIC 2023. Sur les stands, il y a deux types de profils. Ceux qui ne veulent surtout pas se mêler de la «polémique» en cours et qui bottent en touche, comme la CNIL ou les Douanes, et puis les autres, qui sont perplexes, dans l’expectative, ou que l’annonce du retrait – de façade – de l’ANSSI inquiète. Prise dans une affaire de manipulation de l’opinion pour le compte de ses clients, parfois dans des pays un peu fâchés avec les droits de l’Homme, la société Avisa Partners a en effet été lâchée ces dernières semaines par l’armée, la gendarmerie et l’ANSSI (l’agence de sécurisation des réseaux informatiques essentiels). Avisa et la gendarmerie co-organisaient le FIC, un salon très couru de la cybersécurité. Après des mois de tergiversation, quasiment toutes les agences gouvernementales ont décidé de se retirer de l’événement.

Poursuivi en diffamation par Avisa Partners, Reflets qui n’avait jamais mis les pieds au FIC en dépit d’une connaissance poussée de l’écosystème que forme le monde de la sécurité informatique, a décidé cette année d’aller voir sur place comment les exposants s’accommodaient de leur présence sur un salon qui vit une période de crise.

Sur le stand de la CNIL, les deux personnes présentes sont visiblement un peu mal à l’aise. La personne qui semble être responsable s’approche. «Oui on a lu des choses dans la presse. On ne sait pas si c’est vrai ou si c’est faux». OK. Mais sur...

Emmanuel Macron et ses ministres : « les empêchés »

jeudi 20 avril 2023 à 18:24

À chaque déplacement, c'est désormais un concert de casseroles...

En six ans, Emmanuel Macron et ses obligés sont passés du statut de jeunes premiers qui allaient révolutionner la manière de faire de la politique à celui de « barrage » avant de finalement se transformer en tremplins pour le Front National. Plus un seul de leurs déplacements ne se passe dans le calme. Le rejet est massif et inquiétant.

Les Unes de la presse avant 2017... - Copie d'écran

Nous avons souvent la mémoire courte. Soit parce que cela nous arrange, soit parce que dans un monde où les informations se succèdent avant que nous ayons le temps de les interpréter, dans un monde où le Net a lui-même rendu inaudibles les chaînes de télé en continu, nous n'avons pas assez de place de cerveau disponible pour stocker tout ce qui nous est présenté. En 2016, alors en pleine ascension, Emmanuel Macron faisait la couverture de toute la presse. C'était « l'homme pressé », celui qui allait « faire table rase du passé », inventer une nouvelle façon de faire de la politique. Toute la presse ou presque vendait l'histoire d'un jeune homme extrêmement intelligent. Enfin une alternative à de vieux politiques venu d'un autre siècle... Las... L'homme est plus doué pour les discours creux sortis tout droit du Littératron de Robert Escarpit ou d'un prompt pour ChatGPT que pour gouverner. Rapidement (dès le deuxième tour) agité comme un simple épouvantail pouvant faire barrage à Marine Le Pen, il finit par verser dans des discours que celle-ci n'aurait pas reniés. Vient ensuite le temps des gilets jaunes. Le jeune et fringuant président est désormais « empêché ». La peur commence à s'immiscer. Au point de pré-positionner un hélicoptère pour exfiltrer le président en cas d'envahissement de l'Élysée par les gilets jaunes... Le fameux « barrage » et l'absence de tout candidat sérieux,...