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Accord sur le budget US : on est sauvés, #oupas

jeudi 3 janvier 2013 à 21:25

survie-especeA lire la presse, tout va bien. Les démocrates et les républicains se sont mis d’accord, le risque de la falaise fiscale est écarté (à nouveau) aux Etats-Unis. Le spectre de la récession s’éloigne, jusqu’en mars prochain où un nouvel accord sera nécessaire. Ouf. Nous voilà sauvés. Cette belle unanimité de la presse n’est pas sans rappeler celle qui prévaut à chaque « sauvetage » de la Grèce et de l’euro depuis quelques années maintenant. Soit la presse ne comprend rien à ce dont elle parle et répète ce qu’on lui dit comme un perroquet, soit elle dépeint à dessein une réalité inversée pour que le bon peuple ne s’énerve pas trop. Franchement, chez Reflets, n’étant pas trop complotistes, nous penchons pour la première hypothèse.

Repousser à demain est devenu la norme de tous les politiques. On attend le mur pour prendre des décisions et lorsqu’il faut les prendre, on choisit de repousser un peu plus l’inéluctable avec des mesurettes qui ne permettent que d’acheter du temps supplémentaire. On repousse le défaut de la Grèce depuis des années. On repousse la régulation de la finance folle depuis toujours. On repousse le changement de paradigme nécessaire en matière macro-économique pour préserver une relative paix sociale nécessaire à la poursuite de l’enrichissement (greed) des 1%. Et quand cela n’est plus possible, comme en Grèce, on tond les plus fragiles des « agents économiques » pour que les plus forts puissent continuer à s’enrichir.

Essayons de prendre un peu de hauteur pour contempler la situation macro-économique mondiale, avec l’aide de Raoul Pal et d’une présentation qu’il a faite en mai dernier, sobrement intitulée « La fin du jeu« .

L’ancien de Goldman Sachs note, et on ne peut le contredire, que le monde n’a plus aucun ressort de croissance à un moment où la plupart des membres du G20 se rapprochent d’une stagnation de ladite croissance au même rythme. Point de départ de son raisonnement, hop, on s’approche de la récession.

Il nous propose ensuite quelques jolis graphiques qui font mal. Les achats de biens durables aux Etats-Unis, qui commencent à plonger. Le nombre de personnes ayant un emploi dans ce pays, qui s’effondre. Ce qui est valable à peu près partout. Notamment en Europe, en Grèce, bien entendu, mais aussi en Espagne ou en France.

La production industrielle ensuite qui fait le grand saut en Europe. Et cela a continué après le mois de mai.

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Pour les sceptiques, les dernières données issues d’Eurostat :

Production industrielle - ensemble de l'industrie (à l'exception de la construction) Indice (2005 = 100) et variation en pourcentage


Production industrielle – ensemble de l’industrie (à l’exception de la construction)
Indice (2005 = 100) et variation en pourcentage

En résumé : on produit moins, on achète moins, le chômage est en hausse. La reprise n’est donc pas à l’ordre du jour, l’amélioration sur le front du chômage non plus.

Maintenant, la dette. Car c’est là qu’est le mur.

Les dix nations les plus endettées ont une dette qui représente 300% du PIB mondial. Replacez-vous dans votre contexte personnel. Si vous allez voir un banquier pour lui demander un prêt et que vous êtes endetté à hauteur de 300% des revenus annuels de dix personnes, quelle sera sa réponse ?

Raoul Pal souligne que l’on est à quelques encablures d’un défaut majeur d’une banque de premier plan, le tout combiné avec des défauts souverains. Or, indique-t-il, les Etats n’ont plus les moyens de sauver des banques « too big to fail« . L’effet domino est donc à portée de main.

D’autant que, précise-t-il, les 70.000 milliards de dollars de dette des membres du G10 représentent le collatéral de 700.000 milliards de dérivés… Soit 1200% du PIB de la planète.

Une telle explosion du système déboucherait selon lui sur un « big reset».

Reste à savoir ce qu’il adviendrait en cas de « big reset« . L’étincelle ne vient pas tant que l’on a encore quelque chose à perdre. S’il n’y avait plus rien à perdre, cette étincelle se transformerait immanquablement en brasier. Ce qui est vraiment inquiétant, c’est ce qui viendrait après le reboot du système. Il n’y a pas de révolutions spontanées et leur devenir est toujours décevant…

 

The End Game

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Sony et Universal : les branleurs du social spam indexing se sont-ils fait nettoyer par Google ?

mardi 1 janvier 2013 à 11:28

paper-roll-youtubeNous vous avions déjà expliqué tout le bien ce que nous pensions de cette pratique consistant à acheter des amis par milliers sur Facebook ou des followers Twitter. La pratique est aussi commune sur Youtube, il s’agit d’acheter non pas des follower mais des « vues ». En clair quand une maison de disque produit une grosse bouse destinée à générer du cash comme le dernier hit de René la Taupe, il faut pour faire apparaitre le contenu plus en avant et qu’il génère le buzz, devienne viral… faire croire aux internautes que la bouse en question est déjà un hit interplanétaire. La pratique est d’ailleurs courante chez les politiques en mal de popularité et en période électorale, nous avons déjà assisté à ce genre de manipulation stupide… n’est-ce pas Nadine ?

Et c’est probablement ce qu’ont fait Universal et Sony sur Youtube en achetant des millions « vues » pour mettre leurs contenus en avant. Les pleurnichards à qui nous devons deux HADOPI, un cadeau fiscal odieux (la carte musique jeunes) et le déclin du peer to peer, subissent tellement la crise qu’ils ne trouvent rien de mieux à faire que de payer grassement es agences de communication pour générer des visites fantômes sur leurs contenus… et oui il y a des markéteux qui ont le sens de l’efficacité et de l’éthique chez Universal et Sony, mais ça, ce n’est certes pas un scoop.

Mais manque bol, Youtube pourrait bien avoir commencé à trouver que la blague avait assez duré et aurait fini par nettoyer ces vues fictives des statistiques affichées par les contenus incriminés. Et nos deux cyber charlots de majors se sont fait correctement récurer par Youtube qui a épuré pas moins de deux milliards de vues fictives rien que pour les chaines de Sony Music Entertainment de Universal Music Group. L’autre hypothèse avancée par Billboard.biz serait un nouveau mode de calcul des vues sur les chaines Youtube qui enlèverait désormais les vues des vidéos « mortes », qui ne sont plus en ligne.

Google a cependant été sympa car il pourrait très bien décider d’engager des poursuites judiciaires à l’encontre des deux majors qui usent de ce genre pratiques au motif d’une atteinte a leur système de traitement automatisé de données, en l’occurrence celui de Youtube. Le blog officiel de Youtube, Youtube creators met d’ailleurs en garde les black cyber marketeux en herbe :

« If you are going to contract someone to help promote your content, it should be someone you absolutely trust, as you may be putting the fate of your channel (and your business on YouTube) in their hands. If they are using methods that aren’t within our terms, you will be the one to pay the price, as it will be your videos and your channel that get taken down. And don’t just take their word for it – ask the tough questions, find out how they promote your content and do your due diligence. Ultimately, you are responsible for knowing and abiding by our terms – this means understanding the nature of the traffic on your channel and making sure you are in compliance with our terms. Ignorance of bad traffic or other actions taken on your behalf may lead to your account being removed from YouTube »

Bref si vous aussi vous êtes tentés par l’achat de fans, de followers ou de vues, réfléchissez y à deux fois car en plus de passer aux yeux de tous pour un crétin et un tricheur, le réseau social qui vous prend la main dans le sac pourrait très bien se décider à intenter une action un peu plus musclée pour siffler la fin de la récréation et se débarrasser de toutes les pseudos agences de communication qui vendent du black SMO de bas étages.

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Bienvenue chez les rich’s

lundi 31 décembre 2012 à 21:14

Il y a humour et humour. Certains sont plus rugueux, d’autres sont plus elliptiques. Il y a la caricature, le détournement,  la dérision. Chez Quellesconnes.com, on fait dans l’humour corrosif et décalé. Quellesconnes.com, c’est une compagnon de route du Web. Une dinosaure à sa façon aussi. Depuis toujours, Quellesconnes.com, Zipiz.com et Kitetoa.com se renvoient la balle blague parce que sur le Web, il y a tant de choses drôles à dire et commenter, que nous ne finirons jamais.

Notez au passage que Quelleconnes.com a reçu de Gotlib un authentique « Diplôme du super comique« , ce qui n’est pas rien :

 

Un peu muette ces derniers temps, Quelleconnes.com est sortie de sa grotte pour nous parler de Gégé et de son exil fiscal.

L'occasion de vous poussez ce petit détournement et de vous inviter à cliquer sur les archives de www.quellesconnes.com pour voir enfin la vie en rose à l'aube de 2013 !

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Le jour où Google a réussi à s’autocensurer

dimanche 30 décembre 2012 à 21:05

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Cette petite brève légère à propos de Google est un exemple assez amusant des effets collatéraux d’un algorithme qui se vautre lamentablement, au point de censurer des milliers de pages de comptes Twitter. Comme vous le savez probablement, Twitter est un magnifique outil d’exercice de liberté d’expression. Un Jean-François Copé vous en donnera la définition suivante : « c’est le réseau social où n’importe qui peut dire n’importe quoi »… ce qui revient sensiblement au même bien que ceci le dérange.

Google propose un navigateur web qui est peu à peu en train de s’imposer comme le leader… lentement mais surement. Chrome est un navigateur versatile extensible, et donc pas uniquement une fenêtre d’enferment sur l’univers Google.

Aujourd’hui, certains utilisateurs de Chrome qui fréquentent Twitter ont eu la surprise de voir leur propre page censurée par le navigateur au motif que cette dernière abriterait des logiciels malveillants.

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En regardant dans les paramètres avancés de cette page, on tombe sur l’explication. Et l’explication c’est Twitpic.com, le site qu’utilisent de nombreux utilisateurs de Twitter pour partager des images.

La situation, en plus d’être relativement pénalisante pour un grand nombre d’utilisateurs, est d’autant plus cocasse que le navigateur de Google signale comme malveillant un site qu’il héberge lui même.

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La petite histoire nous dira si les nombreuses requêtes d’abuse envoyées a l’hébergeur l’inciteront à mettre son client à la porte ou si l’algo de reconnaissance des scripts malveillants et l’automatisation de la censure de masse en mode bête et con sera modifié pour servir les pages web dans Google Chrome, le navigateur qui matte là où tu surfes pour te dire si t’es en sécurité ou pas…

On vous censure, mais c’est évidemment pour votre sécurité…

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Quand j’entends le mot « culture », je sors la kalachnikov.

samedi 29 décembre 2012 à 16:40

superdupontJ’avais le titre dans la tête depuis longtemps, et j’attendais le bon moment. L’occasion m’en est donnée par l’excellent article de Vincent Maraval dans Le Monde intitulé : « Les acteurs français sont trop payés ! » (1). L’auteur y révèle de l’intérieur, comment le système de financement du cinéma français entretient aux frais de la nation des fortunes extraordinaires et une économie du divertissement digne d’une royauté d’opérette. (Le lien est en bas de la page…)

Je dois dire, c’est un vrai bonheur. Il y a tout. La France culturée qui michetonne au guichet républicain, l’intelligentsia à la dérive qui s’octroie les parts du gâteau, le copinage, la facilité de connivence, les petites bouffes entre amis, la gaudriole, le laisser aller qui font de nos meilleurs acteurs des bouffons interplanétaires. Il ne manque plus que BHL en maillot de bain.

Tout d’abord, il faut bien noter que l’article n’est ni le produit du travail journalistique, ni les déclarations d’un homme public. Non, non, non. C’est tout simplement un professionnel qui manifeste son ras le bol des petits fours, qui crie dans le silence sucré des confiseurs. Et je m’abstiens de remarquer que, peut-être, la date ne serait pas triviale, au moment où les meilleurs de nos rédacteurs en chefs goutent au repos bien mérité de quelque villa andalouse. Non, je n’ai pas dit que ce papier n’aurait jamais du sortir dans le flux normal et quotidien des affaires d’un quotidien des affaires. Non, je ne l’ai pas dit.

Alors que lit-on dans cet article ? En fait, rien de bien extraordinaire, juste les mécanismes de l’exception à la française, culturelle pour l’occasion. Le principe en est bien connu. Il a donné de bons résultats dans le passé pour le Concorde, la filière nucléaire, les bagnoles, la presse, le blé, la patate et le yaourt. Du classique. D’abord on réunit un aréopage de personnalités de la profession. Une grosse tambouille franchouillarde.

Puis on nomme un expert qui pond un rapport. Très important le rapport. Sans rapport, les fonctionnaires ne lâchent pas l’oseille. Et puis on distribue largement la monnaie en prenant bien soin de favoriser un ou deux gros acteurs nationaux (sans jeu de mot, Gégé) et  de répartir quelques miettes alentours pour calmer les récalcitrants. On déclare ensuite le sujet d’intérêt national, on rentre chez soi et on attend. Généralement, il se passe quelque chose. Compte-tenu que l’on a très largement distribué des subsides, il finit fatalement par se passer quelque chose. Une sorte d’accoutumance à la subvention publique par exemple. Ou bien le nouveau gros acteur détruit économiquement les petits qui essayaient de s’en sortir naturellement et librement. Dans ce dernier cas, il faut encore réunir l’aréopage et décider ce qu’il faut faire, et rebelote. Et quelque fois même, on obtient le résultat escompté. Alors on réunit l’aréopage, on boit du champagne et on distribue des légions d’honneur.

Donc pour le cinéma, on a monté le fameux Centre National de la Cinématographie et puis toute une moulinette sur les avances sur recettes, la part des télés, le calendrier de sorties des films, des DVDs, des télés,  le téléchargement, etc. Personne d’ailleurs n’y comprend rien et moi non plus. Pas de souci. Les autres pays européens nous regardent avec une certaine condescendance. Pas de problème. Et encore, là, je ne vous parle pas de défiscalisation, parce que sinon, ça va encore mettre le feu au lac.

Comment, vous n’étiez pas au courant ? Mais c’est bien sûr, voilà une activité très largement financée par la puissance publique et qui, de plus, fait l’objet de nombreux avantages fiscaux pour les personnes privées. La totale. Demandez à votre inspecteur si vous souhaitez financer le film de votre nouvelle fiancée. Un sujet d’intérêt stratégique national !

J’en étais où ? Ah oui, les monstrueux salaires des acteurs français. C’est là que ça devient drôle. Jusqu’à présent il y avait une certaine logique, un peu lourde peut-être, l’intérêt de la nation, toussa, mais là, hop, plus du tout. La règle du jeu c’est copains comme cochons, qui se dédit ira en enfer, am-stram-gram, pif, paf, pouf (ici aussi, tu vois). Tiens, allez bois un coup et mets un zéro sur le chèque, ils verront rien.

J’allais dire que j’en reste sur le cul, mais c’est pas cachère, donc on va se limiter aux déclarations d’usage. J’en reste tout ébahi, esbaudi, abasourdi, (non abasourdi ne prend pas deux s). Tiens comme vous le valez bien, je mets toute la liste : ahuri, assommé, assourdi, baba, choqué, consterné, ébahi, éberlué, ébouriffé, écrasé, effaré, estomaqué, étonné, étourdi, groggy, interloqué, médusé, pantois, pétrifié, stupéfait, stupéfié, suffoqué, surpris, traumatisé.

Capiche ?

Bon, il n’y a pas mort d’homme. C’est déjà ça. Et puis ça fait des belles photos dans Paris Match toutes ces jolies actrices et ça défend l’image de la France, le luxe, la volupté machin, la classe internationale. Les anglais qui sont des radins ne financent que les films de James Bond. D’un seul coup ça leur fait de la pub pour le whisky, les Bentley, Jaguar et autres Aston Martin, la city, le flegme légendaire et les vertes vallées du Sussex. Ce sont des comptables les anglais. Et puis il ont aussi la Queen qui fait les RP. Une sorte de holding familiale de service à usage de comm internationale. Pas cons les rosbifs.

Bon, je vois que je dérange. Disons pour calmer le jeu que l’exception nationale c’est une tradition locale, un certain art de vivre issus de notre passé prestigieux et tape-à-l’oeil. On a changé les titres, mais les courtisans sont toujours là. Voila, c’est plus fort que nous, il faut que ça brille, c’est de l’épate, de l’esbroufe, du fric-frac vite fait. Les ricains, on va les éclater, tu vas voir. Champions du monde….

La prochaine fois, nous parleront du projet de fusion entre le CNC et l’Hadopi qui va permettre à notre grand pays de rayonner sur la culture mondiale.

Atchao bonchoir.

 

(1) « Les acteurs français sont trop payés ! » In Le Monde.

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