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La Quadrature du Net

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La Quadrature du Net se renforce !

vendredi 28 mars 2014 à 10:09

Paris, 28 mars 2014 — La Quadrature du Net est fière d'annoncer deux importantes nouvelles : Adrienne Charmet-Alix va rejoindre l'équipe opérationnelle comme coordinatrice des campagnes, et trois nouveaux membres ont rejoint le collège d'orientation stratégique : Jean Cattan, Laurent Chemla et Laurence Vandewalle. Avec ces renforts, nous sommes prêts, si le soutien citoyen dont bénéficie La Quadrature se confirme, à affronter les défis à venir pour les libertés et les droits dans l'espace numérique.

Historienne de formation, ancienne présidente puis directrice des programmes depuis 2011 de Wikimedia France, Adrienne Charmet-Alix nous amène une expérience poussée de mobilisation d'un grand nombre de bénévoles, de communication publique et institutionnelle et de gestion au sein d'un contexte international. Elle rejoindra l'équipe opérationnelle le 22 avril prochain. Adrienne a accompagné et participe à nos actions depuis des années. Nous comptons sur elle pour élargir l'écho et les actions de La Quadrature du Net à des publics et des participants nouveaux. L'équipe opérationnelle est également modifiée par le départ d'Arthur Messaud, agissant au sein de La Quadrature du Net depuis maintenant plus d'un an, et que nous remercions vivement et chaleureusement pour tout le travail qu'il a accompli.

Le collège d'orientation stratégique, qui a déjà reçu ces dernières semaines le renfort d'un Jérémie Zimmermann maintenant dégagé de ses tâches opérationnelles vient de s'enrichir de trois nouveaux membres que nous remercions chaleureusement d'avoir accepté ces tâches bénévoles :

« Nous souhaitons la bienvenue à Adrienne Charmet-Alix et aux trois nouveaux membres du Collège d'orientation stratégique. Nous sommes fiers de travailler avec eux et nous appelons chacun d'entre vous à réaffirmer votre soutien aux actions de La Quadrature du Net, qu'il prenne la forme d'une participation aux tâches quotidiennes ou au financement de l'association, en prévision des nombreux défis que nous aurons à relever ensemble au cours des mois à venir » déclare Philippe Aigrain, co-fondateur de La Quadrature du Net.

Alerte rouge : J-7 avant le vote sur la neutralité du Net ! Les eurodéputés doivent protéger l'Internet ouvert !

jeudi 27 mars 2014 à 10:30

Paris, 27 mars 2014 — Le 3 avril prochain, les eurodéputés statueront sur l'avenir de la neutralité du réseau et de l'Internet ouvert en Europe1. Ce vote sera l'aboutissement d'une bataille menée depuis plus de cinq ans dans toute l'Union européenne et débouchera soit sur la mise en place de protections juridiques solides pour la liberté d'expression et l'innovation en ligne, soit sur un blanc-seing accordé aux opérateurs télécoms pour discriminer nos communications en ligne et mettre à mal la concurrence. À quelques semaines des élections européennes, l'action des citoyens sera absolument décisive pour appeler les eurodéputés à voter en faveur de la protection des droits fondamentaux et défendre l'Internet tel que nous le connaissons.

Au cours des prochains jours, la Commission européenne et les lobbies des opérateurs télécoms tenteront de peser comme jamais auparavant sur le vote du 3 avril. Au vu de l'équilibre politique actuel et des précédents votes en commissions, seule une mobilisation citoyenne forte et soutenue pourrait être à même de convaincre une majorité d'eurodéputés de dépasser leurs clivages politiques pour enfin s'opposer à la mise à mort de l'Internet tel que nous le connaissons. À cet égard, le récent vote sur la « Marco Civil » au Brésil, affirmant l'importance de la neutralité du Net pour les droits des citoyens, doit pousser le Parlement européen à travailler dans la même direction.

Dès maintenant et sans perdre un instant, il est donc indispensable que les citoyens fassent eux aussi entendre leur voix et appellent tous leurs représentants à voter en faveur des amendements positifs soutenus les groupes politiques sociaux-démocrates (S&D), communistes (GUE/NGL), verts (Verts/ALE) et libéraux2 (ALDE). Amendé de cette manière, le texte final verrait le principe de neutralité du Net affirmé au sein de ses articles et interdirait réellement toutes les formes de discriminations. Il permettrait également un encadrement strict des « services spécialisés », des exceptions contractuelles ou destinées à gérer la congestion des réseaux, afin d'empêcher que ces points ne soient utilisés pour contourner les règles mises en place. Chaque voix comptera lors du vote final : agissons sans attendre !

Il reste 0 heure pour agir ! Chaque appel est crucial : toutes les voix compteront lors du vote final !

« Tous les citoyens de l'Union européenne soucieux de l'Internet ouvert, de la liberté d'expression, et de l'innovation en ligne doivent contacter leurs eurodéputés sans attendre et les appeler à voter en faveur de la neutralité du Net. La bataille qui s'achèvera le 3 avril marquera soit une avancée inédite pour la protection de nos droits fondamentaux, soit un coup potentiellement fatal pour l'Internet tel que nous le connaissons. Comme nous l'avons fait pour ACTA, il est plus que temps de nous mobiliser pour la sauvegarde de l'Internet que nous aimons ! À quelques semaines des élections européennes, chaque appel, chaque courrier, chaque fax peut faire la différence, et convaincre les députés de ne pas céder au lobbying acharné de l'industrie des télecommunications dans cette phase très délicate du processus législatif » déclare Félix Tréguer, cofondateur de l'association La Quadrature du Net.

Au Sénat, la lutte contre les discriminations ne doit pas être instrumentalisée contre l'État de droit

mardi 25 mars 2014 à 10:36

Paris, 25 mars 2014 — Le 9 avril prochain, la commission des lois du Sénat examinera en seconde lecture son rapport sur le projet de loi pour l'égalité entre les femmes et les hommes. Après un premier passage dans chacune des deux chambres du Parlement, ce texte propose de déléguer au secteur privé la censure des propos sexistes, homophobes, transphobes et handiphobes diffusés sur l'Internet. La Quadrature du Net appelle les membres de cette commission à sauvegarder l'État de droit en mettant un frein à la censure privée tout en donnant aux autorités publiques les moyens d'agir contre les abus auxquels le texte entend s'attaquer.

Najat Vallaud-Belkacem à l'Assemblée nationale
Najat Vallaud-Belkacem

La loi pour la confiance dans l'économie numérique (LCEN), adoptée en 2004, oblige les hébergeurs à permettre aux internautes de leur signaler facilement les contenus relevant de l’apologie des crimes contre l’humanité, de l’incitation à la haine raciale, de la représentation de crime sexuel sur mineurs, de l’incitation à la violence – notamment de la violence faite aux femmes – ou des atteintes à la dignité humaine. L'article 17 du projet de loi pour l'égalité entre les femmes et les hommes, examiné par le Parlement depuis septembre 2013, ajoute à cette liste les contenus incitant à la haine en raison du sexe, de l'orientation ou de l'identité sexuelle ou d'un handicap.

Or, la jurisprudence du régime des hébergeurs a par ailleurs évolué depuis 2004 afin d'inciter ces derniers à supprimer tout contenu potentiellement illicite qui leur aurait été signalé afin d'éviter tout risque juridique. Cette évolution aboutit à l'encouragement de la censure privée, sans qu'aucune intervention d'un juge ne soit prévue, et mène à la censure de contenus pourtant parfaitement licites1. L'élargissement du dispositif de signalement risque donc d'encourager encore davantage ce type de dérives.

Plutôt que de mettre directement à la charge des pouvoirs publics la lutte contre les propos haineux diffusés sur Internet à l'encontre des femmes et des minorités, le gouvernement semble préférer, par ce projet de loi, déléguer cette mission à des acteurs privés, sans se soucier du respect de la liberté d'expression et du droit au procès équitable. Najat Vallaud-Belkacem, ministre des droits des femmes, a dès lors beau jeu de déclarer vouloir faire en sorte « qu’internet ne soit pas une zone de non-droit en matière de racisme et d’antisémitisme, ni de sexisme, d’homophobie ou d’handiphobie » alors qu'elle-même défend des mesures qui mettent à mal l'État de droit.

En prévision du vote du 9 avril2, La Quadrature du Net invite donc les membres de la commission des lois du Sénat à renoncer à faire des hébergeurs une police privée en amendant ce projet de loi afin de replacer les autorités publiques au cœur des systèmes de signalement. À cet égard, il est regrettable que la plate-forme PHAROS3, créée à cet effet, soit largement sous-exploitée et honteusement sous-dotée pour mener à bien ses missions : elle ne dispose en effet que d'une dizaine d'agents de la police et de la gendarmerie pour traiter près de 130 000 signalements par an.

« Ce projet de loi, de même que la proposition de loi dite "contre le système prostitutionnel", tend à aggraver la privatisation de la censure sur Internet, symptomatique de la fuite en avant du gouvernement sur la question de la liberté d'expression sur Internet. Plutôt que de lutter efficacement contre l'intolérance en donnant les moyens adéquats à la justice, il préfère s'en tenir à l'affichage politique en stigmatisant Internet et en bafouant les libertés fondamentales. Citoyens et associations doivent faire entendre leur voix et refuser une telle instrumentalisation de la lutte contre les discriminations qui conduit à mettre en cause des principes fondamentaux de l'État de droit et de la démocratie » déclare Félix Tréguer, co-fondateur de La Quadrature du Net.

Voir aussi : La liberté d’expression sur Internet, envers et contre la haine

Surveillance de masse : Graves complicités françaises publiques et privées

lundi 24 mars 2014 à 14:23

Paris, 24 mars 2014 — Depuis mai 2013, notamment grâce aux documents fournis par le lanceur d'alerte Edward Snowden, les révélations concernant les pratiques extra-légales des autorités françaises en matière de surveillance des communications Internet se multiplient. Après le vote de la loi de programmation militaire fin 2013 et les dernières révélations concernant la collaboration entre les services de renseignement et l'opérateur Orange, le gouvernement doit mettre fin à son silence assourdissant pour permettre la tenue d'un débat démocratique sur l'étendue des pratiques de surveillance. Au delà, la France doit œuvrer à réformer sa législation afin de respecter le droit international en matière de protection de la vie privée.

François Hollande et Barack Obama
François Hollande et Barack Obama

Dans son édition du 21 mars dernier, Le Monde s'appuie sur les documents fuités par Edward Snowden pour lever un peu plus le voile sur les pratiques des autorités françaises en matière de surveillance d'Internet. Le journal met notamment en exergue la collaboration de l'opérateur Orange et les services de renseignement français, lesquels disposeraient « d'un accès libre et total à ses réseaux et aux flux de données qui y transitent » en dehors de tout cadre légal. Ces informations témoignent des dérives auxquelles aboutit le passage au secteur privé des hauts fonctionnaires en charge de fonctions régaliennes liées à la sécurité nationale. Elles s'ajoutent aux informations déjà publiées concernant notamment le transfert massif de données entre les services français et la NSA américaine (accord LUSTRE), ou la mise en place d'un large dispositif d'interception des flux circulant sur les réseaux internationaux avec l'appui d'entreprises comme Alcatel-Lucent ou Amesys. Le Monde indique être en possession de nombreuses pièces encore inexploitées et à partir desquels ses journalistes poursuivent leur travail d'investigation.

Alors que depuis plus de huit mois est détaillée l'étendue des pratiques de surveillance d'Internet par les États-Unis et le Royaume-Uni, mais aussi par leurs alliés comme la France ou l'Allemagne, l'absence de toute réaction politique substantielle au niveau français est révélatrice de l'hypocrisie des autorités. Ainsi, le président de la République François Hollande s'est adonné à de ridicules gesticulations politiques en réclamant sans succès un accord encadrant les pratiques d'espionnage des dirigeants entre les États-Unis et les pays de l'Union européenne et en appuyant l'appel d'Angela Merkel à l'édification d'un « Internet européen ». Pour autant, il se refuse à soutenir la seule mesure de poids immédiatement applicable et efficace pour œuvrer à la protection des données personnelles des citoyens européens, à savoir la suspension de l'accord « safe-harbor » entre l'Union européenne et les États-Unis, et que défend le Parlement européen.

Quant au gouvernement, le lancement de son opération de communication politique pour vanter son action dans le domaine numérique ne doit tromper personne : le projet de loi sur les « libertés numériques » promis il y a un an s'annonce comme un texte avant tout répressif (le mot « liberté » semble d'ailleurs avoir opportunément disparu de son intitulé), tandis que le premier ministre Jean-Marc Ayrault se fait l'avocat de politiques inconséquentes en matière de chiffrement des correspondances électroniques. Dans le même temps, les responsables politiques français ont l'audace de se doter d'une législation d'exception en matière de surveillance d'Internet au travers de la scandaleuse Loi de programmation militaire, tout en refusant de collaborer avec la commission d'enquête du Parlement européen consacrée aux révélations d'Edward Snowden1. Ce jeu de dupes doit cesser.

« Depuis des mois, l'exécutif français s'enferme dans un silence assourdissant pour échapper au débat démocratique sur la surveillance d'Internet. Cette position n'est plus tenable au vu des éléments qui s'accumulent et qui démontrent l'inquiétante fuite en avant dans ce domaine. Il est grand temps que l'ensemble des acteurs institutionnels – qu'il s'agisse de François Hollande, du gouvernement, du Parlement, de l'autorité judiciaire ou même de la CNIL – soient mis devant leurs responsabilités pour que ces graves violations des droits fondamentaux cessent et que leurs responsables soient condamnés », déclare Félix Tréguer, cofondateur de La Quadrature du Net.

« Au delà d'un débat inévitable sur la surveillance d'Internet et la nécessaire souveraineté sur nos infrastructures, la maîtrise de nos communications ne sera possible que par l'utilisation de logiciels libres, du chiffrement de bout en bout et de services décentralisés. En parallèle, une réforme législative s'impose afin que la France respecte le droit international et que les services de renseignement fassent l'objet d'un contrôle adéquat », conclut Benjamin Sonntag, cofondateur de La Quadrature du Net.

Neutralité du Net : de dangereuses failles subsistent après le vote de la commission « industrie » du Parlement européen

mardi 18 mars 2014 à 12:34

Bruxelles, 18 mars 2014 — La commission « industrie » (ITRE) du Parlement européen vient juste d'adopter son rapport sur le règlement relatif au Marché unique européen des télécommunications. En dépit de certaines avancées – notamment en comparaison à la proposition initiale de Neelie Kroes –, la commission ITRE et sa rapporteure, Pilar del Castillo Vera, ont cédé à la pression des lobbies des télécoms, laissant subsister d'importantes failles dans le texte. Afin que les entreprises qui dominent l'économie numérique ne mettent pas en péril l'Internet tel que nous le connaissons en cherchant à maximiser leurs rentes, ces failles devront être corrigées par le Parlement européen lors de son vote en session plénière, le 3 avril prochain.

Depuis les premières fuites de la proposition de la Commission européenne sur le règlement relatif au Marché unique des télécommunications, La Quadrature du Net et d'autres organisations de la société civile ont vivement dénoncé ses dangereuses et trompeuses dispositions sur la neutralité du Net. Globalement, les différentes commissions du Parlement s'étant penchées sur le texte ces dernières semaines l'ont amélioré (voir en particulier l'avis de la commission « libertés civiles » (LIBE)).

Pilar del Castillo Vera et Neelie Kroes
Pilar del Castillo Vera et Neelie Kroes

Néanmoins, la commission compétente sur le fond de ce dossier, la commission « industrie » (ITRE), devait encore adopter son rapport. Au cours des négociations menées entre groupes politiques, Pilar del Castillo Vera (PPE – ES), rapporteure pour la commission, y a introduit une définition biaisée de la neutralité du Net au sein des soi-disant « amendements de compromis »1. À l'approche du vote, elle a toutefois été contrainte d'adopter une définition acceptable de ce principe, considérant que le traffic Internet « doit être traité de manière égale, sans discrimination, restriction ou interférence, indépendamment de l'émetteur, du destinataire, de la nature, du contenu, des appareils, services ou applications »2 par les fournisseurs d'accès à Internet.

Mais une autre question cruciale restait en suspens : la commission ITRE permettrait-elle à la neutralité du Net d'être contournée par de soi-disant « services spécialisés »3 ? Deux versions des amendements de compromis étaient présentées. La première, soutenue par la rapporteure Pilar del Castillo Vera, le groupe conservateur (PPE), les euro-sceptiques (ECR) et le groupe libéral (ALDE), autorise les opérateurs télécoms à conclure des accords avec les fournisseurs de services sur Internet (comme par exemple YouTube ou Netflix) afin de les autoriser à prioriser certains flux, à travers ces fameux services spécialisés.

L'autre amendement de compromis, déposé par les socio-démocrates (groupe S&D), défendu par Catherine Trautmann (S&D – FR) et soutenu par les Verts, aurait empêché les opérateurs télécoms d'inhiber la concurrence en concluant des accords relatifs aux services spécialisés avec les géants de l'Internet. Cette proposition visait à garantir aux acteurs plus petits et innovants la possibilité de concurrencer les entreprises les mieux établies sur la plateforme ouverte qu'est Internet, et ce sans craindre une concurrence déloyale de services et applications identiques fournis par des services spécialisés.

 

Jens Rohde
Jens Rohde

Malheureusement, lors du vote d'aujourd'hui, les membres de la commission ITRE sont restés sourds à la mobilisation citoyenne et ont refusé d'adopter une définition stricte des services spécialisés. Le texte de la rapporteure Del Castillo a été adopté grâce au soutien du groupe ALDE, dont le travail du rapporteur fictif, Jens Rohde (ALDE – DE), a été déplorable tout au long de cette procédure4. Le lobbying agressif des télécoms à l'encontre des membres de la commission semble avoir joué un rôle déterminant dans la décision finale de ces derniers.

À présent, il revient au reste du Parlement de statuer sur le texte, lors du vote en première lecture qui se tiendra le 3 avril 2014, juste avant les vacances parlementaires précédant la campagne électorale. Afin de préparer ce vote final, plusieurs questions devront encore être débattues5.

Après que les médias et l'opinion publique aient été alarmés par la décision récente de la Cour d'appel de Washington dans l'affaire Verizon c/. FCC, le Parlement européen doit montrer la voie en consacrant ce principe fondamental de l'architecture de l'Internet dans la loi de ses 28 États membres. À l'approche des élections européennes, la participation citoyenne sera déterminante pour convaincre nos prochains représentants au Parlement européen de protéger l'Internet, la liberté d'expression et l'innovation au travers de la neutralité du Net.

« Le vote d'aujourd'hui démontre l'influence colossale qu'exerce le lobby des télécoms sur le processus législatif européen. Les failles importantes qui subsistent dans le règlement devront être corrigées lors du vote final du Parlement européen, qui aura lieu dans quelques semaines. Les nombreux eurodéputés ayant proposé des amendements constructifs en commission ont désormais l'occasion d'en déposer de nouveaux, en dépassant les clivages politiques, afin d'assurer que l'intérêt général prime sur les intérêts commerciaux à court terme de l'industrie des télécoms » déclare Miriam Artino, en charge de l'analyse juridique et politique à La Quadrature du Net.

« Ce qui est en jeu dans ce règlement n'est autre que l'avenir de ce bien commun qu'est Internet. Allons-nous laisser les gros opérateurs télécoms et les géants de l'Internet fixer les règles du jeu dans l'économie numérique, ou les législateurs adopteront-ils des principes contraignants pour garantir qu'Internet demeure une plateforme décentralisée pour la liberté d'expression et l'innovation où citoyens et nouveaux entrants peuvent rivaliser avec les acteurs les mieux établis ? C'est la question fondamentale à laquelle devra répondre le Parlement européen lors du vote en plénière, et celle que les citoyens doivent poser à leurs représentants à Bruxelles dans la perspective des élections européennes. » conclut Félix Tréguer, co-fondateur de La Quadrature du Net.