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En février, au café-librairie Michèle Firk

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Programme des événements du café librairie Michèle Firk à la Parole Errante, lieu autogéré de discussions, d'organisations, d'événements solidaires politiques, artistiques, sociaux, à l'avenir incertain depuis 2016 suspendu aux décisions du Conseil Départemental du 93, propriétaire des locaux.

Michèle Firk s'est refait une beauté en janvier, nous avons rangé et vernis toutes les étagères. Elle est désormais prête à vous accueillir pour de nouvelles aventures. En février, il fait froid, mais n'oublions pas que le printemps n'est pas loin ! En attendant les crocus, les primevères et la révolution, nous vous proposons une programmation éclectique entre féminisme italien, féminisme noire en musique, récit d'une overdose et critique de la normalisation et du contrôle des institutions soignantes. Et pour couronner le tout, Michèle Firk et les Ateliers des Désaxé.es qui y sont accueillis depuis désormais 8 ans, vous ont programmé une journée pleine de festivités le 11 février.

31 janvier : Ecoute de la pièce sonore À cœurs vaillants (on dirait l'aurore) en présence de Muriel Combes

À cœurs vaillants (on dirait l'aurore)
Une pièce sonore de Muriel Combes, 2005
Durée : 150mn

À l'origine de cette pièce sonore, écrite pendant l'année 2005, il y avait eu une blessure sentimentale, intime autant que très banale, mais vécue au sein d'un milieu qui ne l'était pas, un milieu de personnes qui se vivaient comme aspirant à faire advenir un autre monde. Cette blessure avait initié un questionnement, puis un désir de partager ces questions et quelques débuts de réponses quant à ce qu'il pourrait en être de l'amour et du communisme, ou dit autrement, de ce que cela fait à l'amour d'être pensé dans sa relation à la politique. Il y avait aussi la fatigue d'un certain type d'écriture, que l'on pourrait dire universitaire, et un désir de donner néanmoins à entendre certaines choses écrites, endormies dans des livres, comme si des amis nous parlaient au creux de l'oreille ou du cœur. Ecrite comme une série de conversations, de dialogues philosophiques élaborés à partir de lectures dont des citations ponctuent les dialogues, cette pièce sonore, qui doit beaucoup au montage, a été gravée sur CD et a circulé de manière confidentielle, surtout au sein de son milieu d'origine. Les lectrices et les lecteurs qui lui ont prêté leur voix sont pour la plupart non-professionnels.

Après une écoute intégrale de la pièce, nous prendrons le temps de la mettre en discussion et de chercher ses éventuels échos dans le contemporain.

1er février : Présentation de Nous crachons sur Hegel de Carla Lonzi, en présence de ses traductrices

Nous avons le plaisir de vous y inviter à une présentation de Nous crachons sur Hegel de Carla Lonzi. Une traduction française, réalisée par Patrizia Atzei et Muriel Combes, vient tout juste d'être publiée aux éditions Nous. Nous aurons le plaisir de recevoir les traductrices, qui nous parleront de la puissance de ce texte.

Présentation des éditions Nous :
Livre culte du féminisme italien, Nous crachons sur Hegel, ici traduit intégralement pour la première fois, expose et concentre en six textes la pensée du féminisme de Carla Lonzi. Tenant à la fois du texte d'intervention, de l'essai et du manifeste, c'est un repère décisif dans l'histoire du féminisme radical.

Le féminisme n'est pas pour Carla Lonzi une idée, une théorie, ni même un champ de revendications spécifiques. Il s'agit d'une vision radicalement nouvelle, à distance du monde masculin, de ses valeurs, de sa « culture ». Le féminisme devient alors élaboration de pensées, de pratiques et d'expériences autonomes, ce qui donne corps à ce « sujet imprévu » que les systèmes de pensée totalisants (dont Hegel est l'emblème) ne pourront jamais intégrer — fût-ce dans leurs déclinaisons marxistes et révolutionnaires. D'une grande puissance et liberté, la voix polémique de Carla Lonzi n'a rien perdu de son actualité, de son tranchant. L'autorisation que l'on se donne à se penser, à exister et à désirer indépendamment de la validation patriarcale, la réappropriation du corps et de la sexualité, le refus de la culture faite par les hommes pour les hommes, sont autant d'enjeux qui résonnent avec les féminismes d'aujourd'hui.

8 février : Rencontre autour du livre Vomir de Simon Arbez, publié aux éditions Le Sabot, en présence de l'auteur.

Lecture et discussion.
Vomir est le témoignage d'un jeune homme ayant survécu à une prise mortelle de drogues. Sous forme de journal intime, il nous plonge dans les semaines qui suivent cet évènement. La rencontre entre l'autodestruction et les espaces du soin devient le cadre propice à des réflexions politiques et poétiques.

11 février : Soirée de soutien aux Ateliers Désaxé.e.s et au café-librairie Michèle Firk et fête de la grève

L'atelier des Desaxé.e.s, c'est un espace-temps accueilli par la Librairie Michèle Firk et la Parole Errante depuis 2015 pour discuter et déconstruire la psychiatrie, la psychanalyse, parler des violences institutionnelles, repenser le soin, rencontrer ceux et celles qui le pensent et le vivent au quotidien :

...des soigné.e.s-soignant.e.s, militant.e.s ou pas, des auteur.e.s, écrivain.e.s, réalisateurs, réalisatrices, adhérent.e.s des GEMs, des groupes d'auto-support, des psys, des anti-psys, des poètes et poétesses...une âme, deux âmes, des collectifs d'âmes...

Venez donc fêter avec nous cet anniversaire, ce sera l'occasion de se retrouver après cette journée de manifestation, reparler, s'organiser, tramer encore et encore ensemble et bien sûr danser jusqu'au cœur de la nuit (minuit pile) !

Une partie de l'argent récolté ira en soutien aux camarades grévistes.

AU PROGRAMME
  • Ouverture des portes à 14h avec friperie, livres de la librairie et bouquins à prix libre tout au long de l'évènement !
  • Garderie de manif des 13h : confiez nous vos enfants pendant que vous battez le pavé ! Ils seront follement divertis, amusés, reposés a l'aide de craies, de grandes fresques, de lectures douces et foot endiablés.
  • 17h30 et 19h « performance 51 » par le collectif MOUVEMENT(s) _ projet qui tire sa source d'une collecte collaborative menée en 2022 à la maison d'arrêt des femmes de Fleury-Mérogis : femmes détenues, autrices et artistes y explorent les techniques de soin et d'auto-soin qui s'élaborent et circulent à l'intérieur des murs.
    Le collectif artistique MOUVEMENT(s), composé par les soigné·e·s et les soignantes de l'hôpital psychiatrique Robert Ballanger, est invité à y répondre par la danse, le chant ou par l'apport de leurs propres récits. En connectant ces histoires de vie multiples, le projet permet l'élaboration d'une cartographie subjective des liens entre soin, contrôle et résistance.
    Entrée libre sur inscription à cette adresse : contact(at)blackcut.net
  • 19h30 Apéro / discussion
  • 20h repas à prix libre concocté par la cantine des Femmes battantes
  • Concert à partir de 21h :
    Éléments du décor // duo contrebasse et paroles from Lille
    THHarm // entre électro acoustique et no wave https://thharm.bandcamp.com/ (Montreuil)
    Set de DJ Meuleuse sans boite à rythmes (Bruxelles, Belgique)

Fermeture des portes à minuit !

Pour une tenir une friperie à prix libre et solidaire, nous lançons un grand appel à dons ! Nous collectons les vêtements dont vous voudrez bien nous faire don (propres et en bon état) à la librairie durant ses horaires d'ouverture.

17 février : Rencontre avec Josep Rafanell i Orra pour la réédition de En finir avec le capitalisme thérapeutique aux Editions Météores.

C'est avec joie que nous vous invitons à une discussion autour du livre En finir avec le capitalisme thérapeutique, paru aux toutes jeunes éditions Météores, avec son auteur, Josep Rafanell i Orra.

D'après la présentation des éditeurs :
Plus de dix ans après la première édition le constat reste le même : les institutions poursuivent tant bien que mal leur travail de normalisation et de contrôle, même si elles n'en restent pas moins, mais de plus en plus rarement, des lieux d'hospitalité.
Aux frontières de la psychiatrie et des univers de l'assistance sociale, comment contribuer à la résurgence de formes d'entraide et de coopération  ? Comment cultiver des milieux de vie contre l'ordre brutal de la négligence qui prétend nous gouverner ? Qu'en est-il des fabriques d'alliances entre lutte et guérison ?

19 février : Rencontre avec Nicole Mitchell

Nous avons le plaisir de recevoir Nicole Mitchell, flutiste membre de l'Association for the Advancement of Creative Musicians (AACM), qui viendra nous présenter son ouvrage Mandorla Letters. Il y sera question d'afrofuturisme et d'émancipation politique depuis la pratique artistique.
Nicole Mitchell s'exprimera en anglais, son intervention sera traduite simultanément en français.

Traduction de la présentation des éditeurs :
Mémoire afrofuturiste sur le jazz, la collaboration et la recherche du bien commun.
Entre mémoire, manifeste et roman d'anticipation Noir, The Mandorla letters explore les injustices, l'héritage musical du jazz, la création musicale et la coopération inter-culturelle afin de servir de guide vers une société alternative qui brise la binarité, les hiérarchies et l'idée occidentale du progrès. Tout en rendant hommage aux artistes qui nous inspirent, Mitchell ouvre des voies de prolifération artistique inhérentes à la survie collective sur cette planète.

Le café librairie Michèle Firk est une librairie et un café.
Au 9 rue François Debergue à Montreuil, métro croix de Chavaux, il est ouvert du mercredi au samedi, de 14h à 19h.
On y trouve des romans, des tracts, des revues, des essais et des bandes dessinées. L'occasion se mélange au neuf et les petits éditeurs y ont une bonne place. On n'y trouve pas tout ce qui sort, mais un peu de tout ce qui nous intéresse. « Nous », c'est la dizaine de cafetiers-libraires organisée en association pour créer un lieu hybride ouvert sur la ville. On y vient pour farfouiller, bouquiner, boire un café ou une bière, participer à une discussion autour d'un livre ou d'une lutte.
On est aussi sur Facebook, Twitter et Insta.

Les tentacules de l'État nous enserrent / Résistons Ensemble no 209

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Bulletin no 209 du 08 février 2022, du réseau Résistons Ensemble. Formé en 2002, Résistons Ensemble a pour but d'informer, de briser l'isolement des victimes des violences policières et sécuritaires et de contribuer à leur auto organisation.

Bonjour,
Le bulletin no 209 du 08 février 2022, du petit journal mobile recto-verso A4 « RESISTONS ENSEMBLE » du réseau contre les violences policières et sécuritaires est sorti. Il est destiné à être photocopié et à être diffusé localement, si le journal vous plaît. Vous êtes invitEes à participer à son élaboration, à sa rédaction, à se joindre à l'équipe de rédaction. Nous attendons vos contributions, propositions, critiques ...
À bientôt.
L'équipe de rédaction
Lire l'intégralité et télécharger ce bulletin mis en page au format pdf.





Les tentacules de l'État nous enserrent
Il y a eu les fameuses amendes de 135 euros qui pleuvaient pendant le confinement visant, pour l'essentiel, les jeunes des quartiers populaires et leur familles sous prétexte de non respect des « règles sanitaires ».
C'était déjà un petit bonheur policier : pas de procès, pas de défense, on se défoule directement dans les cités. Cette expérience a ouvert la voie à son élargissement à toute la population laborieuse. Avec la loi LOPMI de l'année dernière, le pouvoir a mis en action une tentacule de plus : l'ADF, amende délictuelle forfaitaire, pouvant aller jusqu'à 3000 euros, également délivrée sans contrôle judiciaire par les policiers et inscrite au casier judiciaire.
La loi « séparatisme » adoptée en 2021, a également ouvert un nouveau champ de répression.
Présentée comme une défense de la République contre les imams qui auraient attaqué la laïcité, ceux qui la dénonçaient ont été qualifiés « d'islamo-gauchistes », mais derrière ce rideau de fumée puant Macron et Co. visaient plus large.
En réalité, comme l'explique un article de Médiapart, c'est la « désobéissance civile » qui est visée. Un exemple : la Préfecture du Nord s'attaque à une association loi 1901 qui a osé louer ses salles au collectif NADA, en lutte contre l'agrandissement de l'Aéroport de Lille. D'autres exemples prouvent que c'est bien ce mode d'action par nature pacifique des écologistes radicaux qui est visé. La colonne vertébrale de la loi est le CER, contrat d'engagement républicain. Ceux qui ne le respecteraient pas seront privés de subventions et de la possibilité de porter plainte contre l'État et des entreprises privées. Si la loi « séparatisme » était déjà appliquée, le procès Médiator contre Servier et le procès contre l'État pour non-respect du climat, intenté par Greenpeace, n'auraient pas existé. Le décret d'application de la loi va même plus loin en assimilant le non respect du CER à des possibles actions terroristes.
Pour le moment le pouvoir n'a pas abattu toutes ses cartes. Mais méfions-nous et souvenons-nous. Le fichage ADN a d'abord été présenté comme visant exclusivement les pédophiles. Par cet argument, le pouvoir a fait taire tous les opposants qui craignaient son extension. Mais ce fichage a bien été étendu aux grévistes qui occupaient leur usine, aujourd'hui le refus de prélèvement ADN lors d'une simple garde à vue est considéré comme un délit punissable de prison.
Avec la loi « séparatisme » l'État rajoute une nouvelle tentacule de répression à son arsenal. Elle est financière et extra-judiciaire. Elle va enrichir les outils répressifs en préparation : la loi Darmarin contre l'immigration, la loi anti-squat, anti-locataires et l'énorme dispositif répressif prévu pour les JO 2024.
Seul le raz-de-marée qui se lève contre l'avenir de misère que Macron nous prépare pourra arracher toutes les tentacules de cet État répressif.




au sommaire

> Les tentacules de l'État nous enserrent

> [ C H R O N I Q U E D E L ' A R B I T R A I R E ]
Le pouvoir a-t-il peur de sa propre police ?
L'État a une peur panique des jeunes qui se mobilisent contre la loi sur les retraites
Qu'on se le dise : à l'Éducation nationale, la violence est managériale
La police a encore tiré et tué
Arrêtés anti-bruit pour faire cesser les cris de la lutte place de la République
Le traitement judiciaire des violences policières
« La possibilité des dominations »
La police mutile
« Français·e·s – Immigré·e·s : même Macron, même combat ! »
Les caméras de surveillance secrètes de la police

> [ A G I R ]
Vincenzo Vecchi

Soirée d'inauguration de l'Acabane

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Rendez-vous vendredi 10 février à l'Acabane sur le campus Condorcet à Aubervilliers à partir de 16h30 !

Affiche de l'événement

Au programme :

  • 16h30-18h : atelier antirep
  • 18h-21h : prises de paroles de nombreux collectifs
  • 21h : Soirée/Concert/DJset

Pour s'y rendre :
Sur la ligne de métro 12, à l'arrêt Front Populaire. Emprunter le cours des Humanités, puis la rue Waldeck Rochet. Tourner à gauche sur la rue Germaine Tillion, avant de reprendre à droite sur le cours des humanités jusqu'à la cabane en bois.

En image :

Plan d'accès à l'Acabane sur le campus Condorcet

L'ACABane kesako

Un lieu obtenu par la lutte politique...
Après deux ans sur le Campus Condorcet durant lesquels différents collectifs demandaient l'obtention d'un espace autogéré, c'est l'occupation de l'Espace Associatif et Culturel du campus qui a précipité la création de l'ACABane. La brutalité de la répression a choqué l'ensemble du monde militant comme de la communauté universitaire, et la mobilisation a fait céder la direction du campus qui se montrait jusqu'alors sourde à toutes revendications : nous avons obtenu un lieu ouvert à toustes !

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...POUR LA LUTTE POLITIQUE

L'ACABane veut être un lieu ouvert, politique et autogéré depuis lequel organiser nos luttes.
Il s'agit d'abord de se réapproprier le Campus Condorcet, pensé contre les étudiant·e·s et la mobilisation.

L'ACABane est un lieu où se poser, se retrouver et tisser des liens contre l'austérité assumée de ce campus !
C'est aussi un lieu d'où préparer la riposte politique dans un contexte où les casses sociales s'enchaînent (chômage, retraites, loi anti-squat, Trouve ton Master...).

Nous espérons que l'ACABane sera un lieu où faire se rencontrer nos luttes, et avancer collectivement.

Tous les comportements oppressifs sont bannis, et la vigilance collective est sur ce point notre meilleure alliée.

Les AG et différents événements seront annoncés sur instagram (@acabane_condorcet) et twitter (@acabane_epcc)

La mobilisation contre nos attentes

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Comme toujours, nous abordons une nouvelle lutte avec nos attentes. Pas tant nos espoirs que nos repères, nos idées a priori sur la manière dont ça va ou ça devrait se passer, à partir de notre expérience des luttes passées. Et comme toujours, ça tombe à côté.

C'est forcément frustrant mais il faut bien faire avec. Nous avons besoin de ces attentes : notre expérience, augmentée parfois de l'analyse des luttes historiques qui ont précédé les nôtres, tout cela nous offre les points de repère qui nous guident au jour le jour. Mais les luttes se suivent et ne se ressemblent pas. On se souvient du plantage de tout le milieu militant face au surgissement des Gilets jaunes en 2018 ; mais en 2005 déjà, quand les quartiers populaires se sont embrasés, très peu en ont saisi la portée. Cela ne veut pas dire que le passé ne peut pas éclairer le présent, mais plutôt qu'il ne permet pas de décrire intégralement, et encore moins de le prédire. On ne peut pas réduire l'analyse à la transposition d'anciens schémas, ni réduire la stratégie à la répétition d'anciennes recettes.

Pour en venir à la mobilisation actuelle contre la réforme de retraites, tout le monde l'aura noté : les manifestations des 19 et 31 janvier ont été très nombreuses et extrêmement massives, exprimant un rejet profond et largement partagé de la réforme par la population. Ce succès traduit aussi une colère plus globale dans un contexte de forte inflation, quand de nouveaux sacrifices sont demandés aux plus pauvres et précaires tandis que les profits explosent. Mais en dehors de ces manifestations appelées par l'intersyndicale nationale, et sans doute contre certaines de nos attentes, il n'y a que très peu de mobilisation : sauf dans quelque secteurs (raffineries, docks) le nombre de grévistes a reculé entre le 19 et le 31, et globalement les grévistes ne participent pas aux AG – quelle déception, alors que cette fois-ci nous étions prêt·es !

Il semble bien qu'aux yeux de l'écrasante majorité, jusqu'ici les centrales syndicales font le job. Elles ont permis des manifestations record et posent de nouvelles journées : à quoi bon vouloir faire plus ? Pour la plupart des salarié·es opposé·es à la réforme, ce sont pour l'instant ces journées qui permettent de signifier le rejet le plus massif et les manifestations sont activement investies, comme en témoigne la floraison de pancartes et banderole artisanales dans les cortèges. Après tout, penser que les grosses manifestations peuvent peser politiquement, ce n'est pas absurde : c'est ce qui s'est passé récemment avec les Gilets jaunes.

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Solidarité avec le camarade incarcéré en détention provisoire

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Une trentaine de personnes ont été arrêtées lors de la manifestation massive du 31 janvier, malheureusement trop calme dans l'ensemble malgré quelques affrontements avec les flics et quelques casses. Une grande partie des interpellés ont vu leurs GAV prolongées et il y a eu plusieurs déferrements les 2 et 3 février.

A bas la justice !
Solidarité avec ceux et celles sur lesquels elle s'abat

Une trentaine de personnes ont été arrêtées lors de la manifestation massive du 31 janvier, malheureusement trop calme dans l'ensemble malgré quelques affrontements avec les flics et quelques casses. Une grande partie des interpellés ont vu leurs GAV prolongées et il y a eu plusieurs déferrements les 2 et 3 février ; des amendes ont plu (mises directement par le Procureur grâce au nouveau dispositif qui le lui permet) ; deux arrêtés sont passés en comparution immédiate et ont refusé d'être jugés le jour même. L'un des deux, arrêté pendant la manifestation un peu avant Montparnasse au cours d'une charge policière, avait pour chef d'inculpation « jet de projectile sur PDAP sans ITT » (attention ! masqué par un FFP2 !). Alors que ses empreintes avaient été prises de force à coups de taser en garde-à-vue et qu'il n'y avait donc aucun doute sur son identité le juge a appliqué la demande du proc : détention provisoire, en l'attente de son procès le 10 mars… « Pour éviter toute récidive, au vu du calendrier des mobilisations ».

Encore une fois, la répression fonctionne de manière pro-active en s'attaquant à des intentions présumées. Ces dernières années c'était par des interdictions administratives que les présumés militants se voyaient interdire de participer aux manifestations. Là c'est encore mieux et c'est énoncé comme tel par le juge : en taule le temps du mouvement ! Encore une fois, nous récidivons dans notre haine d'une justice qui n'hésite pas à aller faire enfermer toute révolte. Une fois de plus l'institution judiciaire s'est ridiculisée en un spectacle immonde. Le juge Coquio, président de la séance, s'est non seulement montré condescendant et abject – soit le minimum prérequis pour exercer sa fonction – mais il s'est permis de faire taire l'avocate qui rappelait que les empreintes avaient été extorquées à coup de taser sous prétexte que : « c'est gênant… ». Oui, c'est gênant de dire en public que l'on a régulièrement recours à la torture pour soumettre des individus. Oui, c'est gênant de confronter ces petits bourgeois en robe noire à la réalité de la violence qu'ils perpétuent et assènent au quotidien. Bien pire que gênant, c'est à vomir. C'est gênant de voir tous les élèves du président de séance prendre des notes (car cette audience était « pédagogique », et suivi par des étudiants en jugement admiratifs de leur maître) sur comment le juge envoie, en bon représentant de l'ordre, les inculpés faire de la taule, c'est gênant de les voir demander le silence, et se comporter eux-mêmes en matons. Mais cette nausée, M. Coquio la balaye d'un revers de main, avec une rhétorique digne d'un adolescent de 14 ans, et envoie en prison en préventive un adulte comme on sermonne un enfant.

A suivre : un appel et une demande de mise en liberté seront déposés dès que possible.

Liberté pour tous !