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source: La Quadrature du Net

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[Liberation] Des associations attaquent l'espionnage à l'étranger

jeudi 3 septembre 2015 à 17:33

Deux recours ont été déposés devant le Conseil d'Etat contre l'encadrement secret de la surveillance des communications internationales. [...]

Leur action se concentre sur un volet précis, et particulièrement flou : la surveillance internationale des communications par les services de renseignement français. « Un régime dérogatoire, d’exception», souligne Félix Tréguer, membre fondateur de la Quadrature du Net. Contrairement aux écoutes en France, les interceptions de communications étrangères sont encadrées par des procédures moins contraignantes, et jusqu’ici secrètes. [...]

« La jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme consacre l’impératif de prévisibilité de la loi », analyse Félix Tréguer, qui estime que le décret de 2008 constituait « une atteinte caractérisée » à cet impératif. « Les modalités relatives à la surveillance devraient être publiques », ajoute-t-il. [...]

http://www.liberation.fr/ecrans/2015/09/03/des-associations-attaquent-l-...

FDN, FFDN et La Quadrature du Net attaquent l'État sur la surveillance internationale

jeudi 3 septembre 2015 à 12:02

Paris, le 3 septembre 2015 — L'association FDN, la Fédération FDN et La Quadrature du Net ont annoncé ce jour avoir déposé deux recours devant le Conseil d'État contre les activités de surveillance d'Internet de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE). Alors que le gouvernement vient d'annoncer le dépôt prochain d'une proposition de loi sur la surveillance internationale, ces recours rappellent la nécessité que soient encadrées strictement a priori ces mesures de surveillance.


Conférence de presse du 3 septembre 2015

Lundi soir, avec l'aide du cabinet Spinosi-Sureau, La Quadrature du Net, FDN et FFDN ont porté un recours en référé-suspension contre le décret non publié adopté en 2008 pour régir les activités de surveillance des communications internationales conduites par la DGSE. Si l'existence de ce décret, révélé en juillet 2015 par le magazine l'Obs, demeure secrète, elle n'a pas été démentie par le gouvernement. Ce décret autorise la captation massive de communications par les services de renseignement extérieur des flux Internet en provenance ou à destination du territoire français. Le recours porte notamment sur deux points centraux :

Le décret adopté en avril 2008, déjà privé de toute base législative, voit donc son inconstitutionnalité confirmée par la décision du Conseil constitutionnel.

« Nos associations veulent, par ces recours, dénoncer la collecte massive et illégale de données par les services de renseignement français qui échappent aujourd'hui à tout véritable contrôle. Alors que, le gouvernement vient tout juste d'annoncer le dépôt d'une proposition de loi sur la surveillance internationale1, ce nouveau contentieux est l'occasion de rappeler la nécessité de mettre fin au non-droit caractérisé qui entoure ces activités. Pour y remédier, la proposition de loi devra permettre que les mesures en la matière fassent l'objet d'autorisations réellement ciblées et dûment motivées, contrôlées a priori et a posteriori par une autorité indépendante et impartiale, dans le respect du droit européen et international, et en assurant la transparence sans laquelle il ne peut y avoir de contrôle démocratique de l'État » déclare Félix Tréguer, co-fondateur et membre du Conseil d'orientation stratégique de La Quadrature du Net.

Référé suspension (pdf)

Recours au fond (pdf)

Petit-déjeuner de presse sur les recours juridictionnels contre les lois de surveillance

mardi 1 septembre 2015 à 14:38

Paris, le 1 septembre 2015 — Un petit-déjeuner de presse sera organisé par La Quadrature du Net, l'association French Data Network, la Fédération FDN et leur avocat, Maître Patrice Spinosi, le 3 septembre 2015 à 9h, dans les locaux de La Quadrature du Net 1. Ce petit-déjeuner sera dédié aux actions de recours administratif menées par les trois associations contre les lois de surveillance et de censure votées ces derniers mois, et sera notamment l'occasion de présenter les nouvelles actions lancées contre les activités de surveillance internationale.

Depuis janvier 2015, nos trois associations ont entamé une série de recours auprès du Conseil d’État et du Conseil constitutionnel contre une série de lois et de décrets qui portent gravement atteinte aux droits et libertés publiques.

FDN, la Fédération FDN et La Quadrature du Net souhaitent expliquer où en sont les recours portés contre la loi de programmation militaire de 2013 (et notamment la conservation généralisée des données), ainsi que sur les décrets d'application de la loi Cazeneuve sur la censure administrative de sites internet.

De même, nous avons accompagné la saisine parlementaire contre la loi renseignement auprès du Conseil constitutionnel par un mémoire exposant les nombreuses raisons pour lesquelles nous estimons cette loi inconstitutionnelle.

Cette conférence de presse sera donc destinée à exposer l'état d'avancement de ces recours, les enjeux qu'ils portent et la stratégie de lutte juridictionnelle que nous souhaitons poursuivre, mais également de présenter les nouvelles procédures que nous entamons après la (faible) censure du Conseil constitutionnel sur certaines parties de la loi renseignement.

Déroulement :

La Quadrature du Net, 60, rue des Orteaux, 75020 Paris

Les capacités d'accueil étant limitées, nous remercions les participants de bien vouloir confirmer leur présence par un mail à contact@laquadrature.net

[NouvelObs] Pourquoi les écoutes de la DGSE sont illégales depuis sept ans

vendredi 7 août 2015 à 12:21

Par sa décision de jeudi, le Conseil constitutionnel rend illégal un décret secret datant de 2008 qui autorisait la DGSE à espionner massivement les communications par câbles sous-marins.

Au quartier général de la DGSE, boulevard Mortier à Paris, la décision du Conseil constitutionnel a eu, jeudi, l’effet d’une bombe. En déclarant "contraire à la Constitution" l’article de la loi sur le renseignement pudiquement appelé "mesures de surveillance internationale", les Sages ont tout simplement rendu illégales la quasi totalité des écoutes réalisées par le service secret français depuis 2008. Voici pourquoi[...]

En avril 2008, François Fillon signe en catimini un texte dont nous avons révélé l’existence et les grandes lignes dans le même numéro du 2 juillet. La disposition principale de ce décret "secret défense" stipule que, pour le câble, la CNCIS ne sera pas consultée écoute par écoute, mais seulement pays par pays. D’après nos informations, elle a, ces dernières années, donné son feu pour une quarantaine de pays, y compris les Etats-Unis[...]

Autrement dit, depuis jeudi, la DGSE n’a pas le droit d’intercepter massivement les communications qui transitent par les câbles (c'est-à-dire plus de 90% d’entre elles) ; elle doit demander à Matignon et la CNCIS (rebaptisée CNCTR) l’autorisation pour chaque écoute réalisée sur un câble qui arrive en France. Le fait-elle ? Impossible de le savoir[...]

http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20150726.OBS3205/info-obs-pourquo...

Redevances : le gouvernement veut limiter la libre circulation des connaissances

vendredi 31 juillet 2015 à 17:31

Paris, le 31 juillet 2015 — Payer plus pour moins de culture. Il semblerait que ce soit le fil directeur du Gouvernement qui cherche par des voies détournées à intégrer le principe de redevance pour la réutilisation des données culturelles. Cette décision va à l'encontre des propositions contenues dans le projet de loi numérique d'Axelle Lemaire et risque de porter gravement atteinte au droit à la libre circulation des connaissances.

Alors que le gouvernement avait annoncé la consécration d'un principe général de libre réutilisation des informations publiques, un projet de loi1 introduit aujourd'hui en conseil des Ministres prévoit de larges exceptions concernant les collections numérisées par les établissements culturels (bibliothèques, archives, musées). Ce texte a pour but de transposer la nouvelle directive européenne relative aux informations du secteur public (PSI).

La décision de passer par une loi spécifique est d'autant plus surprenante que ces aspects devaient être traités dans la loi numérique préparée par les services de la secrétaire d'État Axelle Lemaire. Un avant projet de loi ayant circulé ces derniers jours laissaient entrevoir des mesures positives en matière d'accès à la culture et à la connaissance2. En effet, ce texte de travail semblait intégrer les données culturelles dans un principe général de réutilisation libre et gratuite, en prévoyant seulement des possibilités limitées de maintenir des redevances. Par ailleurs, il comportait aussi une définition positive du « domaine public informationnel », s'appliquant notamment aux œuvres n'étant plus protégées par le droit d'auteur et interdisant la réintroduction d'exclusivités.

Le projet de loi révélé aujourd'hui, qui sera porté par le Secrétariat à la Réforme de l'État et non par Axelle Lemaire, revient sur ces éléments positifs. Il consacre bien un principe général de réutilisation libre et gratuite des informations publiques, mais il réintroduit des dispositions dérogatoires figurant dans la directive européenne. Les institutions culturelles pourront notamment continuer à fixer des redevances de réutilisation pour les images de leurs collections numérisées et les informations associées, en fixant des montants plus élevés que les autres administrations. Par ailleurs, ce projet consacre la possibilité pour ces établissements de conclure des partenariats public-privé de numérisation avec des entreprises, en leur octroyant des exclusivités pouvant excéder une durée de 10 ans, sans limite précise.

En 2013, la Quadrature du Net s'était jointe à plusieurs associations pour dénoncer les partenariats conclus par la Bibliothèque nationale de France pour numériser ses collections. Le texte présenté aujourd'hui va entériner ces pratiques, qui constituent une véritable expropriation des droits dont bénéficient les individus sur le domaine public. Il va à l'encontre des propositions du CNNum qui avait recommandé d'aligner les données culturelles sur le régime général et de protéger le domaine public.

Cet écart constaté entre l'avant-projet de loi Lemaire et ce projet de loi n'est pas de bon augure en ce qui concerne le sort du projet de loi numérique. Après l'annonce de la présentation avant la fin de l'année de deux projets de loi numériques, l'un par Axelle Lemaire, l'autre part Emmanuel Macron, des arbitrages internes au gouvernement ont visiblement conduit à cette seconde reculade. Doit-on s'attendre à ce que d'autres pressions viennent encore détricoter les mesures positives que ce texte peut comporter, notamment celles en lien avec des exceptions au droit d'auteur (liberté de panorama, exploration de données) ?

« La présentation en catimini de ce texte en plein été décrédibilise la démarche de concertation engagée par le gouvernement, et témoigne une fois de plus d'une volonté de porter atteinte aux droits à l'information et à l'accès à la culture des individus. Un tel pas en arrière est grave et montre l'incapacité du Gouvernement à tenir un cap clair sur les questions liées au numérique », constate Lionel Maurel, membre du Conseil stratégique de La Quadrature du Net.