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L'idéal communiste a-t-il encore un avenir ?

mercredi 21 avril 2021 à 11:14

Réflexions croisées de Stéphane Gatignon, Pierre Eyben et Maurice Bellet

Alors que les gauches esquissent un dialogue en vue des prochaines présidentielles et que le Parti communiste français a eu 100 ans, le marxisme peut-il encore aider à penser notre situation ? Certains veulent le croire et esquissent des pistes.

Vestiges - Wikipedia - CC BY-SA 3.0

Le communisme a-t-il encore quelque chose à nous dire? Question provocante quand on connaît le bilan de l’ère soviétique ou du modèle chinois, et autres dictatures se revendiquant de l’idéologie communiste. En 2012, Maurice Bellet, prêtre, psychologue et philosophe, qui prend souvent ses lecteurs à rebrousse-poil, publiait ce livre «L’avenir du communisme». Sans point d’interrogation. Car il incarnait «une espérance, où dans la crise où nous sommes, est plus nécessaire que jamais». Une provocation à changer de monde afin de faire apparaître «ce qu’il faut absolument sauver». Vraiment ?

Certains le pensent, comme Stéphane Gatignon, l’ancien maire de Sevran qui a démissionné en 2018, lassé mépris du gouvernement envers les banlieues, et Pierre Eyben, un élu local belge, cofondateur du mouvement Demain. Un point commun entre ces deux personnalités politiques: elle allient idées communistes et combat pour l’environnement. L’avenir du communisme passerait-il par se mettre au vert?

«C’est certains que nous devons avoir une rupture claire avec le productivisme, affirme Pierre Eyben. Le communisme était productiviste. On a pris conscience aujourd’hui de la finitude des ressources de notre Terre. Le marxisme est anachronique sur cette question, même si dans ses écrits tardifs, Marx distingue la valeur d’usage et la valeur d’échange. La valeur d'usage est l’utilité concrète du bien. Elle est donnée par la nature et la quantité de la marchandise. La valeur d'échange est une...

L'étrange déclaration de la Banque centrale européenne sur le Bitcoin

lundi 19 avril 2021 à 22:36

Il faut parfois savoir lire entre les lignes...

Isabel Schnabel, membre du directoire de la Banque centrale européenne, verbalise certaines choses sur le Bitcoin. Ce n'est pas anodin. Au contraire, cela devrait retenir toute notre attention.

Isabel Schnabel - Gregor Fischer - Wikipedia - CC BY 2.0

Il y a quelques années, Reflets avait provoqué une cascade de commentaires outrés ou amusés mais tous assez dubitatifs avec un article dont le titre particulièrement putaclic visait à alerter sur un point particulier : quelle que soit la hype qui l'entoure, son cours super élevé, le Bitcoin n'a de valeur que parce qu'il est convertible. En d'autres termes, si quelques grandes banques centrales décidaient du jour au lendemain que le Bitcoin n''est plus convertible, son cours serait réduit à pratiquement zéro.

Bien entendu, il serait toujours possible de jouer à la marchande avec, mais qui voudrait d'un truc non transformable en euros ou en dollars ? Dire cela, c'est aussi se replacer dans une perspective historique. Il ne s'agit pas de la première tentative de monnaie électronique utilisable comme moyen de paiement via Internet. D'autres étaient déjà apparues au début du réseau et s'étaient heurtées à l'hostilité des banques et des banques centrales. Elles n'avaient pas survécu.

L'exemple le plus connu est Digicash (les cyber-bucks) de David Chaum.

Le Bitcoin est une forme de monnaie électronique (pas que) mais elle n'en a pas tous les attributs. Par exemple, ce n'est pas du liquide. Ce dernier ne laisse pas de traces lorsqu'il est utilisé pour une transaction. Si une banque sait que vous avez retiré du liquide depuis votre compte, elle n'a aucune idée de ce à quoi vous l'utilisez par la suite.

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« Nous avons pris ensemble un chemin de dialogue »

samedi 17 avril 2021 à 23:22

Le député socialiste Guillaume Garot raconte la réunion de la gauche

A un an des présidentielles, la gauche tente de s'unir. Divisée, elle sait qu'elle n'a aucune chance d'être au second tour. Cette première rencontre qui s'est tenue samedi 16 avril est un point de départ. La route est droite, mais la pente est raide...

Guillaume Garot, le 17 Juin 2012, à la préfecture de la Mayenne - Aubin Laratte - Wikipedia - CC BY-SA 3.0

Quelle était l'ambiance de cette réunion des dirigeants de la gauche ?

Guillaume Garot : J'ai été marqué par le fait qu'il y avait à la fois une grande gravité et beaucoup de sérénité, de respect et d'écoute. Une gravité parce que nous partagions tous le sentiment que nous étions à un moment politique difficile et dangereux pour notre pays. Partout, on nous annonce ce duel Macron - Le Pen qui risque de démobiliser de nombreux électeurs. Et il y a un danger que l'extrême droite gagne. Nous étions tous d'accord pour dire que nous voulons apporter une vraie perspective d'espoir. Nous voulons une gauche de responsabilité qui soit sociale et écologique. Nous avons aussi beaucoup évoqué les questions démocratiques, car nous sommes inquiets des dérives du Président et du gouvernement.

Et concrètement ?

La réunion n'a duré que trois heures. C'est difficile de tout aborder en un temps aussi limité. Tout les participants jouaient franc-jeu. Nous ne sommes pas tous d'accord sur l'issue du chemin. Certains veulent un projet commun et une candidature commune, d'autres veulent un projet commun et plusieurs candidatures. Le PS et les écologistes souhaitent un candidat commun, la France insoumise et le le Parti communiste ont annoncé qu'ils auraient chacun un candidat. Mais l'important est que, depuis ce matin, la discussion est engagée. Et il y a un grand sentiment de responsabilité. Personnellement, je pense qu'une candidature...

Repenser la défense française au XXIè siècle

vendredi 16 avril 2021 à 09:41

Un rapport de l’Institut Montaigne interroge sur la politique de défense que nous souhaitons adopter

Alors que les tensions augmentent dans le monde, la question d'assurer notre sécurité nationale et collective se repose. Ce rapport riche et interpellant intervient à un moment ou l’armée française est priée de se préparer à « un conflit de haute intensité ».

Le site de l'Institut Montaigne

Alors que la Loi de Programmation Militaire (LPM) 2019-2025 doit être actualisée en 2021, l’Institut Montaigne, un think tank français qui défend des idées libérales et qui a soutenu Emmanuel Macron, s’interroge dans un récent rapport sur la politique de défense à adopter pour assurer notre sécurité nationale.

Les auteurs commencent par faire un point sur les menaces et constatent une forte dégradation du contexte international. Expansion du djihadisme dans certaines régions du monde, impérialisme de la Russie (menace sur l’Ukraine, annexion de la Crimée, intervention en Syrie) et de la Turquie (intervention en Syrie et en Libye, menaces en direction de la Grèce), confrontation globale entre la Chine et les États-Unis. Tout cela sur fond de pandémie depuis un peu plus d’un an. «La pandémie de Covid-19 a jeté une lumière crue sur la montée des périls planétaires et sur la vulnérabilité de notre pays et de l’Union. Elle sert de banc d’essai pour la résilience des nations et redessine la hiérarchie des puissances. Elle a aussi remis la question de la sécurité au premier rang des préoccupations des citoyens, au plan sanitaire mais aussi au plan économique, technologique et stratégique», notent les auteurs. Et de conclure: «La France et l’Europe sont confrontées à une dégradation rapide et durable de leur environnement stratégique» et «il importe de se préparer à nouveau et d’être crédible dans l’hypothèse d’une confrontation de plus haute intensité».

Le rapport pointe aussi...

Les dîners de Leroy, Soyer et Chalençon : une histoire de séparatisme

dimanche 11 avril 2021 à 10:56

Ce n'est pas tant une affaire de classes qu'une question d'éthique

Pendant que la majeure partie de la société est privée de bars ou de restaurants, certains s'affranchissent des règles. Une forme de séparatisme, un mot à la mode en Macronie. Que nous disent ces dîners et déjeuners clandestins ?

Post Linkedin de Michel Soyer

Il est tentant de tirer à boulets rouges sur « les riches » qui s'affranchissent des règles communes. Ou, plus largement sur « les privilégiés », une sorte de caste mêlant personnes fortunées, journalistes, politiques, qui, comme sous l'Ancien régime, bénéficieraient de passe-droits. Que l'on ressorte les guillotines ! « Mangez les riches », ce slogan que l'on a vu sur les murs parisiens, atterrit sur les réseaux sociaux. Il y a du vrai dans tout cela. Mais il n'y a pas que cela.

Bien entendu, les Leroy, Soyer et Chalençon, leurs invités journalistes, politiques, fortunés et consorts, à des repas clandestins organisés au Leroy's business club et au Palais Vivienne ont provoqué un légitime émoi.

Ces révélation de M6, Reflets, Mediapart, ont particulièrement choqué dans le contexte actuel. La qualité des participants (monde de la culture, journalistes, politiques, jetset...) met en lumière, une partie de la population, à part, pour qui les règles communes s'appliquent... aux autres. Surtout qu'au même moment, des soignants exténués prennent en charge plus de 5.700 malades du Covid en soins critiques.

Le malaise au sein de BFMTV est révélateur. Le 5 avril, une journaliste termine son intervention pas un laconique L'affaire est close. Il n'en sera rien. Lance-t-elle cette phrase pour conjurer le sort ? Mystère. Le Canard Enchaîné avait épinglé la chaîne en expliquant que son directeur général, Marc-Olivier Fogiel et quelques journalistes...