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La presse, Gaza et Israël

lundi 21 juillet 2014 à 19:32
Accords d'Oslo / 1993 - Photo : Vince Musi / The White House

Accords d’Oslo / 1993 – Photo : Vince Musi / The White House

Doit-on choisir son camp dans ce conflit asymétrique qui oppose la droite dure Israélienne et le Hamas ? Certains journaux le font. D’autres, se contentent de rapporter, jour après jour, inlassablement la liste des atrocités. Est-ce une bonne « voie » ? Sans doute pas. La surenchère dans l’horreur, d’un côté ou de l’autre, ne peut qu’entraîner une action pire encore, une radicalisation chaque jour plus rigide de part et d’autre. Le rôle de la presse ne devrait-il pas être de minimiser la portée médiatique de ceux qui poussent à la guerre et de maximiser la voix de ceux qui appellent à la paix des deux côtés ? Pourquoi ne pas faire sonner la voix des peuples éveillés plutôt que celles des « politiques » et de la haine ?

Pour ce qui est de la France, on trouve bien plus de références à la LDJ, au Betar et surtout, aux « hooligans » qui accompagnent immanquablement chaque fin de cortège de manifestations à connotation politique, quelles qu’elles soient, qu’à l’UJPF, par exemple, qui manifeste aux côtés des militants de la cause palestinienne. Pourquoi ? Les messages d’appel à la paix seraient-ils moins « vendeurs » que les hordes de casseurs qui, quel que soit le motif d’une manifestation, parviennent toujours à le masquer ?

La presse retient plus facilement les feux de véhicules, de poubelles, les vitrines fracassées que les messages des manifestants légitimes. Les photos finissent de figer l’inconscient collectif. Sur-médiatiser ces violences urbaine,s qui se manifestent cette fois sous forme d’antisémitisme, revient à souffler sur les braises. A imbécillité crasse des casseurs antisémites répondent comme un écho malsain la LDJ, le Betar ou le CRIF. Le simplisme véhiculé par toutes ces voix de haine amplifiées par la presse conforte la peur. La peur de « l’autre ». Et cette peur n’amène que violence.

Entendez-vous parler de Mohammed Dajani, professeur Palestinien qui a emmené ses élèves visiter Auschwitz-Birkenau ?

Entendez-vous Mads Gilbert, ce médecin norvégien à Gaza ?

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Entendez-vous la presse préciser les rôles d’ incendiaires du Hamas et du Likoud comme l’a fait avec une justesse impressionnante Mediapart ?

Avez-vous lu cette tribune de Sayed Kashua ?

Avez-vous lu que des Juifs et des Palestiniens ont rompu le jeune ensemble ?

La situation se tend chaque année un peu plus au détriment des plus faibles, c’est à dire la population des territoires occupés. Il semble impossible d’envisager une sortie politique et/ou diplomatique de ce conflit sans fin.

Pourtant, en se rangeant du côté des « optimistes », on peut évoquer la guerre du Liban ou le conflit en Irlande du Nord. Qui a connu l’état de Beyrouth au milieu des années 80 ne pouvait imaginer une fin de cette guerre civile. Et pourtant… Qui a connu les atrocités et les coups bas de part et d’autre entre l’armée britannique et l’IRA ne pouvait envisager une sortie politique du conflit. Et pourtant…

peur

La droite dure ne prospère jamais mieux lors des élections que lorsque la peur s’installe dans la population appelée aux urnes. C’est cette peur qui permet au Likoud de se maintenir. C’est cette peur qui permet au Hamas de se maintenir au pouvoir. Ces peurs enfoncent deux peuples dans une voie sans issue. Il est temps de redonner la parole à ceux qui n’ont pas peur de la paix.

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Réfugiés syriens… Encore un effort M. Hollande !

mercredi 16 juillet 2014 à 00:37

C’est beau comme un argumentaire marketing. Le ministère des Affaires étrangères fait des infographies pour que tout le monde comprenne bien.

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Peu avant, paraissait ce graphique. Coïncidence ?

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Le souci avec les chiffres, c’est que l’on peut leur faire dire n’importe quoi.

Par exemple, les Nations Unies ne sont pas tout à fait d’accord avec l’idée que la patrie auto-proclamée des Droits de l’Homme soit en pointe sur l’accueil des réfugiés syriens. L’ONU épingle en fait très sévèrement toute l’Europe :

(Reuters) – Europe must open its doors to more Syrian refugees, having welcomed only a « miniscule » number while Syria’s neighbors have reached « saturation point », the U.N. refugee agency UNHCR said on Friday.

Syrian refugees, whose numbers are set to pass 3 million in the next few weeks, are almost all in Lebanon, Jordan and Turkey, with smaller numbers in Iraq and Egypt. But that is changing, said UNHCR chief spokeswoman Melissa Fleming.

« The trend is obvious now, they’re moving beyond the neighboring countries. The neighboring countries have reached saturation point. And many Syrians are now seeking refuge in Europe and we’re asking Europe to do more. »

In more than 3 years of war, very few Syrians have made it to continental Europe. There have been 123,600 asylum requests, mostly in Sweden and Germany, but that figure includes double counting, since some have asked for asylum in several countries.

« Relative to the 2.9 million refugees in the countries immediately surrounding Syria, these numbers are small, in fact they’re miniscule. They represent only 4 percent of Syrian refugees, » Fleming told a news briefing in Geneva.

« Just to put this into perspective, Europe has a population of 670 million people. Contrast that to Lebanon, which has a population of 4.4 million people and has received 1.1 million refugees. »

Although the European Union (EU) has been a leading donor for the humanitarian aid effort in Syria, some countries on the continent have « terrible » conditions for receiving refugees. Some detain them, and some – Bulgaria, Spain and Greece – have tried to reject them before they land in unseaworthy boats.

« There was one case in which survivors claim their boat was being turned around by an official boat and in the process of being turned around it capsized and many of the passengers died. This is unacceptable, » Fleming said.

A UNCHR report said that happened near the Greek coast of Farmakonisi on Jan. 20 this year, and 12 women and children from Syria and Afghanistan died.

One country in Europe – Russia – has sent 12 refugees back to Syria, breaking an international law principle that no would-be refugees should be sent back to a place where their life or liberty would be at risk, the report said.

Russia – an ally of President Bashar al-Assad – has not granted refugee status to a single Syrian, although it granted 1,193 temporary asylum requests in 2013, it added.

Fleming told Reuters that European countries should admit « everyone who wants to come », which she said was a minority of the overall refugee population, since many wanted to remain closer to home in an Arabic-speaking community.

« Some people, when we offer to resettle them, have turned it down. »

She blamed tabloid newspapers for « awful and distorted headlines claiming that floods of Syrians were about to arrive ».

« We’re asking for other forms of protection which include family reunification, extending student visas, offering scholarships, all kind of different mechanisms that could allow for the admission of more Syrians. »

(Reporting by Tom Miles; Editing by Stephanie Nebehay and Ralph Boulton)

 

Et encore… c’était avant qu’une mère syrienne ne perde son enfant après avoir été « trimbalée » de Suisse en Italie :

«La Suisse a la mort de ma fille sur la conscience»

Renvoyée en Italie après avoir voulu se rendre en France en traversant la Suisse, une Syrienne a accouché d’un enfant mort-né faute de soins. Son mari accuse les autorités helvétiques.

Une faute?

C’est l’émission «10 vor 10» de la SRF qui a révélé l’affaire mercredi. Refoulée en Italie après avoir voulu se rendre en France en passant par la Suisse, une Syrienne enceinte de sept mois a accouché d’un enfant mort-né faute de soins. Le corps des gardes-frontière mène une enquête interne, comme l’a confirmé son chef, Jürg North.

Un médecin italien a vertement critiqué les autorités suisses sur le plateau de SRF. «Si la femme avait reçu de l’aide en Suisse, ce malheur aurait pu être évité», selon lui.

«Taisez-vous et ne nous cassez pas les bonbons»

Les funérailles du bébé se sont déroulées mercredi, à Domodossola (It), précise «20 minuti». Le père de la petite fille est encore en état de choc: «Je tiens la Suisse pour responsable. Elle a la mort de ma fille sur la conscience: si ma femme avait reçu les soins nécessaires, alors peut-être que…» a-t-il déclaré, avant de livrer sa version des faits. [...]

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Université ouverte du Think Tank Altair en Avignon

mardi 15 juillet 2014 à 10:31

AltairPour la quatrième année consécutive, le Think Tank Altair groupe de réflexion autour de la culture et des médias, tiendra son université ouverte pendant le Festival Off d’Avignon les 17 et 18 juillet 2014. En cette occasion, un cycle de 4 tables rondes / débats se tiendront autour des thèmes suivants :

Et pour la première année se tiendra la journée du financement participatif.

Reflets est pour la seconde année partenaire de l’événement.

Retrouvez le programme complet sur le site d’Altair

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La DARPA finance des études d’influence sur les réseaux sociaux

samedi 12 juillet 2014 à 15:31

Si la publication de l’étude Facebook d’influence émotionnelle a provoqué de nombreuses réactions, le financement de projets de manipulations et de propagande sur les réseaux sociaux par la DARPA américaine (Defense Advanced Research Projects Agency : Agence pour les projets de recherche avancée de défense) pose elle aussi des questions gênantes. Très gênantes.

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The researchers explained: “Since everyone is potentially an influencer on social media and is capable of spreading information, our work aims to identify and engage the right people at the right time on social media to help propagate information when needed.” 

Les chercheurs expliquent leur démarche : Puisque tout le monde est un influenceur potentiel sur les médias sociaux et est capable de diffuser des informations, notre travail vise à identifier et engager les bonnes personnes au bon moment sur ces médias sociaux pour aider à propager l’information en cas de besoin.

Cet extrait d’un article du Guardian n’est qu’une pointe de l’iceberg qui pourrait être nommé « la machine internet américaine d’influence et de propagande de masse ». Les chercheurs de l’extrait ci-dessus sont ceux de la DARPA, et leur intérêt ne se limite pas à trouver les bons « influenceurs » sur Twitter pour diffuser la « bonne » information. Si des programmes du DoD (Department of Defense) sont en cours depuis 2008 pour modéliser, prévenir les mouvements sociaux, ce dont Reflets s’est fait écho récemment, l’Agence pour les projets de recherche avancée de Défense travaille quant à elle sur des programmes d’influence des utilisateurs des réseaux sociaux. De la propagande et de la manipulation de l’information via les outils de communication numériques ?

Du réseau social cubain bidon aux influences sur Twitter

Pour se faire une meilleure idée de la volonté du gouvernement étasunien d’influencer les esprits via Internet, il faut observer le programme gouvernemental de réseaux social secret américain créé en 2010 et révélé par l’Associated Press en avril dernier . Ce programme  visait à inciter la jeunesse cubaine à se révolter contre le pouvoir en place grâce à un réseau social, ZunZuneo, créé de toutes pièces par…la United States Agency for International Development (USAID). Le « Twitter cubain » a été lancé sur l’île de Fidel Castro sans jamais faire état de son origine amérciaine et gouvernementale, a fonctionné 2 ans puis a été stoppé sans crier gare. Manque de fonds, officiellement.

De son côté la DARPA étudie les fonctionnements des réseaux sociaux avec comme objectif leur manipulation afin de pouvoir amener les utilisateur des dits réseaux à « penser dans le bons sens » : celui du gouvernement US. Le programme SMISC (Social Media in Strategic Communication) est donc officiellement financé :

(…) to develop a new science of social networks built on an emerging technology base. Through the program, DARPA seeks to develop tools to support the efforts of human operators to counter misinformation or deception campaigns with truthful information.

To accomplish this, SMISC will focus research on linguistic cues, patterns of information flow and detection of sentiment or opinion in information generated and spread through social media. Researchers will also attempt to track ideas and concepts to analyze patterns and cultural narratives. If successful, they should be able to model emergent communities and analyze narratives and their participants, as well as characterize generation of automated content, such as by bots, in social media and crowd sourcing (…)

(…) pour développer une nouvelle science des réseaux sociaux construite sur la base de technologies émergentes. Grâce à ce programme, la DARPA cherche à développer des outils pour soutenir les efforts des opérateurs humains afin de contrer les campagnes de désinformation ou de démoralisation grâce à la communication d’informations véridiques.

Pour ce faire, le SMISC se concentrera sur la recherche des indices linguistiques, des modes de circulation de l’information et de la détection de sentiments ou d’opinions des informations générées et se propageant à travers les médias sociaux. Les chercheurs tenteront également de suivre les idées et les concepts afin d’analyser les modèles et les récits culturels. En cas de succès, ils devraient être en mesure de modéliser les communautés émergentes et analyser les récits, leurs participants, et ainsi caractériser la génération de contenus automatiques, comme ceux des robots, des médias sociaux et des systèmes de crowd-sourcing (…)

La Darpa a diffusé depuis peu ces fameux rapports d’études sur les réseaux sociaux  qu’elle finance en partie, et ceux-ci alimentent de nombreuses spéculations : y-a-t-il des moyens de manipuler ces réseaux, de parvenir à empêcher certains sujets de prendre de l’ampleur et à contrario, de faire enfler d’autres ? Les possibilités de contrôles et d’influence des utilisateurs de ces outils de communication en ligne sont-elles effectives ? L’aspect prédictif étant aussi une composante centrale de ces dispositifs, quoi de plus intéressant qu’un outil permettant de prévoir par avance ce que vont faire ou dire ses administrés, pour des pouvoirs politiques ?

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La bonne finance de Michel Sapin en deux graphiques

vendredi 11 juillet 2014 à 01:41

La newletter économique du Monde rapportait il y a quelques jours les propos du ministre des Finances :

 

Le ministre des finances, Michel Sapin, a déclaré dimanche que la finance était l’« amie » du gouvernement et de l’économie, dans une intervention aux Rencontres économiques d’Aix-en-Provence. Selon lui, la « mauvaise » finance est celle de la spéculation, « qu’il fallait combattre et qu’il faut encore combattre pied à pied parce qu’elle est encore là, elle est encore derrière, elle est encore en dessous, prête parfois à bondir ».
« C’est celle qui ne cherche pas à construire ses gains (…) sur du solide, qui ne cherche pas à construire ses gains sur de la durée », a-t-il ajouté.
Au contraire, pour le ministre, la « bonne » finance est « celle dont nous avons besoin, celle dont l’Etat a besoin, y compris pour se financer lui-même ».
« Surtout dans la période actuelle, nous avons besoin d’une finance qui vienne aider » les entreprises françaises « à se financer », pour créer de la croissance, a affirmé M. Sapin.

 

Voici en deux graphiques concernant les 25 premières banques américaines à quoi ressemble la bonne finance, amie du gouvernement français :

credit-ou-pas

Euro Area Loan Creation May

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