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Retour d'expérience autour du livre « Comment la police interroge et comment s'en défendre »

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Un an après la publication du livre « Comment la police interroge et comment s'en défendre », nous souhaitons revenir sur cette expérience et en faire un petit feed-back.

En juillet 2022, nous avons auto-édité 2 000 exemplaires du livre « Comment la police interroge et comment s'en défendre » en français. Un an plus tard, notre stock est presque vide et nous arrêtons donc les envois, tout en réfléchissant à une ré-impression. À cette occasion, nous avons souhaité revenir sur l'expérience qu'a été ce projet et transmettre nos réflexions à d'autres.

Le début du projet

L'idée du livre est née d'un constat : plutôt que de se défendre en refusant de faire des déclarations, trop de personnes tombent encore dans les pièges que la police tend au travers des interrogatoires. Les formations anti-répression des milieux anti-autoritaires se contentent souvent de présenter le silence face à la police comme une règle à suivre, sans prendre le temps d'expliquer en profondeur pourquoi le refus de parler est le meilleur bouclier lors d'une confrontation avec la police. Or, suivre une règle sociale sans l'avoir totalement comprise ou se l'être appropriée peut s'avérer difficile quand on affronte la pression que représente un ou plusieurs interrogatoires, accompagnés d'un jour, une semaine, un mois, une année de détention provisoire. Alors, pour pouvoir détailler comment se défendre au mieux et pourquoi, nous avons choisi de commencer par expliquer comment la police apprend à mener des interrogatoires, quelles stratégies existent et comment elles sont utilisées.

L'écriture

Avant le format « livre », ce contenu a été transmis pendant plusieurs années sous la forme d'ateliers. L'idée d'en faire un livre est venue avec le souhait de diffuser ce contenu plus largement et notamment en dehors de son milieu anarchiste natal. Le processus de rédaction a duré une année et demie et s'est fait en prenant appui sur plusieurs réflexions :

Accessibilité

Dès le début, nous avions une volonté forte de rendre notre contenu le plus accessible possible et ce critère a été un fil rouge dans les différentes étapes du projet :

    1. un texte aéré, augmenté d'exemples concrets, de citations et d'extraits de livres,
    2. une mise en page sobre favorisant l'idée du livre-outil,
    3. un champ lexical explicité, une écriture simple et directe qui ne s'adresse pas uniquement aux initié.é.x.s,
    4. jusqu'à une diffusion à prix libre et une version PDF librement disponible sur le net.
Un processus individuel ET collectif

Écrit par une seule personne, le livre est néanmoins le fruit du travail d'une bonne quinzaine de complices tout au long des différentes étapes : relectures et retours critiques, corrections, traductions, illustrations, mise en page, diffusion.

Une perspective large

Le livre a été écrit avec une perspective anarchiste assumée et transparente, critiquant la police dans son ensemble, en tant qu'institution sociale et gouvernementale. Toutefois, le livre a dès le début été pensé pour toucher des gens en dehors des milieux anarchistes et pour l'amener plus largement vers les différentes catégories sociales ciblées par la police. En cela, il a donc semblé logique de le faire relire par des personnes extérieures à ces milieux, pour en enrichir le contenu avec d'autres regards et des parcours différents.
Pour les relectures une attention a été portée à favoriser une certaine diversité. Des personnes de quatre pays différents l'ont relu, certaines ayant une très bonne connaissance du fonctionnement de la répression, d'autres n'en ayant pas du tout. Certaines personnes se sont concentrées sur un seul aspect spécifique (orthographe, est-ce que le texte est compréhensible par des personnes sans connaissance du système répression, comment se lit-il depuis la perspective d'une personne ayant déjà eu recours à justice, etc…)
Malgré toutes ces relectures, une erreur (au moins) s'est glissée dans le texte, concernant le moment où une personne prévenue avait accès au dossier d'enquête (c'est à dire dès le premier contact avec son avocat.e.x).

Un outil international

Quand on s'intéresse à comment les flics apprennent à mener des interrogatoires, on remarque vite que le contexte juridique importe peu à cette question. C'est aussi pour cette raison que nous avons voulu créer un livre-outil qui fasse sens dans différents pays et contextes juridiques. Ça tombe bien, dans le projet-evasions on adore se situer aux interconnexions entre zones linguistiques et géographiques. Depuis sa publication, nous avons eu des retours positifs sur son utilisation depuis des endroits comme la Turquie, le Maroc, la Serbie, le Danemark et bien plus encore.
Le livre a directement été écrit en français et en allemand. Une version anglaise est en cours d'édition et des traductions vers l'espagnol, l'italien et la darija marocaine sont en cours. D'autres propositions de traductions sont toujours le bienvenues = (evasions(AT)riseup.net)

L'impression

L'impression a été faite par une imprimerie autogérée du coin (mais on ne dévoilera pas de quel coin il s'agit) à 2 000 exemplaires en allemand et 2 000 exemplaires en français.

Le financement

À l'exception du graphisme réalisé par une seule personne, tout le travail autour du livre a été non-rémunéré. Grâce à une opportunité en or (littéralement), l'impression du livre a pu être financée par un fonds de soutien aux projets politiques. Nous avons donc eu la position confortable d'avoir déjà tous les frais remboursés lorsqu'on a commencé la diffusion du livre. C'est aussi cela qui nous a permis de le diffuser à prix libre. Et pour les librairies qui ne souhaitaient pas travailler avec un prix libre, nous vendions le livre au prix coûtant de son impression, soit 4 €, avec la seule demande qu'il ne soit pas revendu à plus de 6 €. Après déduction des frais postaux, les entrées de prix libre constituent donc un bénéfice réinjecté dans les autres initiatives du projet-evasions.

La diffusion

Diffuser un livre sans maison d'édition ni diffuseur constitue un véritable travail de fourmis. Démarcher les librairies, présenter le livre, expliquer pourquoi on souhaite fonctionner à prix libre, expliquer pourquoi on n'a pas de compte bancaire où nous verser l'argent, faire les envois, trouver des punk-post… Tout ça prend énormément de temps.
Environ un tiers des livres en français a été diffusé à travers des librairies (et un musée). Un autre tiers est parti dans des infokiosques, fanzinothèques, tables de presse et groupes antirep. Le dernier tiers est parti soit en commande directe depuis le site web, soit à travers les stands du projet-evasions à l'occasion de différents évènements.

Pour pouvoir le diffuser plus largement (et donc toucher un public le plus large possible) nous avons pourvu le livre d'un numéro ISBN, porte d'entrée vers le « grand public » selon nos croyances. Pourtant, on n'a pas assez creusé cette thématique pour que ce soit réellement utile. Si nous l'avions fait, nous aurions su que la porte d'entrée, c'est surtout de mettre le numéro ISBN sous forme de code-barres sur le livre, ce qu'on n'a pas fait… En plus de ça, nous n'avons finalement jamais pris le temps de l'enregistrer dans la base de données utilisée par la majorité des librairies. En outre, une grande déception a été d'apprendre que très peu de bibliothèques publiques acceptent des livres auto-édités.

N'ayant pour l'instant pas de présence sur les réseaux a-sociaux, nous nous sommes donc « contenté·e·x·s » d'annoncer le lancement à travers les sites camarades du réseau mutu (reseaumutu.info). La suite s'est beaucoup faite par bouche-à-oreille et ce fut au final largement suffisant.

Et maintenant ?

Pour l'instant la version française, c'est fini !
Nous arrêtons ici la diffusion et nous gardons quelques exemplaires de livres en stock pour nos futurs ateliers. La version PDF est, elle, toujours librement disponible. La demande étant toujours là, nous avons d'abord hésité à nous relancer nous-mêmes dans une réimpression et continuer la diffusion en auto-édition, ce qui nous aurait permis de rester proches de notre envie d'indépendance. Mais vu la masse de travail que cela représente, on pense plutôt se tourner vers l'une ou l'autre des excellentes maisons d'édition émanant de l'univers militant (avis aux maisons d'éditions qui nous lisent, n'hésitez pas à prendre contact avec nous). Nous pourrons ainsi, de notre côté, nous concentrer sur la version allemande, les traductions et diffusions dans les autres zones linguistiques, et surtout de nouveaux projets enthousiasmants. On espère aussi atteindre un public encore plus large à travers le réseau de librairies du futur diffuseur, et outiller ainsi plein de personnes pour qu'elles puissent se protéger au mieux dans une situation d'interrogatoire.

Pour finir sur une bonne nouvelle, nous avons le plaisir d'annoncer qu'une version audio du livre, à partir d'une lecture enregistrée, sera bientôt disponible. Plus d'infos suivront sur le site du projet-evasions.

On continue avec intérêt à lire vos propres retours et feedback après lecture du livre. C'est très instructif et motivant.

Prenez-soin de vous et n'oubliez pas que même si les chats pouvaient parler aux flics, ils ne le feraient pas.

Manifestation face à l'application de la loi Kasbarian !

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

L'État préfère des bâtiments vides et des personnes sans logement à des loyers impayés. Nous c'est l'inverse. On compte bien résister, et lutter pour préserver nos lieux de vie !
On appelle donc à une manifestation le dimanche 17/09 à midi à la place de la République à Montreuil.

La loi Kasbarian-Bergé est passée cet été. C'est une énième loi pour renforcer la guerre aux pauvres et réprimer toute nos possibilités d'habiter en ville. Elle permet d'expulser les locataires précaires et cherche à faire disparaître les squats et l'auto-organisation qu'ils permettent.

Après l'expulsion démesurée du squat de la Baudrière il y a deux semaines, les Roseaux 🌾, squat du bas Montreuil, font les frais de cette nouvelle loi. La veille de leur première audience au tribunal, un arrêté préfectoral ramené par les flics leur annoncait qu'ils et elles avaient sept jours avant d'être expulsables.

L'État préfère des bâtiments vides et des personnes sans logement à des loyers impayés. Nous c'est l'inverse. On compte bien résister, et lutter pour préserver nos lieux de vie !

On appelle donc à une manifestation le dimanche 17/09 à midi à la place de la République à Montreuil.

🍽️On se retrouvera après à la Maison Ouverte (17 rue Hoche à Montreuil) pour une cantine !

Présentation de Casse-dalle de Jennifer have à la librairie Le Monte en l'air

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Jennifer Have, autrice et les éditions du bout de la ville présenteront Casse dalle, roman noir et social à la librairie Le monte en l'air, 2 Rue de la Mare, 75020 Paris Jeudi 14 septembre, 19h30

« Les deux enquêteurs poursuivirent leurs investigations dans l'abattoir sans prêter attention aux carcasses qui pen daient aux rails du plafond. Decock somma le premier ouvrier qu'il croisa d'arrêter la chaîne, mais Salazar s'y opposa avec sa rudesse habituelle. “Qu'est-ce qu'il a, le gros ? Il a des choses à se reprocher ? On les connaît, les gars des abattoirs, ça sniffe et ça se biture au réveil.” Le visage en feu, Salazar caressa le manche de son couteau de boucherie qui pendait à sa ceinture. Les poulets, ça valait bien les cochons de patrons... » Alors qu'elle fait la tournée des supermarchés dans les Ardennes, la star déchue d'un show télé culinaire tombe sur une bande d'ouvriers et d'ouvrières au chômage qui occupent leur abattoir laissé à l'abandon par le patron. Dans ce futur proche à peine dystopique, les aides sociales n'existent plus, manger de la viande est has been et les pauvres ont la grosse dalle. Une aventure collective hallucinée, un roman noir et jouissif : jusqu'où ira la vengeance sociale ?

Jennifer Have a grandi dans les Ardennes. Depuis quinze ans, elle écrit des séries pour la télévision. Casse-dalle est son premier roman.

« La crainte avec ce genre de bouquins qui s'enfoncent dans le noir à la ­vitesse d'un lombric fuyant une taupe c'est qu'une malencontreuse lueur d'espoir ne vienne gâcher la robuste noirceur de la descente, mais Jennifer Have ne mange pas de ce pain là et c'est sur l'abîme que s'ouvre le point final de Casse-Dalle. »
Patrick Raynal

« C'est mortellement hilarant, cruel et mordant, un coup de hachoir dans la société. »
Festival international du film grolandais de Toulouse 2023

« Un premier roman noir qui effraie et réjouit à la fois. »
Le Canard enchaîné

https://montenlair.fr/

leseditionsduboutdelaville.com/

15 septembre / Soirée de soutien à la Legal Team Antiraciste !

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Soirée de soutien à la Legal Team Antiraciste organisée par La Générale, avec table ronde, performance, lecture, concert, et DJset.

La Générale organise une soirée de soutien à la Legal Team Antiraciste, le vendredi 15 septembre.

  • De 17h30 à 2h
  • Buvette et restauration sur place (CB & cash)
  • Entrée à prix libre mais conseillé : 7-12 euros ! (cash)
  • Pour s'y rendre : 39, rue Gassendi, 14e arr. / Paris

// PROGRAMME //

  • 17h30 : Ouverture des portes
  • 18h - 19h15 / PERFORMANCE / « ZAD à tout faire » (durée 1h15).
    « La ZAD à tout faire » est un récit farceur, poétique et fabuleux sur l'aménagement de la vie, la verticalité et les manières que nous avons de nous en échapper. Ce pansori parle (et chante) librement la Zad et mille autres, passées, présentes et à venir.
    Textes et voix Captain Frog. Musique, guitare, banjo, machines et voix, Pierre Le Houerou.
  • 19h15 : Lecture de texte par Margot Mourrier, actuellement en résidence à La Générale avec Anne-Cécile Devellis pour le projet « Récidives ».
  • 19h30-21h30 / Table ronde - Lutter contre la répression : état des lieux, stratégies et transmission.
    AVEC : Jérôme Karsenti, avocat anticorruption et avocat d'Anticor. Omer Mas Capitolin, fondateur de la Maison Communautaire pour un Développement Solidaire (MCDS) - territoire 20e arrondissement. Loic Geffrotin, du Comité d'Action Interprofessionnel et Intergénerationel d'Issy les moulineaux (CAIII)*. Modératrice : Marie Yan.
    En l'espace de quelques mois, la répression, qu'elle soit administrative ou policière s'est abattue publiquement sur des luttes capitales pour notre époque : mouvement écologiste d'action directe, lutte contre la corruption, révoltes et manifestations contre les violences policières et le racisme systémique. Que faire face à un déploiement sur plusieurs fronts des outils de répression étatiques ? Quels outils légaux leur opposer ? Quelles pratiques militantes faire circuler ? Comment organiser la solidarité ?
  • 23h / CONCERT (durée 40 min) / « SÜEÜR ».
    La musique de « SÜEÜR » mêle les ambiances sombres du post-punk aux textes ciselés du rap.
  • 00h - 2h / DJset / Pierre Lapprand.
    Pierre Lapprand est saxophoniste, compositeur et improvisateur.

* Le CAIII regroupe des individus qui se sont rencontrés en mars et avril derniers, en soutien à la grève et au blocage de l'incinérateur (« tiru ») d'Issy les moulineaux (92). Nous avons connu la repression policière et judiciaire au cours de cette mobilisation. La mort de Nahel a provoqué un soulèvement de la jeunesse. Nous avons participé aux manifestations contre la violence policière, et aux procès des émeutiers. Nous avons essayé de rendre compte régulièrement du nouveau climat social tout au long de l'été dans des communiqués diffusés dans les réseaux sociaux militants parisiens.

Élancourt : « C'est la voiture de police qui l'a percuté »

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Il s'appelle Sefa, il n'a que 16 ans et il est dans un état désespéré. À Élancourt en banlieue parisienne le 6 septembre, l'adolescent était en moto lorsqu'il a été pris en chasse par une voiture de police. Un deuxième véhicule de police s'est mis sur son chemin et l'a percuté. Article publié initialement par Contre-attaque

Très gravement blessé, il a été hospitalisé et se trouve en état de mort cérébrale. Deux policiers conducteurs ont été placés en garde à vue, avant d'être relâchés. En attendant, la violente compagnie CRS8 a été déployée dans la ville, une violence supplémentaire.

L'avocat de la famille, Yassine Bouzrou, expliquait : « Nous avons la certitude que la voiture de police a percuté la moto ». Un témoin direct confirmait à la presse : « J'ai vu que c'était la voiture de police qui l'a percuté ». Plusieurs caméras de surveillance sont sur les lieux. Les proches demandent à les consulter. Sont-elles « tombées en panne », comme cela arrive souvent en cas de violences policières ?

Pour rappel, les policiers ne peuvent engager une course-poursuite que pour les délits les plus graves. Et pas pour des refus d'obtempérer, qui sont exclus des consignes officielles. Les agents disent avoir poursuivi le jeune homme parce qu'il n'avait pas son casque. Justification encore plus absurde : on ne fonce pas sur une personne qui est particulièrement exposée car non protégée.

Jeudi 13 avril à Paris, trois adolescents sur un scooter étaient percutés par une voiture de police. Une jeune fille de 17 ans avait été placée dans le coma et un jeune de 14 ans était hospitalisé dans un état grave. Les policiers avaient ouvert leur portière pour déstabiliser le scooter. Grâce aux images, trois policiers avaient été mis à pied.

Cette technique nommée « parechoquage », percuter une personne pour l'arrêter, est réclamée par les syndicats policiers. Eric Zemmour avait aussi déclaré : « Je suis favorable à ce que les Anglais font depuis quelques mois, c'est-à-dire ce qu'ils appellent le contact tactique ».

En attendant, c'est le deuxième mineur tué par la police en 2 mois, après Nahel au début de l'été. Et sans révolte, ce drame risque d'être malheureusement vite oublié.

Article repris sur Contre-attaque