PROJET AUTOBLOG


Paris-luttes.info

Site original : Paris-luttes.info

⇐ retour index

Du tabou de l'abstraction à gauche : l'apport de la théorie de la valeur-dissociation

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Nous tentons ici de présenter la théorie de la valeur-dissociation, portée par la théoricienne allemande Roswitha Scholz, par la retranscription de son intervention à Paris les 12-14 mai dans le cadre des rencontres des éditions Crise & Critique.

Et en plus de cela, j'étudie aussi Comte en ce moment, puisque les Anglais et les Français font tant de bruit autour de ce type. Ce qui les aguiche, c'est son côté encyclopédique, la synthèse. Mais c'est lamentable comparé à Hegel […]. Et cette merde de positivisme est parue en 1832 !

Karl Marx, Lettre à Friedrich Engels, 7 juillet 1866.

Remarques liminaires

À la suite de la venue de la théoricienne phare de la théorie de la valeur-dissociation, l'allemande Roswitha Scholz, à Paris le week-end du 12-14 mai 2023 [1], nous nous proposons de retranscrire succinctement sa pensée tout en l'insérant dans le paysage intellectuel-militant français et plus largement dans celui de la francophonie européenne. Cette approche, neuve en ces lieux, nous apparaît comme particulièrement fertile sur le plan, tant théorique que pratique, de la totalité concrète. Dépassant des apories, pourtant encore structurantes en France, Roswitha Scholz, et le courant de la théorie de la valeur-dissociation qu'elle porte, fait tomber à plat les “théories” en vogue, les reléguant au mieux au stade pauvrement analytique, et pas-du-tout-philosophique, de “sociologismes” ; au pire, les dénonçant pleinement en pointant leur dangerosité immédiate. Ce court texte s'inscrit dans la perspective d'ouvrir des brèches dans la doxa théorique, dite telle ou inconsciemment mise en pratique, qui se retrouve à gratter la rouille sans jamais pointer les chaînes pour les trancher du même coup ; qui fait reluire les fondements sans les voir. Nous serons donc gré aux lectrices et lecteurs qui parcourent ce texte de prendre pleinement la mesure de la proposition, et non pas de crier haro sur le baudet - de la théorie.

Les gauches, entre fractalisation identitaire et classisme

Pour débuter son exposé, Roswitha Scholz propose de s'intéresser, avant de la dépasser, à “la tension entre politique identitaire et politique de classe qui occupe aujourd'hui une large place dans le débat public.” Nous débuterons donc par exposer ces deux points, ainsi que leurs limites au travers de citations de Roswitha Scholz.

Politiques identitaires

Pour Roswitha Scholz “le passage du fordisme au post-fordisme, de la société du travail centrée sur l'industrie de la production à la société de services, a entraîné [...] l'apparition de nouveaux mouvements sociaux au-delà de l'ancien mouvement ouvrier – mouvements alternatifs, mouvement des femmes, mouvement écologique, mouvement pour la paix etc. [...] Les thèmes de la reproduction étaient désormais au centre des préoccupations. Les anti-autoritaires de l'après 68, sont partis d'une politique de la première personne. Dans le féminisme, cela correspondait ensuite” à l'épistémologie des points de vue ou des savoirs situés, développées par des autrices comme Sandra Harding ou Donna Haraway, qui ont un écho important en France .

“En conséquence, une perspective du multiculturalisme a également été dominante jusqu'à ce que celle-ci se transforme en déconstruction des identités à la suite de l'effondrement du bloc de l'Est, dans l'euphorie néolibérale du triomphe du capitalisme. [...] Depuis les années 90 au plus tard, une culturalisation massive du social s'est fait sentir.”

“Dans ce que l'on appelle la postmodernité, poursuit-elle, des flexi-identités contraintes, forcées – le “soi entrepreneurial” – sont exigées, qui doivent en partie sortir des rôles traditionnels. Ulrich Beck a décrit ce processus de façon enjolivée comme une “individualisation”, le célébrant presque.”

Concernant les théories queer et “déconstructionnistes”, Roswitha Scholz remarque que leurs concepts, “comme celui de Butler, qui partait du principe que les représentations dualistes des sexes étaient décrédibilisées dans le travestissement, s'inscrivaient parfaitement dans cette évolution.” Cela participe de la “culturalisation du social” évoquée précédemment.

À cette “culturalisation du social”, encore très prégnante dans le contexte français, “a succédé, au plus tard depuis 2008 (crise des subprimes), une résurgence du matérialisme et du concept de classe dans le cadre de la crise et de la précarisation de l'existence”. L'origine de celle-ci se situant probablement dans “la peur du déclassement s'étendant dans les couches moyennes.” Cependant, Roswitha Scholz nous met en garde contre un tel revirement théorique, et ses solutions à peu de frais, celui-ci pouvant prendre des allures réactionnaires et oppositionnelles aux “politiques d'identité”.

Lutte des classes, classisme

À la “constellation de cette contradiction sociale” présentée ci-avant, une certaine gauche, aussi populaire que populiste — les Framont, Bégaudeau, Lordon, Kempf ou Todd — tente “[d'opposer] une nouvelle politique de classe à la politique d'identité”. Ainsi, ces auteurs reprennent à bon compte les poncifs élimés consistant à entendre par “politique de classe [...] une lutte contre la répartition économiquement inégale” pour y opposer ou mettre au second plan, plus ou moins implicitement, une “politique identitaire [entendue comme] la lutte contre le sexisme, le racisme, l'homophobie et la transphobie à un niveau culturel.”

Dans, Que crève le capitalisme, Hervé Kempf en offre une formulation particulièrement nette :

“La classe capitaliste s'est arc-boutée, s'engageant dans la foulée de l'ébranlement financier de 2008-2009 sur un nouveau chemin de radicalisation du capitalisme, niant la nécessité du changement et montant les pièces d'un apartheid planétaire. Nous sommes arrivés à un moment de l'Histoire où c'est eux ou nous. Il ne s'agit plus de convaincre les dominants, mais de détruire leur système de domination. Il s'appelle le capitalisme, et le capitalisme doit s'effondrer si nous ne voulons pas que l'équilibre de la biosphère s'effondre, et si nous voulons préserver les chances d'une société humaine en paix et assurant la dignité de ses membres.” (Que crève le capitalisme — Hervé Kempf)

poursuite de ses sorties précédentes dans Comment les riches détruisent la planète :

“Pour échapper à sa remise en cause, l'oligarchie rabâche l'idéologie dominante selon laquelle la solution à la crise sociale est la croissance de la production. Celle-ci serait l'unique moyen de lutter contre la pauvreté et le chômage. La croissance permettrait d'élever le niveau général de la richesse, et donc d'améliorer le sort des pauvres sans - mais cela n'est jamais précisé - qu'il soit besoin de modifier la distribution de la richesse.” (Comment les riches détruisent la planète — Hervé Kempf)

qui résonne avec d'autres misères de la philosophie :

“[...] la lutte des classes c'est un état du monde, c'est un état structurel du monde, qui fait qu'effectivement le réel social est structuré par, notamment, une classe dominante, qui lutte, en permanence, pour ses propres intérêts.” (François Bégaudeau)

“Partout où les citoyens voient dans les malheurs qui les frappent le fruit du destin, [...] les militants du mouvement ouvrier, qu'ils soient socialistes ou communistes, opposent une autre vision. Leur perception convaincante de la lutte des classes désigne l'adversaire par son nom : le bourgeois.” (Parasites — Nicolas Framont)

Ici, ce contre quoi il faut lutter, c'est avant tout la “répartition économiquement inégale” ; le sujet de celle-ci, son instigateur, c'est le bourgeois, c'est “Jeff Bezos etc.”. C'est le bourgeois qui, par “intérêts”, fabrique les inégalités, “les malheurs”. On sent l'édifice faible, la théorie laissant place à l'apparence. Pour paraphraser ces auteurs, il faut alors naturellement que “les 99% reprennent le pouvoir sur les 1%”, qu'une classe prolétarienne fantasmée et chimérique “destitue” l'évidente classe bourgeoise toujours personnifiée.

La mise au placard “culturel” du sexisme, du racisme, de l'homophobie, de la transphobie etc. se traduit, elle, par des démonstrations, plus ou moins doctes et “amidonnées”, tentant d'établir une primauté supra-culturelle du “rapport de domination capitaliste”. Ces “systèmes d'oppressions” ne feraient que se surajouter au “rapport de domination capitaliste”, qui en retour en tirerait profit :

“Il y a une hiérarchie structurale des rapports de domination dans une société, et cette hiérarchie apparaît dans le rapport que nouent ces rapports. [...] Mais si, comme le disait jadis Althusser (sic !), une formation sociale est “un tout structuré à dominante”, alors (tautologiquement) une société indique son caractère capitaliste à ce que sa “dominante” est le rapport de domination capitaliste. [...] Le rapport de domination capitaliste, s'il trouve avantage à l'existence des autres rapports de domination [...] peut également envisager de s'en passer. [...] Bien sûr les dominations racistes et sexistes lui sont tout à fait fonctionnelles, et si ces dernières viennent à être contestées par le travail que la société fait sur elle-même, le capitalisme cherchera d'abord les compromis minimaux — par exemple par les stratégies de l'écrémage. Si toutefois ces accommodements s'avéraient insuffisants, les abandons que lui imposerait une attaque sérieuse contre les autres rapports de domination ne lui seraient en rien fatals.” (Figures du Communisme — Frédéric Lordon)

Il pourrait alors exister un capitalisme sans sexisme, sans racisme, sans homophobie, sans transphobie, etc. Dès lors, une distinction est établie : le capitalisme est de dimension presque ontologique ou “institutionnel” (Frédéric Lordon), les systèmes d'oppression de dimension culturelle ou “systémique” (Frédéric Lordon).

Il ressort que ces auteurs “stars” clament et appellent de leurs vœux “une nouvelle politique de classe, un prétendu nouveau marxisme de classes.” Or, celui-ci, dans une redite mangée aux mites que nous avons mise en évidence précédemment, “se présente souvent sous une forme populiste, [et] transforme à nouveau le sexisme, le racisme etc. en contradiction secondaire”, en fait culturel.

Or, comme le fait remarquer Roswitha Scholz, cette nouvelle politique de classe, qui “dans le classisme, [doit] être transformée en une catégorie d'identité”, “suppose abstraitement une conscience unitaire à partir de la position du groupe concerné”. Il en ressort que le plus souvent, “l'utilisation de ces termes [catégories d'identité] est [...] vague et ils sont généralement utilisés comme des slogans.”

À l'encontre de ces pensées à courtes-vues, Roswitha Scholz soutient que “les disparités raciales, économiques et éducatives, les discriminations sexuelles, l'homophobie, etc. doivent [...] être prises en compte dans leur logique propre et dans leurs interférences, car elles ne peuvent pas être traitées dans le sens d'une conception hermétique de la totalité”, comme le propose Frédéric Lordon dans l'extrait précédent.

L'opposition frontale de Roswitha Scholz à ces théories ne doit pas apparaître comme une simple “passion de la tête”, mais pointe bien au contraire, en plus des apories de celles-ci, leur caractère problématique voire dangereux et mortifère :

“On constate souvent un retour à un marxisme traditionnel cru et une critique personnifiante du capitalisme, qui, à mon avis, contribue à un antisémitisme structurel.” (Roswitha Scholz)

Bien que cette dernière assertion puisse surprendre à première vue, l'affinité élective entre anticapitalisme tronqué et antisémitisme à été largement mise en évidence dans les écrits de Moishe Postone [2]. Sans entrer dans les détails, celle-ci relève de “la tendance à concevoir l'abstrait (la domination sans sujet du Capital) dans les termes du concret” [3].

Finalement, il est particulièrement marquant que, fréquemment, ce type de positions “s'accompagne d'une hypostase de la pratique et d'une hostilité à la théorie.”

Pour conclure, il ne s'agit pas de positiver l'un des pôles des apories que nous avons évoquées, de poser comme solution les “politiques identitaires” et/ou “classistes”, mais bien plutôt de les dépasser. Dit avec Roswitha Scholz, “il s'agit plutôt de refuser de telles options immanentes.”

La théorie de la valeur-dissociation : vers une “big theory” féministe

“Le fondement de la misère”, selon Roswitha Scholz, ”réside dans [la] détermination de la forme [sociale] [...] La forme sociale désigne ici la manière dont le patriarcat capitaliste est constitué”. C'est dans la forme du rapport social propre au patriarcat producteur de marchandise que prend racine la misère et la destruction du vivant. Se pose alors la question de définir cette “détermination”.

Roswitha Scholz se place dans la lignée des théoriciens de la critique de la valeur [4], et les dépasse. Alors que “Moishe Postone et Robert Kurz partent du principe que la valeur-survaleur et le travail abstrait sont la forme fondamentale de la socialisation capitaliste patriarcale”, pour Roswitha Scholz, “cette focalisation sur la valeur-survaleur comme forme sociale de base ne suffit pas” parce qu'elle obère un pan entier de la réalité sociale capitaliste : “non seulement la valeur, [...] est constitutive de la totalité, mais [...] le capitalisme implique également des activités de soin qui sont principalement effectuées par les femmes” et que ces “activités de reproduction féminines [...] ont un autre caractère que le travail abstrait”. Ces activités, d'après Roswitha Scholz, sont dissociées de la valeur [5]. En d'autres termes, “la valeur-dissociation signifie que les activités de reproduction définies comme féminines, mais aussi les sentiments, les qualités et les attitudes qui y sont liées — émotivité, sensualité, activité de soins — sont justement dissociées de la valeur”.

La valeur et le dissocié entretiennent un rapport dialectique. “ [Le dissocié] a été posé ou institué avec la (sur)valeur, mais d'un autre côté, il se trouve en dehors de celle-ci et constitue donc sa condition.” Ainsi, “la dissociation du féminin est [...] indispensable au développement de la force productive et à la contradiction en procès.” Roswitha Scholz ajoute qu'“une dissociation du féminin et des images correspondantes de la femme ont été la condition socio-psychique, muette” de l'élaboration des sciences de la nature et de la “science du travail” – celle qui a visé à la rationnalisation du procès de production et culminé dans le Taylorisme.

Pour les théoriciens de la critique de la valeur, c'est le procès autotélique d'auto-valorisation de la valeur qui est “la loi qui mène à des crises de reproduction et à la fin à la ruine du capitalisme”. Ainsi, on peut lire chez Kurz [6] :

“la valorisation n'est véritablement possible qu'à travers la dynamique historique d'un accroissement constant des forces productives. [...] tout au long du développement singulier du capitalisme, le taux de profit perd graduellement de son amplitude, le moteur de ce phénomène étant l'élimination de la force de travail vivante, rendue superflue en masses toujours plus conséquentes du fait de l'introduction, dans le procès de production, des appareillages technico-scientifiques. L'ennui, c'est que le travail constitue la substance même du capital : lui seul est en mesure de produire une véritable survaleur. Pour le capitalisme, l'unique moyen de compenser cette contradiction interne réside dans l'expansion du crédit, autrement dit dans l'anticipation d'une survaleur future. Mais même cet effet boule de neige rencontre aujourd'hui ses limites à mesure que les profits escomptés apparaissent de plus en plus éloignés dans l'avenir. Quant aux crises, considérées sous cet angle, loin d'avoir fonction de simple « correction », elles accélèrent au contraire le mouvement historique qui nous précipite vers la limite intrinsèque à la production de valeur.”

Du processus contradictoire de valorisation suivrait, selon Kurz et les théoriciens de la critique de la valeur, le déclin effectif du capitalisme et son approche têtue d'une “borne interne” [7]. Mais pour Roswitha Scholz, le déclin du capitalisme vers sa “borne interne” et la violence de ses soubresauts (crises etc.) ne peuvent être expliqués par le seul mouvement de valorisation de la valeur. “Contrairement à ce que l'on pourrait croire, la dissociation n'est pas une structure statique alors que la logique de la valeur en serait le principe dynamique, [...] c'est elle qui rend possible la contradiction en procès.” Elle continue :

“La dissociation du féminin est indispensable au développement de la force productive et à la contradiction en procès. Sans cette dissociation, pas de révolution micro-électronique, pas d'obsolescence du travail abstrait, ni d'érosion de la famille nucléaire et des rôles sexuels traditionnels qui ont décliné. Aujourd'hui les femmes ne peuvent plus être cantonnées au domaine de la reproduction, même si elles se retrouvent souvent professionnellement dans les services de soins ou autres et sont de fait toujours responsables du ménage et des enfants. La dissociation n'a donc pas disparu, elle se traduit par des possibilités moindres de salaire et de carrière. Parallèlement, on observe également des tendances à la femme-au-foyerisation chez les hommes. Les institutions que sont la famille et le travail rémunéré s'érodent. Avec des tendances croissantes à la crise et à la paupérisation, le patriarcat ne fait que se barbariser sans que les hiérarchies de genres et les structures patriarcales fondamentales aient disparues. [...] La valeur dissociation, en tant que principe de base historique et dynamique associé au développement des forces productives, reposant sur elle, sape ainsi ses propres fondements : les activités de reproduction dans la sphère privée.”

Le fondement de la misère, alors, réside dans “la valeur-dissociation en tant que rapport social fondamental. [...] C'est à elle en quelque sorte que sont imputables les problèmes mondiaux actuels, paupérisation socio-économique, le changement climatique, etc. et non pas à la seule valeur comme le suggère obstinément une vision androcentrique qui sous-évalue le dissocié.”

Du rapport dialectique qu'entretiennent la valeur et le dissocié suit que “l'une ne peut pas être déduite de l'autre.” Le dissocié est qualitativement hétérogène à la (sur)valeur, c'est “un aspect de la société capitaliste qui ne peut pas être saisi par les instruments conceptuels marxiens.” Il exige l'élaboration d'une nouvelle critique – celle à laquelle s'attelle Roswitha Scholz, et avec elle d'autres théoricien.ne.s. “La valeur-dissociation doit ainsi être comprise comme une méta-logique qui dépasse les catégories internes de la forme marchandise”, et sa critique doit tenir ensemble, pour les dépasser, “une compréhension de la totalité qui place au centre la détermination de la forme, le fétichisme et une totalité fragmentée dans le sens de la critique de la valeur-dissociation, au-delà d'une compréhension personnifiante du capitalisme.”

perro

[2] Pour plus de précisons, voir les ouvrages suivants :
Moishe Postone, Critique du fétiche capital : Le capitalisme, l'antisémitisme et la gauche, PUF.
Moishe Postone, Marx, par-delà le marxisme. Repenser une théorie critique du capitalisme, Crise & Critique.
Moishe Postone, La Société comme moulin de discipline. Théories critiques et transformations du capitalisme, Crise & Critique.

[3] Moishe Postone, Internationalisme et anti-impérialisme aujourd'hui, à paraître.

[4] Voir en particulier :
Moishe Postone, Temps, travail et domination sociale, Mille et une nuits.
Robert Kurz, La substance du capital, L'échappée.

[5] Les traductions en français des textes centraux de la théorie de la valeur-dissociation sont compilés dans l'ouvrage : Roswitha Scholz, Le Sexe du capitalisme, Crise & Critique

[6] Robert Kurz, Le capital face à sa dynamique historique, Neues Deutschland (24 avril 2009). Disponible sur le site palim-psao.fr

[7] groupe Krisis, Manifeste contre le travail, Crise & Critique

Deuxième assemblée publique suite à la mort de M. au CRA de Vincennes

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Suite au meurte de M. par la police au CRA de Vincennes, on appelle à une deuxième assemblée publique pour tenter de nous organiser collectivement ! RDV ce jeudi 8 juin à 18h30 Place de la Réunion à Paris !

Au CRA de Vincennes, la police mutile, la police assassine

Vendredi 26 mai, un retenu du CRA* de Vincennes, a été retrouvé mort au petit matin par son compagnon de cellule. Il s'était fait tabasser la veille et l'avant veille par une quinzaine de flics selon ses proches.

"Cela faisait une semaine qu'il était malade, qu'il demandait à aller à l'hôpital. L'infirmerie refusait et lui disait juste de prendre des dolipranes. Ici c'est comme ça. T'es jamais bien soigné. Pour voir un médecin, t'es obligé de gueuler, de te mettre en grève de la faim", explique un retenu.

"Les keufs l'ont tapé, tapé. Ils l'ont mis à l'isolement et là tu sais comment ça se passe. Il n'y a pas de caméra et les flics te frappent, te frappent...", poursuit-il.

Les flics l'ont ensuite ramené dans sa chambre jeudi. "Le soir, il avait du mal à respirer. Il me disait qu'il allait mourir. Il avait du mal à manger car ils lui ont cassé des dents. J'ai été à l'infirmerie pour lui, mais ils ne se sont pas déplacés, ils n'ont pas voulu venir le voir. Cela faisait un mois que je le connaissais, on s'entendait bien", raconte un autre retenu du CRA.

Le vendredi matin, les pompiers, dont l'accès au CRA est régulièrement empêché par les flics, n'ont pas réussi à le réanimer. Les flics ont ensuite pris ses affaires et son téléphone puis répandu la rumeur, à l'intérieur, qu'il était mort d'une overdose. L'enquête a été confiée au commissariat du 12e arrondissement de Paris, dont relève le CRA de Vincennes. Samedi le parquet de Paris indiquait que l'autopsie concluait à « une cause naturelle ou toxique ».

"Ils vont tout faire pour faire croire que c'est pas à cause d'eux. Mais nous on sait ce qui s'est passé", dénonçait vendredi un autre retenu. Dès le lendemain, un proche de M. a été scotché et expulsé de force vers son pays d'origine.

La famille n'a nullement été informée de la mort de M. ni par la police, ni par l'administration du CRA. Ce sont des retenus proches de M. qui ont averti sa famille et pris contact avec le consulat. Pour le moment, le lieu où repose le corps n'a pas été révélé et l'accès au corps n'est toujours pas possible.

Quant à l'Assfam (liée au Groupe SOS), l'association payée par l'État pour assurer un semblant d'accès au droit et justifier ses pratiques d'enfermement, elle nous a d'abord caché le décès en n'étant comme d'hab'"au courant de rien". Même rengaine du côté de l'infirmerie du CRA, à qui nous avons régulièrement affaire pour de nombreux refus d'accès aux soins et de violences médicales.

La nouvelle de cette mort s'est rapidement propagée dans tout le CRA. Après ceux du bâtiment 1, les retenus des bâtiments 2A et 2B se sont remis en grève de la faim et des affrontements ont eu lieu avec les keufs, faisant plusieurs blessés parmi les retenus.

Depuis, les flics mettent une grosse pression : ils fouillent en permanence les cellules, menacent les retenus qui osent parler de ce qu'il s'est passé et en ont tabassé plusieurs qui accusaient la police de la mort de M.

Des retenus ont tenté de déposer plainte pour dénoncer les violences policières, mais tout est fait pour les en empêcher. Impossible de se rendre à l'infirmerie, ou alors plusieurs jours après les faits, or plus le temps passe moins les traces de coups sont visibles. À cela s'ajoute le refus du médecin de faire un certificat médical concordant, le peu d'entrain de l'Assfam pour enregistrer la plainte et mettre en lien les retenus avec des avocats ... C'est la loi du silence et de la terreur.

Pendant ce temps, la vie des retenus reste en danger : mercredi soir nous avons été informés par des personnes enfermées au 2b qu'un retenu a perdu connaissance après avoir pris un traitement donné par l'infirmerie du CRA. Il est toujours à l'hôpital et les retenus demeurent sans nouvelles de lui.

A l'extérieur plusieurs actions en solidarité ont eu lieu : rassemblements le long des bâtiments afin de donner de la force aux personnes enfermées ; manif nassée dimanche mais durant laquelle les retenus ont manifesté aussi dans la cour avant d'être reprimés à coups de matraques et gaz ; banderole accrochée au pont de l'autouroute à côté du CRA ; feux d'artifice ; parloirs sauvages... Des tags "Vengeance pour M, tué par les flics au CRA de Vincennes", "CRA Assassin", "Vincennes - Plaisir, CRA en feu, keufs au milieu" ont aussi fleuri autour du CRA de Vincennes et de celui de Plaisir.

Ce n'est pas le premier mort en CRA, et il y en aura d'autres tant que les CRA existeront. Tous les jours les retenu·es en CRA subissent la violence de l'enfermement et le stress d'une probable expulsion. Tous les jours, ils et elles subissent le racisme et les violences psychologiques, physiques et sexuelles des flics. Tous les jours ils et elles sont maltraité·es par l'équipe médicale.

Que brûlent les CRA, les frontières et la PAF avec.

NOUVELLEUNION PUBLIQUE POUR S'ORGANISER, LE JEUDIJUIN à 18h30, place de la réunion à Paris (75020)

1934 : Emma Goldman explique pourquoi la dictature bolchevik n'a rien à voir avec le communisme

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Parution sur infokiosques.net d'une brochure constituée principalement de la traduction du texte d'Emma Goldman « Il n'y a pas de communisme en Russie », dans lequel elle fait le bilan de 17 années de régime bolchevik.

Il y a cent ans, en 1917, la Russie vivait une des années les plus importantes de son histoire, avec entre février et octobre une insurrection populaire, la grève générale, la chute du régime tsariste, l'auto-organisation à travers le pays puis la prise de pouvoir en mode coup d'État par les bolcheviks.

Moins de vingt ans plus tard, Emma Goldman expose pourquoi il n'y a pas de communisme en Russie, en quoi parler de « communisme » à propos du régime bolchevik dans la Russie de l'après-révolution de 1917 est plus qu'un abus de langage mais carrément un mensonge. Ayant passé deux ans en Russie en 1920-1921, elle puise dans son expérience personnelle et dans des informations obtenues dans les années 1920-1930 pour jeter un regard lucide sur l'imposture « communiste » de la dictature bolchevique.

Écrit en anglais en 1934 sous le titre « Communism : Bolshevist and Anarchist, A Comparison », le texte « There is No Communism in Russia » a été publié dans The American Mercury, vol. XXXIV, en avril 1935. Il s'agit d'une version épurée du texte initial, celui-ci ayant été tronqué par l'éditeur, créant le mécontentement d'Emma Goldman. Mais l'article original semblant désormais introuvable, c'est une traduction de la version tronquée que vous vous apprêtez à lire.

Publié sous forme de brochure avec quelques extraits de l'autobiographie d'Emma Goldman Living My Life, le texte « Il n'y a pas de communisme en Russie » est intégralement lisible et téléchargeable sur infokiosques.net. Il est disponible au format PDF en version cahier A5 imprimable et version page par page (à lire sur l'écran) aussi bien en anglais qu'en français.

★ Extraits :

De manière générale, le communisme est l'idéal d'égalité et de fraternité humaine. Il considère l'exploitation de l'humain par l'humain comme la source de tout esclavage et de toute oppression. Il maintient que l'inégalité économique mène à l'injustice sociale et est l'ennemie du progrès moral et intellectuel. Le communisme vise à créer une société sans classes, résultant de la mise en commun des moyens de production et de distribution. Il enseigne que ce n'est que dans une société solidaire et sans classes que l'humain peut jouir de la liberté, de la paix et du bien-être.

(...)

Mon objectif, ici, était de comparer l'idée de communisme avec sa mise en application dans la Russie soviétique, mais à y regarder de plus près il s'agit d'une tâche impossible. En réalité, il n'y a pas de communisme en URSS [1]. Là-bas, pas un seul principe communiste, pas un seul élément de ses enseignements n'est appliqué par le Parti communiste.

(...)

Tout d'abord, il est nécessaire de considérer l'idée fondamentale qui sous-tend le prétendu communisme des bolcheviks. Il est clair que celle-ci est centralisée, autoritaire, fondée presque exclusivement sur la coercition gouvernementale, sur la violence. Ce n'est pas le communisme de l'association volontaire, c'est un communisme étatique obligatoire. Cela doit être gardé en mémoire pour comprendre la méthode que l'État soviétique utilise pour mettre en oeuvre ses projets et donner l'impression que ceux-ci sont communistes.

(...)

En Russie, ni la terre, ni la production, ni la distribution ne sont socialisées. Tout est nationalisé et appartient au gouvernement, exactement comme la Poste aux États-Unis ou les chemins de fer en Allemagne ou dans d'autres pays européens. Il n'y a rien de communiste là-dedans.

Le reste de la structure économique de l'URSS n'est pas plus communiste que la terre ou les moyens de production. Toutes les sources d'existence sont la propriété du gouvernement central ; celui-ci a le monopole absolu du commerce extérieur ; les imprimeries appartiennent à l'État, tous les livres, toutes les feuilles de papier imprimé sont des publications du gouvernement. Pour résumer, le pays entier et tout ce qu'il contient sont la propriété de l'État, comme quand aux temps anciens tout était propriété de la Couronne impériale de Russie. Les quelques biens qui ne sont pas nationalisés, comme certaines vieilles maisons délabrées à Moscou, par exemple, ou de petits magasins miteux disposant d'un misérable stock de cosmétiques, sont uniquement tolérés, à tout moment ils peuvent être saisis par simple décret du gouvernement.

Une telle situation relève du capitalisme d'État, il serait grotesque d'y déceler quoi que ce soit de communiste.

(...)

L'essence du communisme, même de type coercitif, est l'absence de classes sociales. L'introduction de l'égalité économique en constitue la première étape. Telle a été la base de toutes les philosophies communistes, même si elles diffèrent entre elles sur d'autres aspects. Leur objectif commun était d'assurer la justice sociale ; toutes affirmaient qu'on ne pouvait parvenir à la justice sociale sans établir l'égalité économique. Même Platon, qui prévoyait l'existence de différentes catégories intellectuelles et morales dans sa République, s'était prononcé en faveur de l'égalité économique absolue, les classes dirigeantes ne devant pas y jouir de privilèges ou de droits plus importants que ceux situés en bas de l'échelle sociale.

Au risque de me voir condamnée pour avoir dit toute la vérité, je dois affirmer sans équivoque et sans réserve que la Russie soviétique représente le cas exactement opposé. Le bolchevisme n'a pas aboli les classes en Russie : il a simplement inversé leurs relations antérieures. En fait, il a même multiplié les divisions sociales qui existaient avant la Révolution.

Quand je suis arrivée en Russie en janvier 1920, j'ai découvert d'innombrables catégories économiques, fondées sur les rations alimentaires distribuées par le gouvernement. Le marin recevait la meilleure ration, supérieure en qualité, en quantité et en variété à la nourriture que mangeait le reste de la population. C'était l'aristocrate de la Révolution ; sur le plan économique et social, il était considéré universellement comme appartenant aux nouvelles classes privilégiées. Après lui, venait le soldat, l'homme de l'Armée rouge, qui recevait une ration bien moindre, notamment avec moins de pain. Puis venait l'ouvrier travaillant dans l'industrie militaire ; enfin venaient les autres ouvriers, eux-mêmes divisés en ouvriers qualifiés, artisans, manœuvres, etc. Chaque catégorie recevait un peu moins de pain, de matières grasses, de sucre, de tabac et des autres produits (lorsqu'il y en avait). Les membres de l'ancienne bourgeoisie, classe officiellement abolie et expropriée, appartenaient à la dernière catégorie économique et ne recevaient pratiquement rien. La plupart d'entre eux ne pouvaient avoir ni travail ni logement - et personne ne se souciait de la façon dont ils allaient survivre - sans se mettre à voler ou à rejoindre les armées contre-révolutionnaires ou les bandes de pillards.

La possession d'une carte rouge, prouvant l'appartenance au Parti communiste, permettait de se placer au-dessus de toutes ces catégories. Chaque membre du Parti communiste bénéficiait d'une ration spéciale, pouvait manger dans la stolovaya [2] du Parti et avait le droit, surtout s'il était recommandé par un responsable plus élevé, à des sous-vêtements chauds, des bottes en cuir, un manteau de fourrure ou d'autres articles de valeur. Les bolcheviks les plus éminents disposaient de leurs propres restaurants, auxquels les membres ordinaires du Parti n'avaient pas accès. A l'Institut Smolny, qui abritait alors le quartier général du gouvernement de Petrograd [3], il existait deux restaurants, un pour les communistes les mieux placés, un autre pour ceux d'importance moindre. Zinoviev, alors président du soviet de Petrograd et véritable autocrate du District du Nord, ainsi que d'autres membres du gouvernement prenaient leurs repas chez eux, à l'Astoria, autrefois le meilleur hôtel de la ville, devenu la première Maison du soviet, où ils vivaient avec leurs familles.

Plus tard, je constatais la même situation à Moscou, Kharkov, Kiev, Odessa - partout dans toute la Russie soviétique.

Voilà ce qu'était le « communisme » bolchevik. Ce système a eu des conséquences désastreuses, causant de l'insatisfaction, du ressentiment et de l'antagonisme à travers le pays, provoquant des sabotages dans les usines et les campagnes, des grèves et des révoltes...

(...)

La Révolution russe était un bouleversement social au sens le plus profond : sa tendance fondamentale était libertaire, son but essentiel était l'égalité économique et sociale. Bien avant les journées d'octobre-novembre 1917, le prolétariat urbain avait commencé à s'emparer des ateliers, des boutiques et des usines, pendant que les paysans expropriaient les grandes propriétés et mettaient en commun les terres. Le développement continu de la Révolution dans une direction communiste dépendait de l'unité des forces révolutionnaires et de l'initiative directe, créatrice, des masses laborieuses. Les gens étaient enthousiasmés par les grands objectifs qu'ils avait devant eux ; ils s'appliquaient passionnément, énergiquement, à reconstruire une nouvelle société. Seuls ceux qui avaient été exploités pendant des siècles étaient capables de trouver librement le chemin vers une société nouvelle, régénérée.

Mais les dogmes bolcheviks et l'étatisme « communiste » ont constitué un obstacle fatal aux activités créatrices des gens. La caractéristique fondamentale de la psychologie bolchevik est sa méfiance envers les masses. Leurs théories marxistes, en concentrant exclusivement le pouvoir entre les mains du Parti, aboutirent rapidement à la destruction de toute coopération révolutionnaire, à l'élimination brutale et arbitraire des autres partis et mouvements politiques. Les tactiques bolcheviks ont abouti à l'éradication systématique du moindre signe de mécontentement, à l'étouffement des critiques et à l'écrasement des opinions indépendantes, des efforts et des initiatives populaires. La dictature communiste, avec son extrême centralisation mécanique, a frustré les activités économiques et industrielles du pays. Les masses étaient démunies de la possibilité de façonner les politiques de la Révolution et ne pouvaient même pas prendre part à l'administration de leurs propres affaires. Les syndicats ont été gouvernementalisés et transformés en transmetteurs des ordres de l'État. Les coopératives populaires - ces nerfs vitaux de la solidarité active et de l'entraide entre villes et campagnes - ont été liquidées. Les soviets de paysans et d'ouvriers ont été vidés de leur contenu et transformés en comités obéissants. Le gouvernement a monopolisé chaque phase de la vie. Une machine bureaucratique a été créée, épouvantable par son inefficacité, sa corruption et sa brutalité. La Révolution était séparée des gens, condamnée à périr ; et au-dessus de tous planait le redoutable glaive de la terreur bolchevik.

Tel était le « communisme » des bolcheviks au cours des premières étapes de la Révolution.

(...)

Il y a davantage de classes dans la Russie soviétique d'aujourd'hui que dans celle de 1917, et que dans la plupart des autres pays du monde. Les bolcheviks ont créé une énorme bureaucratie soviétique qui jouit de privilèges spéciaux et d'une autorité presque illimitée sur les masses ouvrières et paysannes. Au-dessus de cette bureaucratie se trouve une classe encore plus privilégiée, celle des « camarades responsables », la nouvelle aristocratie soviétique.

(...)

La dictature est devenue une nécessité absolue pour la survie du régime. Car là où règnent un système de classes et l'inégalité sociale, l'État doit recourir à la force et à la répression. La brutalité d'une telle situation est toujours proportionnelle à l'amertume et au ressentiment qu'éprouvent les masses. C'est pourquoi la terreur gouvernementale est plus forte en Russie soviétique que n'importe où ailleurs dans le monde civilisé actuel, parce que Staline doit vaincre et réduire en esclavage une centaine de millions de paysans tenaces.


Un autre texte d'Emma Goldman, « Un an au pénitencier de Blackwell's Island », extrait de son autobiographie, a également été publié sous forme de brochure sur infokiosques.net. Emma Goldman y narre sa première année d'emprisonnement au pénitencier de Blackwell's Island, à New York.


[1] Union des Républiques socialistes soviétiques.

[2] Cantine.

[3] L'Institut Smolny est un édifice palladien de Saint-Pétersbourg. Pendant la Révolution russe de 1917, il a été choisi par Lénine comme quartier général des bolcheviks et a été la résidence de Lénine pendant plusieurs mois, jusqu'au moment où le gouvernement soviétique a été déplacé au Kremlin de Moscou. Après cela, l'Institut Smolny devint le siège de la section locale du Parti communiste, dans les faits l'Hôtel de Ville de Petrograd puis de Léningrad - noms successivement portés par Saint-Pétersbourg avant 1991.

Cet article a été publié la première fois sur Paris-Luttes.info fin juin 2017.

Montreuil : perquisition et cinq interpellations

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Montreuil : perquisition et cinq interpellations le lundi 5 juin 2023

À 6h [lundi 5 juin], une dizaine de camions de police étaient présents dans le quartier (Sous Direction Anti Terroriste, Brigade de Recherche et d'Intervention, police technique et scientifique, Groupe de Soutien Opérationnel) pour entrer dans le bâtiment. Ils cherchaient 6 ou 7 personnes, 5 ont été interpellées. Des ordinateurs, téléphones, clés USB, disques durs et carnets ont été saisis. Les chefs d'inculpation seraient association de malfaiteurs et dégradation en bande organisée, la GAV peut donc durer jusqu'à 96h.

Tout ça s'inscrit a priori dans une série de 10 perquisitions et 15 arrestations ayant eu lieu dans toute la France lundi matin, dans le cadre d'une enquête sur une action contre Lafarge datant de décembre 2022.

🔥💫 Nous appelons à un RDV mercredi à 19h, à mairie de Montreuil. 💫🔥

Solidarité et soutien à toustes les camarades interpellé.es et perquisitionné.es !

Des copaines des personnes interpellées <33

Recontres libertaires du Quercy 2023

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Les rencontres libertaires que l'OCL propose chaque été sont prévues du mardi 18 au dimanche 23 juillet inclus dans les coteaux du Quercy, à trente minutes au nord de Montauban ou au sud de Cahors, à une heure de Toulouse. Demandez le programme !

LES RENCONTRES LIBERTAIRES que l'OCL propose chaque été sont prévues cette année du mardi 18 au dimanche 23 juillet inclus – dans les coteaux du Quercy, à trente minutes au nord de Montauban ou au sud de Cahors, à une heure de Toulouse.

Elles sont un espace d'échanges sur nos investissements militants, c'est pourquoi elles sont ouvertes à toutes les personnes que les débats prévus intéressent ; dans les espaces laissés libres par le programme, d'autres discussions pourront être proposées pour partager une expérience ou présenter une lutte particulière. Le programme des débats est disponible sur le site de l'OCL : https://oclibertaire.lautre.net

Nous camperons sur le terrain arboré d'un gîte du Quercy, sur la commune de Vazerac, et nous bénéficierons de ses installations pour collectivités. Il y aura également là des tables de presse, ainsi qu'une vidéothèque composée de films sur des luttes d'hier et d'aujourd'hui. En ce qui concerne la vie quotidienne et la gestion des rencontres, les repas et le ménage seront assurés par des équipes tournantes qui changeront chaque jour.

Les tarifs pour les repas et la participation aux frais de location des lieux seront établis en fonction des revenus (à partir d'un prix plancher quotidien de 7 euros par adulte), et 5 euros par jour seront demandés pour un enfant.
Afin de faciliter la confection des repas et votre accueil, nous vous demanderons de nous prévenir de votre arrivée en téléphonant (06-16-93-07-28) au moins vingt-quatre heures à l'avance.

Si vous venez en train, nous irons vous chercher à la gare de Montauban.

<style> .lire-ailleurs { text-align: center;font-weight: 800; } .lire-ailleurs a { background-color:#f5f5f5; color:black; display: block; padding: 0.5rem 0; margin-bottom: 0.5rem; text-decoration: none !important; } .lire-ailleurs a:hover { background-color: #a30005; transition-property: background-color; transition-duration: 0.3s; } .lire-ailleurs a:hover span { color: white; transition-property: color; transition-duration: 0.3s; } .lire-ailleurs a span { color:#a30005; }