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JO/ Meuse : la tradition du relai de la flamme enfin reconnue

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

La flamme olympique passera par la Meuse le 29 juin prochain, précisément par la petite ville de Gondrecourt-le-Château, à quelques kilomètres de Bure et de son projet d'enfouissement des déchets nucléaires. Article publié sur Manif-est.info

On a dit beaucoup de mal des Jeux Olympiques – à juste titre – et ce depuis longtemps. C'était déjà de la merde à Londres et à Rio, à Albertville ou à Pékin, c'était déjà le lieu de l'exaltation des nationalismes à Berlin en 1936 et il y a fort à parier qu'on aurait même trouvé ça nul dans la Grèce antique. Pourtant, force est de constater que le Comité olympique n'est pas toujours dépourvu de bon sens et qu'il sait reconnaître, apprécier et valoriser les coutumes locales. Il en va ainsi de la venue prochaine de la Flamme olympique dans le sud du département de la Meuse.

Le 29 juin 2024, le « Relai de la flamme » traversera en effet nos verdoyantes campagnes. On pourrait légitimement se demander pourquoi. C'est vrai qu'un événement de moins d'une journée dont le coût (à la charge du département) excède le budget annuel du Conseil général pour le sport, ça peut sembler surprenant. Et puis quand on pense à la Meuse, on ne pense pas directement à l'athlétisme ou au lancer de javelot, encore moins au tennis ou au breakdance (oui, c'est un sport olympique désormais). Certes, la pédale de bicyclette a été inventée à Bar-le-Duc mais ça ne peut pas suffire pour labelliser tout ça « Terre de Jeux ».

Le relai, une discipline en vogue dans la Meuse

C'est qu'en réalité, ce ne sont pas les disciplines habituelles qui ont cours par ici mais le Relai de flamme en tant que tel. Cela fait quelques années, en effet, que des choses brûlent. Dans cette terre mystique, marquée par les apparitions de la Vierge à Jeanne d'Arc, le feu sacré se propage. Il apparaît, se nourrit de ce qu'il trouve et meurt avant de resurgir plus loin, plus vif encore. Il dévore un jour un forage de l'Andra, le lendemain une tour de mesures, plus loin une caserne en construction. Tout y passe : véhicules, installations diverses, pylônes électriques, gendarmeries… Le plus indomptable des quatre éléments rôde sur le plateau du Barrois, dans la vallée de la Saulx et jusqu'à Commercy où une voiture d'entreprise – bien mal employée semble-t-il – a été réduite en cendres l'hiver dernier.

Le voilà le véritable Relai meusien de la flamme ! Ce ne peut être que lui que le Comité Olympique veut mettre en valeur sans oser l'avouer publiquement. Et c'est une juste reconnaissance car il en faut du courage, de l'abnégation, du talent, de l'audace pour accomplir de telles prouesses, pour battre des records de rapidité ou de précision, dépasser ses peurs, esquiver les obstacles qui se dressent comme autant de haies sur le parcours nocturne des incendiaires anonymes. Autant de « valeurs de l'olympisme », cette philosophie universaliste qu'on avait crue pleines de bons sentiments (capitalistes et coloniaux).

On conviendra, dès lors, qu'il ne serait pas très fair-play de décevoir le Comité dans cette dernière ligne droite. Il reste donc sept mois pour se montrer dignes de cette célébration, et multiplier autant que possible les foyers de réjouissances jusqu'au bouquet final du 29 juin. Il paraît même que notre cher président a décrété l'activité physique et sportive Grande Cause Nationale de l'année 2024, c'est dire si nous n'avons plus le choix.

À vos marques, prêt·es, feu (à l'Andra), partez !

Lire la suite sur Manif'Est

Pour en savoir plus sur les JO et tout le mal qu'il est possible d'en penser, il y a https://saccages2024.noblogs.org, site dont proviennent d'ailleurs les illustrations de cet article.

Nouveau weekend anticarcéral à Toulouse !

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Les 26, 27 et 28 Janvier auront lieu à Toulouse des rencontres nationales contre les constructions de nouvelles prisons à venir et plus généralement contre toutes les prisons. Ce moment s'inscrit dans la continuité de plusieurs rencontres dont la dernière a eu lieu en Juin dans la région d'Avignon. Article publié sur IAATA.

Ces rencontres nationales contre les constructions de nouvelles prisons à venir et plus généralement contre toutes les prisons s'inscrivent dans la continuité de rencontres dont la dernière a eu lieu en juin dans la région d'Avignon.

L'idée c'est de se retrouver entre personnes qui réfléchissent à la question de la prison et/ou qui se bougent contre des projets de construction de taules près de chez elles sur des bases anticarcérales, quelque soient les formes que la prison prend (prison, CRA, peines alternatives, etc).

C'est un moment pour discuter et partager nos expériences pour essayer de lutter ensemble contre les 15000 nouvelles places que l'État commence à construire pour les prochaines années (dont une de 600 places à Muret à coté de Toulouse) et plus largement contre l'horreur que représente l'enfermement.

Car la taule est bien un rouage essentiel de ce monde pourri, qui permet à l'État de réprimer celleux qui n'obéissent pas servilement, et de faire peur à celleux qui auraient envie de faire de même.

On ne pense pas que la justice puisse résoudre ou réparer quoi que ce soit, car la logique de punition n'apprend qu'à se soumettre devant une autorité. D'ailleurs cette justice vient la plupart du temps défendre les intérêts de l'ordre dominant de l'État et du capitalisme, en punissant des pauvres qui s'attaquent à la propriété privée ou des récalcitrant.es qui se révoltent.

Sur ces bases anticarcérales, on a préparé un week-end avec des moments publics et d'autres moments entre collectifs anti-carcéraux. Patiente encore un peu, le programme définitif sera publié plus tard !

Au niveau de la logistique, si le week-end t'intéresse mais que tu n'as pas d'endroit où dormir (on va essayer de s'arranger), ou que tu te poses des questions sur des points précis, tu peux nous contacter à l'adresse mail suivante :
weekend_anticarceral_toulouse@autistici.org
Sinon les cantines seront véganes et à prix libre.

On vous attends nombreuses, feu aux prisons construites ou à venir !

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Rencontre avec Javier Sáez autour de « Enculé ! Politiques anales »

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Le 19 janvier, à 19h30 à la Librairie Le Pied à Terre, 9 Rue Custine, 75018 Paris.

A l'occasion de la réédition de « Enculé ! Politiques anales », aux éditions Les Grillages, Javier Sáez vient à Paris discuter de politiques de pédales radicales, marxistes, antiracistes et féministes.

Pour engager la conversation avec Javier Sáez autour des puissances politiques queer d'une critique et éthique anale, on a aussi invité Camille Desombre, Turi Cantero et Ruby Faure.

Présentation de "Enculé ! Politiques anales", aux éditions Les Grillages

Ce livre propose une exploration politique, queer et féministe de nos anus, en mêlant théorie et poésie, enquêtes et humour. Les auteurs retracent l'histoire longue des stigmates et des silences liés aux sexualités anales, et analysent les rapports de pouvoir qui opèrent autour de l'injure « enculé ! ». Javier Saez et Sejo Carrascosa documentent aussi la richesse des cultures et des pratiques déployées par les dissident.es du genre et de la sexualité, pour multiplier les plaisirs et se défaire de la honte. Un petit manuel de théorie queer pratique et documenté, concret et accessible, qui s'adresse à toutes les personnes qui ont un anus !

Avec pour cette réédition une préface de Ruby Faure intitulée "Que veulent les anus queer ?"

Présentation de Javier Sáez : Ours, pédale, marxiste, féministe et antiraciste.

Javier Sáez est né à Burgos en 1965, et a étudié la sociologie à l'Université Complutense de Madrid. Il est également traducteur, spécialiste d'histoire des sciences, de théorie queer et de psychanalyse. Il a participé à construire et faire exister la théorie queer dans les espaces académiques, favorisant également sa diffusion dans les milieux militants. Son impressionnant travail de traduction a permis de rendre accessible en castillan des textes majeurs de la théorie queer/trans* états-unienne depuis maintenant 20 ans. Il a animé entre 2003 et 2005 un cours d'« Introduction à la théorie queer » avec Paco Vidarte pour la UNED, et la revue en ligne Hartza depuis 2005. Javier a écrit d'innombrables articles et contributions dans des revues académiques et militantes, ainsi que l'ouvrage Théorie queer et psychanalyse (2005 pour la traduction française). Il est aussi co-éditeur du recueil collectif Teoría queer. Políticas bolleras, maricas, trans, mestizas (2005) et plus récemment de El libro de buen ∀mor. Sexualidades raras y políticas extrañas avec Fefa Vila Núñez, et a participé à l'ouvrage Transfeminismo o barbarie (2020) avec un large collectif d'auteurices. Depuis 12 ans, il travaille également dans une Fondation de défense des droits des Roms et de lutte contre l'antitsiganisme, où il a créé un programme de bourses pour les femmes roms.

29 décembre Avron : déambulation en solidarité avec Gaza

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Déambulation en solidarité avec Gaza dans les rues du 20e arrondissement de Paris le vendredi 29 décembre vers 17h30 au départ du métro Avron, en allant jusque la porte de Montreuil.

Halte au massacre en Palestine !

Pas de festivités pendant un génocide
Déambulation en solidarité avec Gaza

vendredi 29 décembre :

rdv 17h30 métro AVRON
Paris 20e

Détruire le suprémacisme blanc est un combat féministe

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Face à l'urgence de la situation en Palestine nous appelons de toutes nos voix à un cessez-le-feu et au démantèlement de la structure d'apartheid de l'État d'Israël. Notre féminisme est en lutte contre tous les impérialismes. Nous refusons l'injonction à nous situer dans un esprit campiste et réactionnaire, comme de niveler nos exigences d'égalité radicales et d'émancipation pour toustes.

Il n'y a pas de dehors. Nous parlons depuis le dedans, depuis l'intérieur d'une société complice.
C'est pourquoi nous exigeons la troisième voie : celle du féminisme.
Le cessez-le-feu immédiat n'est pas un débat. C'est le coeur de l'urgence. L'urgence est à la vie.

Bombardement Annihilation Siège
Nettoyage ethnique Phosphore blanc Harcèlement militaire Humiliation Torture Déshumanisation : ce qui se déroule en Palestine, à Gaza et en Cisjordanie, est un génocide.

Il n'y a pas d'exceptionnalité : traiter un peuple de sous-humains, de nuisibles, affirmer publiquement vouloir les éradiquer, les faire disparaitre et détruire leur structure, nier leur humanité et détruire leur culture et ses attributs, et leur infliger volontairement et méthodiquement des souffrances physiques et psychiques inouïes, cela s'appelle un génocide. Nous ne pouvons pas rester silencieux.ses. Tout ce que nous pouvons faire nous avons le devoir de le faire. Afin de coordonner les actions nous nous rallions aux initiatives portées par Accion Global Feminista et nous appelons à suivre la campagne BDS.

Nous appelons dans leurs sillages à continuer à rejoindre les manifestations pour faire pression sur nos gouvernements et sur l'État colonial d'Israël jusqu'à ce que la communauté internationale obtienne un cessez le feu durable et l'entrée de l'aide humanitaire sans condition dans Gaza. Comme elleux nous appelons à maintenir la pression et à ne pas laisser retomber la Palestine dans l'oubli afin que la communauté internationale œuvre au démantèlement de la structure d'apartheid colonial de l'État d'Israël, seul chemin possible pour une solution viable de paix pour l'ensemble des populations en Palestine/ Israël.

Voilà où se situe toujours l'urgence absolue.

En tant que collectif féministe nous sommes conscientes de la silenciation des voix pro-palestiniennes dans les médias du Nord global. C'est pourquoi nous considérons que notre premier devoir est de relayer ces voix afin qu'elles portent le plus loin possible. Cette nécessité de faire place à la parole des premierEs concernéEs ne nous absout cependant pas, en tant que collectif allié, de comprendre en quoi nous sommes concernéEs.

Car la lutte décoloniale ne s'arrête pas au territoire et aux habitantEs de la Palestine, ni même aux territoires et populations sous dominations coloniales. Elle est un bouleversement de tout. Il n'y pas de dehors.

L'ordre colonial mondial touche tout le monde sur une infinité de modes. Aussi, la lutte pour la décolonisation de la Palestine nous touche non seulement en tant que féministes en lutte pour un monde juste, mais aussi, pour nombreuxses d'entre nous, en tant qu'agentEs relai et bénéficiaires économique/politique/égotique de la structure coloniale mondiale.

Nous parlons depuis le dedans.

Nous sommes constituéEs par la colonialité comme des plages inondées de mazout. Il n'y a rien en nous qui ne soit épargné. Ni dans notre façon d'accorder de l'importance, ni d'aimer ou de pleurer. Ce serait plus confortable d'être dehors et de parler des autres, de lutter uniquement contre, de se trouver du bon côté. Mais nous parlons depuis le dedans. Nous sommes constituéEs matériellement, affectivement par ce monde que nous voulons transformer, imbibéEs par sa cruauté raciste et coloniale jusqu'à notre plus profonde intimité. Le fait que nos émotions soient le bout d'une des tentacules du système de domination en place, peut être vu comme une voie vers la révolution.

Car partout où le système nous traverse nous pouvons le saisir. Et à chaque fois que nous pouvons le saisir nous pouvons le mettre à bas.

Nos positionnements et les émotions qui nous traversent sont des clefs pour comprendre la structure politique du monde et les modes sur lesquels nous pouvons lutter, toujours à l'intersection de milliers de plans, de l'intime à l'immense. La lutte est politique et collective ; même la lutte à l'intérieur.

Car la lutte se joue partout où nous sommes et particulièrement ici, dans le Nord global où nous avons l'immense tache féministe de porter à ciel ouvert et de démanteler le système politique du suprémacisme blanc jusque dans nos intimités psychiques. Dans cette lutte, les personnes blanches sont intimement concernées puisque ce système politique oppressif est l'ordre sur lequel repose leurs plus (+) de liberté, de soin, de vie.

Derrière la montagne des préjugés racistes, c'est la matérialité des conséquences de la domination qui est en jeu. Le capitalisme ne peut se maintenir que dans un contexte de pillage colonial. Mettre à bas les fondements racistes de l'ordre colonial mondial aura donc des conséquences matérielles directes sur les modes de vie en Europe. C'est pourquoi les extrêmes droites qui prônent aujourd'hui de plus en plus ouvertement le suprémacisme blanc sont en réalité nécessaires au fonctionnement libéral « modéré » de l'État français qui est colonial dans sa structure.

Détruire ce système politique raciste est le premier pas vers une éventuelle refonte des orientations politiques mondiales et vers des mondes vivables pour toustes auxquels on n'ose même plus rêver.

C'est un chemin difficile et long mais il n'y pas d'autre voie. Les États Européens et leurs citoyenNEs seront toujours malades, pourrissantEs, de se construire sur l'ordre colonial, car, ainsi l'explique Charles Mills dans Le contrat racial, bénéficier d'un ordre d'une telle cruauté nécessite d'intégrer une structure psychique qui s'affaire en permanence à dénier le réel et à chercher à justifier l'injustifiable. La seule chose à faire aujourd'hui est de prendre conscience de la réalité présente de cet ordre et d'œuvrer économiquement, symboliquement et politiquement à toutes les échelles à stopper l'hémorragie des conséquences de l'ordre colonial du monde. Ce n'est pas agréable, mais comme l'écrit Marx, la honte est un sentiment révolutionnaire.

Texte ici sur le blog médiapart de l'Assemblée Féministe Transnationale

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