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« Déchargeons le plateau d’Aix », une mobilisation citoyenne exemplaire

jeudi 13 mai 2021 à 18:19

Mobilisations sur les éseaux sociaux, manifestations et dialogue ont permis aux militants d'atteindre leur but.

Ce qui était la troisième décharge illégale de France est en cours de nettoyage par une entreprise payée par les collectivités locales. Récit d'un combat réussi.

Décharge sauvage du plateau de l'Arbois, à proximité immédiate de la gare d'Aix TGV. - © Cyril Marcilhacy

C’est désormais une entreprise qui s’occupe de nettoyer ce qui était la troisième décharge illégale de France. Un travail titanesque. Sur 15 hectares, les gravats en provenance d’entreprises de la région, poussaient comme des champignons. Et ce n’est pas faute d’une décharge légale à proximité: elle est située au bout de la route, à moins d’un kilomètre! Mais les entreprises doivent payer. Alors pourquoi se gêner quand il y a des terrains vagues? Ce succès, on le doit à une association, « Déchargeons le plateau d'Aix ».

Nous étions allés à leur rencontre. Ce jour-là, une cinquantaine de personnes s’activaient à l’entrée de l’immense dépotoir, à quelques centaines de mètre de la gare d’Aix TGV, aidés par les mairies d’Aix et de Vitrolles. Nous avions rencontré Geneviève, une aide soignante. Elle avait terminé son travail quelques heures plus tôt et s’apprêtait à retravailler la nuit suivante. Mais elle se disait «heureuse d’être là pour montrer qu’on peut se mobiliser». Nous avions aussi croisé Stéphane, un graphiste d’une cinquantaine d’années, écologiste convaincu et déjà engagé dans un combat similaire. Et également Elodie Savoyat, un des piliers de l’association pour qui cette action symbolique était «un moyen de garder la pression sur les élus locaux ».

Geneviève, aide-soignante et citoyenne engagée - Cyril Marcilhacy
Geneviève, aide-soignante et citoyenne engagée - Cyril Marcilhacy

Un combat né des réseaux sociaux

L’histoire a commencé il y a plus de deux ans. «Je voyais tous ces gravats s’accumuler de la route en passant en...

Alsetex : maintien de l'ordre partout, justice nulle part

mardi 11 mai 2021 à 11:22

La société française est très présente à l'international - Révélations

Selon des documents internes que Reflets a pu consulter, le producteur de matériel de maintien de l'ordre est présent dans de nombreux pays un peu fâchés avec les droits de l'Homme.

Le stand Alsetex à Milipol - © Reflets

Voilà une société française qui réussit bien à l'international. Alsetex, spécialiste de la fabrication d'outils de maintien de l'ordre, déteste cependant la lumière. A tel point que lors du dernier salon de l'armement policier et des services de renseignement, Milipol, son stand était équipé de multiples panneaux interdisant les photos et les caméras. Aucun salarié n'acceptait, évidemment, de parler à la presse. Et pourtant, l'entreprise fait régulièrement l'objet d'articles. Ses munitions (balles pour les LBD, grenades) font l'objet de vives et anciennes controverses.

Reflets s'est plusieurs fois fait l'écho des blessés et de la mort de Rémi Fraisse liés à l'usage des armes pourtant dites non-létales, de cette entreprise : à Sivens où Rémi Fraisse a été tué par l'explosion d'une grenade Alsetex, pendant les manifestations contre la Loi Travail, à Bure, mais surtout pendant les manifestations des gilets jaunes.

Reflets avait enquêté dès janvier 2019 sur l'usage du LBD par les forces de l'ordre et avait longuement expliqué que les munitions utilisées, celles d'Alsetex et non celles du fabriquant suisse du LBD, pouvaient être à l'origine de la violence des blessures constatées. Outre le fait que les forces de l'ordre visaient bien la tête, le fabriquant du LBD lui-même expliquait que ses munitions ne pouvaient pas provoquer de telles blessures.

Balle de LBD de la marque Alsetex - © Reflets
Balle de LBD de la marque Alsetex - Reflets

Toutes...

La mer a des reflets d'argent

lundi 10 mai 2021 à 17:01

Des plages méditerranéennes aux terres glacées du Grand Nord…

Au choix, direction le sud avec Grégory Salle pour une plongée littéraire et sociologique dans l'univers des palaces flottants, ou bien cap au nord en compagnie de Sophie Simonin et Tobias Carter à bord d'un voilier d'expédition polaire. Deux routes, mais Unu Mondo seulement.

Superyachs, ou les très très grandes richesses de la mer... - © Reflets

Unu Mondo : à traduire par -un seul monde- en Espéranto. C'est de l'esprit de cette langue à visée internationale que se recommande l'association éponyme créée par deux trentenaires. Sophie et Tobias ont décidé de juger par eux même de l'impact de l'élévation des températures aux confits du Groenland. L'an passé, à la barre du Northabout, ils se sont approchés du cercle arctique, là où précisément l'urgence climatique s'avère irréfutable.

Sophie et Tobias: partir pour voir et revenir pour témoigner - Capture écran
Sophie et Tobias: partir pour voir et revenir pour témoigner - Capture écran

Tobias n'hésite plus à souligner qu'à l'approche du 66e parallèle nord, les climato-sceptiques ne font guère recette: "Là-bas les populations vivent et subissent les effets du réchauffement au jour le jour". Au terme d'un périple de plusieurs mois, l'équipage s'est chargé de rendre compte de ces lointaines évidences; ils ont écumé les écoles et les collèges afin de sensibiliser les jeunes générations. Près d'une centaine d'établissements scolaires suivent désormais leur parcours.

Dans les classes des petits, des explorateurs pour de vrai! - Capture d'écran
Dans les classes des petits, des explorateurs pour de vrai! - Capture d'écran

Ce dimanche 2 mai au matin, sur les quais de La Rochelle, le Northabout a repris la mer en pointant son étrave vers l'Islande. Alors que Tobias s'affairait autour des ultimes préparatifs, Sophie s'est prêtée au jeu d'un rapide question-réponse avant de mettre les voiles.

Ultime séance d'essayage avant le départ... - © Reflets
Ultime séance d'essayage avant le...

L'île Maurice veut intercepter (en clair) le trafic Internet vers les réseaux sociaux

jeudi 6 mai 2021 à 17:12

Décryptage d'une technologie liberticide

La liberté d'expression est, parait-il, un danger pour l'harmonie sociale et la sécurité nationale. Il convient donc de pouvoir déchiffrer le trafic vers les réseaux sociaux. Pour ce faire, l'île Maurice veut déployer une infrastructure digne de la plus belle dictature.

Coconut Rock au large de l'île Maurice dans l'océan Indien - Daniel Dorfer - Wikipedia - CC BY-SA 4.0

On se croirait replongés dans l'OpSyria de Telecomix (et Reflets). Nous avions puiblié ici même les logs des proxies qui organisaient la censure du Web en Syrie. L'analyse de ces traces informatiques avait permis de mieux comprendre le système de surveillance et de censure du Web à l'échelle d'un pays. Certains en avaient même fait des études universitaires. Pour notre part, nous avions mis au jour un système d'attaque de type Man In The Middle (l'homme au milieu ou MITM) permettant aux services de renseignement d'intercepter identifiants et mots de passe des opposants. C'est exactement la même chose que ce que l'île Maurice souhaite mettre en place. C'est digne d'une vraie dictature, c'est inefficace, un cercueil pour la liberté d'expression et une attaque en règle contre les droits fondamentaux et notamment le droit au respect de la vie privée.

Si pour vous la manière dont fonctionnent les Internets est un peu vague, il faut lire la série d'articles sur Michel et sa tablette que nous avions publiés. C'est un préalable pour bien comprendre de quoi il retourne.

Le 14 avril dernier, l'Information & Communication Technologies Authority (ICTA), l'autorité de régulation des télécoms et autres réseaux de l'île Maurice lançait une consultation publique sur les « amendements proposés à la loi sur les TIC pour réglementer l'utilisation des médias sociaux et lutter contre leur abus et leur mauvaise...

Le créateur de Maltego lance un nouvel outil d'OSINT

mercredi 5 mai 2021 à 10:18

Vortimo aide à organiser et exploiter nos recherches sur le Web

Quand Roelof Temmingh, le créateur de Maltego se lance dans un nouveau projet, tous ceux qui sont concernés par le renseignement en source ouverte, et au premier chef les journalistes, devraient regarder de près ce qui se prépare...

www.vortimo.com

Il faut bien commencer par une opération de full disclosure... Roelof Temmingh et moi, c'est une vieille histoire. Le 24 août 1999, c'est-à-dire au siècle dernier, je lis avec un très grand intérêt un texte décrivant le pire des cauchemars, un virus du futur. Le texte me plaît tellement, que je décide de le traduire et de le publier sur mon site Kitetoa.com. Je contacte évidemment l'auteur pour obtenir sa permission. Il s'agit d'un certain Roelof Temmingh qui n'a, évidemment, pas encore créé le logiciel Maltego, une des références en matière de renseignement en source ouverte (OSINT). Des années plus tard, en tripatouillant Maltego pour les besoins d'une enquête, je lis la documentation et je vois dans une copie d'écran un mail : roelof@paterva.com. La probabilité pour qu'il s'agisse d'un autre Roelof est faible. Un échange de mails confirme qu'il s'agit bien de la même personne.

Initialement, Maltego est un outil destiné aux informaticiens, et plus particulièrement aux pentesteurs (ceux qui tentent de briser les défenses d'un réseau infromatique). Mais il est également très intéressant pour les journalistes. Ce logiciel permet de reconstituer une scène de crime, mais aussi de poser sur un tableau blanc tous les acteurs d'un dossier d'instruction. C'est très pratique pour les dossiers volumineux (terrorisme, par exemple).

L'attentat du musée du Bardo à Tunis retranscrit dans Maltego
L'attentat du musée du Bardo à Tunis retranscrit dans Maltego

C'est aussi...