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Corruption, répression et terrorisme au menu des relations euro-algériennes : l'exploitation des hydrocarbures à visage inhumain

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Article publié dans Le Monde Libertaire n°1858 de février 2024 sur les thèmes de projections réalisées le 7 octobre, 4 novembre et 16 décembre à la librairie du Monde Libertaire - Publico. Son but demeure l'analyse de la corruption, de la répression et du terrorisme générés par les relations euro-algériennes depuis 1962 particulièrement depuis l'arrestation le 25 octobre 1984 de Georges Ibrahim Abdallah.

Depuis l'arrestation le 25 octobre 1984 de Georges Ibrahim Abdallah à Lyon les liens franco-algériens fondés sur la coopération énergétique et sécuritaire prennent un nouveau virage. La « lutte antiterroriste » devient ainsi le nerf des opérations conjointes de la Direction de la Surveillance du Territoire (DST) française et la Sécurité Militaire (SM) algérienne. Ce tournant contribue pourtant à la commission d'attentats en France comme à Paris en 1986 et 1995 et à de lourds investissements français en Algérie.

À l'indépendance algérienne en 1962 les services français et algériens œuvrent ensemble à la réalisation de l'annexe secrète des accords d'Évian maintenant quatre bases d'essais nucléaires et spatiaux à Reggane, In-Ekker, Colomb-Béchar, Hammaguir et le centre d'expérimentation d'armes chimiques de B2-Namous [1]. Les liens entre la Direction de la Surveillance du Territoire (DST) française et la Sécurité Militaire (SM) algérienne changent cependant après l'arrestation à Lyon le 25 octobre 1984 de Georges Ibrahim Abdallah « numéro 1 » des Fractions Armées Révolutionnaires Libanaises (FARL) mêlées soi-disant à l'organisation française d'extrême-gauche Action directe.

La « lutte antiterroriste » devient un enjeu central pour les deux unités car la France visé par les FARL compte sur l'Algérie qui pourtant fournit alors un passeport à Abdallah [2]. Cette fausseté s'explique par des enjeux économiques touchant les deux pays comme l'exploitation des hydrocarbures et les expériences atomiques au Sahara. La vision française du terrorisme dégage aussi un manichéisme, une naïveté et une hypocrisie réelle.

Ventes d'armes, attentats et rente gazo-pétrolière

La France s'engage le 3 février 1982 à payer le gaz algérien à un prix supérieur au cours mondial en échange de l'édification de bases, casernes et l'envoi à l'Armée Nationale Populaire (ANP) d'hélicoptères et blindés légers [3]. Vendant armes et technologies à l'Irak dans sa guerre contre l'Iran la France se voit frappée dès 1982 par des meurtres de policiers et enlèvements de diplomates et appelle au secours la SM malgré son soutien à Abdallah. Cette duplicité viendrait de l'argent amassé par Rhône-Poulenc sur le marché du médicament, Bouygues pour la construction d'une voie ferrée de 137 kilomètres et de logements et d'autres sociétés propriétés aujourd'hui de Vinci et Eiffage notamment pour l'aéroport d'Alger [4].

La peur française du « danger terroriste » et du « fondamentalisme musulman » existe d'ailleurs déjà à ce moment. De décembre 1985 à septembre 1986 explosent ainsi en France 12 bombes qui entraînent la mort de 13 personnes et en blessent 250 [5]. Voulant apparemment devenir incontournable aux yeux de François Mitterand la SM orienterait donc la DST vers les FARL au lieu du Hezbollah libanais visiblement vrai auteur des attaques [6]. Cette stratégie permet à l'Algérie le 8 janvier 1989 d'obtenir 7 milliards de francs de crédits français pour acheter des pièces de rechange automobiles et industrielles, accueillir les entreprises hôtelières Accor et Pullman, autoriser l'exploration pétrolière sur son sol à Total, lui offrir le champ gazier de Hamra et honorer les échéances de dettes contractées surtout pendant les années 1970 [7], doubler en 1991 le Trans-Mediterranean Pipeline et débuter en 1993 les travaux du gazoduc algéro-espagnol Pedro Duran Farell. Renault investit de même 350 millions de francs et trois banques françaises ouvrent des succursales en Algérie [8].

L'aide versée ici correspond en partie à des commissions prélevées sur les importations décidées par le chef de l'État Chadli Bendjedid et son Programme antipénuries (PAP) [9]. Destinée à corriger les échecs commerciaux de son prédécesseur Houari Boumediène cette initiative conforte en réalité des réseaux de corruption présents dans le cadre de l'obligation théorique de produire localement. Normalement inexportable le dinar algérien empêche d'acheter à l'étranger bien qu'il s'agisse d'une pratique courante [10].

Le 2 mars 1992 le FMI, la Banque Mondiale et la Communauté Économique Européenne (CEE) prévoient l'allocation d'un crédit de 1,4 milliards de dollars reportant de cinq et huit ans le remboursement de la dette bancaire exigible de janvier 1992 à mars 1993 occasionnant trois milliards de prêt [11]. Le 1er juin 1994 plusieurs pays les imitent en rééchelonnant l'emprunt algérien à hauteur de cinq milliards de dollars grâce à l'augmentation par le régime du prix des produits de grande consommation tels que le lait, le pain, la farine ou la semoule et la dévaluation du dinar de 40 % [12].

Ce sursis et la privatisation en 1991 des gisements de Hassi-Messaoud laisse Mohamed Lamari chef d'état-major de l'armée recruter 65000 hommes en trois ans au cœur des forces et unités spéciales, doubler les effectifs de gendarmerie, bâtir une garde communale de 50000 agents et former 150000 miliciens [13]. En octobre 1994 postérieurement à plusieurs voyages à Paris ce dernier stoppe le processus de paix du président Liamine Zéroual avec le Front Islamique du Salut (FIS) dissous du fait de l'annulation des élections législatives le 11 janvier 1992 [14].

Réunion du Haut Comité d'État (HCE) présidé par Mohamed Boudiaf entouré du premier ministre Sid Ahmed Ghozali et des généraux Larbi Belkheïr et Khaled Nezzar suite à l'annulation du second tour des élections législatives le 12 janvier 1992.
Film « Algérie(s) – 1. Un peuple sans voix » réalisé en 2002 par Patrice Barrat, Malek Bensmaïl et Thierry Leclère.

Nommé à la tête du gouvernement le 26 janvier 1994 Zéroual veut parler au FIS ce que refusent les généraux « éradicateurs » dont Lamari patron du « Centre de Commandement de la Lutte Anti-Subversive » (CCLAS) regroupant par exemple cinq régiments de parachutistes. Une cinquantaine de conseillers militaires français et 1500 soldats des forces spéciales débarquent ensuite en Algérie en plus de membres du GIGN, RAID, du satellite Hélios-1 et du navire espion Berry [15].

Le 8 novembre 1994 une lettre d'information stratégique « Très Très Urgent (TTU) » révèle la livraison d'équipements de vision nocturne à l'Algérie par la France pour équiper ses hélicoptères Mil Ml 24 et le journal Le Monde indique la semaine suivante la même chose pour neuf AS 350 B Écureuil, une trentaine d'AS 355 F2, des AS 355 N, des automitrailleuses et armes légères [16]. Du 11 juillet 1995 au 3 décembre 1996 huit explosions et assassinats se produisent à Paris et Villeurbanne tuant 14 individus et en blessant 318. La gendarmerie abat le 29 septembre Khaled Kelkal et la police arrête deux suspects mais pas la tête présumée du réseau Ali Touchent qui selon l'ex-colonel Mohamed Samraoui côtoie le Département du Renseignement et de la Sécurité (DRS) successeur de la SM le 4 septembre 1990 [17].

L'ex-colonel Mohamed Samraoui et le général Smaïl Lamari en 1995 devant la cathédrale de Cologne.
Photo extraite du site maghreb-intelligence.com.

D'après lui l'État algérien infiltre à l'automne 1992 et contrôle définitivement en 1995 le Groupe Islamique Armé (GIA) auquel appartient Touchent suite à la manipulation du Mouvement Islamique Armé (MIA), d'El-hidjra oua at-takfir, des « anciens d'Afghanistan » et du Mouvement pour l'État Islamique (MEI) [18]. Le GIA constituerait en effet une « fédération » noyautée par le DRS afin de contrer le FIS.

Le soutien européen aux généraux algériens putschistes

Ces agressions poussent la France à dénoncer le colloque de Rome organisé par la communauté catholique de Sant'Egidio mobilisée par les moines trappistes de Tibhirine réunissant la plupart des partis politiques algériens dont le FIS le 21 novembre 1994. Le 13 janvier 1995 les participants signent un « contrat national » appelant le pouvoir à des « négociations ». Les actions du GIA en France à partir de l'arrivée à Matignon d'Alain Juppé qui approuvait la réunion en tant que ministre des affaires étrangères dissuadent finalement les dirigeants français de critiquer le pouvoir algérien [19].

L'imam Moustapha Bouyali crée de son côté le MIA (à l'époque Mouvement Islamique Algérien) en juillet 1981 que la SM semble piloter via Ahmed Merah qui s'en vante à l'intérieur des ouvrages « L'affaire Bouyali. Comment un pouvoir totalitaire conduit à la révolte » et « L'Affaire Bouyali devant la cour de sûreté de l'État » [20]. Ciblant au début la « déviation des mœurs » ce groupe tue un policier durant la nuit du 26 au 27 août 1985 et cinq gendarmes le 21 octobre [21]. Son retour dû à la sortie de prison de ses membres en novembre 1989 et juillet 1990 relance des maquis discréditant le FIS [22].

Parallèlement de 3000 à 3500 algériens combattent en Afghanistan au début des années 1980 l'invasion soviétique. « Principale instigatrice de l'opération » la SM obéirait au KGB en espionnant les islamistes afghans [23]. Elle pénètre en outre la secte El-hidjra oua at-takfir lors du rapatriement des « volontaires » en 1989 et enferme le 30 juin 1991 le leader du FIS Ali Benhadj [24]. Elle manœuvre enfin le MEI responsable de l'attentat du 26 août 1992 à l'aéroport d'Alger en application du « plan d'action global » du ministre de la Défense Khaled Nezzar [25].

Ce programme écrit en décembre 1990 annonce la neutralisation « des formations extrémistes » avant le vote d'où son arrêt à l'issue du premier tour le 12 janvier 1992 [26]. Le Haut Comité d'État (HCE) institué dans la foulée gère le pays jusqu'à la nomination le 30 janvier 1994 du président Liamine Zéroual qui cède la place le 27 avril 1999 à Abdelaziz Bouteflika. Celui-ci porte en avril 2005 un « Programme national de Soutien à la Croissance Économique (PSCE) » incluant l'érection d'un pipeline à 8 milliards de dollars pour acheminer le pétrole nigérian en Europe prévu à la livraison en 2027 [27]. Une « association » née en 2002 consacre maintenant les rapports euro-algériens essentiellement au sein du domaine de l'énergie et des mines entre autres à cause de la visite d'eurodéputés du 8 au 12 février 1998 blanchissant l'État algérien de toute complicité dans les massacres de l'été 1997 particulièrement celui de Bentalha [28].

Emmanuel Macron avec le président algérien Abdelmajid Tebboune, le ministre des armées Sébastien Lecornu, le général Thierry Burckhard chef d'état-major de l'armée française, le général Saïd Chengriha chef d'état-major de l'armée algérienne et le général-major M'henna Djebbar, ancien chef du Centre Territorial de Recherche et d'Investigation (CTRI) de Blida.
Photo extraite du site off-investigation.fr.

[1] « Les accords d'Évian : l'armée française reste au Sahara », Françalgérie, crimes et mensonges d'États, Jean-Baptiste Rivoire et Lounis Aggoun, éditions La Découverte (2005), page 41 : https://archive.org/details/francalgerie-crimes-et-mensonges-d-etat/page/42/mode/2up.

[2] « Les FARL et les attentats à Paris », Ibid, page 91 : https://archive.org/details/francalgerie-crimes-et-mensonges-d-etat/page/92/mode/2up.

[3] « Francophonie et « bonnes » affaires », Le « coup de passion » franco-algérien de 1981, Jean de la Guérivière, revue Géopolitique Africaine, n°3 (Été-Juillet 2001), page 254.

[4] « La rivalité France-États-Unis et l'élimination de Messaoud Zéghar », Rivoire et Aggoun, page 72.

[5] « La division antiterroriste face au Djihad », DST police secrète, Roger Faligot et Pascal Krop, éditions Flammarion (1999), page 432.

[6] « Forces et faiblesses de ce type de campagne d'attentats », Les attentats de 1986 en France (Partie 2), Didier Bigo, revue Cultures & Conflits, n°4, page 11 (hiver 1991) : https://journals.openedition.org/conflits/750#tocto1n3.

[7] « Les vannes financières s'ouvrent », Rivoire et Aggoun, page 138.

[8] « Toutes vannes ouvertes pour la Françalgérie », Ibid, page 219.

[9] « Le PAP des corrompus », Corruption et démocratie en Algérie, Djillali Hadjadj, éditions La Dispute (1999), page 53.

[10] « L'intérieur du pouvoir », Le Hasard et l'Histoire. Entretiens avec Belaïd Abdesslam, Mahfoud Bennoune et Ali El-Kenz, tome 2, éditions ENAG (1990), page 211 : https://archive.org/details/hasard_histoire_2_202311.

[11] « La France, asile de fous… de Dieu ? », La poudrière algérienne. Histoire secrète d'une République sous influence, Pierre Dévoluy et Mireille Duteil, éditions Hachette (1995), page 327.

[12] « Le FMI au service de la guerre des généraux », Rivoire et Aggoun, page 365.

[13] « La stratégie de la présidence : de l'insertion de l'AIS à la marginalisation du FIS », Les enjeux des négociations entre l'AIS et l'armée, revue Politique étrangère, Luis Martinez, n°62-4, année 1997, page 503 : https://www.persee.fr/doc/polit_0032-342x_1997_num_62_4_4691.

[14] « Rupture du dialogue et fractures de l'armée », Algérie : l'après-guerre civile. Évaluer les chances de paix et anticiper la croissance, Nicole Chevillard, Nord Sud Export (juin 1995), page 58 : https://algeria-watch.org/wp-content/uploads/2021/02/chevillard_algerie_lapres_guerre_civile.pdf.

[15] « Examples of Counter-Guerrilla Forces », An Inquiry Into The Algerian Massacres, Youcef Bedjaoui, Abbas Aroua et Meziane Ait-Larbi, éditions Hoggar (1999), page 391 : https://hoggar.org/documents/uploads/hog-inquiry-book.pdf.

[16] « Des hélicoptères français pour la lutte antiterroriste », Rivoire et Aggoun, page 391.

[17] « Le cas Ali Touchent et les premiers réseaux du GIA en France », Chronique des années de sang : Algérie : comment les services secrets ont manipulé les groupes islamistes, Mohamed Samraoui, éditions Denoël (2003), page 231 : https://archive.org/details/chronique-des-annees-de-sang-mohammed-samraoui/page/230/mode/2up.

[18] « À l'origine des GIA », Ibid, page 166.

[19] « Des attentats « pédagogiques » », Rivoire et Aggoun, page 441.

[20] « L'émergence islamiste et l'étrange « épisode Bouyali » », Ibid, page 85.

[21] « L'islamisme radical en Algérie », Algérie : le grand dérapage, Abed Charef, éditions de l'Aube (1994), page 27 : https://archive.org/details/algerielegrandde0000char/page/26/mode/2up?view=theater.

[22] « Comment les services ont fait renaître le Mouvement islamique armé », Samraoui, page 76.

[23] « L'invention des « Afghans » », Rivoire et Aggoun, page 205.

[24] « L'affaire du capitaine Bouamra et l'infiltration des « Afghans » », Samraoui, page 87.

[25] « La création, sous contrôle, du Mouvement pour un État islamique », Ibid, page 171.

[26] Mémoires du général Khaled Nezzar, Chihab Éditions, page 222 : https://archive.org/details/memoires-nezzar.

[27] « Les Français à l'assaut des milliards de dollars algériens », Rivoire et Aggoun, page 589.

[28] « L'affaire Soulier, ou l'Europe discréditée », Ibid, page 531.

Cette version complétée correspond au texte publié dans le journal papier. Voici celle diffusée sur le site : https://www.monde-libertaire.fr/?articlen=7692&article=Corruption_repression_et_terrorisme_au_menu_des_relations_euro-algeriennes.

Appel à la marche annuelle et internationale contre les violences, les crimes d'État et le racisme systémique

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Rendez-vous le samedi 16 mars 2024 à 14h place de la République à Paris pour une marche contre les crimes d'État et le racisme systémique.

Appel à la marche annuelle et internationale contre les violences, les crimes d'État et le racisme systémique

Le Réseau d'Entraide Vérité et Justice appelle à marcher le 16 mars 2024 avec les familles de victimes et les survivant·es des violences policières, pénitentiaires, psychiatriques et judiciaires contre l'impunité de ces violences, contre les propos, actes, violences et crimes racistes, xénophobes, homophobes, sexistes. Nous marcherons ensemble pour la mémoire des victimes défuntes et l'honneur des survivant·es de l'État policier et judiciaire.

Cela fait 28 ans que le Collectif Opposé à la Brutalité Policière (COBP) de Montréal appelle, le 15 mars, à la Journée Internationale contre la brutalité policière. En France, dès 2011, les familles endeuillées, les survivant·es et leurs soutiens ont répondu à l'appel afin de rompre l'isolement, dénoncer l'impunité policière, le déni de justice et rendre hommage aux victimes de violences, de crimes et de racisme d'État.

Depuis 2018, le Réseau, constitué de familles de victimes tuées par la police, la gendarmerie, la prison et l'enfermement psychiatrique, ainsi que de familles qui ont perdu un proche suite à des disparitions forcées et de personnes blessées et mutilées par la police, organise cette journée avec des collectifs féministes, antiracistes, antifascistes, anticolonialistes, de personnes exilées, migrant·es et de collectifs en lutte contre les violences et crimes d'État.

Les violences policières ne sont pas des « faits divers », mais une réalité qui persiste. Depuis des décennies, la police, la gendarmerie, les centres de rétention administrative (CRA), les frontières et la prison tabassent, blessent, mutilent, harcèlent, violent, répriment, torturent et tuent celles et ceux qui ne correspondent pas à l'ordre établi ou qui s'y opposent. Le journal Basta ! recense 861 morts entre 1977 et 2022 par asphyxie par plaquage ventral ou étranglement, tirs à arme à feu, tirs de grenades, LBD, taser, par-chocage, prise en chasse dangereuse. En 2023, Desarmons-les ! a établi le macabre bilan de 37 tué.es suite à une intervention policière. Les blessé·es et mutilé·es du « maintien de l'ordre » par des armes (matraques, LBD, grenades) augmentent fortement ces dernières années : 2 500 blessé·es rien que parmi les Gilets jaunes en un an, dont 346 à la tête, 30 éborgné·es, 5 mains arrachées. À cela s'ajoutent les tabassages et les 250 mort·es chaque années dans les prisons françaises, dont la moitié sont des suicides suspectés ou annoncés, et les violences psychiatriques, le harcèlement et les violences policières à l'encontre des exilé·es et migrant·es.

La réalité de ces violences policières c'est aussi celle de l'impunité policière et d'une justice complice. D'après le journal Basta !, sur 213 interventions policières létales de 1977 à 2020 dont les suites judiciaires sont connues, il n'y a aucun procès dans 67 % de ces affaires. Sur ces 213 affaires, 39 % sont classées sans suite et 28 % se terminent par un non-lieu. Aussi, sur 23 éborgné·es pendant les Gilets jaunes, il n'y a eu qu'un seul procès et aucune condamnation du policier ou du gendarme ayant tiré. Depuis des années les victimes et les familles de victimes dénoncent la lenteur judiciaire et l'impunité policière, avec l'évitement de l'enquête, le faux et usage de faux en écriture publique, le refus d'accéder aux preuves et leurs falsifications et destructions, le refus d'entendre les témoins, la difficulté d'obtenir systématiquement une reconstitution réelle des faits sur les lieux du crime ou de la violence, la criminalisation des victimes, les intimidations.

L'État policier est en guerre contre la population que le gouvernement criminalise. Les policiers et gendarmes sont placés au-dessus des citoyens « ordinaires » qui sont contraints d'être sous leur autorité. Les victimes de la brutalité policière et pénitentiaire sont dénigrées. Ces abus de pouvoir par le biais d'arrestation, d'incarcération, de violences physiques et morales sont possibles dans notre société, car certaines vies sont placées en dessous des autres.
Nous disons stop ! Aucune vie n'est supérieure à une autre.

La peine de mort a été abolie depuis octobre 1981 en France, les crimes policiers et pénitentiaires ne peuvent rester impunis !
Nous appelons à briser le silence, à filmer, à multiplier les témoignages publics, à nous organiser et à défendre nos droits contre ces abus meurtriers ici et au-delà des frontières.

Comme lors de la marche pour l'égalité en 1983, de la mobilisation des personnes qui n'ont pas les bons papiers de l'église Saint-Bernard en 1996, ou lors des révoltes de 2005 et 2023 en passant par le mouvement des gilets jaunes, construisons ensemble cette solidarité, contre l'Injustice et l'Impunité, en exigeant Vérité, Justice et Réparations pour toutes les victimes d'hier à aujourd'hui des brutalités policières, carcérales, psychiatriques et judiciaires.
Solidarité et soutien aux peuples opprimés à travers le monde
Toute vie est une vie ! Ni oubli, Ni pardon !

🔥 RDV le SAMEDI 16 MARS 2024 dans de nombreuses villes

➡️ https://linktr.ee/reseau_entraide_verite_justice
➡️ Revendications du REVJ : https://www.cases-rebelles.org/les-revendications-du-reseau-dentraide-verite-et-justice/


🤝 Soutenir le Réseau d'Entraide Vérité et Justice :
https://www.helloasso.com/associations/beatume/collectes/collecte-de-fonds-reseau-d-entraide-verite-et-justice


➡️ Liste des lieux et dates de mobilisations en Mars (en cours d'actualisation) :

🔥 BELGIQUE https://fb.me/e/7dHjDwWaX
🗓️ Vendredi 15 MARS 2024
⏰ 18h
📍Place du Congrès, Bruxelles

🔥 RENNES
https://www.facebook.com/share/p/7hp5tDSeffmeMRmv/
Soirée de soutien à la marche de Rennes
🗓️ VENDREDI 01 MARS 2024
⏰ 18h
📍CRIDEV - 41 avenue Jean Jaurès, Rennes

🗓️ SAMEDI 16 MARS 2024
⏰ 13h12, .
📍Place de la République, Rennes

🔥 PARIS
🗓️ SAMEDI 02 MARS 2024
https://www.instagram.com/p/C3ni6CmCqij/?utm_source=ig_web_copy_link
Soirée de soutien au Réseau d'Entraide Vérité et Justice
⏰ 18h
📍Bathyscaphe, 9 rue de la Nouvelle France, Aubervilliers (93)

🗓️ SAMEDI 16 MARS 2024
⏰ 13h12
📍Place de la République, Paris

🔥 TOULOUSE https://www.instagram.com/p/C3k8oXXiAYx/
🗓️ SAMEDI 16 MARS 2024
⏰ 14h
📍Métro François Verdier, Toulouse

🔥 BORDEAUX
🗓️ SAMEDIMARS 2024 https://fb.me/e/9uwk52AGS
Discussion - Comment l'État nous violente
⏰ 16h
📍Les Avant-Poste, 3 rue Bressac, Bordeaux

🗓️ MARDIMARS 2024 https://fb.me/e/4h90m2EaC
Rassemblement de soutien
⏰ 08h30
📍Tribunal de Bordeaux

🗓️ JEUDIMARS 2024 https://fb.me/e/3kPvnNMKb
Soirée de soutien au CLAP 33, projection/discussion/concert...
⏰18h
📍Café Pompier - 7 place Renaudel, Bordeaux

🗓️ DIMANCHE 10 MARS 2024 https://fb.me/e/3yTm7DSYH
Jeu de piste...
⏰ 14h
📍Place de la Victoire, Bordeaux

🗓️ DIMANCHE 10 MARS 2024 https://fb.me/e/32bOLq4sy
Quizz militant et concert de Breaking Fuel
⏰ 17h
📍Brasserie du Port - 8 rue du Port, Bordeaux

🗓️ JEUDI 14 MARS 2024 https://fb.me/e/1UI8l3zcK
Loto militant et Drag Show
⏰ 19h30
📍Salle Saumenude - 16 rue Saumenude, Bordeaux

🗓️ VENDREDI 15 MARS 2024 https://fb.me/e/45uBp1VIW
Rassemblement de soutien
⏰ 14h
📍Tribunal - 30 rue des frères Bonie, Bordeaux

🗓️ SAMEDI 16 MARS 2024 https://gironde.demosphere.net/rv/14174
⏰ 14h
📍Place de La Bourse - Bordeaux

🗓️ DIMANCHE 17 MARS 2024 https://fb.me/e/1z3up2Cn8
Après-midi anticarcéral - Quelles alternatives à la prison ?
⏰ 12h
📍2 place de la Comédie, Bordeaux

🗓️ JEUDI 21 MARS 2024 https://fb.me/e/6dSfi30Dh
Discussion autour de l'antiracisme et concert
⏰ 18h
📍Tapage - 7 rue de Guienne, Bordeaux

🗓️ DIMANCHE 24 MARS 2024 https://fb.me/e/5jigTiX7r
Chasse aux trésors - A la recherche des logements vacants
⏰ 14h
📍Place de la Victoire, Bordeaux

🗓️ DIMANCHE 24 MARS 2024 https://gironde.demosphere.net/rv/14171
Projection/Rencontres avec Désarmons-les autour du film « A Nos Corps Défendants » de IanB
⏰ 19h
📍Brasserie du Port, 8 rue du Port, Bordeaux

🔥 GRENOBLE, infos à venir
🗓️ SAMEDI 16 MARS 2024

📍

Rencontres Cordistes IDF

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

L'association « Cordistes en Colère, Cordistes Solidaires » organise une rencontre afin de pérenniser la dynamique forte du mois de novembre !

Auto-organisation de cordistes.
Jeudi 14 mars à 19h. Bar EL ZOKALO
49 rue Pixérécourt, Paris 20.

Parce qu'il est important que nous restions soudés !
Et que c'est important d'échanger, de communiquer !
L'association « Cordistes en Colère, Cordistes Solidaires » organise une rencontre afin de pérenniser la dynamique forte du mois de novembre !

Au Programme :

  • Des dates pour les plus motivés : l'occasion de mettre à profit notre solidarité !
  • Un rapide résumé de la dernière A.G nationale : pour ceux qui n'ont pas pu y aller.
  • Un temps pour échanger : parce que toutes les idées sont à discuter et qu'on doit s'organiser.
  • Et un temps pour partager : nos bons tuyaux, nos galères de chantiers…

Ramène-toi !

Plus d'infos sur l'association Cordistes en Coleres Cordises Solidaires ici :

Site internet
Page facebook

Projection au ciné club de la Bourse du travail d'Aubervilliers : En grève, vendredi 15 mars

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Le ciné-club de la Bourse du travail d'Aubervilliers vous invite à la projection du film En grève de Adeline Gonin & Christophe Cordier (60min, 2023) le vendredi 15 mars 2024 à 19h30. Entrée libre et gratuite

Depuis septembre 2023, la Bourse du travail d'Aubervilliers est en lutte contre son expulsion voulue par la municipalité. C'est dans le cadre de cette mobilisation qu'est né le projet de ciné-club avec pour objectif de diffuser des films documentaires sur les luttes sociales, actuelles ou historiques, qui nous animent. Les projections sont organisées deux vendredis par mois et sont suivies d'une discussion autour d'un apéro. Défendons la Bourse du travail d'Aubervilliers, un lieu de défense des droits, de rencontre et d'organisation collective.

Lors de la prochaine séance, vendredi 15 mars 2024, sera projeté le film En grève Adeline Gonin & Christophe Cordier (60min, 2023)

Synopsis :
« Le 5 décembre 2019 marque le début de la grève, largement animée par les cheminots, contre le projet de réforme des retraites mené alors par le gouvernement d'Emmanuel Macron. Pendant 57 jours, caméra au poing, le film suit entre autres Manue, Basile et Mathieu, membres du syndicat SUD-Rail de la Gare de l'Est à Paris, dans ce qui deviendra la plus longue grève reconductible de l'histoire de la SNCF.
Comment s'élabore une réflexion collective ? Que signifie s'engager aujourd'hui ? Comment y croire encore ? Des questions encore et toujours d'actualité alors qu'un nouveau projet de loi met de nouveau le feu aux poudres en ce début d'année 2023. »

Bourse du travail d'Aubervilliers
1, rue des 21 appelés
93300 Aubervilliers
Métro Aimé Césaire

Affiche :

Le Ciné de la Commune vous propose « Chkoun les sauvages » (nouvelle programmation)

jeudi 1 janvier 1970 à 01:00

Le Ciné de la Commune vous propose Chkoun les sauvages à Publico le 20 mars à 20h. Un documentaire de Raphaëlle Bruyas, témoignages des habitants du quartier de Montreynaud à Saint-Étienne. Projection organisée par l'Université populaire et libertaire du 11e arrondissement, Commune de Paris. Nouvelle programmation.

Le Ciné de la Commune vous propose Chkoun les sauvages à Publico le 20 mars à 20h. Un documentaire de Raphaëlle Bruyas, témoignages des habitants du quartier de Montreynaud à Saint-Étienne. Projection organisée par l'Université populaire et libertaire du 11e arrondissement, Commune de Paris.

Nouvelle programmation.

Chkoun les sauvages , un documentaire de Raphaëlle Bruyas.

Témoignages des habitants du quartier de Montreynaud à Saint-Étienne.

« C'est qui les sauvages » ? C'est la première question que se sont posé les habitants du quartier de Montreynaud à Saint-Étienne, choisi comme décor principal pour la série Canal Plus, Les Sauvages. Un témoignage sur les représentations en quartier populaire.

Le mercredi 20 mars 2024 à 20h à la librairie Publico, 145 rue Amelot 75011 Paris.
Téléphone : 01 48 05 34 08 Courriel : librairie-publico@sfr.fr
Métro : Ligne 5 Oberkampf, ou ligne 8 Filles du Calvaire