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« La communauté LGBTQI+ est le fer de lance de la révolution iranienne- iels ne devraient pas être oublié-e-s. »

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Les manifestations ne sont pas seulement à propos du port du voile obligatoire, ou des droits des femmes cisgenre. Elles sont une lutte pour des droits humains essentiels, en particulier pour les droits et la sécurité de la communauté trans et queer tenue au silence.

Katayoun Jalilipour
23 décembre 2022
Traduit de l'anglais par @amessrs
magazine gal-dem

Avertissement au public : cet article inclut des mentions de violence sexuelle, d'homophobie et de transphobie

Des centaines de personnes se tiennent debout et lèvent le bras en l'air dans une vidéo prise au coeur des manifestations révolutionnaires iraniennes. La caméra tourne pour montrer une femme portant un bandana vert masquant son visage. Son message : « Je suis une femme trans, j'ai obtenu des chirurgies mais personne ne veut m'employer dans ce pays et l'on refuse de reconnaître ma valeur. Malgré cela, en tant qu'iranienne, je veux me battre pour reprendre mon pays ».

Depuis des mois maintenant, des centaines de milliers de maifestant-e-s descendent dans les rues à travers l'Iran, révoltes déclenchées par le meurtre brutal de Jina Amini, une femme kurde assassinée durant son incarcération par la police des mœurs de la République Islamique. D'après certaines sources, Amini avait été arrêtée pour « port inapproprié du voile en public ». Niloofar Hamedi et Elahe Mohammadi, les deux journalistes qui ont rapporté la nouvelle, sont actuellement détenues à la prison d'Evin à Téhéran et accusées d'espionnage, un crime qui peut leur valoir la peine de mort.

Cette révolution, toutefois, n'est pas seulement à propos du port du voile obligatoire. Ce n'est pas seulement une lutte pour les droits des femmes cisgenre. C'est un combat pour des droits humains essentiels, en particulier pour les droits et la sécurité de la communauté trans et queer, dont les voix ont été étouffées dans un pays qui criminalise les rapports sexuels entre personnes du même sexe, et la non-conformité dans le genre. C'est une lutte contre un régime théocrate et fasciste qui contrôle les faits et gestes de ses citoyens et punit celleux qui le questionnent.

Depuis sa mise en place en 1979, le régime iranien a instauré un contrôle sur le libre-arbitre et le choix de vie de ses citoyens. Cela a particulièrement affecté les populations de genres marginalisés, et a causé de nombreux morts, violences, et lois discriminatoires de la part de l'État comme de la société au grand large.

Comme à travers le reste du monde, les personnes trans font partie des populations les plus marginalisées d'Iran, très souvent rejeté-e-s par leur famille et la société, et faisant face à des lois oppressives : lois dont les effets s'aggravent lorsque l'on prend en compte les problématiques intersectionnelles de classisme, de validisme et de racisme. En 2021, un compte rendu du Health Care For Women International rapportait que 92% des femmes trans iraniennes subissent des violences verbales, et plus de 70% subissent des violences physiques. Les violences homophobes et transphobes continues ont poussé de nombreuses personnes LGBTIA+ iraniennes à migrer vers des pays voisins.

« Les LGBTQ d'Iran sont au cœur de cette révolution. Mais on ne les voit pas autant que les autres » nous explique Säye Skye, un rappeur et activiste iranien vivant à Berlin. Il a été forcé de quitter l'Iran peu après la sortie de son premier morceau en 2009, « Saye Yek Zane Irani » (Ombre d'une femme iranienne), un hit qui déclare haut et fort l'existence de la communauté queer en Iran, et qui a valu de nombreuses menaces de mort à Säye. « Tout le peuple iranien veut le même chose : la liberté », nous dit-il. « [Nous] vivons un moment crucial pendant lequel les gens mettent de côté leurs différence et se battent pour une cause commune ».

Malgré tout, l'image de la présence LGBTQI+ dans la révolution est majoritairement censurée par les médias mainstreams. Par exemple, le 15 octobre des sections de la prison d'Evin ont été incendiées, prison de notoriété publique pour ses prisonnier-e-s politiques et que l'on sait comprendre des sous-sols secrets (les « oubliettes ») utilisées exclusivement pour des prisonnier-e-s trans détenu-e-s dans des conditions inhumaines. Les chiffres exacts sont inconnus, mais au moins huit personnes sont mortes dans les flammes au centre pénitentier, et pourtant, on a très peu parlé de prisonnier-e-s trans et queer mis-e-s en danger.

À peine quelques semaines avant le meurtre de Jina, les activistes LGBTQI+ Sareh Sedighi Hamadani, 31 ans, et Elham Choubdar, 24 ans, étaient condamné-e-s à mort pour avoir pris la parole à propos des droits LGBTQI+. Le crime officiel : « semer la corruption sur terre » — une terminologie religieuse utilisée contre quiconque critique le gouvernement, un acte interprété par celui-ci comme « anti-Islam » et « anti-Dieu ». À part quelques organisations pour les droits de l'homme des personnes LGBTQI+, les médias — et le monde — sont restés silencieux.

En mai 2021, nous étions en deuil après le meurtre d'Alireza Fazeli Monfared, 20 ans, qui s'identifiait comme un homme gay non-binaire. Iel fut assassiné par un groupe d'hommes de sa famille, sur le compte de son orientation sexuelle et de son expression de genre. Les meurtriers sont encore en liberté d'après les dernières informations sur ce sujet.

En septembre, quelques jours après les manifestations qui ont suivi le meurtre de Jina, Nika Shakarami, 16 ans, a disparu alors qu'elle participait à une manifestation. On pense qu'elle a été assassinée par le Corps des gardiens de la révolution islamique. Désormais on scande le nom de Nika avec celui de Jina et d'au moins 63 autres enfants et adolescent-e-s tué-e-s par le CGRI depuis le début des manifestations. « Rien ne nous la ramènera, même si des milliers de gens scandent son nom », a déclaré la partenaire de Nika au magazine allemand Die Zeit dans une interview.

Plus récemment, la nouvelle a circulé que le 17 décembre, Raha Ajodani, une jeune femme transgenre et activiste des droits de l'homme, a été arrêtée pour activisme digital.

Depuis le début de la révolution, le CGRI a tué au moins 458 personnes : deux manifestants ont été exécutés, tandis que beaucoup d'autres encourent la peine de mort. D'après nos informations, cette violence est liée au genre.
À travers des témoignages anonymes, la CNN a dévoilé comment les forces de sécurité iraniennes utilisent le viol pour briser les manifestations, et l'on a constaté que les autorités « ciblent les hommes et les femmes différemment », tirant volontairement dans le visage, les seins et les parties génitales des femmes avec des flashball, d'après le Guardian.

« En tant que membres de la communauté LGBTQ+ iranienne, nous sommes marginalisées non pas seulement par le gouvernement, mais par la société toute entière et nos familles », nous explique Nima Yajam, une activiste de Toronto, Canada, qui a dû quitter l'école de médecine en Iran, après avoir reçu des menaces des autorités universitaires. C'est maintenant la tâche des militant-e-s à travers le monde, iel nous dit, d'être « la voix des personnes queer d'Iran, qui risquent des poursuites judiciaires voir la mort, pour le simple fait d'arborer leurs drapeaux. »

« C'est une révolution très intersectionnelle, pour la communauté LGBTQ+, les minorités ethniques et religieuses sont toutes concernées par cette lutte », ajoute Nima. « Ce sont des faits qui doivent être reconnus. »

Ces dernières semaines, toutefois, de nombreuses personnes LGBTQI+ iraniennes sont descendu-e-s dans les rues et prennent des photos en arborant des drapeaux des fiertés, des drapeaux trans, et des pancartes qui portent le slogan révolutionnaire : « Woman Life Freedom » ou des alternatives comme « Queer/trans Life Freedom ».

Certain-e-s sont pris-es en photo entrain de s'embrasser dans des lieux publics significatifs, comme le « Freedom Tower » de Téhéran, leurs visages floutés ou couverts par sécurité. Ce genre d'images sont inédites, et pour des iraniennes comme moi, sont des symboles monumentaux. La communauté LGBTQI+ iranienne est en train de définir une toute nouvelle génération de militant-e-s pour la liberté.

« Lorsqu'on parle de droits queer, on nous dit que ce n'est pas le bon moment, mais c'est exactement le moment et l'endroit pour faire nos revendications », nous explique Ozi Ozar, un-e des organisteur-ice de Woman* LIfe Freedom, un collectif berlinois. « Lorsqu'on avance aux côtés des Baloutches, des Azerbaijanais, des Kurdes et des Turcs, on se bat pour les personnes LGBTQIA+ de ces communautés aussi. » Ozi et moi espérons tout-es deux un jour pouvoir s'asseoir librement dans un restaurant en Iran, en tant que deux personnes queer et trans, pour manger des Chelow Kabab vegan.

« Parceque l'Iran est un pays qui était sous le joug d'une dictature qui a maintenu un apartheid basé sur le genre pendant des décennies, cela ne va pas changer d'un jour à l'autre et devenir un espace safe pour les personnes LGBTQ+ », nous dit Ozi. « C'est pour cela qu'il est essentiel que les militant-e-s LGBTQ+ ne cessent pas de lutter, et qu'iels doivent rester au premier plan ».

Pour beaucoup de personnes comme moi, c'était la toute première fois que nous avions réellement assimilé et ressenti la notion « d'espoir » en l'avenir. Pour la première fois depuis toujours, mon fil Instagram est rempli de militant-e-s et d'artistes iranien-ne-s trans et queer qui s'expriment sur nos droits. Je déborde d'espoir face à l'idée d'un futur trans et queer en Iran — pour qu'on puisse un jour retourner dans notre pays et vivre librement, comme on est. Dans toutes les révolutions et les mouvements sociaux menés par le peuple, l'espoir s'est toujours révélé être un outil puissant et la clé de la victoire. Ces manifestations sont pour les droits de l'homme, et incluent, crucialement, les droits LGBTQI+. Cela ne devrait pas être oublié.

Pétitions pour sauver les vies de Sareh et Elham. [29.12.22 La peine de mort a été annulée ! Nous nous battons désormais pour leur libération !].

Vous pouvez soutenir la Marche Internationale pour les Réfugié-e-s Queer du Moyen-Orient.

L'association Galop, basée au Royaume-Uni soutient les survivant-e-s LGBT+ de violences sexuelles, crime haineux, et violence conjugale. Leurs services incluent une ligne d'écoute et un chat en ligne, ainsi que des avocat-es et assistant-es sociales proposant conseils et soutien émotionnel.

NOTES POST-TRADUCTION collectif A MES SOEURS- Traduction queer internationale

  • Un MANIFESTE pour les droits à la vie des personnes Queer a été crée par des personnalités d'Iran et Afghanistan. Il se partage en 13 points. Il est en cours de traduction. A voir sur rangallery.com en farsi.
  • Armita Abbasi, queer juive, a été libérée de prison le 7/02 après plus d'une centaine de jours d'incarcération et de mobilisation. Alors que son procès s'est tenu le 28 janvier, elle avait participé à la grève de la faim du 2 janvier avec 14 autres personnes à la prison de Katchoï à Karaj, pour protester contre la torture, viols et harcèlements. Elle a été libérée avec plusieurs autres femmes, dont Yasaman Aryani, incarcérée depuis 2019 pour avoir, la tête nue, avoir distribué des fleurs dans le metro.
  • Le lien entre le soulèvement iranien et les résistances kurdes féministes est décrit dans l'audioblog L'actu des Oubliés, partie III. La mise en pratique du féminisme dans les luttes des Kurdes au Bajur et au Rojava sont inspirantes et contagieuses.

D'autres sources d'informations queer iraniennes :

www.6rang.org (ONG)
@queer.life.freedom VANCOUVER
@katayounjalilipour GRANDE-BRETAGNE
@ozi_ozar BERLIN
@nimayajam TORONTO
@nimania11

localement :
@feminists4jina.paris
@roja_paris

Contre la réforme des retraites, les lois Kasbarian, Darmanin et leur monde : mobilisation !

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Dans le contexte actuel de mobilisation et d'organisation contre des lois dégueulasses, on appelle à une déambulation festive samedi 4 mars à 19H à Croix de Chavaux à Montreuil.

Dans le contexte actuel de mobilisation et d'organisation contre des lois dégueulasses, on appelle à une déambulation festive samedi 4 mars à 19H à Croix de Chavaux à Montreuil.

On en a marre de la gentrification, des promoteurs immobiliers qui nous font galérer et payer nos loyers de plus en plus chers. On ne veut plus payer pour se loger, on veut squatter les maisons vides et ne plus se faire expulser. On veut profiter de nos vies et se rencontrer.

On en a marre de l'augmentation des prix et des gens qui se font des profits sur notre dos. On veut détruire ce monde marchand et ne plus devoir payer pour manger, se soigner ou s'amuser. On veut de l'entraide et du partage.

On en marre de s'imaginer travailler jusqu'à 64 ans (ou 60, 50, 40...) pour continuer à enrichir des patrons ; marre de se faire exploiter, de devoir se lever chaque matin pour pointer dans un atelier, un bureau, un commerce ; marre de devoir survivre avec le RSA, d'être traqué.e.s par la Caf et qu'on nous promette un avenir de travailleureuses bénévoles... C'est l'idée même de travail qui nous dégoûte. On veut choisir ce qu'on fait de nos vies et on veut s'auto-organiser.

On refuse une énième loi raciste à l'image de la loi Darmanin qui va faire galérer encore plus les personnes sans papiers. On en marre de voir des gens se faire arrêter, tabasser, enfermer dans des CRA, juste parce qu'ielles sont là et qu'ielles n'ont pas les bons papiers. On veut pouvoir circuler dans ce monde sans papiers ni frontières.

On en a marre aussi de devoir attendre que les centrales syndicales décident de où et quand on devrait manifester notre colère ! On veut prendre la rue, et la prendre maintenant !

Multiplions les initiatives autonomes, soyons inventi.fs.ves, créati.fs.ves, soyons nombreu.x.ses à leur montrer notre rage ! Grève, blocage, sabotage !

Soutien à la grève générale qui s'annonce !

Rendez-vous pour une déambulation festive :
SAMEDIMARS
À 19H À CROIX DE CHAVAUX
(SUR LA PLACE DU MARCHÉ)

Affiche de la déambulation

Soirée féministe à l'ACABane

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Soirée en mixité choisie à l'ACABANE jeudi 02/03 en préparation pour le 8/03 !

RDV le jeudi 02/03 à l'acabane, pour prendre un peu d'avance sur la semaine du 8 Mars avec une soirée en mixité choisie sans mecs cis pour une grève féministe 💥💥

Une garderie est prévue jusqu'à 00h, pour vous inscrire flashez le QR code.

Au programme :
à partir de 19h30 : table ronde (on vous annoncera les collectifs dans la semaine)
20h30 : On danse (playlist participative en story)
00h30 : l'acabane ferme ses portes pour les derniers métros <3

On aura de la nourriture mais pas d'alcool (même si tu peux en ramener) et des fanzines, donc prend du cash.
L'argent ira à une caisse de grève des travailleur·euses de St Denis, et pour nous aider à financer la mobilisation sur la campus (à commencer par nous rembourser de cette soirée 🤑)

Prix libre pour l'entrée, l'argent réuni ira à l'Acabane.

On a hâte de vous retrouver nombreux.ses 💥💅💥
Et l'agenda féministe :

AG de coordination interluttes de Montreuil le 5 mars !

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

AG de coordination interluttes à Montreuil - Dimanche 5 mars à 15h à la Maison Ouverte
Se coordonner, s'organiser entre luttes à Montreuil—retraites, loi Kasbarian (logement), loi Darmanin (immigration), loi sur l'assurance chômage, grèves féministes.

Dans le contexte du mouvement social contre la réforme des retraites, nous avons été un groupe de militant·es et habitant·es montreuillois·es à nous rassembler pour s'organiser à l'échelle de la ville. Ce nous est hétérogène, il rassemble des syndicalistes, des squatteureuses, des militant.es associatif·ves, autonomes et sûrement plein d'autres choses.

Cette assemblée de tiendra juste avant une semaine chargée de manifestations diverses : lundi 6 manifestation féministe de nuit, mardi 7 grève générale, mercredi 8 grève féministe, vendredi 10 fête de la grève à la Parole Errante organisée par Sud-Solidaire IDf, samedi 11 carnaval à Montreuil contre les expulsions.

De ce moment sont ressortis des besoins et des envies qui nous ont amené·es à cette proposition : une assemblée régulière pour se coordonner et s'organiser à l'échelle de Montreuil. On est parti·e du constat que trop souvent on s'éparpille, on perd nos forces à faire le lien entre 10 000 initiatives qui ne se parlent pas assez et n'en sont que moins vigoureuses, moins collectives. De la même manière, on connait pas forcément les luttes que les uns, les unes et les autres mènent localement à Montreuil ou sur des sujets spécifiques. La réforme des retraites centralise l'attention et rend compliquée les mobilisations autour par exemple de la loi Kasbarian (logement), Darmanin (immigration) et sur l'assurance chômage. Pour résoudre ces problèmes qu'on a relevé, le moment qu'on propose a entre autre pour but de :

Se coordonner : Avoir un moment où l'on se regroupe pour se mettre au courant, se transmettre les infos et les besoins qui concernent les luttes dans lesquelles nous sommes impliquées, les différentes lois en train de passer, les rendez-vous et initiatives en cours.

Et s'organiser : Grace à ce moment, se donner les moyens de se soutenir concrètement sur les luttes locales qui traversent Montreuil tout en mettant en commun notre énergie par rapport à la mobilisation plus générale sur les retraites et les autres lois en cours.

Ce serait aussi un cadre pour réfléchir et agir au-delà des grandes revendications syndicales (par exemple pour mettre en cause le travail et pas uniquement l'âge de départ à la retraite).

Un dernier truc à l'adresse des grévistes : on est plusieurs à habiter ou à s'organiser dans des lieux collectifs qui peuvent être utilisés pour soutenir la grève (espace d'organisation, soirée de soutien...), hésitez pas à passer pour ça !

LA PROCHAINE ASSEMBLÉE SE TIENDRA DIMANCHEMARS À 15H, À LA MAISON OUVERTE (17 RUE HOCHE) !

ON ESPÈRE S'Y RETROUVER NOMBREUX·SES !

À DIMANCHE !

Manif contre l'UDC le 18 mars à Genève

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Les 17 et 18 mars 2023 l'UDC tiendra son congrès national à Genève. Le comité du parti se réunira le 17 et le 18 c'est une “assemblée des délégués” qui est prévue. Parce qu'on refuse qu'il se déroule sans contestation, parce qu'on refuse les politiques dégueulasses de l'UDC, parce qu'on refuse les valeurs que ce parti véhicule et le monde qui l'accompagne, soyons nombreux.ses à la manif anti-UDC du 18 mars prochain à Genève : rendez-vous à 15h au parc des Cropettes !

Manif contre l'UDC

Les 17 et 18 mars 2023 l'UDC tiendra son congrès national à Genève. Le comité du parti se réunira le 17 et le 18 c'est une “assemblée des délégués” qui est prévue. Le 28 janvier dernier à Bülach se tenait la première assemblée de ce type pour l'année 2023. Au cours de ce rendez-vous, le “nouveau” programme du parti était présenté aux délégués. Entre 2019 et aujourd'hui nous avons traversé la crise du Covid (loin d'être terminée mais désormais largement niée), le début de la guerre en Ukraine avec des centaines de milliers d'exilées et la panique anti-woke qui a fait trembler la droite conservatrice en France et en Suisse (entre autre). S'ajoutent ainsi au programme de l'UDC : une proposition vague quant à l'auto-suffisance en terme d'énergie - par là il faut comprendre un retour en arrière important sur les déjà bien maigres avancées en terme d'énergies fossiles et de nucléaire - et l'ouverture d'une lutte“contre la”culture woke". Le reste du programme reprend les thèmes habituels, avec cette fois une attaque particulièrement brutale contre le droit à l'asile, que le parti propose tout simplement de supprimer.

Anti-UDC action

L'UDC, qui prétend défendre “le peuple”, n'a que du mépris pour tout ce qui n'est pas suisse, blanc, de classe moyenne-supérieure et de préférence masculin. Le parti conservateur défend les intérêts des propriétaires, du capital et de l'argent, mais s'en fout complètement de tous les gens qui galèrent, des mal-payé.exs, des sans-papiers ou sans-bons-papiers, des étudiant.exs précarisé.exs, des mal-logé.exs, des minorités raciales, religieuses et de genre, ainsi que des pauvres.

Côté salaires, l'UDC crache sans cesse sur les employé.exs et les revenus. En pleine pandémie, quand tout le monde applaudissait le soir au balcon, c'est eux qui voulaient faire baisser le salaire réel des infirmier.èrexs en refusant leur indexation sur l'inflation [1]. Quelques mois plus tard, c'est eux qui demandaient la baisse des salaires des employé.exs de la Ville de Genève [2]. C'est eux qui refusaient encore le salaire minimum à Genève, et qui ont récemment réussi à l'attaquer au niveau national [3].

Côté immigration, l'UDC ne se cache plus d'être un parti raciste, xénophobe et islamophobe, avec des attaques systématiques et répétées contre les personnes migrantes, racisées et/ou musulmanes. C'est eux qui étaient à l'origine de l'initiative raciste “pour le renvoi des étrangers criminels” [4], c'est eux qui ont lancé l'initiative islamophobe contre la construction de minarets en 2009 [5], c'est eux aussi qui défendaient l'initiative nationaliste et xénophobe “contre l'immigration de masse” en 2015 [6]. Et aujourd'hui, en campagne pour les élections fédérales, le parti réclame des centres fédéraux en dehors des frontières nationales pour dissuader et exclure le plus possible les demandeur.eusexs d'asile [7].

Côté “féminisme”, l'UDC n'a ni peur ni honte d'instrumentaliser cette thématique à des fins racistes, xénophobes et islamophobes. En 2021, le “féminisme” sauce UDC dissimulait à peine leurs intentions patriarcales et islamophobes lorsqu'ils ont défendu avec succès l'interdiction du port de la burka en Suisse [8] en se basant sur une rhétorique dégradante pour toutes les personnes musulmanes. De plus, selon ce parti, toutes les violences sexistes et sexuelles seraient perpétrées par des hommes noirs et racisés [9]. Pourtant l'UDC fait toujours bloc contre l'instauration du consentement dans la définition du viol [10]. La “défense” des femmes blanches ne fait que renforcer sa politique anti-migratoire : mais quand il s'agit de défendre concrètement les femmes précarisées il n'y a plus personne puisque l'UDC refuse toujours fermement l'égalité salariale dans le
s entreprises [11].

Du côté des personnes LGBTIQA+ aussi, les attaques sont constantes. En 2021, l'UDC s'opposait frontalement au mariage pour tous les couples, à la PMA [12] et à l'adoption d'enfants pour les couples homosexuels [13]. C'est eux qui s'opposaient au congé paternité et à son application aux couples lesbiens [14]. En 2018 le parti refusait même que l'homophobie soit pénalement répréhensible [15]. Cette année le parti part même en croisade contre le “wokisme” et “la terreur du genre” (sic) [16].

Montée générale de l'extrême-droite

Les attaques intensives et répétées de l'UDC sont le reflet de la montée en puissance de l'extrême-droite, tant sur le plan institutionnel que militant. Ça fait un bail que l'UDC et sa clique politique n'ont plus peur d'être ouvertement racistes, sexistes, homophobes, islamophobes et transphobes. Que ce soit en exposant des symboles nazis [17], en participant à des conférences d'extrême-droite [18], en défendant des groupes néonazis [19] ou en participant à leur création [20], les liens entre l'UDC et le militantisme d'extrême-droite sont flagrants [21].

Mais la montée générale de l'extrême-droite ne se fait pas que dans la rue mais aussi dans les urnes, y compris dans celles prétenduement protégées de la peste brune par la démocratie. La Pologne de Duda, la Hongrie de Orban, la Turquie d'Erdoğan, l'Israël de Netanyahu, les récents gouvernements suédois (Kristersson) et italiens (Meloni - Salvini), ou encore les USA et Brésil trumpistes et bolsonaristes, ne sont que les terribles exemples d'une droite dure et extrême qui gagne du terrain politique, médiatique et social, tout en faisant le jeu des Zemmour, Le Pen, Blocher, Freysinger et autres Nidegger.

L'UDC ne sera jamais bienvenu à Genève

L'UDC nous attaque sans cesse, attaque les personnes pauvres, racisées, migrantes, queer, de gauche. Ils attaquent sans cesse les acquis sociaux tout en défendant les riches, les patrons, la police [22], l'armée [23] et les lois sécuritaires [24]. L'UDC gagne du terrain en détruisant tout ce que nous défendons.

Pour faire face à ces attaques constantes et répétées, pour construire ensemble une réponse efficace et déterminée, pour entraver la menace constante du fascisme qui nous rattrape, soyons nombreux.ses à la manif anti-UDC le 18 mars prochain à Genève : 15h au parc des Cropettes.

Montrons-leur la réponse de celleux qui se font constamment attaquer
Montrons-leur notre résistance active face à la montée de l'extrême-droite
Montrons-leur qu'ils n'ont pas de place dans le monde que l'on construit

GENÈVE - 18 MARS 2023 - MANIF ANTI-UDC

Alliance “tout le monde déteste l'UDC
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[12] Procréation médicalement assistée