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Journée autour des violences vécues au sein du mouvement social

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

L'assemblée générale inter-lutte de Montreuil vous invite le samedi 8 avril à la Parole Erante ( 9 rue François Debergue Montreuil ) pour une journée d'échange autour des violences subies pendant le mouvement social.

Nous sommes nombreux.ses à participer à ce mouvement social dont beaucoup pour la première fois et subir une violence féroce et préméditée. La répression joue son rôle, elle nous épuise, mais ne doit pas nous empêcher de nous organiser.

Toute forme de contestation qui tente un tant soit peu de déborder le cadre des manifs convoquées par l'intersyndicale, est systématiquement réprimée. La stratégie de la massification a montré ses limites et nous sommes nombreux.ses à avoir voulu déborder ce cadre et à en avoir payé le prix. L'État et les classes dominates mènent un projet destructeur de prédation du vivant. La preuve en est l'utilisation des armes de guerre à l'encontre de celles et ceux qu'ils désignent comme ennemi intérieur. Si aujourd'hui cette figure s'incarne dans le « casseur écoterroriste d'ultragauche » c'est parceque l'État s'est construit un dispositif policier et judicière sur le dos des populations racisées.

C'est une guerre sociale mais aussi psychologique où la répression nous impacte toutes et tous et d'avantage les plus précaires et les minorités. La répression tend à nous individualiser, elle impacte nos formes d'organisation collective.

Face à ce projet liberticide de l'État et sa police il est nécessaire de nous organiser. Il nous faudra trouver ensemble des formes d'organisation qui permettent d'assurer la continuité des luttes tout en immaginant de nouvelles forme d'entraide et de soutien collectif. Il nous faut trouver le temps nécessaire de l'imagination et la créativité, capacités qui sont plus à même d'inventer des manières de riposter inventives, rusées, décalées, joyeuses et méchantes, celles qui préservent le collectif et démultiplient nos énergies en réduisant au maximum de notre côté, mutilations, blessures, coups, gardav, fichages, humiliations...

Pour faire exister ce mouvement sur le temps long, capable de transformer les rapports sociaux en profondeur, il nous paraît nécessaire de pouvoir prendre collectivement soin de nous. Nous devons prendre en charge les violences qui nous affectent. À la fois celles que nous subissons de l'État mais celles aussi que nous nous faisons subir.

L'Assemblée générale inter-lutte de Montreuil vous invite le 8 avril à partir de 14h à la Parole Errante à une journée d'échange autour des violences subies pendant le mouvement social.

Déroulé de la journée

9h-midi
on cuisine toustes ensemble pour le soir !

midi-14h
Auberge espagnole (ramène un petit truc à manger et à partager)

14h-16h Cercle de parole
-Violences d'état (policière et judiciaire) - 1h
-Violences intra milieu militant - 1h

16h-17h PAUSE

17h-19h
imaginer ensemble ce qui nous a manqué, qu'est ce qui nous aurait rendu plus fort.es, qu'est ce qui a marché ? 1h30
restitution des récits 30 minutes

19h-20h30 Diner

20h30-23h petite BOOM

23h-minuit ménage

TOUTE LA JOURNEE : pleins de super brochures à lire !

Soyons ingouvernables

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Les tendances réellement révolutionnaires qui s'expriment ne demandent qu'à se rencontrer, et se doter d'une voix autonome pour exprimer, en tout lieu, un antagonisme permanent.

Le pouvoir entend bâillonner des millions de bouches qui veulent simplement parler, faire entendre leur existence et leur désir de révolution. Le risque de voir tant de voix exploser en un seul et même cri de rage lui est intolérable.

La stratégie du pourrissement semble avoir laissé place à celle de la terreur. L'époque est à l'ultraviolence policière, à la judiciarisation à outrance et à la multiplication d'arrêtés préfectoraux grotesques. Mais comme la matraque commence à s'user, les juges à fatiguer et les préfets à manquer d'imagination, Macron a décidé de recevoir l'intersyndicale. Pas avant d'avoir donné une interview à Pif Gadget, naturellement.

Les tendances réellement révolutionnaires qui s'expriment aujourd'hui n'ont besoin d'aucune secte politique ni d'aucun Léviathan syndical. Elles ne demandent qu'à se rencontrer, et se doter d'une voix autonome pour exprimer, en tout lieu, un antagonisme permanent.

L'invitation lancée par Élisabeth Borne intervient dans un contexte particulier : annulation des déplacements des ministres, dissimulation de l'agenda de l'Élysée et du président, permanences de députés de la majorité prises pour cible, intensification des blocages routiers dans l'Ouest, manifestations émeutières nocturnes spontanées, épuisement des forces de l'ordre, volonté générale de durcissement et légitimation progressive de la violence politique... L'État a peur, et il cherche auprès des partenaires sociaux une « sortie de crise » la plus douce possible. En tendant la main à l'intersyndicale, le gouvernement espère la voir réussir là où il a échoué : rétablir l'ordre. C'est-à-dire réduire le contenu de la contestation à des revendications inoffensives, faire retomber la pression en reprenant la main sur la temporalité du mouvement ; bref, domestiquer la révolte, exercer sur elle un contrôle organique pour la ramener au stade de « mouvement social ».

Devant l'impuissance attendue de la gauche parlementaire, la rue est passée en force après le 49-3. Sans doute faudra-t-il à nouveau passer en force face à l'intersyndicale, qui ne manquera pas de négocier la paix sociale et de se porter garante du retour à la normale. Nous n'en voulons pas. Nous refusons de refermer la parenthèse et de laisser derrière nous les moments de joie et de vie partagés dans la lutte. Nous ne voulons plus négocier : nous voulons gagner la guerre sociale.

L'étouffement des voix rebelles se fera soit dans un bain de sang – l'acharnement de Sainte-Soline donne le ton –, soit par l'action du vieux mouvement ouvrier légal. Ce dernier espère désormais reconquérir, grâce à ses relations privilégiées avec le pouvoir, son monopole institutionnel de la lutte des classes. Quoiqu'il advienne, nous devons nous parer à ces deux éventualités.

Nous devons accomplir par nous-mêmes le durcissement que nous appelons de nos vœux ; intensifier le conflit par la diffusion de l'insubordination. Les villes doivent garder les stigmates de notre colère. Les piquets doivent continuer de déborder l'intersyndicale en proposant autre chose que des défilés hebdomadaires. Nous devons conquérir des lieux, même éphémères, pour partager nos expériences et servir de creuset à la continuation de la révolte. Nous devons fatiguer les forces de l'ordre et contribuer à légitimer le fait de rendre coup pour coup. Nous devons agir de sorte à ce que toute négociation, toute médiation, soit contrainte de s'assumer pour ce qu'elle est : une trahison.

Partout, les subjectivités radicales fleurissent, se réunissent et s'associent. Il y a cinq ans, partant des ronds-points de la périphérie, elles partaient à l'assaut du ciel et se déversaient par milliers pour frapper au cœur la bête immonde. Le 16 mars, les villes s'illuminaient de milliers de brasiers orduriers. Le 49-3 venait de déclencher une nouvelle vague. Les jours suivants, on s'est empressé d'affirmer que la jeunesse venait de se mettre en mouvement. L'âge n'avait rien à faire dans cette histoire : ce qui les rassemblait, c'était leur volonté de changer le monde.

Un soulèvement contre la domination de l'économie sur la vie est en cours. La conflictualité se diffuse et entraîne des segments toujours plus importants de la population dans une opposition antagoniste, irréversible. Des fronts s'ouvrent un peu partout, en dehors des lieux et des temps prévus à cet effet. Les assemblées de grévistes font leur loi ; les segments « conscients » et organisés de la classe ouvrière s'autonomisent de l'intersyndicale et de son œcuménisme bureaucratique. La gilet-jaunisation tant crainte par les services de renseignement est en cours.

Devant la double menace d'écrasement ou de désarmement de la révolte par la terreur d'État et le dialogue social, il nous semble capital d'œuvrer à ancrer dans le temps et l'espace une communication antagoniste, affirmant clairement et sans concession : que toute poursuite du mouvement repose sur notre capacité à provoquer son durcissement, et que la seule manière d'empêcher la récupération de notre rage tient à notre capacité à rester ingouvernables.

N'hésitez pas à télécharger, imprimer et diffuser ce texte autour de vous !

Le sens de l'émeute

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Il n'est plus temps de parler avec l'ennemi en espérant convaincre le peuple à l'antenne
On ne parle pas avec Apolline de Malherbe, sinistre prêtresse du Dogme
On ne parle pas avec Charlotte d'Ornellas, pilier médiatique de la brutalité identitaire
On ne parle pas avec jean Messiha, suppôt de la peste brune en germe
On ne parle pas avec Eric Ciotti, ni avec Jordan Bardella, apôtres haissables du Néant érigé en valeurs actuelles
On ne parle pas avec Gerald Darmanin, Capo di tutti capi, prédateur obscène, ultra-fasciste décomplexé, aussi zélé et expressif sur un plateau que Torquemada promulguant son code de l'Inquisiteur.
Trop de toute-puissance
Trop de férocité
On ne parle pas avec Jupiter ! insupportable d'inhumanité
Autocrate exécrable, incontrôlable, illuminé
Aguirre, la colère de Dieu
La folie des grandeurs est, chez lui, pire que l'arsenic. Hurlons aux oreilles de ce psychopathe : « Noli me tangere ! »
Il est temps d'instituer une justice immanente,
Selon les critères de l'Anarchie.
La police tue et se plaît à rationaliser ses crimes
Nous ne sommes pas dupes
Le pacifisme est pire que l'opium
Assez de narcotiques jetés sur l'élan révolutionnaire
La lutte clandestine crépite au fond de nos silences
Nous assumons notre statut d'hérétiques
Et l'on ne parle pas avec l'ennemi
Parler avec la Loi, c'est se salir l'esprit au plus profond
Depuis quand fait-on des concessions à l'endroit du fascisme ?
Il n'y a rien à attendre de l'ennemi
Rien
Il y a juste à maintenir le rapport de forces
Inlassablement
Dans la rue, devant les usines, face aux chantiers
Partout où la violence d'État étale sa laideur
Nous montrons un masque noir
L'action directe coule dans chacun de nos rêves
Nos pensées sont des feux de Bengale
Les cognes veulent le conflit ? ne les décevons pas
Nous sommes là
Nous sommes l'écume du soir
Conscient(e)s et enragé(e)s
Sans limites
Vengeons nos soeurs, nos frères
Rétorquons au Pouvoir qui nous provoque :
"Lorsque l'on prie pour qu'il pleuve, on doit faire avec la boue".

Panthère des Batignolles

Plusieurs interpellations suite au carnaval contre toutes les expulsions du 2 avril 2022 à Montreuil

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Il y a un an, le 2 avril 2022, un carnaval contre toutes les expulsions a eu lieu à Montreuil...

Le 2 avril 2022, un carnaval contre toutes les expulsions a lieu à Montreuil. C'est la fin de la trêve hivernale : le premier avril sonne le retour des expulsions locatives et plusieurs squats sont déjà menacés d'expulsion. L'ambiance est festive, les gens déguisé.es et les rues sont redécorées. Le carnaval débute place de la République pour finir à Mairie de Montreuil où des CRS, la nationale, des baqueux et la BRAV-M attendent les manifestant.es. Un dispositif impressionant et inhabituel pour Montreuil. Plusieurs charges violentes ont lieu et une personne est interpelée pour dégradations, puis relâchée sans poursuites.

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Presque an après les faits, à partir de janvier 2023, une vague de répression a eu lieu dans le cadre d'une enquête préliminaire suite à ce carnaval.

En janvier 2023, une première personne est interpelée par la police de Montreuil en uniforme alors qu'elle sort de chez elle, pour un mandat de recherche concernant le carnaval du 2 avril 2022 et est placée en garde-à-vue au comico de Bobigny avec comme chefs d'inculpation : dégradations en réunion, participation à un groupement en vue de commettre des violences, et dissimulation du visage. Cette première personne sera prolongée et sortira avec une convocation pour un procès à une date ultérieure. Le procès aura lieu le 28 septembre 2023 au tribunal de Bobigny à 13h.

Les keufs tournent alors beaucoup autour de deux squats du bas montreuil, devant lesquels iels s'arrêtent ou ralentissent souvent.

Quelques semaines plus tard, une seconde personne est arrêtée par la police de Montreuil qui est passée dans la rue au moment où elle sortait ses poubelles. Elle est amenée au comico de Montreuil mais au bout de 45 minutes, les keufs la laissent sortir sans aucune explication. Suite à ça, les keufs débarquent chez ses parents, posent quelques questions pour savoir où iels pourraient trouver la personne en question, puis sont repartis.

Le 9 février 2023, des keufs en civil de la police judiciaire de la préfecture de police de Paris interpellent à nouveau la même camarade. Ils zonaient discrètement près de chez elle, et l'ont interpellée quand elle est sortie. Elle était sous le coup du même mandat de recherche. Elle a ensuite été placée en garde-à-vue pendant moins de 24h à Bobigny. Son téléphone a été placé sous scellés après qu'on lui ait demandé sans succès de donner son code de déverouillage. Les keufs lui ont montré des photos issues des images de vidéosurveillance, prises sur la place de la mairie de Montreuil. Elle est aussi sortie avec une convocation pour le même procès, pour les chefs d'inculpations de groupement en vue de commettre des violences, de refus de signalétique et de refus de donner son code de déverouillage de téléphone.

Mi mars, une troisième personne concernée par le mandat de recherche est interpellée par les keufs de la police judiciaire de Paris à Vitry-sur-Seine (94) alors qu'elle conduisait un camion en sortant de chez elle un peu avant 6h du matin. La personne est placée en garde-à-vue et sera prolongée. Elle restera 35h en garde-à-vue pour les chefs d'inculpation de « groupement en vue de destruction et dégradation », « dégradation en réunion », « détruit/dégradé des biens de décoration publique », « refus de signalétique », « dissimulation de visage en vue de trouble à l'ordre public » et sera aussi convoquée au même procès que les autres, le 28 septembre 2023.

Lors de la garde-à-vue de cette troisième personne, une personne s'est rendue au comico de Bobigny pour lui apporter son passeport. Elle sera alors interpellée à son tour pour le même mandat de recherche et restera 24h en GAV.

Pendant sa garde-à-vue, une autre enquête lui sera rajoutée en plus du carnaval d'avril 2022. Cette autre enquête concerne des faits datant du 29 septembre 2021. Les chefs d'inculpation concerne des faits de « dégradation en réunion » à Montreuil sur une banque, un cabinet d'architecte et sur EGIS, une entreprise qui participe à la constructions de prisons. La quatrième sort aussi avec une convocation pour le 28 septembre à Bobigny et elle sera jugée pour les deux affaires pendant la même audience.

En résumé, elle sera jugée pour refus de signalétique, pour le 29/09/21 et le 02/04/22 dégradation ou détérioriation un bien destiné à l'utilité ou la décoration publique, le 29/09/21 et le 02/04/22 pour dégradation en réunion, le 29/09/21 et le 02/04/2022, dissimulation volontaire de visage lors d'une manif en vue de trouble à l'ordre public.

Lors des auditions pendant les GAV, les camarades n'ont rien déclaré. Iels on cru comprendre par des commentaires des OPJ (officiers de police judiciaire) qu'il y aurait sûrement une ou plusieurs autres personnes concernées par les enquêtes. Difficile de savoir si c'est du bluff de leur part, si c'est pour les deux enquêtes, ou « juste » une d'entre elles. En plus de ça, pour l'instant le dossier n'est toujours pas consultable ce qui nous laisse penser qu'il y a encore une ou des personnes sur une ou deux des enquêtes qui n'ont pas encore été choppées...

Même si ces enquêtes datent d'il y a plus d'un an, et que c'est jamais facile de se rappeler de ce qu'on faisait à ces moments-là, on se dit que c'est important d'essayer de voir si on est concerné.e par ces affaires et de faire tourner l'info au max autours de nous !

Les dossiers des enquêtes n'étant pour l'instant pas disponibles, nous n'avons pas beaucoup d'autres informations : nous ne savons pas quand ces enquêtes ont étés ouvertes, quels sont les arguments que les keufs utilisent pour accuser les personnes interpellées.

Projection – discussion : Bavures policières ?

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

À l'invitation du Groupe libertaire d'Ivry, projection d'un documentaire sur les CRS suivie d'une discussion, le 9 avril à la librairie Publico.

«  On est des brutes… mais des brutes professionnelles  !  »

Les «  bavures  » policières  ? Des faits rares et isolés, dus à quelques «  brebis galeuses  ». Les violences en manif  ? Forcément la faute aux casseurs. Jamais les C.R.S. n'attaqueraient des gens pacifiques  !…

À ceux qui croient encore que les flics seraient de preux chevaliers au service du bien, qui crient La police avec nous  !, ce documentaire sur «  Les combattants de l'ordre  » peut vous enlever vos illusions.

Le film dure 50 minutes et la projection sera suivie d'une discussion.
Librairie du Monde libertaire (Publico), 145, rue Amelot, Paris 11
dimanche 9 avril 2023 à partir de 16 heures (accueil dès 15 heures)
Entrée libre

Les «  bavures  » policières… Les flics qui rackettent, insultent, tabassent, mutilent, violent, assassinent… Les serviteurs de l'État en parlent comme s'il s'agissait de faits rares et isolés, conséquences de circonstances malheureuses ou dus à quelques «  fruits pourris  ». Cela revient à dire que, dans leur ensemble, les forces de l'ordre seraient de preux chevaliers au service du bien. Et, de toute façon, leur travail serait indispensable pour la société… Pourtant, la violence est l'essence même du pouvoir. Une violence souvent cachée ou considérée comme «  normale  », comme si exploiter, violenter, enfermer, assassiner pouvait être normal.

Trop souvent, face aux violences des flics, on entend réclamer vérité et justice : que le comportement «  criminel  » de quelque flic soit reconnu (et, du coup, que le comportement «  correct  » soit rétabli), que les responsables soient punis (pour que le système reste le même). Et à qui sont-elles réclamées  ? À la Justice, celle des tribunaux, celle pour laquelle les flics travaillent et qui n'existerait pas sans police  !

Tant qu'il y aura de la police, il y aura des violences policières. Qui croit au flic gentil  ? C'est toujours un flic, qui fait son sale boulot. Mais imaginons un instant que soit possible une police «  gentille  », «  démocratique  » et respectueuse de nos prétendus «  droits  ». Qu'est-ce que ça voudrait dire  ? Que, de l'autre côté, la population serait docile et «  gentille  » elle aussi, obéissant sans faute. Il n'y aurait plus besoin de matraque parce que chacun·e aurait déjà un flic dans sa tête.

Le problème est dans l'existence même de la police, et dans celle de l'État, qu'elle sert. Dans l'existence d'une société fondée sur l'autorité. C'est pour cela que nous ne voulons pas de police : pas seulement parce que les flics sont des assassins, mais parce que le système qu'ils défendent et imposent, le monde qui a besoin de la police, est lui-même toujours mortifère. Parce que nous ne voulons plus d'autorité, parce que nous voulons être libres.

(Texte écrit à partir d'un article de Lucioles n° 15, bulletin anarchiste)